– Vainqueur l´an passé en Corse, 3e de l´IB Group Challenge entre Lorient et Nice en mai dernier : le Team “Gitana 11″” monte en puissance. Quel sera votre objectif sur ce Grand Prix ?
Fred Le Peutrec : “”L´objectif est de gagner le championnat ORMA, donc cela passe par des victoires en Grands Prix. On a beaucoup travaillé en amont pour viser un tel résultat. Maintenant, on sait qu´il ne sera pas facile de contrer les autres écuries : entre le talent de “”Groupama 2″”, l´explosivité de “”Banque Populaire”” vainqueur de l´IB Group et l´expérience de “”Géant””, la concurrence est rude””.
– Vos concurrents vous prennent-ils plus au sérieux cette année ?
F.L.P. : “”Il faudrait leur poser la question, mais, effectivement, je pense qu´aujourd´hui, ils savent que “”Gitana 11″” peut leur mener la vie dure et gagner. Lors des trois derniers Grands Prix, nous avons terminé 3e (Fécamp), 1er (Calvi) et 3e (Marseille), donc, nous sommes dans le coup. Le bateau a beaucoup évolué : nous avons changé le mât, la bôme, les dérives, les safrans, etc. Nous avons eu une longue réflexion sur la possibilité de gagner du poids, sans pour autant perdre en fiabilité. Au niveau de l´équipe aussi, les choses ont évolué : l´équipe a été élargie, elle est homogène et compétente. L´idée est de faire confiance aux gens dans la durée””.
– Sept multis engagés cette année alors qu´il y en avait, en moyenne, 10-12 l´an passé : quel regard portez-vous sur le circuit ORMA ?
F.L.P. : “”Certains sponsors sont partis, souvent déçus de ne pas avoir obtenu des résultats tout de suite. Or, plus nous sommes nombreux sur une ligne de départ, plus il est difficile de se faire une place au soleil. Dans ce circuit-là, il faut savoir se montrer patient, travailler et apprendre. On ne peut pas gagner dès la première course (ndlr : Le Peutrec a pris la barre d´un trimaran de 60 pieds en 2002, en l´occurence “”Bayer””). Nous pratiquons un sport mécanique, technologique. On ne peut pas empêcher le progrés, ni les évolutions techniques. Il est normal que chacun cherche à faire évoluer et progresser sa monture. Ici, les choses ne sont jamais figées, c´est ce qui intéressant. Et puis, on ne peut pas se contenter d´avoir de la monotypie partout : notre force est justement d´avoir cette variété, cette richesse. Gagner un Grand Prix en équipage ou terminer une course en solo, cela procure des joies intenses. Arriver à maîtriser ces machines que l´on décrit souvent comme étant les Formules 1 des mers est quelque chose de sensationnel””.
Philippe Eliès”