“Il n’y a pas d’âge pour un baptême et celui que nous avons vécu avec Jean Pierre et quatre co-équipiers cachés dans la coque centrale de Virbac-Paprec 70 restera pour moi une expérience marquante. D’abord parce que j’ai eu peur pour Jean Pierre, à cette seconde où l’on sent que « ça va partir à l’envers » , que JP va tomber de 15 mètres de haut et au milieu de sa chute rencontrer la bôme en carbone, les colonnes de moulin à café, bref de quoi s’abîmer sous le choc avant le plongeon dans la mer. Pendant que je ne pouvais, impuissant , qu’essayer de le localiser avant que le bateau ne finisse de se retourner près de lui. JP, en animal aquatique qu’il est, a fait preuve de réflexe et de sang froid en s’écartant assez pour ne pas subir l’impact de la plate-forme qui retombe. Comme en voiture, on se dit toujours que cela n’arrive qu’aux autres avant de l’avoir vécu. J’y étais passé tout près à plusieurs reprises, notamment à bord du trimaran ORMA de mon pote Jean Luc Nelias au Grand Prix de Marseille, où après les quelques secondes d’équilibre incertain le bateau avait décidé de se reposer du bon côté, séquence qui avait déjà fait le bonheur des photographes.”
“A l’image de celui de « Spindrift » dans la Routes des Princes au mois de juin, notre chavirage est latéral, comme le classique « dessalage » en école de voile… Ils étaient huit à la manœuvre, nous étions deux, la force du vent les configurations de voilure différentes, mais il y a des similitudes dans la rapidité de montée des bateaux sous la pression d’une risée brutale.”
“Autant de points à débriefer la tête froide pour améliorer conduite, anticipation et sécurité à bord de ces bateaux qui sont de plus en plus rapides en pointe comme en vitesse moyenne, où pilotage et réglages tiennent de l’activité réflexe et où le matériel doit répondre au quart de seconde, tant au niveau mécanique, hydraulique qu’électronique. Nous avons eu de la chance dans ce malheur, des conditions météo clémentes, la proximité de la côte donc des secours, la visibilité, etc.”