C’est sous une pluie diluvienne que les bateaux en lutte pour la cinquième place se sont présentés sur la ligne d’arrivée. Tout le monde attendait Veolia Environnement, quand la voile de W Hotels est apparue derrière la jetée du port de commerce, à la surprise générale. Pourtant Roland Jourdain et Jean-Luc Nélias pensaient avoir fait le plus dur en virant de bord opportunément dans un grain la nuit dernière. Au premières heures de la matinée (en heure française), ils possédaient encore une avance de cinq milles sur leurs adversaires… Leur joli monocoque rouge avançait tranquillement vers la ligne quand sous un grain, ils ont vu revenir à leur vent, Alex Pella et Pepe Ribes lancés comme une fusée… Le temps qu’ils reprennent à leur tour du vent, le tandem espagnol était repassé devant et réussissait à conserver cet avantage jusque l’arrivée.
C’est un peu le même scénario qui se répétait, trois heures plus tard, quand Akena Vérandas soufflait, au nez et la barbe de l’équipage d’Aviva la septième place dans les derniers milles. Arnaud Boissières et Vincent Riou, longtemps relégués en queue de peloton n’ont eu de cesse de se dire que toute place était bonne à prendre après une option sud qui les avait plongés dans les profondeurs du classement. C’est à la faveur d’un bord radical dans les derniers milles qu’ils ont réussi à prendre le meilleur sur les deux Britanniques.
Roland Jourdain, Veolia Environnement, « Avant on avait les Anglais maintenant on a les Espagnols ! C’était rude ! On s’est éclaté parce qu’il y avait une belle bagarre pour la première place dans le deuxième groupe ! Cet arrêt technique, on aurait aimé s’en passer. On ne pensait pas que ce serait aussi douloureux. Hier matin c’était l’enfer, on attendait du vent d’est et du nord et en fait on a eu du sud. Derrière on a vu un bateau qu’on a réussi à larguer. Hier soir, on l’a retrouvé et on a empanné. Dans un grain, on a viré et on leur a mis 5 milles. Et ce matin, on arrivait tranquille et on a vu un bolide arriver à fond, on a cru que c’était un bateau à moteur ! Ce n’est pas poli ! On voit bien que Veolia a des trous par rapport aux bolides neufs. On arrive encore à faire des coups parce que je connais la mobylette mais c’est frustrant quand même. »
Alex Pella, W Hotels, « C’était notre première course en double avec Pepe sur un IMOCA et le fait d’arriver cinquième est vraiment une belle satisfaction. Les dernières heures ont été incroyables avec Veolia Environnement. On ne savait pas où ils étaient, on l’a su seulement ce matin. On était tous en furtif mais avec Veolia on s’est vu toute la nuit. Entre nous deux, ça n’a pas servi à grand-chose. Nous venons de faire un très bon entraînement pour la Barcelona World Race. Nous sommes très contents d’être venus sur cette course. Notre classement est un très bon classement pour nous ! »
Akena Vérandas est arrivé à Puerto Limon aujourd’hui à 8 heures 50 minutes et 12 secondes (heure locale) soit 15 heures 50 minutes 12 secondes (heure française). Arnaud Boissières et Vincent Riou prennent la septième place des monocoques avec un temps de course de 19 jours 1 heure 20 minutes et 12 secondes. Satisfaits d’en finir avec cette Transat Jacques Vabre 2009 et manifestement fatigués, Arnaud Boissières et Vincent Riou se sont laissés aller à quelques commentaires à leur arrivée à Costa Rica…
Vincent Riou : « Cela a été un peu compliqué parce qu’on a fait une grosse bourde au départ, on s’est trompé de chemin. Après, les conditions ont été un peu musclées et il y a pas mal de boulot sur le bateau. Il y a eu deux courses dans la course. On a fait notre course derrière avec le paquet des retardataires, c’est ce qui fait qu’aujourd’hui on arrive fatigué ! Cette nuit on a tenté le tout pour le tout en optionnant mais ça n’a pas marché. Cela a manqué de peu ! »
Arnaud Boissières : « On est parti pour un deuxième départ après notre option qui n’a pas été payant et on a bataillé pour recoller à certains. On ne s’en est pas si mal tiré que ça. L’option n’était pas payante mais ça fait partie du jeu. Je suis satisfait parce que Dee est juste derrière moi et qu’elle était juste devant moi sur le Vendée Globe !»
Aviva est arrivé à Puerto Limon aujourd’hui à 9 heures 17 minutes et 12 secondes (heure locale) soit 16 heures 17 minutes et 12 secondes (heure française). Les deux Britanniques, Dee Caffari et Brian Thompson prennent la huitième place des monocoques avec un temps de course de 19 jours 1 heures 47 minutes et 12 secondes. Comme leurs prédécesseurs, ils ont parlé à l’arrivée d’une course très dure…
Dee Caffari : « Je suis vraiment contente que Brian, Aviva et moi soyons arrivés au Costa Rica. Ça a été une course difficile, non seulement à cause la météo extrême de la première semaine mais aussi à cause des problèmes continus avec le générateur et le manque d’électricité à bord qui en a découlé. Naviguer avec Brian a été une super expérience, nous nous sommes bien entendus à bord et nous nous sommes soutenus dans les moments plus difficiles ! »
Brian Thompson : « Le fait que dix des quatorze bateaux au départ sur un plateau tellement élevé soient à l’arrivée montre à quel point les conditions ont été difficiles en début de course. La collaboration entre Dee et moi a bien fonctionnée et nous avons beaucoup tiré sur Aviva. Je suis content d’avoir pu rester compétitif jusqu’à la fin, à nous battre avec Akena Verandas et les autres en milieu du paquet. »




















