
En approche de Penmarc’h, Sébastien Simon est toujours en tête devant Martin le Pape, Pierre Quiroga, Juilien Pulvé et Charlie Dalin. Le début de course dans des petits airs aura été chaotique pour les Figaristes dont la flotte s’étire sur 50 miles. Nicolas Lunven 10e plus à l’est est revenu au contact de la tête de la flotte mais derrière les autres favoris sont loin, Yann Elliès 29e mais grappillent comme ils peuvent sur la tête de course. Cette deuxième étape aurait du être assez dure et rapide, elle est plutôt lente et met les nerfs des skippers à rude épreuve. La rotation du vent au nord-est dans la nuit devrait rabattre un peu les cartes.
Sébastien Simon – Bretagne Crédit Mutuel Performance – 1er au classement de 12h
Je suis à 45 milles de la Chaussée de Sein. Ça ne se passe pas trop mal. Là on a plus de vent, on pensait aller jusqu’à Sein tranquille mais actuellement il y a plus de mer que de vent. C’est difficile de faire avancer le bateau et ça commence à devenir monotone. Depuis le départ ça n’avance pas beaucoup, on est sur le bord bâbord depuis un moment maintenant, il ne faut pas se déconcentrer. Mais ça devient monotone, c’est un peu le piège ! Le vent est toujours Nord-Ouest, on attend une rotation au nord-est dans la nuit. J’espère que j’aurais passé la chaussée de Sein dans la nuit, pour le moment je suis un peu plus lent que ce que prévoit les routages donc ce sera peut-être en fin de nuit. On se rapproche de la côte. À vrai dire je n’ai pas trop le choix, c’est un peu le vent qui m’emmène à Penmarch. Après il va falloir que je gère au niveau timing mon virement, pour à la fois me protéger du courant dans la baie d’Audierne soit me faire amener par le courant à la chaussée de Sein je ne sais pas encore. Je surveille de près ce qui se passe derrière, je me fais attaquer en permanence parce qu’à chaque fois la flotte s’étale. Elle s’était bien réalignée parce qu’il y avait les zones interdites, mais maintenant ça se ré-étale. Il y en a au vent, sous le vent, derrière… Je reste vigilent car la course n’est pas finie. Lorsque je choisi une trajectoire, mes poursuivants essaient de m’attaquer en en prenant une autre. Ce n’est pas évident, j’essaie pas trop zigzaguer pour ne pas faire trop de chemin, j’essaie d’avoir confiance en ma trajectoire et ma vitesse
Ça fait 2 nuits en mer en bâbord avec du petit temps, c’est assez éprouvant. Ce n’est pas épuisant physiquement, mais c’est assez éprouvant d’être inactif quelque part. J’ai bien envie de retrouver la terre. La première nuit j’ai bien dormi. Comme j’arrivais à aller très vite sous pilote, c’est là que je suis passé en tête. Il y’avait quelques petits coups tactiques à jouer, mais j’ai tout de même dormi plus de 4 heures. J’ai préféré dormir tôt, vite et longtemps pour anticiper ce qui va se passer après la Chaussée de Sein. Et puis au-delà de ça, Il y a encore 2 étapes après celle-ci, Il ne faut pas tout donner tout de suite.
Erwan Tabarly – Armor Lux – 5ème au classement de 12h
C’est compliqué on a surtout du petit temps avec du vent variable. La première journée a été compliquée, avec des bords à tirer et un vent très instable. Résultat : ça fait beaucoup d’écarts entre les concurrents. Je me retrouve plutôt bien placé pour l’instant et j’essaie de rester à proximité des leaders. J’étais plutôt parti à droite et j’ai réussi avec les variations de vent à me recentrer un petit peu. Au final, cela s’est plutôt bien passé, mais on ne savait pas trop comment ça allait finir. J’ai évité de rester empétolé. La gestion de la journée d’hier était plus simple, on était au près sur une trajectoire « tout droit », il y avait peu d’options qui s’offraient à nous. Aujourd’hui, on va devoir virer pour aller à l’occidentale de Sein donc il y aura du positionnement à faire. Je suis au près dans 6 nœuds de vent et il est en train de tourner. Désormais on l’a pile dans l’axe et il va falloir virer dans pas longtemps. La météo de ce matin indique un peu de vent, on devrait pouvoir aller jusqu’à Penmarch avec un peu de brise.
On est en avance par rapport aux prévisions du départ, on est allé plus vite. On ne sait pas ce que le Comité de Course va prendre comme décision quant au parcours final, mais on peut s’attendre à faire un des deux grands parcours. Il va falloir retourner en mode un peu côtier avec le courant et les brises thermique pour demain ou ce soir. Pour le moment on est encore trop loin pour en bénéficier. Il va falloir prendre tout ça en compte c’est sûr.
Adrien Hardy – AGIR Recouvrement – 11ème au classement de 12h
C’était impressionnant, c’est vrai que c’était la nuit du danger. C’est dur d’avoir une stratégie claire, on va dire que j’ai limité un petit peu la casse, je ne fais pas partie des perdants qui étaient dans l’ouest. Evidemment, j’aurais pu faire partie des gagnants du milieu, mais il m’a manqué un tout petit peu pour accrocher une risée vers 3h cette nuit. Je reste malgré tout à portée des premiers, donc je garde espoir.
