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Les GC32 à l’échauffement au ALPS CHALLENGE TRAUNSEE

Avant que le coup d’envoi de la saison de course du GC32 Racing Tour 2016 ne soit donné sur le Lac de Garde à la fin du mois, un événement spécial va se dérouler dès cette semaine en Autriche. Les équipes vont en effet l’utiliser comme un échauffement, mais aussi comme une opportunité de visiter l’un des plans d’eau de compétition les plus pittoresques au monde.

Organisé par la société Autrichienne de marketing sportif PROFS Consulting GmbH et en association avec le GC32 Racing Tour, le GC32 Alps Challenge Traunsee se tiendra du jeudi 12 au dimanche 15 mai sur le Lac de Traunsee. Un format moderne de courses en match racing tiendra la vedette, avec en bonus un prize money de 30,000 Euros à la clef.

Niché au cœur des montagnes enneigées du Salzkammergut en Autriche, la ville hôte de Gmunden sur le Lac de Traunsee occupe une place particulière dans l’histoire du GC32 : C’est ici qu’en 2013, avant que les GC32 ne volent, que la classe avait organisé sa toute première régate. Les catamarans de 32 pieds sont ensuite revenus en 2014 avec leurs appendices Mk2 pour leur première régate en temps que foilers à part entière, et c’est l’équipage de Chris Draper à bord de Luna Rossa qui avait pris le dessus. Le site a également accueilli le premier événement du GC32 Racing Tour en 2015, remporté par Leigh McMillan et l’équipe de Sultanate of Oman, une équipe omanaise qui participait alors à sa toute première régate à bord d’un bateau volant.

« Nous avons de bonnes relations avec Traunsee et c’est agréable de revenir avec un nouveau bateau », explique Flavio Marazzi, Président de l’Association de Classe GC32 et Skipper de ARMIN STROM Sailing Team. « Ce sera la quatrième fois que nous allons y courir depuis que nous avons commencé avec un nouveau bateau et une nouvelle équipe en 2013. Cette année, ce sera un « événement spécial » avec un nouveau format. Nous espérons que ce format permettra aux équipes participantes de profiter des belles journées de course sur le lac. »

Marazzi sera rejoint sur le plan d’eau de la course par NORAUTO Racing avec à la barre l’ancien champion du monde de match racing Néo-Zélandais, qui a également participé à la Volvo Ocean Race : Adam Minoprio. Adam Minoprio a remporté le premier événement en GC32 sur le Lac de Traunsee en 2013, ainsi que le premier événement à bord d’un GC32 à foils avec l’équipe America’s Cup de Luna Rossa l’année suivante. Les représentants locaux porteront les couleurs de PROFS I Youth America’s Cup – Team Austria, menée par le Skipper Max Trippolt, qui avait également barré un bateau sur cet événement en 2013.

La quatrième équipe vient également de France avec le Team ENGIE. Son Skipper Sébastien Rogues a hâte de concourir à nouveau à bord de son GC32 après sa première saison complète l’an dernier : « On est vraiment super impatients de retrouver nos camarades volants en GC32. Se confronter aux autres bateaux va nous permettre de peaufiner les réglages, de valider les stratégies testées en entrainement, bref de rentrer dans le vif du sujet ! On a vraiment hâte ».

Christian Feichtinger, Fondateur et PDG de la société Autrichienne leader en marketing sportif, PROFS, accueille les équipes : « le Lac de Traunsee est un endroit magnifique. C’est un peu comme un « petit Lac de Garde pour nous, mais il faut toujours un peu de chance pour que tout fonctionne bien. Nous attendons avec impatience de revoir les GC32 volants et leurs équipages pour la quatrième fois. »

Nouveau en 2016 : le format match racing moderne de l’événement. Ce dernier comptera deux jours de régates en flotte pour déterminer les paires qui s’affronteront en duels lors des deux derniers jours de match racing.

Et pour rajouter un intérêt supplémentaire ainsi qu’un incentive pour les équipes, un prize money est offert et verra le vainqueur du GC32 Alps Challenge Traunsee repartir avec 15,000 Euros, tandis que le second recevra 10,000 Euros, et le troisième 5,000 Euros.

Les courses se dérouleront du 12 au 15 mai de 11h00 à 17h00 tous les jours, mais elles s’achèveront une heure plus tôt le dernier jour pour laisser place à la remise des prix.

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Interview de Thomas Coville à bord de Sodebo à l’arrivée

Grand animateur de la course, Thomas Coville revient sur la course et son duel magnifique avec François Gabart.


