On aura connu des départs de course plus toniques. Seul un souffle d’ouest à nord-ouest subsiste au large des côtes vendéennes. Mais dès la nuit prochaine, les prévisions météorologiques annoncent un retour au nord-est et surtout des vents faiblissant nettement. A terre, les concurrents sont partagés entre soulagement de partir dans des conditions tranquilles et tension de louper l’express vers l’archipel portugais. Chacun essaye d’évaluer le nombre de jours de nourriture nécessaires pour rallier Horta, sachant que l’arrivée sur les îles est encore très aléatoire.
Selon Pascal Landuré, le météorologue de la course, tout dépendra de l’évolution de l’anticyclone des Açores. Suivant les modèles américains ou européens, deux scénarios divergents sont encore possibles. Dans le premier cas, l’anticyclone pourrait se renforcer légèrement en se décalant sur Florès, dans l’ouest des Açores, ce qui pourrait générer un flux de nord permettant de rallier Horta sans trop de difficultés. Dans le deuxième, a contrario, les hautes pressions resteraient centrées sur l’île de Faial sans se renforcer, générant alors des zones de vents faibles, voire de calmes plats sur la ligne d’arrivée. Et dans ce cas, tous les retournements de situations sont envisageables. Il faudra alors, savoir être opportuniste, être capable de décrypter les risées à venir, ne pas se faire piéger sous les reliefs des îles : certains envisagent cette partie d’échecs avec gourmandise quand d’autres voudraient bien tomber sur des schémas un peu plus clairs et moins aléatoires.
Ils ont dit :
Olivier Grassi (Marie-Galante) : « Pour nous, l’essentiel est d’arriver à Horta sans encombre. On n’a pas encore eu le temps de prendre totalement en main le bateau, on a peu navigué ensemble jusque là. On va jouer la carte de la prudence avant tout. Pour être classé, il faut déjà terminer… »
Louis Duc (Phoenix Europe Carac) : « Ce ne sont pas des conditions météo pour me déplaire. Il va y avoir trois temps forts. Le premier, c’est cette nuit : des écarts peuvent se creuser dans le petit temps, il ne faudra pas rester dormir. Ensuite, le passage au large du cap Finisterre va privilégier les gars qui ont une bonne conduite dans la brise. Et puis, il peut y avoir une nouvelle redistribution en arrivant sur les Açores. Donc c’est bien, il va y avoir du jeu. »
Jean-Christophe Caso (Groupe Picoty) : « Ce sont presque des conditions de rêve. Il va y avoir du match, du beau temps, du soleil, que demander de plus. Ça donne envie de partir. On sait qu’au vu du plateau, ça sera difficile de faire un score, mais c’est quand même ce que demande un régatier, d’avoir de la concurrence… »