Nicolas Boidevezi (Fondation Terrevent.org), même sans budget, ne pouvait pas être absent de cette édition 2012. En 2010, alors qu’il était catalogué comme un des favoris, il avait cassé son bout-dehors lors de la première étape et perdu toute chance de victoire sur la course. Le retour sur Les Sables d’Olonne avait été une pénitence pour le navigateur rochelais quand les leaders se bataillaient à coups de records de vitesse moyenne. De cette édition, Nico garde une frustration à éliminer… Il revient donc cette année dans des conditions matérielles nettement plus précaires, puisqu’entretemps son sponsor n’a pas souhaité poursuivre l’aventure. Mais pour Nicolas Boidevezi, cette course peut être une formidable occasion de relancer la machine.
En deux ans, Milan Kolacek (Follow me) a construit son bateau en République Tchèque et a changé de statut. En 2010, il arrivait sur la pointe des pieds et partait à la découverte du monde de la Mini. Depuis de l’eau a coulé sous sa quille et Milan a décortiqué le mode d’emploi de son prototype. Après une Transat 6,50 en demi-teinte, il revient cette année sur le circuit avec des ambitions nouvelles au point d’être considéré comme un des favoris de cette nouvelle édition. Vainqueur de la Select 6,50, deuxième de l’Open Demi-Clé, il pourrait devenir le premier homme d’Europe de l’Est à remporter Les Sables – Les Açores – Les Sables.
Clément Bouyssou (Groupe Accueil Négoce) revient lui aussi animé d’intentions nouvelles. 2010 était en quelque sorte un baptême du feu. Clément avait eu du mal à trouver le bon tempo, mais il avait rempli son contrat : terminer la course et engranger de l’expérience pour les éditions futures. Visiblement, la leçon a été bien assimilée : quatrième de la Transat 6,50 La Rochelle – Salvador de Bahia, régulièrement sur le podium des courses d’avant saison en 2012, il compte bien profiter des acquis de l’édition 2010 pour essayer de faire la différence sur les nouveaux arrivants pleins d’ambitions qui débarquent sur le circuit en bateau de série.
Chacun des trois aura donc un statut à défendre. Ils ont l’avantage du terrain et savent combien les dernières heures de course peuvent être déterminantes pour le classement de la première étape. En 2010 encore, des chamboulements de dernière minute avaient profondément modifié la hiérarchie. Connaître les pièges ne veut pas dire qu’on les évitera tous, mais les vertus de l’expérience sont souvent décisives quand, la fatigue aidant, la lucidité commence à faire défaut.
Une météo incertaine
La petite dépression orageuse qui s’est développée sur l’intérieur du littoral vendéen et charentais amène pas mal de perturbations. Les concurrents font donc tourner les modèles de routage qui, d’un flux d’informations météo à l’autre, divergent profondément. Une situation finalement assez fréquente en cette saison, considérée avec une certaine philosophie par les récidivistes.