Quatrième du Vendée Globe 2008-2009, l’Anglaise est impatiente de partir, mais elle reste réaliste quant à ses chances cette année. « On ne peut pas espérer que tout se passe comme la dernière fois. Je n’attends rien de particulier, même si en termes de performance j’aimerais vraiment faire mieux qu’en 2008. Mais cela risque d’être difficile quand on voit tous les skippers que je vais devoir affronter… Je pense que le niveau augmente de plus en plus. Savéol est un bon bateau, même s’il est un peu plus ancien que ceux des favoris. Sur le papier on ne va pas aussi vite qu’eux, donc je vais faire ma course simplement. »
En effet, elle part à bord de l’ex-Veolia de Roland Jourdain. Le plan Lombard a déjà participé à deux Vendée Globe et sous le nom de Neutrogena a terminé à la cinquième place lors de la Barcelona World Race 2010, mais Sam n’a pas eu beaucoup d’occasions pour naviguer sur ce 60 pieds. « Je ne l’ai en main que depuis le mois de mars et j’ai encore beaucoup de choses à apprendre, mais j’ai déjà appris pas mal de choses et je sais que j’ai encore du chemin pour le pousser à son maximum. J’ai travaillé très dur ces dernières semaines pour être la plus prête possible pour la course. Je suis très heureuse de partir avec un bateau qui connaît déjà la route. Savéol a été très bien testé. Il a également cassé. Je pense que c’est bien qu’il casse au moins une fois, cela permet de déceler certaines failles. Nous avons pu faire des petits réajustements. »
A quelques jours du départ, Sam a hâte de partir et si d’autres skippers expriment leurs appréhensions, pour le skipper de Savéol, c’est la joie d’être en mer qui l’incite à repartir. « Je n’ai pas de craintes particulières. Si j’avais peur, je ne serais pas là ! C’est vrai qu’être en mer me rend vraiment heureuse. Ça fait partie de ma vie, je ne peux pas vivre sans la mer. Je suis née dans une famille de navigateurs et je crois qu’il y a un peu d’eau de mer qui coule dans mes veines. Quelles que soient les conditions, j’adore être sur l’eau et c’est parfois assez dur de revenir sur la terre ferme. »
Il y a eu un changement important dans la vie de Sam Davies depuis la dernière édition du Vendée Globe. Elle a eu un fils l’année dernière. Ce départ signifie alors trois mois de séparation pour la jeune maman. C’est son compagnon Romain Attanasio, qui va s’en occuper mais Sam part en toute confiance. « C’est super de pouvoir compter sur Romain, qui va se mettre un peu en retrait pendant trois mois pour s’occuper de Ruben. J’ai beaucoup de chance d’avoir Romain dans ma vie, c’est un père formidable. Et puis si ça se trouve, dans vingt ans, c’est lui qui partira et nous qui resterons… » Cependant elle s’est rendue compte lors des qualifications, que ce ne sera pas évident de vivre cette séparation de trois mois. « Je n’ai pas tant souffert de ne pas être avec lui, surtout que je savais qu’il était bien entouré. Mais quand je suis rentrée, je me suis rendue compte que même deux semaines c’est long : il avait beaucoup changé ! Dès sa naissance, j’ai fait en sorte de créer un lien très fort entre lui et moi et j’ai passé beaucoup de temps à chercher une super nounou, qui l’adore et qui sait que je vais partir et qu’elle va se retrouver toute seule avec deux mecs à la maison ! De cette façon, je pourrai partir le plus sereinement possible. Je pense qu’être maman m’a rendue plus forte mentalement, notamment pour l’endurance. »