Le duo franco-germanique, quatrième de la course, progressait à 6 heures à 685 milles au sud-est de l’extrémité sud de la Nouvelle-Zélande. Ils pensent l’attendre dans trois jours, les conditions de navigation étant favorables dans un flux de sud-ouest et des vents de sud qui vont mollir à mesure qu’ils progresseront vers le nord et la Nouvelle-Zélande vers leur point de chute. Jörg Riechers et Sébastien Audigane ont tenté de réparer à deux reprises leur safran mais le bateau s’est révélé incontrôlable à grande vitesse.
Dans un message envoyé ce midi, Sébastien Audigane a rappelé qu’ils avaient pensé poursuivre jusqu’au cap Horn pour assurer leur quatrième place de la course. Mais des mauvaises conditions, 30-35 nœuds de vent et une mer formée, ont rendu Renault Captur à nouveau incontrôlable, «limite en vrac» avec «le stress pesant de départ à l’abattée avec les conséquences que cela peut avoir ». Le skipper français a également révélé un autre souci technique. « Outre ce problème de safran, nous avons aussi un problème récurrent avec notre quille et hier, en plus du manque de stabilité du bateau, nous avons dû bricoler pendant trois heures pour pouvoir gérer la quille après l’empannage ».
Et Sébastien Audigane d’expliquer leur décision de se dérouter : «Après discussion avec l’équipe technique, il a fallu se rendre à l’évidence, pour la sécurité du bateau et de l’équipage, nous avons décidé de faire route vers la Nouvelle-Zélande que nous atteindrons dans trois jours environ. Pendant ce temps, nous cherchons des solutions afin de reconstruire ce safran tribord. Nous n’abandonnons pas, nous allons essayer de réparer. Il est évident que cette décision est difficile à prendre, mais il s’agit d’une question de sécurité des hommes et du bateau. Fort de mes expériences passées dans ces mers et sur différents bateaux, il me parait totalement inconscient de continuer avec un bateau sans une direction fiable et précise. Nous savons que pendant une partie de l’océan pacifique les secours sont très difficiles, voire inexistants. Nous ne voulons pas nous faire coincer au cap Horn, en bâbord avec un safran défectueux, dans une mer dégueulasse. Nous pensons également ne pas être à l’abri de casser le deuxième safran à cause des efforts importan ts qu’il subit dans ces conditions. Nous avons tous les deux une famille, une équipe, un sponsor et une organisation de course qui nous soutiennent dans notre aventure et il s’agit de ne pas prendre des risques inconsidérés. Nous allons nous mettre à l’abri et réfléchir à comment repartir. »