Une troisième étape semée d´embûches

Entraînement Abu Dhabi
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Si certaines des contrées longées par les Volvo Ocean 65 sur ce parcours font rêver des millions de terriens (L’Inde, le détroit de Malacca, Singapour, l’île de Bornéo, le Vietnam, la Chine), les marins, quant à eux, s’attendent à une route semée d’embûches. La flotte va naviguer sous des influences météo très variables, dans des zones parfois très étroites et sans cesse à proximité des côtes et donc… de leurs nombreux pièges.

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Jean-Luc Nélias, le navigateur de MAPFRE, évoque une étape « intéressante mais aussi compliquée et très variée ». Le Français qui a déjà effectué ce parcours sur la dernière Volvo Ocean Race explique que les équipages vont devoir gérer différentes conditions météo. Il va falloir s’adapter et beaucoup manœuvrer. Vents faibles, zones de cyclones, mousson forte de nord est, … voici un concentré de ce qui attend les marins de la Volvo Ocean Race.

Même son de cloche du côté de Charles Caudrelier, skipper de Dongfeng Race Team. « On aura beaucoup d’obstacles, beaucoup de dangers. Nous allons croiser beaucoup de cargos car c’est la zone la plus fréquentée au monde. Beaucoup de bateaux de pêche pas éclairés aussi. Beaucoup de choses qui flottent. L’objectif premier est d’arriver avec un bateau en bon état à la fin de cette étape. Car il y a beaucoup de pièges sans oublier la possible piraterie. En termes de sport et de régates, ca va être une zone compliquée à gérer avec peu de vent. On a tous peur de cette étape » analyse Charles Caudrelier à trois jours du départ qui sera donné samedi à 11h00 (heure française).

Laurent Pagès, à bord de Brunel, explique qu’une bonne partie du parcours entre Abu Dhabi et Sanya se déroule à proximité de l’équateur et donc dans des vents faibles et instables. Pour celui qui est arrivé en vainqueur à Abu Dhabi avec l’équipage mené par Bouwe Beking, l’étape devrait se dérouler majoritairement au près et dans du vent faible.

La philosophie du bord sera donc celle du « gagne petit ». « On ne sera pas véritablement dans une démarche océanique où l’on peut anticiper des systèmes comme le passage d’une dorsale. Il va falloir être vigilant en permanence. Etre attentif à ce qui se passe au-dessus de nos têtes et devant nous. Et puis, saisir la moindre opportunité qui se présentera » raconte le Rochelais.

Dans ces conditions, on peut imaginer que chaque équipage va tenter de rester au contact de ses adversaires. Ne pas quitter le groupe pour ne pas risquer de payer au prix fort une option trop hasardeuse sera une nouvelle fois le fil rouge d’une étape qui va se dérouler sous haute tension.

« C’est une étape compliquée pour les navigateurs. Il y aura moins d’options radicales dans l’est ou dans l’ouest mais on peut rester bloquer dans du courant ou à cause d’une île. Les écarts peuvent être importants. Sur la deuxième étape quand on est arrivé ici, nous étions très proches de Team Alvimedica. En 24 heures de course, on lui a mis onze heures de temps. Proche de la terre il peut se passer beaucoup de choses ! » renchérit Nélias.

Pagès quant à lui, prévoit plutôt des écarts faibles à l’arrivée : « C’est le positionnement tactique et le gagne petit qui feront la différence. Mais les écarts de vitesse au près sur nos monotypes sont très faibles. En 2008, de mémoire, sur l’étape entre Kochi et Singapour, les quatre premiers bateaux étaient arrivés en moins de 15 minutes. Et à ce moment-là, la course n’était pas en monotype. Je pense qu’il peut y avoir très peu d’écart à Sanya ».