Thomas Coville interview à l’arrivée par CourseAuLarge

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Trouver une solution alternative le plus rapidement possible pour Arkema

Départ Plymouth THE TRANSAT BAKERLY - Arkema - Multi50 - Skipper Lalou Roucayrol (FR)

Suite à la collision avec un ofni, Lalou Roucayrol et son équipe mette tout en oeuvre pour trouver une solution. Il faut parer à l’urgence.

The Transat bakerly 2016 aura un goût amer pour le skipper Lalou Roucayrol : cette transat anglaise à destination de New York résiste depuis sa première participation en 2000 au marin aquitain. Pour cette édition, c’est un OFNI qui a eu raison de la dérive de son trimaran. Le skipper et son trimaran sont blessés mais pas abattus, et l’objectif du matin est d’arriver à New York en mode course.

Joint à la vacation officielle ce mercredi 11 mai, quelques minutes après son avarie, Lalou détaille les circonstances de l’incident : « J’ai cassé ma dérive ce matin. Je ne sais pas si j’ai touché quelque chose, parce qu’au moment où ça s’est passé le bateau n’avait pas de vitesse. Il est tombé dans une vague quand j’étais en train d’envoyer un ris dans ma grand-voile. J’ai entendu comme un choc, un bruit de carbone qui craque. Je me suis dit que c’était un bras, je suis allé voir les bras de liaison, j’ai fait le tour, je n’ai rien vu, la dérive était encore en place, donc je n’ai pas fait plus attention. J’ai continué ma manœuvre, et au moment de repartir, je me suis dit que c’était bizarre, qu’il y avait un truc qui n’allait pas ; et c’est là que j’ai vu que la dérive avait disparu.

On n’a pas de foils sur les Multi50 et c’est handicapant, c’est un peu comme si tu voulais attaquer un glacier sans crampon ! On est en train de travailler avec Karine et Eric (Fauconnier et Mas, ses routeurs, ndlr) une solution alternative, une route avec pas trop de près, parce on n’est pas capable aujourd’hui de remonter dans le vent de façon convenable. Il faut trouver un petit trou, une petite voie qui nous permette de rallier New York de cette manière.

C’est vraiment décevant parce qu’on commençait à toucher les bénéfices d’être parti dans le Nord, il y avait deux-trois voies qui commençaient à s’ouvrir, assez intéressantes pour nous. Cette nuit, on a eu une bonne gestion dans le front d’une dépression, avec un virement dans la dépression et le retour de la vitesse depuis hier toute la journée. Ça marchait bien et à part cette avarie, je n’ai pas encore sorti la boîte à outils, donc au niveau de bateau, ça allait plutôt bien aussi. C’est dommage. Pour que ça casse comme ça au ras de la coque, je ne serais pas surpris qu’il y ait eu un choc avec un animal. Mais ça je ne l’ai pas vu, je ne peux pas l’affirmer.
Là, les conditions se sont bien calmées, le vent aussi. En revanche, il fait froid parce que je suis remonté au Nord virer à la pointe Sud de la zone d’exclusion des glaces, et cela s’est bien refroidi depuis deux jours. Sinon, il y a un petit rayon de soleil et c’est plutôt sympa. La mer est assez croisée, mais c’est en train de tomber en même temps que le vent. Il me reste autour de 1000 milles en ligne droite pour rallier New York. Cela va dépendre de la route qu’on va trouver, mais je dois en avoir pour quatre ou cinq jours pour rejoindre l’arrivée. »

Sans cette pièce essentielle à la bonne tenue du bateau, notamment dans la navigation au près, face au vent, le skipper et ses routeurs réfléchissent donc désormais à une nouvelle route, permettant au trimaran de rejoindre New York dans des conditions maniables.

Karine Fauconnier : « Nous allons router Lalou sur un mode dégradé et, sachant que de faire du près sera plus compliqué, nous privilégierons les allures débridées. Lalou reste en mode course, d’une part parce qu’il ne lâche jamais l’affaire, et d’autre part car il est préférable de rallier vite New York pour éviter de rester sur un Atlantique Nord qui peut encore et toujours nous maltraiter. Moins longtemps on reste en mer, mieux c’est. »

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Finish haletant en Imoca

IMOCA 60' PRB - Skipper : Vincent RIOU - Vendée Globe 2016-17 - Port La Forêt 28/03/2016 © B.Stichelbaut

Alors que les yeux sont rivés sur l’arrivée des Ultim, que le match semble “plié” en Multi50, la bataille en Imoca continue avec les inséparables Vincent Riou et Armel Le Cleac’h et Jean Pierre Dick un peu en retrait.

