Il y a déjà tous ceux qui viennent pour reprendre le fil d’une histoire interrompue trop brutalement lors du dernier Vendée Globe. Kito de Pavant, comme Marc Thiercelin, Sébastien Josse, Mike Golding, Alex Thomson, Roland Jourdain ou Jérémie Beyou rêvent de prolonger des trajectoires brisées net en plein golfe de Gascogne, au large des côtes du Brésil ou loin de tout en plein cœur de l’océan Pacifique… Tous veulent se dire qu’ils sont passés à autre chose, que le pire est derrière eux, mais il serait bien étonnant qu’une petite fêlure ne subsiste pas encore de n’avoir pu écrire jusqu’au bout un chapitre majeur de l’histoire de la course. Cette Transat Jacques Vabre est aussi pour eux l’occasion de tirer un trait définitif sur ce revers de parcours.
A l’instar d’un Tintin reporter, que les ans n’arrivent pas à user, Michel Desjoyeaux se verrait bien compléter l’album d’images où le héros finit toujours par triompher des pièges de l’adversité. D’autres sont prêts à lui emboîter le pas, tel les deux compères Vincent Riou et Arnaud Boissières, aussi différents que Blake et Mortimer, « aussi complémentaires » n’omettront-ils pas de préciser. Pour d’autres, la belle histoire continue sous des formes différentes comme un nouveau tome à écrire dans un feuilleton à rebondissements : Dee Caffari et Brian Thompson vont, cette fois, écrire en commun la suite d’une histoire commencée chacun de son bord avant de découvrir les bienfaits d’une navigation de conserve dans les eaux de l’hémisphère sud. Armel Le Cléac’h, quant à lui, voudrait bien poursuivre la courbe ascendante qui l’a menée sur le podium du Vendée Globe en y associant son pote d’enfance Nicolas Troussel, alors que Marc Guillemot se verrait bien ajouter un chapitre plus ouvertement sportif à l’incroyable odyssée de son dernier Vendée Globe.
Ouvrir les compteurs
Et puis, il y a tous ceux qui rêvent de devenir eux aussi comptables de quelques résultats qui leur permettraient de s’inscrire au rang des futures têtes d’affiche. La colonie espagnole qui s’apprête à partir à l’assaut du monopole français pourrait s’associer aux Britanniques pour cette bataille navale fort pacifique au demeurant. L’invincible armada et quelques uns des plus talentueux marins de sa gracieuse Majesté associés : voilà qui pourrait faire trembler les bases d’une domination française sur les courses océaniques en solitaire ou en double.
Clémence pour le départ
Des conditions clémentes devraient accompagner le départ de la Transat Jacques Vabre dimanche prochain. Ainsi c’est avec un vent de secteur Nord Nord Est soufflant 15 nœuds que les concurrents devraient entrer en scène. Une rotation progressive au Nord Ouest et un flux faiblissant avec le passage d’une dorsale marqueront la journée de lundi avant un retour en force à l’approche d’une nouvelle perturbation.



















