Une nouvelle zone minée par les glaces

Banque Populaire Pacifique 2011
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On s’était presque habitué à des vitesses gardant le contact avec les 30 nœuds depuis le départ de Ouessant il y a vingt-cinq jours. Mais ces dernières heures sont venues faire une coupe sombre dans le tableau des performances du trimaran géant. Ainsi, la mise à distance nécessaire d’un champ de glaces négocié hier a-t-elle contraint les marins à se débattre avec une longue zone de pétole faisant dangereusement chuter les moyennes.

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Contacté ce midi, Loïck Peyron revenait sur les derniers évènements, évoquant une nouvelle source d’inquiétude : " On a un peu souffert ces dernières heures. On s’est franchement arrêté une douzaine d’heures et c’est reparti. Mais nous en avons profité pour faire un grand nettoyage et un check complet. Tout a été inspecté de fonds en combles. Plus ça va et plus on se rend compte qu’il y a beaucoup d’icebergs devant nous. C’est la nuit et les garçons sont en veille en permanence. Hier, il y en avait partout et malheureusement, il y en a encore dans notre Est. C’est pour ça qu’on est obligé de se rallonger la route. Les glaces qui nous sont signalées sont les plus grosses, mais on ne voit pas les petites. Les grosses génèrent les petites, surtout dans les mers relativement chaudes comme c’est le cas en ce moment avec 8°. C’est vraiment ce phénomène qui est dangereux ".

Ainsi, le retour du vent est-il pris avec un sens évident de la modération à bord de Banque Populaire V, les derniers milles dans le Pacifique menaçant de traîner en longueur. Passé sous la barre des 10 000 milles avant le retour en Bretagne, l’équipage doit encore composer avec une nouvelle zone minée par les glaces imposant une trajectoire plus longue d’une centaine de milles et de près d’une journée vers la porte de l’Atlantique.

Mais tous les voyants ne sont pas pour autant dans le rouge en ce samedi, le vent annonçant ses faveurs et la présence toujours lourde du danger blanc offrant paradoxalement des conditions de mer étonnamment confortables : " Normalement le vent devrait se renforcer progressivement et on va naviguer sur une mer relativement plate, ce qui va faire du bien à tout le monde parce que nous n’avons pas eu ça depuis quelques semaines. C’est quand même beaucoup plus confortable pour dormir et à bord tout le monde apprécie. Le train de houle est arrêté par le champ d’icebergs et comme nous sommes en plein Pacifique, la mer est relativement calme. Nous devrions passer le cap Horn le 23 décembre, ce qui nous laisse une petite marge d’avance. Il faut surtout espérer avoir des conditions dans l’Atlantique relativement bonnes. Certaines tendances le laissent espérer, d’autres non. Mais pour l’instant, c’est d’abord le Cap Horn qui nous intéresse et ça n’est pas simple ".

Avance à 16h00 : 1157 milles par rapport au temps de référence