24 ans d’histoire de la course au large en équipage
Elle aura décidément tout connu cette course originale voulue par les Québécois il y a déjà 24 ans, pour commémorer la découverte du Canada par un certain Jacques Cartier. Les grands multicoques de l’ère Jet Services ou Royale s’y sont donnés à cœur joie sous la férule des Loïc Caradec ou Serge Madec, avant de laisser l’hégémonie des trimarans de 60 pieds « squatter » l’essentiel du palmarès. Mutation de la flotte océanique et donne économique obligent, ce sont cette année près de trente unités au profil et à la taille plus modestes qui enchantent depuis leur arrivée nos cousins québécois. Les multicoques sont toujours là, plus frêles que leurs aînés puisqu’appartenant à la Classe des 50 Open. Leur chef de file, Franck-Yves Escoffier a souvent démontré depuis trois saisons qu’il pouvait tenir la dragée haute aux défunts trimarans ORMA.
La Class 40′ en nombre, à l’assaut de la Transat
Mais la nouveauté de cette 7ème édition réside bien dans le retour massif des monocoques à l’ombre du château Frontenac. Aventureuse à souhait, baignée d’anticonformisme et avant toute chose assoiffée de large et de liberté, la toute jeune Classe des 40 pieds a massivement répondu présent au rendez-vous Québécois, faisant écho quatre siècles plus tard à l’appel de l’inconnu et du mystère qu’évoquait jadis la Nouvelle France. Souvent issus de la très générique Classe Mini, à l’instar des Benoit Parnaudeau, Tanguy Delamotte, Cécile Poujol et Halvard Mabire, les marins de cette 7e Transat Québec Saint Malo tracent avec enthousiasme et fraîcheur un sillon bien éloigné des canons qui président depuis une décennie à l’humeur de la voile océanique française. Ici, point de gros Teams organisés, mais l’esprit convivial et solidaire des hommes de mer. Aux discours formatés de certains sportifs professionnels domine la rudesse joyeuse des longs récits de leurs navigations hauturières. Face au puissant Saint Laurent, l’appel d’un large, pourtant distant de plus de 300 km, se fait insistant. Au compte-goutte, les équipiers rejoignent leurs skippers et s’activent à bichonner le voilier chargé de les porter au delà du pays des Belugas, outre Atlantique vers le vieux Continent. Homogène et cohérente, la flotte de cette Transat Québec Saint-Malo 2008 est prête à assurer le long des rives du Saint Laurent le spectacle rare ici d’un grand départ de course. Elle offrira aussi un vrai profil sportif tant la configuration fluviale, puis insulaire avant le grand large de cette course ouvre le jeu au talent et à l’instinct des navigateurs quasiment à armes égales dans leurs classes respectives…
7e Transat Québec Saint-Malo : Retour à l´esprit d´aventure
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