Ça se calme un petit peu, mais il y a toujours de la houle. J’ai entre 4 et 6 nœuds de vent. À 4 nœuds, les voiles se regonflent à contre avec la houle et à 6 nœuds elles restent gonflées tout le temps. Ça engendre des grosses différences de vitesse. Ce n’est pas évident. J’avais fait une bonne fin de nuit, j’étais bien revenu au contact et puis je suis tombé dans un trou d’air et j’ai Nicolas Lunven qui est parti sous moi qui m’a collé quasiment 2 milles et puis pareil pour le paquet de tête.
On sait tous que le vent va tourner au Nord Est ce soir en approchant de la côte, mais bon tout ça c’est une histoire de timing : Quand ? A quel endroit ? Idéalement j’aurais aimé arriver à la côte un peu sur Penmarch, mais avec le cap que je tiens, ce sera plutôt un atterrissage sur Les Glénans. Ensuite il faudra être dans le bon timing pour le courant au Raz de Sein. Le bon scénario n’est pas évident à écrire. Il commence à y avoir un peu de pêcheurs, on est sur la barre en permanence, donc on les voit venir. Autant j’ai beaucoup dormi cette nuit, autant là il faut vraiment que je m’applique à faire marcher le bateau.
Milan Kolacek – Czeching The Edge – 12ème au classement de 12h
J’ai beaucoup travaillé pour rentrer dans la première moitié, donc je suis plutôt pas mal. J’ai également eu un peu de chance parce que le vent bougeait beaucoup la première nuit et ça m’a été favorable. Je suis vraiment à côté de TeamWork (Justine Mettraux) et devant Adrien (Hardy) et comme ça a vraiment mollit, j’ai me suis mis vraiment dessus pour faire avancer le bateau et à chaque fois que les conditions changent, j’ai besoin d’un peu de temps pour redémarrer le bateau. Je pense qu’après la Chaussée de Sein, ce sera une route directe avec le vent de travers., il n’y aura pas beaucoup d’opportunités de jouer tactique. Il faut jouer maintenant au passage du Raz de Sein et sur le virement jusqu’à Penmarch et après ça va être une course de vitesse.
Tanguy Le Turquais – Nibelis – 14ème au classement de 12h
Ce n’est pas très simple, c’est le moins que l’on puisse dire. C’est mollasson, c’est compliqué d’établir une stratégie claire et précise parce qu’il y a des zones sans vent et des zones avec. Tu as des concurrents qui sont à 0.5 milles de toi et qui se retrouve à 2 milles en l’espace de 10 minutes car ils ont réussi à attraper un peu de vent. Personnellement, je n’ai pas été bon à ce jeu-là jusqu’à présent. Je suis avec Milan Kolacek et Adrien Hardy. On essaie d’avancer comme on peut vers la marque et on attend tous que le vent tourne au Nord-Est. On suit le baromètre, là il monte… Je suis à 1023, une fois à 1024-1025 c’est que la bascule devrait approcher et puis il y a la mer qui se calme un petit peu, des nuages qui se font de plus en plus rares. On arrive dans le bout de la dorsale en théorie, une fois qu’on aura passé son axe, le vent va tourner et on pourra virer. Ça va d’abord passer par le Nord et ça devrait finir au Nord-Est. Je n’ai pas eu la météo depuis longtemps car j’ai des problèmes de VHF, je ne sais donc pas ce qui est prévu exactement. Mais, en vue de ce que le peu de flotte que je vois est en train de faire, je pense qu’ils vont chercher une bascule au Nord-Est. Je n’ai pas grand monde à l’AIS, je suis un peu en mode mini, je ne sais pas exactement où sont les concurrents.
Pour l’instant je ne m’en préoccupe pas à 100% du courant à la côte, mais il va falloir que je commence à m’y intéresser de plus près. Il va peut-être y avoir un effet thermique à la côte, ce qui n’arrange pas mes affaires car j’avais prévu de viser Penmarc’h pour ne pas avoir à tirer des bords dans du vent d’Ouest si le vent thermique se lève. Il y a pas mal d’aléatoire dans l’équation. J’essaie d’avancer avec ce que j’ai et de faire un bord approchant. C’est un peu la stratégie ! J’avais plutôt bien démarré, je m’étais bagarré pour récupérer ce petit décalage de Nord-Ouest qui n’a pas été payant du tout. C’était le premier petit truc aléatoire, et depuis j’ai fait un bout de route avec Adrien. Il a réussi à mieux se replacer que moi dans le paquet, c’est sûrement dû à la fatigue pour moi. Après la route est longue et il peut se passer plein de choses… Je l’espère en tout cas. J’ai pu me reposer ce matin, voire un peu trop… Mais j’ai un peu d’énergie en magasin. Une chose est sûre, c’est une sacré étape tordue et longue parce qu’on s’aperçoit que dès qu’on va dormir un petit peu, on perd tout de suite des places.
Yves Ravot – Hors La Rue – 19ème au classement de 12h
C’est un rythme très lent, on a eu du mal à quitter l’Espagne pour commencer avec une molle devant Gijon. Puis Il a fallu choisir la droite ou la gauche. J’ai été du bon côté. J’ai hésité d’ailleurs, mais bien m’en a pris. Finalement, je tiens à peu près ma position depuis la bouée Radio France, donc c’est pas mal. J’essaie de m’accrocher à mes voisins, de voir comment ils naviguent et de garder ce rythme. Ça se présente bien, moi je suis en forme, le bateau est en bon état. La situation est claire. Maintenant, il va falloir se bagarrer. Ça va être intense, intéressant et difficile, mais ça ne change pas. En tout cas, je suis très heureux d’être là.