Pen Duick II fêtera son cinquantenaire en 2014

Pen Duick II
DR

En juin 1964, seul dans le port de Newport, Eric Tabarly vient de remporter la Transat anglaise à bord de Pen Duick II, qui révèle ses compétences manoeuvrières, mais aussi sa clairvoyance architecturale. Le skipper bouleverse les habitudes et invente une machine adaptée aux besoins d’une course spécifique, une épreuve océanique en solitaire contre le vent. Ce voilier d’exception a été dessiné et réalisé par Gilles Costantini. Cette année-là, il est le plus grand voilier à avoir été conçu en contreplaqué, matériel qui est solide et surtout léger. Il se révèle rapidement comme un bateau performant et révolutionnaire.

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La division du plan de voilure pour des manœuvres en solitaire adéquates, la girouette automatique… sont des idées qui sont entrées dans les annales de l’histoire de la course au large. La coque est longue et légère (13,60 m pour 6, 5 t ) et dispose d’un double bouchain à la flottaison de manière à réduire la surface mouillée. La voilure est relativement petite pour être manœuvrée en solitaire. Elle est divisée et étalée en longueur (présence d’une petite voile d’artimon) afin de renforcer la stabilité de route. Sur le pont, une coupole en plexiglas -ancien astrodome d’hydravion acheté chez un casseur du Poulmic- permet de surveiller les voiles de l’intérieur tout en utilisant la barre de secours. Barré par Chichester, Gipsy Moth qui terminera derrière Pen Duick II, pèse 13 tonnes pour 12 mètres de long. Jamais un bateau aussi grand que Pen Duick II n’avait été mené en course par un homme seul. Avant le départ de la Transat 64, l’utilisation du spinnaker, sans l’assistance d’un équipage, était considérée comme une folie.

En 1966, Tabarly vend Pen Duick II à l’Ecole Nationale de Voile de Quiberon. En dehors des quelques mois d’hivernage -novembre à février- le ketch navigue désormais toute l’année avec deux missions. Il forme les jeunes au Brevet d’Etat et les prépare au métier d’éducateur sportif.