La vitesse a un prix, et les conditions sont très difficiles pour le tandem Dick-Foxall, aux prises avec de violents grains. Une situation en totale opposition avec celle vécue par Alex Thomson et Andrew Cape, totalement encalminés dans les 50èmes "hurlants" ! "Nous n’avons pas eu un calme aussi plat depuis les Canaries", résumait un Alex Thomson très philosophe lors de la vidéo conférence du jour, "mais cela ne sert à rien de se lamenter". Peinant à dépasser les 5 noeuds, le puissant Hugo Boss bute dans la dorsale anticyclonique et ne semble pas trouver de porte de sortie. Les deux navigateurs s’attendaient à cette situation et l’avaient anticipée lorsque nous leur avions parlé ce week-end, le cauchemar prend corps et l’hémorragie de milles est pour l’heure impossible à contenir. "Nous ne pouvons rien y faire, et les faits sont simples : nous nous sommes arrêtés à Wellington, et nous ne pouvions pas nous attendre à rester au contact de Paprec-Virbac 2", résumait Alex.
Pendant ce temps, à plus de 860 milles devant, on se fait copieusement brasser, et les longues sessions à la barre sont une vraie "torture", selon les mots de Jean-Pierre Dick. Conséquence directe, le duo franco-irlandais passe le plus clair de son temps à l’intérieur, même si le temps à grains – "ça passe brutalement de 20 à 35 noeuds" – oblige à effectuer de fréquents réglages. "Ce n’est pas évident de bien toiler le bateau", expliquait Jean-Pierre, "on tâche de ne pas prendre trop de risques et de limiter les efforts sur le matériel." Le cap Horn n’est plus qu’à deux jours de mer !
Joli match pour la 3e place
Entre Temenos II et Mutua Madrileña, la partie est bien plus serrée puisque l’écart, comme l’avait prédit Dominique Wavre ce week-end, est tombé à une centaine de milles. "On aurait dit que la Nouvelle-Zélande ne voulait pas nous laisser partir", indiquait le skipper Suisse aujourd’hui, alors que son monocoque renouait avec des vitesses dignes de son potentiel. "Nous sommes au reaching dans 20 noeuds de vent, il reste une grosse houle de sud qui fait rouler un peu le bateau (…) mais on retrouve l’apétit après un passage très frustrant." Les choses devraient à présent se stabiliser quelque peu entre le troisième bateau de la flotte et son poursuivant même si la situation météo apparaît complexe après les prochaines 48 heures… Wavre et Paret devraient pouvoir souffler un peu avec le retour tant espéré d’un vent soutenu, et ce d’autant plus que Javier Sanso nous avouait cet après-midi son intention de lever un peu le pied.
Servane Escoffier, à bord d’Educacion Sin Fronteras, a elle livré un joli témoignage après deux mois de mer : "Nous sommes lundi , nous entamons notre 9eme semaine de mer Nous avons passé la cinquième porte de parcours de cette Barcelona World race à bord d’Educacion sin Fronteras. Nous avons vu la terre, première fois depuis le 21 novembre dernier…yoouhouuuu, je commence à comprendre ce que devaient ressentir les flibustiers et autres marins d’il n’y a pas si longtemps. Terre terre!!! C’est tout de même étrange de venir jusqu ici et de pas s ‘arrêter faire une petite visite, vous trouvez pas? (…) Au passage de la ligne dans le détroit de Cook, un zodiac est venu à notre rencontre afin de récupérer ce que nous avons filmé, ça m’a fait tout bizarre de voir des personnes pour la première fois depuis 55 jours, j’en avais presque la larme à l’oeil alors que je ne les connaissais pas hormis Alistair qui travaillait à côté de nous à Barcelone. Alors, quelles émotions nos aurons si nous parvenons à finir ce tour du monde, lors de nos retrouvailles avec tout le monde à Barcelone?!! ça sera magnifique!! Faut qu’on y arrive rien que pour vivre cela !"
Le classement du 7/01/2008 à 17h
1 PAPREC-VIRBAC 2 à 11842 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 222 milles du leader
3 TEMENOS 2 à 1662 milles
4 MUTUA MADRILENA à 2015 milles
5 EDUCACION SIN FRONTERAS à 3138 milles
ABD ESTRELLA DAMM
ABD DELTA DORE
ABD PRB
ABD Veolia Environnement