Suspense pour la troisième place

Samantha Davies - Roxy
DR

Il n’y aura décidemment pas de répit sur cette sixième édition du Vendée Globe ! Un événement s’enchaîne avec un autre au point que le scénario est en perpétuelle réécriture… La dernière surprise en date est l’installation d’un anticyclone en pleine expansion qui va bloquer la route des six coureurs naviguant dans l’hémisphère Nord. Cela fait en partie les affaires de Marc Guillemot qui navigue désormais sans quille et préfère les vents modérés que la forte brise… Le skipper de Safran a été soulagé hier quand la partie basse de sa quille (dont le bulbe) a coulé, car les efforts encaissés par le bateau étaient pour le moins inquiétants. Au point que le navigateur a pu récupérer un peu de sa fatigue accumulée et envisageait d’envoyer le Code 0, une voile d’avant plus propulsive dans ces brises de secteur Ouest d’une douzaine de nœuds. Plus à l’Est, Samantha Davies (Roxy) n’a grappillé qu’une soixantaine de milles sur Marco pour s’octroyer la troisième place au classement provisoire. La Britannique a la possibilité de renvoyer toute la toile, elle sera donc plus à l’aise dans les vents mollissants qui s’annoncent. Car l’anticyclone des Açores gonfle et rattrape le duo tandis qu’il va aussi couvrir le tandem anglais et bloquer Arnaud Boissières (Akéna Vérandas).

- Publicité -

Un Pot qui remonte…
Ces hautes pressions tentaculaires vont obliger les solitaires à suivre une route originale puisqu’ils devraient monter jusqu’à la latitude de Ouessant avant de pouvoir redescendre vers Les Sables d’Olonne. En effet, une bulle prend place au centre du golfe de Gascogne et le vent va s’orienter à l’Est le long des côtes espagnoles alors que la brise sera faible sur toute la partie Nord jusqu’à samedi. Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) et Dee Caffari (Aviva) vont profiter de cette situation inhabituelle pour reprendre des milles sur le duo précédent mais de là à leur griller la politesse sur la ligne d’arrivée, il y a un grand pas… Mais ils pourraient tous deux arriver à quelques heures d’intervalle avec Marc Guillemot. Quant à savoir si ce dernier pourra sauver sa place sur la troisième marche du podium, puisqu’il a une bonification de 50 heures par rapport à Samantha Davies, impossible de le prédire ! Pour Arnaud Boissières, l’heure est à la molle : l’Atlantique change radicalement de visage et ce sont de mini dépressions qui s’égrainent au large des Canaries. Une bonne nouvelle toutefois : si le solitaire arrive à s’extraire de ce magma avant demain soir, il peut espérer toucher un flux portant de secteur Sud… Tandis que Steve White (Toe in the water) est bien installé dans les alizés de Nord-Est et ce, jusqu’au week-end prochain. Rich Wilson (Great American III) a lui aussi trouvé la sortie : l’Américain est dans les alizés d’Est au large du Brésil, malheureusement un peu trop près des côtes. Encore 1 000 milles pour atteindre l’équateur et le Pot au Noir qui se met à remonter vers le Nord. Les mers du Sud sont bien finies pour les deux derniers solitaires : Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) sera ce mardi soir au-dessous des Quarantièmes alors que Raphaël Dinelli (Fondation Océan Vital) s’est extirpé d’une dépression qui l’a bien poussée vers le Nord. Dès jeudi, il pourrait en attraper une nouvelle avec de forts vents portants…

Ouragan sur le quai
La tempête qui a soufflé sur la France et particulièrement sur la Vendée a fait quelques dégâts ! Il faut dire que le vent est monté à 76 nœuds à l’île d’Yeu et que vers 1h00 ce mardi, au plus fort du coup de vent, le vent a dépassé les 120 kilomètres heures sur Les Sables d’Olonne… Le Village du Vendée Globe a été en partie endommagé. La tente en forme de tipi qui abritait la brasserie s’est effondrée sur 500 m2. L’espace de présentation de la course, la salle de projection et la salle de vacation ont été moins touchés. Un spécialiste des structures expertise ce soir l’ensemble des chapiteaux. Le Président de la SEM Vendée, Philippe de Villiers, organisateur du Vendée Globe, a réaffirmé cet après midi lors d’un point presse que l’objectif est de rouvrir le village au public vendredi pour le week-end et l’accueil des prochains skippers avec une priorité avant tout : la sécurité. Les vacations radio continueront à avoir lieu à 11h30 tous les jours mais ne sont pas ouvertes au public avant la réouverture du village.

Difficiles estimations


Les ETA (Estimated Time of Arrival) restent très aléatoires en raison des conditions anticycloniques de calmes sur l’arrivée dans le golfe de Gascogne. Les solitaires vont devoir faire une route très Nord pour tenter de contourner cette bulle. Samantha Davies (Roxy) n’est pas attendue avant samedi, la Britannique estimant quant à elle qu’elle pourrait franchir la ligne d’arrivée dimanche. Pour Marc Guillemot (Safran), un final lundi est possible s’il n’y a pas trop de pétole. Quant à Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) et Dee Cafari (Aviva), il semble raisonnable de tabler sur une arrivée à partir de lundi midi, avec une marge de 48 heures…

Le classement de 16 heures le 09/02/09
1- Michel Desjoyeaux (Foncia) arrivé aux Sables d’Olonne après 84j 03h 09’
2- Armel Le Cléac’h (Brit Air) arrivé aux Sables d’Olonne après 89 jours 9 heures 39 minutes et 35 secondes de course (après déduction de ses 11 heures de bonification)
3- Samantha Davies (Roxy) à 714,4 milles de l’arrivée
4- Marc Guillemot (Safran) à 787,5 milles de l’arrivée
5- Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) à 1340,1 milles
6- Dee Caffari (Aviva) à 1408,8 milles
7- Arnaud Boissières (Akena Vérandas) à 2111,9 milles
8- Steve White (Toe in the water) à 2763,1 milles
9- Rich Wilson (Great American III) à 4357 milles
10- Raphaël Dinelli (Fondation Océan Vital) à 5405,1 à milles
11- Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) à 5842 milles
RDG Vincent Riou (PRB), réparation accordée, classé 3e

(lire les vacations des skippers en “brèves, Voix du large”)