Le skipper malouin Gilles Lamiré et son équipage s’adjugent la 3ème marche du podium de la Transat Québec Saint-Malo à 5 minutes du deuxième Ciela Village après un finish haletant et une traversée de l’atlantique à grande vitesse.
Après avoir mené tambours battants, une traversée atlantique express, au contact des protagonistes Arkéma et Ciela Village, le trimaran La French Tech Rennes Saint-Malo, tout juste victorieux de The Transat bakerly (Plymouth-New York), a passé la ligne d’arrivée ce mercredi 20 juillet à 05h47m53s en un temps écoulé de 09j10h47m53s.Une course sensationnelle où l’équipage de Gilles Lamiré, composé d’Yvan Bourgnon, Charles Mony et Gilles Goudé, s’est enivré d’une pointe de vitesse à plus de 33.4 nœuds, pimentée d’une cohésion fraternelle et bien heureuse d’être en mer.
Ces trois Multi50 qui ne sont pas lâchés d’un flotteur depuis le départ de Québec ont souvent parcouru plus de 500 milles en 24 heures. Tous auront abattu le temps de référence de leur catégorie, détenu en 9j 14h 21 mn par FenêtréA-Cardinal (Erwan le Roux) en 2012. Arkema et l’équipage de Lalou Roucayroll (Médoc) épinglent à leur palmarès le record de la Transat en baissant ce temps à battre de 5h et 21mn.
Arrivés moins de deux heures après Arkema et à peine 5 minutes du deuxième, Ciela Village, le trimaran La French Tech Rennes Saint-Malo qui préfère la brise et la mer formée, montre une nouvelle fois que la Classe Multi50 a un bel avenir. Les bateaux sont sûrs, performants, fiables… et peu coûteux !
Gilles Lamiré, vos dernières heures de navigation sont un bon début de scénarios d’une guerre des nerfs et de la moindre risée. Comment avez-vous vécu cette arrivée estivale à Saint-Malo, votre finale à domicile ?
« Le scénario était d’un suspense terrible surtout sur les dernières heures de navigation avec au final de très peu d’écart à l’arrivée. La météo dans la Manche a été hyper complexe. On a eu beau prendre des fichiers différents, ça été très difficile d’établir une météo précise. Forcément cela à joué sur les nerfs. Quand on est sûr de la météo on se fixe une stratégie et on l’applique. Mais là on était obligé d’adapter la stratégie après chaque fichier météo qui était différents. C’était assez dur et une fois que ça s’est dénoué sur la fin, le bateau s’est exprimé et c’était un enjeu de vitesse. On arrive tout près de Ciela Village. Je pense qu’avec un quart d’heure de course en plus on serait passé devant. C’est super d’arriver à Saint-Malo avec le levé du soleil, on apprécie de revenir à la maison. On a trois bons bateaux qui offrent un podium à fière allure pour la classe Multi50 ».
Vous avez mené avec votre équipage une transat de vitesse avec une pointe à plus de 33.4 nœuds barrée par votre co-équipier Yvan Bourgnon. Que retenez-vous de cette transat sur laquelle vous avez tenu tête à deux Multi 50 potentiellement plus performant ?
« C’est un bateau qui est plus lourd que les autres et on n’était pas parti favori. Pourtant, on a été dans le match et on a même mené un temps, la tête de la course. Ça montre que l’équipage a été précis. Ces trois Multi50 ont battu le temps de référence, ce qui démontre qu’on a fait une transat rapide, bien qu’il nous ait fallu trois jours pour sortir du fleuve Saint-Laurent. La Québec Saint-Malo 2016 aura été un très bon cru avec ce match de tout instant qui a apporté beaucoup d’intérêt à la course. Je pense, que pour ceux qui l’ont suivi, ils ont du s’accrocher jusqu’au bout pour savoir qui allait gagner. C’est super pour notre sport et nos trimarans 50 pieds ».
Gilles Goudé, préparateur et ami cancalais de Gilles Lamiré, vous venez de vivre votre 2ème Transat Québec Saint-Malo. Avez-vous des points de comparaison avec votre première participation en 2012 ?
« Ma première Québec Saint-Malo, c’était avec Gilles sur son 60 pieds, l’ancien Elf-Aquitaine construit en 1988, soit d’une vieille génération. On avait fait une belle course en seulement 11 jours, ce qui était pas mal pour un ancien trimaran. Cette année, ça a été complètement différent car le niveau est très professionnel avec de superbes bateaux. On a tout de même réalisé une pointe de vitesse à 33.4 nœuds sous gennaker, de nuit, sous la porte des glaces, c’était quelque chose ! Celui qui a gagné a fait une erreur de moins que les autres voir pas du tout. On a débriefé la course et on sait à peu près où ça s’est joué. C’était sous la porte des glaces, c’est-à-dire juste après Saint Pierre et Miquelon. Il y a eu donc très peu d’erreurs de faites. On a tiré un bord un peu plus long que prévu et la course s’est peut-être jouée là ».
Yvan Bourgnon, vous avez été le stratège météo et fin barreur du trimaran la French Tech Rennes Saint Malo. 2ème sur le long run de vitesse atlantique, vous avez rétrogradé à la 3ème place sur le sprint final. Quelle aurait été votre erreur, votre manque à gagner ?
« On ne peut pas parler d’erreur mais d’une situation météorologique dans la Manche très complexe, alliant zones sans vent et fichiers météo qui ne correspondaient pas à la réalité. Des choix cornéliens se sont présentés car on était dans une situation où l’on était à la fois dans le besoin d’attaquer pour essayer de battre Arkema et en même temps on essayait de marquer Ciela Village pour ne pas se faire griller la place. C’était très difficile de faire les deux correctement, surtout dans des vents très incertains car à quelques milles, on se retrouvait dans des vents très différents. Dans tous les cas, on est très content de notre navigation car avec un bateau moins performant que les deux premiers Multi50, on finit à moins de deux heures du premier et cinq minutes du deuxième. Notre performance montre qu’on a très bien navigué ».
Classement Multi50 de la Transat Québec Saint-Malo
1. Arkema (Lalou Roucayrol) :
Arrivé le 20/07/2016 à 04:00:58 – temps écoulé : 09j09h00m58s
Équipage : Karine Fauconnier ; César Dohy ; Etienne Carra
2. Ciela Village (Thierry Bouchard) :
Arrivé le 20/07/2016 à 05:42:30 – temps écoulé : 09j10h42m30s
Équipage : Oliver Krauss ; Alan Pennaneac’h
3. La French Tech Rennes Saint-Malo (Gilles Lamiré) :
Arrivé le 20/07/2016 à 05:47:53 – temps écoulé : 09j10h47m53s
Équipage : Yvan Bourgnon ; Gilles Goudé ; Charles Mony