Depuis ce jeudi matin (heure locale), le front orageux qui créait une zone de calmes et de vents volages s’est délité et l’horizon semble se dégager ce jeudi après-midi. Toutefois, le retour d’une brise de secteur Nord-Est d’une dizaine de nœuds n’apparaît que comme les prémices d’alizés qui ne sont pas encore très établis. Ce sont les premiers qui tirent les bénéfices de leur position plus septentrionale. L’enjeu est de taille ces prochaines heures : si les leaders commencent à s’échapper dans les alizés, ils ne vont qu’augmenter leur avance. Une fois dans les alizés, cela va se transformer en course de vitesse pure et il faut être bien positionné à ce moment-là.
C’est justement le souci pour Franck Cammas et ses hommes sur Groupma, qui accuse un retard de presque 70 milles. Charles Caudrelier : « « C’est vraiment une course très difficile, fatigante et même si l’ambiance est très bonne sur Groupama 4, notre position ne facilite pas la vie à bord. Dans les têtes, nous ne sommes pas très contents et le classement toutes les trois heures rend les choses encore plus délicates. On fait beaucoup d’efforts et ça ne paye pas parce que le reste de la flotte part en premier quand le vent revient. Nous avons essayé de nous décaler vers le large le plus possible. Tant que nous n’aurons pas dépassé Recife, il risque de se produire encore beaucoup de choses. »
Le fait que Groupama 4 n’arrive pas à progresser aussi vite que ses concurrents crée le doute dans les têtes : problème de vent ou souci de vitesse ? La seule manière de répondre à cette question est de toucher une brise plus régulière et similaire aux autres voiliers. « On a eu un déficit de vitesse au début du parcours ce qui fait que nous avons décroché. Il y a eu des périodes où les performances étaient très différentes entre les bateaux, ce qui indique que le vent n’était pas identique partout, même à quelques dizaines de milles près. On avait un souci vis à vis de Telefonica : nous avons vérifié que nous n’avions rien de coincé dans les appendices et je suis même allé me mettre à l’eau pour voir. Nous n’avons toujours pas compris puisque c’était à une allure où Groupama 4 est normalement assez à l’aise… »
Cette panne de ventilateur éolien impose une forte présence sur le pont et les manœuvres s’enchaînent très rapidement, Yann Riou indiquait que l’équipage avait par exemple viré de bord successivement trois fois en un quart d’heure pour sortir d’un calme. Il faudra patienter encore une demie journée pour être certain que la route des alizés sera définitivement dégagée.
Classement à 15h
1. Puma – à 3 876,9 milles de l’arrivée
2. Camper – à 7,7 milles du premier
3. Abu Dhabi Ocean Racing – à 30,4 milles du premier
4. Telefonica – à 31,9 milles du premier
5. Groupama 4 – à 69,6 milles du premier



















