La deuxième étape est lancée bel et bien. Après une montée en puissance très progressive dans le golfe de Finlande et quelques inévitables calmes, toute la flotte s’est engagée dans un long bord de portant, poussée par un vent d’est à nord-est de vingt à vingt-cinq nœuds. Et si, dans un premier temps, les conditions ont plutôt favorisé la tête de flotte qui, la première a récupéré du vent, on devrait assister à un nouveau tassement à l’approche de l’Oresund entre Danemark et Suède. La flotte devrait en effet tirer des bords jusqu’à la pointe nord du Danemark dans un régime de vents mollissant par l’ouest.
Pour l’heure, les concurrents ne boudent pas leur plaisir : lancés à pleine vitesse sur une mer qui reste parfaitement maniable, les barreurs se relaient au fur et à mesure que les vitesses montent. Même la température ambiante reste supportable du fait d’un soleil plutôt généreux. D’autant que la nuit se réduit à la portion congrue sous ces latitudes et que les marins profitent de navigations de plus de vingt heures de grand jour. On retrouve en tête les deux leaders de la première étape, Actual et Crêpes Whaou ! 3, qui foncent tous deux à plus de vingt nœuds de moyenne.
Mais force est de constater que l’équipage de Crêpes Whaou ! 2, comme il l’avait annoncé à Saint-Pétersbourg, n’a pas l’intention de se lancer manger la laine sur le dos. Pour preuve le petit décalage tactique opéré par Loïc Féquet et ses coéquipiers juste après le départ, qui leur a valu de croiser provisoirement, peu avant la sortie du golfe de Finlande, devant Actual. Dans le groupe de chasse, Lalou Roucayrol (Région Aquitaine Port-Médoc) mène la meute juste devant Erwan Le Roux (FenêtréA Cardinal). Ces deux équipages, qui repartent dans la même configuration qu’à l’aller, auront l’avantage de trouver immédiatement leurs automatismes. Quand on sait que les franchissements de certains passages à niveaux se sont joués parfois à quelques minutes près, on imagine l’intérêt d’un ensemble affûté.
Pour l’heure les écarts en temps restent faibles, compte tenu des vitesses respectives des bateaux… Mais que le vent vienne à tomber sur toute la flotte, et les déficits de quelques minutes peuvent se multiplier. Au vu des résultats de la première étape, il y a fort à parier que personne ne sera tenté de gaspiller le moindre mille.



















