Conditions très instables pour le départ devant la tour Belém ce dimanche à 14h (heure française) dans une brise de secteur Nord-Ouest d’une douzaine de nœuds. Franck Cammas partait en milieu de ligne tribord amure et tentait de pousser à la faute les Espagnols, mais le Jury sur l’eau estimait qu’il n’y avait pas pénalité… Puma et Camper en profitaient pour s’échapper le long des quais de Lisbonne où des rafales à plus de quinze nœuds accéléraient parfois la remontée du Tage où la flotte devait enrouler une bouée de dégagement.
Groupama 4 tentait de se dégager des dévents des deux leaders en naviguant au milieu du Tage alors que Abu Dhabi connaissait de gros problèmes pour envoyer son gennaker. Et quand il fallut passer sous l’impressionnant pont qui enjambe le fleuve, Puma et Camper bénéficiaient d’une belle risée qui les propulsaient rapidement vers la première marque à virer alors que derrière, la flotte se retrouvait dans une zone de calmes prolongés : les écarts se creusaient et Telefonica arrivait à glisser sous les voiliers français et chinois tandis que le bateau émirati revenait du diable-vauvert au milieu du Tage où le vent était plus stable…
L’enroulement de la bouée était donc laborieux pour Groupama 4 qui fermait la marche et qui concédait près de huit minutes au leader américain, suivi par les néo-Zélandais. La flotte repartait ensuite vers le large en repassant devant la tour Belém, puis devant Cascais avant d’entrer dans le vif du sujet, l’Atlantique.
Une fois au large, les six Volvo Open 70 vont accélérer au reaching vers le sud-ouest, dans 20 à 25 nœuds de nord-ouest. Puis le vent va tourner à droite et ils joueront cette bascule en remontant vers le waypoint de São Miguel, aux Açores, distant de 780 milles de Lisbonne. Là, autour de cette île qu’ils doivent enrouler avant de remonter au nord, le centre de l’anticyclone les compressera probablement. 12 à 18 heures de ralentissement dans des vents plus faibles, des heures importantes et stratégiques puisqu’une fois le waypoint passé, ils partiront droit vers la Bretagne au portant.
Le passage d’une dépression au large des côtes portugaises et françaises va apporter jusqu’à 40 nœuds de vent et une mer formée : du portant très agité pour arriver à Lorient, dans le Morbihan, dès vendredi soir. La fin d’étape risque donc d’être musclée et casse-bateau comme l’ont souligné juste avant de partir Chris Nicholson, skipper de Camper. « Les bateaux ont rarement navigué dans autant de brise. Il peut y avoir de la casse. J’espère que nous serons épargnés, mais je pense vraiment qu’il va y avoir des bateaux endommagés. Il y a beaucoup de risques mais aussi beaucoup d’opportunités sur cette manche. »
Cette étape sera donc celle de tous les dangers ; sur l’eau avec la météo et au classement général provisoire où tout est encore extrêmement ouvert pour la victoire finale.
Classement de 16h
Puma à 1914,6 milles de l’arrivée
Camper à 0.1 mille
Abu Dhabi à 0,4 mille
Telefonica à 1 mille
Sanya à 2,4 milles
Groupama à 2,4 milles
