Yves Le Blévec réalise sa première Transat en solitaire à bord d’Actual. Si sa monture ne peut rivaliser avec les trimarans de Macif et Sodebo, le marin commence à l’apprivoiser une main sur l’écoute, en veille permanente: « chaque manœuvre est longue et énergivore, c’est du job ! Mais j’ai bien pris le rythme du bateau, je suis en forme et d’attaque ! »
Au téléphone ce matin, la voix tonique et enjouée d’Yves Le Blevec raconte… « Désolé, j’étais en pleine manœuvre, je n’ai pas pu décrocher tout à l’heure ! Chaque changement de voile demande à peu près une heure de travail assez intense, mais tout va bien : c’est un beau challenge ! »
Près de 25 nœuds de vitesse moyenne sur 24h…
Après 36 premières heures de course particulièrement exigeantes, Yves a pu enchainer plusieurs siestes réparatrices la nuit dernière, le tout couronné d’œufs au bacon au petit déjeuner ce matin : de quoi retrouver toute l’énergie nécessaire pour poursuivre cette transat si bien débutée.
Avec des vitesses moyennes de près de 25 nœuds, sur 24h, ce bateau de 2007, le tout premier des Ultime, affiche des performances remarquables. Optimisé par le Team Actual cet hiver, Yves Le Blevec le découvre vraiment sur cette transat, visiblement avec bonheur et efficacité.
Presque un schéma d’Alizé
À météo exceptionnelle, trajectoire exceptionnelle : un anticyclone au nord, une dépression qui descend vers le sud… rien ne va plus en Atlantique !
Pour les Ultime, en tous cas, pas question d’affronter le coup de vent qui se forme en ce moment au nord des Açores. La voie de la performance et de la sécurité est indiscutablement au sud. « C’est presque un régime d’alizé ! Le vent, encore soutenu aujourd’hui, va faiblir pendant les trois jours à venir, mais le flux reste portant. C’est là qu’il faut aller, le bénéfice sera évident. Yves, ni aucun Ultime d’ailleurs, n’a intérêt à partir au près dans la dépression qui se forme sur la route directe », explique Christian Dumard, routeur d’Yves Le Blevec.
Un schéma météo qui convient parfaitement au skipper Actual.
Yves Le Blevec : « J’ai bien dormi, je suis en forme ! Hier, il a fallu beaucoup manœuvrer. Là, je viens de faire encore un changement de voile : c’est du job ! Chaque manœuvre prend environ une heure : il faut rentrer la voile, la ranger, renvoyer l’autre, dérouler, régler, etc. À chaque fois, cela ralentit beaucoup le bateau. Sur le dernier changement de voile, j’ai réussi à relancer avant la fin de la manœuvre, c’était pas mal.
Hier après-midi, après la première nuit blanche et la journée à manœuvrer, j’ai eu un coup de mou, ça n’a pas duré. Je suis bien dans mon rythme, j’ai une bonne « patate » !
Nous allons continuer sur une trajectoire assez sud. La route est bien sûr plus longue que la route directe, mais le bateau sera plus rapide, ça se présente bien… »