Une 42ème édition qui s´annonce très ouverte

Pontons Perros-Guirec
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« Il n’y a pas de grandes têtes d’affiche mais un plateau qualitatif très important » souligne le Directeur de Course Jacques Caraës lorsqu’on aborde avec lui la question des forces en présence. « Le jeu est très ouvert ».

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Sur les 47 partants, une vingtaine de noms sort du lot, que l’on verrait bien sur un podium d’étape ou même dans le tiercé final. Parmi eux figurent trois anciens vainqueurs de l’épreuve, prétendants naturels à la récidive : Nicolas Lunven (Generali) titré en 2009, Jérémie Beyou (BPI) couronné en 2005 et Eric Drouglazet (Luisina) lauréat 2001. A ces trois larrons, il faut ajouter les habitués des podiums, jamais très loin du sacre, et dont l’appétit est aiguisé par cette « frustration sportive ». C’est le cas de Fred Duthil (Sepalumic). Deuxième de La Solitaire 2007 (après deux victoires d’étape !), 3e en 2008 et 2009, Frédéric avait dû abandonner en 2010 à cause d’un bras cassé. Le tout récent père de famille de 37 ans est un des grands favoris cette année. Même combat pour son aîné Gildas Morvan (Cercle Vert), figure emblématique de la classe et qui rempile ici pour la quinzième fois. Le « géant vert » vient de remporter la Generali Solo, il est très en forme en ce début de saison. Erwan Tabarly (Nacarat) est à ranger dans la même catégorie : toujours dans les bons coups, mais jamais récompensé de sa grande régularité. Dans ce groupe de coureurs qui peuvent faire parler l’expérience, ajoutons encore Laurent Pellecuer (Atelier d’Architecture Jean-Pierre Monier), 14e participation, vainqueur d’une étape en 2005 ou encore Jeanne Grégoire (Banque Populaire), l’une des deux femmes en lice.

Toutefois, les routiers de La Solitaire devront se méfier de la génération montante incarnée entre autre par Fabien Delahaye (Port de Caen Ouistreham, 1er bizuth en 2009) sur lequel de nombreux pronostiqueurs seraient prêts à parier gros. Thomas Rouxel (Bretagne Crédit Mutuel Performance) et le Portugais Francisco Lobato (Roff) sont du même acabit. Enfin, de nombreux outsiders semblent d’ores et déjà programmés pour jouer, au bas-mot, les trouble-fête : Adrien Hardy (Agir Recouvrement), Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls), les deux skippers Macif Paul Meilhat et Eric Péron, le premier bizuth 2010 Anthony Marchand (Bretagne Crédit Mutuel Espoir) ou le revenant Thierry Chabagny (Gedimat), deuxième en 2006.

Quatre Britanniques en lice
Cette année, quatre marins britanniques prendront le départ de La Solitaire du Figaro, dont trois pour la toute première fois. Parmi eux, Sam Goodchild, le benjamin de la flotte, lauréat de l’Artemis Academy, Phil Sharp, vainqueur de la Route du Rhum 2006 en Class40, Conrad Humphreys qui a bouclé un Vendée Globe en 2004-2005 et Nigel King, le seul des quatre à avoir déjà disputé La Solitaire.

Phil Sharp (The Spirit of Independence) : « Je veux gagner le classement bizuth. Mais je pense que ce sera usant car la concurrence est rude. C’est important de gérer son effort. Mais j’ai confiance. Je pense avoir une bonne vitesse et je pense pouvoir être capable de faire un résultat. Si je vais trop loin dès le début, ce sera difficile pour moi question sommeil. Je dois encore travailler dans ce domaine ».

Nigel King (E-Line Orthodontics) : « Je suis plus détendu que la première fois, même si cela ne se voit pas toujours. Dans cette course, tu n’es jamais vraiment seul. En Angleterre, les gens croient que c’est très «français » et que personne ne t’aidera. Mais en réalité, quand tu arrives, tout le monde, que ce soit l’organisation ou les coureurs, tout le monde est fantastique et moi, je m’y sens comme à la maison. Pour moi, le classement général est très important. J’aimerais bien finir dans le top 10.»

Sam Goodchild (Artemis), benjamin de la course : « J’espère apprendre et me faire plaisir. Je ne sais pas encore où me situer, quel est mon niveau par rapport à la flotte. Il est très facile de trop dormir ou pas assez. Dans les deux cas, ce n’est pas bon. Et je n’ai pas assez de pratique encore pour trouver le bon équilibre. Mes manœuvres sont OK. Je suis content que le bateau soit un bateau facile à mener. »

Conrad Humphreys (DMS) : « Je n’ai plus fait de solo depuis 6 ans, depuis le Vendée Globe. Alors je suis là pour apprendre le plus possible. Pour retrouver l’esprit de la course, avant une prochaine tentative pour le Vendée. C’est une course très intense, très difficile, le niveau de la flotte est très élevé. Je suis pas mal en stratégie et en météo. Mon point faible : la navigation au contact. J’aimerais bien finir dans la première moitié du tableau et faire une belle course.»