Une flotte hétérogène au départ des Sables

Initiatives Coeur
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Banque Populaire, Acciona, Cheminées Poujoulat, Macif, PRB, Virbac-Paprec 3 ont été conçus en vue du Vendée Globe 2012. La première différence entre ces IMOCA se voit dans la signature des architectes : quatre plans VPLP-Verdier (PRB, Virbac-Paprec 3, Banque Populaire, Macif) réputés polyvalents, un plan Kouyoumdjian (Cheminées Poujoulat) très puissant et un autre signé Owen Clarke (Acciona) qui vise à la fois puissance et légèreté. La seconde différence entre ces nouveaux bateaux réside dans le nombre de milles parcourus, leur plus ou moins longue prise en main par leurs skippers. Le binôme PRB/Vincent Riou affiche au compteur l’équivalent d’un tour du monde en terme de milles parcourus. Vincent a eu le temps de l’optimiser dans les moindres détails. Même chose pour le bateau de Jean-Pierre Dick qui compte un demi tour du monde en convoyage et une Barcelona World Race remportée en 2011. Armel Le Cléac’h, quant à lui, a récupéré le dernier bateau de Michel Desjoyeaux. Une prise en main en 2011 et plusieurs places d’honneur avec notamment ine troisième place lors de la Transat Jacques Vabre. Bernard Stamm et son Cheminées Poujoulat mis à l’eau en 2011 n’a pas autant navigué que ses trois confrères (abandon dans la Jacques Vabre). Macif mené par François Gabart a pu bénéficier de toute l’expérience du Team de Michel Desjoyeaux. Sa plus longue navigation reste cependant la transat B to B, qu’il a gagnée. Enfin, l’Espagnol Javier Sanso dispose du bateau le plus jeune de la flotte, Acciona qui est le plus écologique, mais aussi le moins éprouvé.

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Les 60 pieds conçus pour le Vendée Globe 2008 restent toujours bien dans le coup, même s’ils demeurent théoriquement moins performants que la jeune génération. N’empêche, les milles engrangés, leur optimisation pour encore plus de fiabilité restent leur plus bel atout. Marc Guillemot qui avait ouvert la voie aux plans VPLP-Verdier il y a quatre ans, garde son Safran, un avion de chasse diablement optimisé. Marc connaît par cœur son bateau, un plus par rapport à ses concurrents. Kito de Pavant et Groupe Bel (le sistership de Safran datant de 2007) viennent de faire « la révision des 100 000 milles », soit l’équivalent de quatre tours du monde. Kito a prix le temps de peaufiner sa monture après plusieurs incidents. Maître Coq de Jérémie Beyou n’est autre que le dernier vainqueur du Vendée Globe, l’ex-Foncia de Mich’ Desj’. Bon bateau également, celui de Bertrand de Broc, précédemment aux mains d’Armel Le Cléac’h, dauphin du précédent Vendée Globe et de la dernière route du Rhum : 50 000 au compteur. Mais Bertrand n’a pas eu beaucoup de temps pour naviguer, tout comme Jean le Cam et son SynerCiel, plan Farr, ex-Gitana Eighty skippé par Loïck Peyron. Alex Thomson part lui aussi avec un bateau éprouvé, l’ex-Véolia Environnement de Bilou, vainqueur de la Route du Rhum 2010. A cause d’une préparation tardive, le Polonais Gutek connaît peu son Energa (sistership de Generali et Brit’Air), ex-Hugo Boss. Mike Golding, malgré une sacrée expérience dans le Vendée Globe, n’a pu engranger suffisamment de milles sur Gamesa (ex-Ecover). Le bateau a été modifié pour le rendre plus léger et plus facile à mener en solitaire. Millésimé 2006, le plan Farr Akena Vérandas d’Arnaud Boissières, n’est autre que l’ex-PRB équipé d’un nouveau mât plus léger. Arnaud connaît bien son bateau, la fiabilité est son atout premier. Louis Burton sur Bureau Vallée (ex-Delta Dore) et Dominique Wavre sur Mirabaud disposent aussi de 60 pieds open datant de 2006. Ces deux bateaux n’ont jamais fini le Vendée Globe malgré, notamment pour le skipper suisse, 80 000 milles au compteur.

Les plus anciens

Avec Savéol, Sam Davies a tenu à optimiser ce plan Lombard de 2004 le mieux possible. Une nouvelle quille a été installée l’été dernier. Le bateau est réputé physique et puissant. La flotte du Vendée Globe compte également deux 60 pieds du siècle dernier : Initiatives-Cœur de Tanguy De Lamotte n’est autre que l’ex-Whirlpool de Catherine Chabaud, plan Lombard de 1998. Tanguy a fait réaliser un lifting sur les conseils de Michel Desjoyeaux. De la même année, mais sans quille pivotante, le bateau d’Alessandro di Benedetto, Team Plastique, est l’ancien Akena Vérandas. Il est évident qu’avec ces trois anciennes montures, l’objectif des skippers est bien de boucler le tour de la planète et non pas de figurer sur le podium.