Ian Walker et ses hommes s’inquiétaient hier de leur position isolée par rapport au peloton et depuis hier après-midi sont revenus vers l’est pour rejoindre les autres. Pour autant, Abu Dhabi reste le plus au nord et Mapfre tojours le plus à l’est ce mercredi matin, tandis que la régate au contact se poursuit entre Dongfeng et Brunel dans le sillage du bateau espagnol. La séparation latérale est réduite à une trentaine de milles ce matin.
Les retardataires, Vestas et surtout SCA, ont pu réduire l’écart hier profitant de plus de vent au sud, mais ce matin, la situation s’est stabilisée avec des vitesses similaires pour tous les équipages, qui progressent tous dans un vent de nord soufflant à une vingtaine de noeuds. La flotte se trouve à 300 milles au sud-est de Madagascar et poursuit sa route au près vers le nord-est.
Pour les navigateurs, il va falloir suivre de près l’évolution d’un cyclone tropical au large de Madagascar. La flotte devrait ressentir les effets de ce système météo à la fin de la semaine, mais il est difficile de prévoir son passage précis pour le moment. Les vents d’est devraient atteindre une trentaine de noeuds sur le bord sud de ce système dépressionnaire.
Ils ont dit
Yann Riou (Dongfeng) : “Météo France vient de diffuser un bulletin spécial annonçant la formation d’une tempête tropicale. On était au courant de son développement depuis un moment. Cette dépression va générer des vents forts et dans le bon sens pour nous, car ils nous permettront de progresser vers le nord. Mais le souci n’est pas la dépression même mais le vide qui sera derrière, selon Charles (Caudrelier).”
Charles Caudrelier (Dongfeng) : « Nous avons fait de bons choix au début de cette étape, mais ensuite quelques erreurs. On a peut-être voulu trop rester avec la flotte, plutôt que de développer notre propre stratégie. Mais il est toujours facile de dire cela avec le recul.”
Matt Knighton (Abu Dhabi Ocean Racing) : “On ressent la violence des chocs chaque fois qu’Azzam heurte une vague dans le sud de l’Océan Indien. Cela commence d’habitude avec un bruit sourd, mais après une vingtaine de vagues, le bateau s’écrase dans une grosse vague et le bruit est assourdissant, quand le plancher semble disparaître sous nos pieds. Il faut tenir et bien s’accrocher. Sur le pont, il est impossible d’éviter les embruns. Au moins dans les mers du sud, il y a un rythme à la houle, tandis qu’ici la mer est confuse et croisée avec des embruns qui arrivent de partout. “
Brian Carlin (Vestas) : “Petit, vous vous souvenez des plaisirs de la fête foraine. Une expérience à vous soulever le coeur et qui faisait peur aux parents. En tant qu’enfant vous vouliez toujours le refaire une fois de plus. Hier, c’était comme à la fête foraine, mais on n’avait plus envie d’y rester. Progresser au près dans ces bateaux en carbone n’est jamais un plaisir. L’intensité du bruit m’étonne toujours. Taper dans les vagues fait toujours mal. Je suis tombé de ma bannette et même si cela ne fait que 1m20 de hauteur, j’ai toujours mal ce matin.”
Classement de 8h
1. Abu Dhabi
2. Mapfre à 2,8 milles
3. Dongfeng à 8,4 milles
4. Brunel à 8,7 milles
5. Alvimedica à 11 milles
6. Vestas à 12,4 milles
7. SCA à 25,9 milles