Vendée Globe. Des bulles pour les fêtes

Photo envoyée depuis le bateau L’Occitane en Provence pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 25 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Armel Tripon) Coucher de soleil

Yannick Bestaven a repris ce matin la tête de la course à Charlie Dalin au classement général. 250 milles derrière les deux leaders huit bateaux se sont regroupés. Ce Vendée Globe ne ressemble à aucun autre.

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Yannick Bestaven a repris la tête de la course plus tôt qu’il ne l’espérait finalement. Son option nord prise il y a 2 jours est payante. Il avance dans un bon flux à 11 nds dans la bonne direction. C’est le cas également de Charlie Dalin qui a bien joué le coup. Plus sud, il a concédé très peu de terrain et avance à la même vitesse. Les deux hommes devraient creuser l’écart avec leurs poursuivants.

Le grand perdant est Thomas Ruyant qui a rétrogradé à la 10e place. Mais si le classement ne veut pas dire grand chose à ce stade, il concède surtout de la distance. Pas loin des 300 milles et cet écart devrait s’accentuer.

Derrière, il y a un regroupement de 8 bateaux emmenés par Jean Le Cam qui arrivent à faire route plein est au près à 8-9 nds. Seul, Benjamin Dutreux a du partir au nord ne pouvant pas suivre au près ce groupe faute d’avoir des voiles d’avant adaptées.

L’ambiance devrait changer la semaine prochaine avec le passage de deux dépressions.

Derrière, à plus de 1 000 milles du leader, c’est aussi une excroissance anticyclonique qui sévit au large de la Nouvelle-Zélande : Clarisse Crémer (Banque Populaire X) a réussi à la laisser dans son tableau arrière, mais Romain Attanasio n’a rien pu faire pour contrer le retour d’Armel Tripon. Ces deux solidaires ont tout de même profité de l’occasion pour enchaîner deux réveillons de Noël puisqu’ils ont passé l’antiméridien dans la foulée… Et désormais, les deux compères jouent du virement de bord pour croiser le fer. Dans une brise volage et instable qui ne facilite pas les choix stratégiques. Un mauvais moment à passer car dans l’Ouest, une nouvelle dépression va venir les interpeler.

Oh, bien légèrement, puisqu’elle porte d’abord le Suisse Alan Roura (La Fabrique), puis 300 milles plus loin, Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle) et Pip Hare (Medallia) : l’entame du Pacifique leur est plutôt favorable ! Ce qui risque de ne pas être tout à fait le cas pour les suivants, car une dépression australienne est en train de bousculer les acquis à l’orée de la Tasmanie. Trois solitaires (Beyou-Le Diraison-Costa) se font secouer par une grosse trentaine de nœuds de secteur Nord à la sortie de cet océan Indien peu coopératif, à tel point que Manu Cousin (Groupe SÉTIN) a préféré rompre le contact pour naviguer bien plus au Nord, loin des affres de cette perturbation ! Et pendant ce temps, le Japonais Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global One) s’est judicieusement glissé au Sud dès le plateau AMSA franchi, pour suivre la trace de cette dépression sans trop coup férir.

Enfin, à plus de 3 500 milles du leader, Miranda Merron (Campagne de France) est en train de larguer Clément Giraud (Compagnie du Lit-Jiliti) après avoir « abandonné » Alexia Barrier (TSE-4myplanet) partie se recadrer plus au Nord pour ne pas être perturbée par la Zone d’Exclusion Antarctique. Une ZEA que le Finlandais Ari Huusela (STARK) va devoir aussi négocier dès ce soir ! Comme le suggérait le père de la chimie moderne à la fin du 18ème siècle : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme… ». Reste maintenant à patienter quelques heures avant que la configuration météorologique ne se trémousse, à l’avant comme à l’arrière de la flotte !