Premier constat : si un retour vers des monocoques ne semble plus à l’ordre du jour, la taille des catamarans utilisés à San Francisco semble remise en cause. Certes le spectacle était assuré, la compétition sportive était la plus palpitante imaginable entre ETNZ et Oracle, mais avec onze équipiers à bord et surtout une grande équipe technique nécessaire pour assurer la mise l’eau du multi et la manutention de l’aile, les coûts se sont envolés. La solution préconisée serait alors de réduire la taille des catamarans ailés afin de réduire les effectifs. On semble s’orienter vers un compromis entre les AC45 et les AC72, soit un catamaran ailé de 60 ou 65 pieds.
On a vu dans d’autres séries que la réduction des coûts passe par une standardisation de certains éléments. On évoque la possibilité de la conception d’une coque et d’une aile standardisée, tout en laissant les appendices et les foils entre les mains des architectes. Cependant, on a souvent vu dans l’histoire de la Coupe que la bataille est essentiellement technique et certains verraient mal ces limitations à la liberté des techniciens et des ingénieurs.
La participation d’un plus grand nombre d’équipes passe également par l’internationalisation de l’épreuve. Russell Coutts a déjà évoqué la possibilité d’organiser des épreuves dans tous les pays participant à la Coupe. Mais si des régates à Marseille seraient par exemple bien accueillies par une équipe française soucieuse d’attirer des partenaires, reste à savoir qui va financer l’organisation de ces épreuves, car il semblerait qu’Oracle suggère que chaque syndicat financerait sa propre épreuve. Des épreuves qui se disputeront sans doute sur les AC45 – ou plutôt sur des versions modifiées de ces multis avec des foils – et qui marqueraient alors une évolution des AC World Series avec une vraie passerelle entre ces séries et la Coupe ou la Louis Vuitton Cup. Si l’on imagine néanmoins des étapes aux Antipodes, en Europe, en Suède et aux Etats-Unis, on s’oriente vers une augmentation des coûts de déplacement et de transportation.
Si le lieu de la Coupe reste un élément déterminant pour tous ceux qui souhaitent investir financièrement ou sportivement dans la Coupe, la date a également son importance. 2017 semble l’année préférée afin d’éviter un conflit avec les Jeux Olympiques de 2016, mais là encore on attend la confirmation officielle.
En tout cas, l’incertitude est le pire ennemi de l’investissement. C’est ainsi que pour les nouvelles équipes potentielles, notamment celles qui se mettent en France ou en Angleterre, en attendant la publication du Protocole, la situation actuelle n’est guère propice à la prospection de partenaires. Il va falloir sans doute attendre le mois de mars pour la publication officielle et plus de clarté sur l’avenir de la Coupe.