Ce matin, MAPFRE est sorti du détroit de Cook sans passer par la case Wellington. Iker Martinez et son co-équipier de toujours ont décidé de passer leur chemin en dépit de quelques bricoles à réparer sur leur bateau et des réserves de gasoil et de nourriture un peu limite. Leur souhait le plus cher, leur challenge ultime, eux qui ont déjà couru deux Volvo Ocean Race, est de boucler ce tour du monde sans s’arrêter. « Comme aux Jeux Olympiques, explique-il dans un message, on ne sait pas si on réussira, mais on va tout faire pour y arriver ». Sans remord, ils ont laissé derrière eux les côtes verdoyantes de la Nouvelle-Zélande et glissent doucement dans les eaux ouvertes du Pacifique, cap sud-sud-est. La course poursuite est lancée aux trousses de Virbac-Paprec 3 avec qui ils n’ont plus que 161 milles d’écart – contre 525 avant l’escale des leaders – soit une demi-journée de mer. Cette nouvelle donne relance sérieusement la compétition : la première place ne semble plus aussi inaccessible.
Autre course à la poursuite du vent perdu : celle que mènent Estrella Damm et Groupe Bel au large de l’île du Sud, à 45 milles de la Pointe de Farewell. Depuis 24 heures, les deux bateaux rouges luttent au près entre plusieurs petits centres anticycloniques. En ce 50e jour de course, leurs vitesses sont plus qu’anémiques : entre 4 et 6 nœuds de moyenne ! A bord de Groupe Bel, Kito de Pavant n’a qu’une envie : arriver à Wellington pour remettre ses voiles et son bateau en état. Probablement dimanche soir.
Sur Estrella Damm, Pepe Ribes porte le masque de la fatigue et de la contrariété. Contrariété de voir ses compatriotes de MAPFRE s’échapper dans le Pacifique. Car si les marins espagnols engagés dans la Barcelona World Race entretiennent à terre des relations très amicales, il y a bel et bien un derby ibérique. Et Renault Z.E, revenu à moins de 200 milles de la 4e place, pourrait bien y jouer un rôle. Il faut dire que les difficultés de Groupe Bel et Estrella Damm ont fait les choux gras de leurs adversaires : Renault Z.E, Neutrogena et Mirabaud bénéficient d’un contexte météo bien plus favorable pour faire route directe vers la Nouvelle-Zélande.
Au sud-est de la Tasmanie, une autre course-poursuite est engagée. D’un côté, une méchante dépression et de l’autre, Hugo Boss et Gaes Centros Auditivos. Les deux équipages vont tenter d’échapper à ce front dévastateur qui arrive par l’ouest et dont ils doivent déjà sentir les premières bourrasques. Au menu ce week-end : vents très forts (50 nœuds réguliers), bascule brutale au sud-ouest, mer démontée. Si tout va bien, les deux tandems devraient éviter le pire, Hugo Boss par le nord et les filles par le Sud.
Classement de 15h
1 VIRBAC-PAPREC à 11311,6 milles de l’arrivée
2 MAPFRE à milles 161,2 du leader
3 ESTRELLA DAMM Sailing Team à 382,4 milles
4 GROUPE BEL à 386,8 milles
5 RENAULT Z.E à 571,4 milles
6 NEUTROGENA à 881,6 milles
7 MIRABAUD à 957,7 milles
8 HUGO BOSS à 1235,5 milles
9 GAES CENTROS AUDITIVOS à 1429,1milles
10 FORUM MARITIM CATALA à 2896,6 milles
11 CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 3500,6 milles
12 WE ARE WATER à 3879,4 milles