L’approche de New-York et les 300 derniers milles ont été très difficiles François Gabart. Il risque d’en être de même pour les Imoca. Une bulle anticyclonique s’annonce en effet sur la fin du parcours, « le dernier juge de paix de cette grande Transat » résume Vincent Riou.
En ce 9ème jour de course, à moins de 800 milles de l’arrivée, PRB navigue toujours en 2ème position de la flotte des monocoques, derrière Armel Le Cléac’h, à une vitesse moyenne d’une dizaine de nœuds.

Depuis le début de la course, ces deux-là se livrent un duel haletant. Alors que Banque Populaire était remonté au nord hier pour chercher du vent plus fort, PRB encaissait un retard de 90 milles. Mais dans la nuit, Vincent Riou a réduit cet écart de moitié. Au classement de 16 heures, 42,5 milles seulement le séparaient du leader.

Dans des conditions de vent compliquées et incertaines, le jeu de l’élastique bat son plein entre les duettistes. Concentration et patience sont les maîtres-mots à bord de PRB pour effectuer les meilleurs choix stratégiques durant ces derniers jours de course et espérer ainsi grappiller, heure après heure, les milles sur le leader.

Il faudra en effet s’armer de patience et composer avec des vents faibles et les courants à l’approche de New-York. « Les conditions habituelles quand on s’approche des côtes US » selon Vincent Riou. Le skipper de PRB ne lâche pas le morceau, « ça fait partie des habitudes de la maison ! »

Vincent en début d’après-midi :
« Nous avons les conditions habituelles quand on approche des côtes US. C’est un endroit très compliqué avec une météo qui évolue vite. The Transat est conforme à ce qu’on était venu chercher : beaucoup de transitions, de changements de voile, d’engagement. Avant l’arrivée, nous avons une bulle anticyclonique sur le parcours. On ne sait toujours pas si ça passera à l’est, à l’ouest ou au milieu. Ce sera le dernier juge de paix de cette grande transat. Quoi qu’il en soit, je ne lâche pas le morceau, ça fait partie des habitudes de la maison !

J’ai suivi un peu la course des Ultimes et ils ont montré qu’il n’y a pas besoin d’être nombreux pour se livrer une belle bagarre. Bravo à François (Gabart ndlr) pour sa victoire, il a énormément de talent. »
Classement à 16h :
1 – Armel Le Cleac’h (Banque Populaire) à 712,7 milles
2 – Vincent Riou (PRB) à 42,5 milles
3 – Jean Pierre Dick (Saint Michel Virbac) à 153,3 milles
4 – Paul Meilhat (SMA) à 374,1 milles
5 – Richard Tolkien (44) à 694,3 milles

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Yves Le Blevec en approche

© Th.Martinez / Sea&Co. BELLE ILE - FRANCE . 1er Octobre 2015. Trimaran ULTIM “ACTUAL” au large de Belle Ile (FRA), Yves Le Blevec (FRA) Skipper.

À 380 milles de l’arrivée, Yves Le Blevec a retrouvé une brise un peu plus régulière que celle avec laquelle il a « jonglé » depuis deux jours. Reste l’effet Gulf Stream… À 13 nœuds, sur une route presque directe, le skipper Actual savoure les derniers milles de sa première transat en solitaire en Ultim, tout en saluant la magistrale victoire de François Gabart (Macif) sur cette Transat bakerly.

Yves Le Blevec, skipper Actual : « Tout d’abord un gros bravo à François ! Depuis le départ, il a fait preuve d’une grande maîtrise en terme de trajectoire, de rythme. Il l’a construite sa victoire ! Il a bien sûr un bateau hyper performant et bien conçu, mais cela n’enlève rien à la belle maîtrise de sa course. Et un gros bravo aussi à Thomas : leur duel fut de haute volée !

J’ai passé la nuit à me bagarrer avec le Gulf Stream ! C’est comme dans le golfe du Morbihan, on a beau avoir des cartes, ce n’est jamais vraiment proche de la réalité.
Mais pour le moment ça avance et dans le bon sens. Les conditions sont à nouveau agréables, c’est beaucoup plus stable qu’hier et il y a même du soleil ! Je suis bien installé à l’abri, avec une vue panoramique et le soleil qui chauffe dans le dos…

La gestion des siestes reste un paramètre primordial. Après 9 jours de course, le corps réclame son lot de repos, dès que le corps se relâche, il reprend le dessus et vous embarque dans un sommeil profond qui peut durer trop longtemps.
Il n’y a pas encore trop de trafic, j’ai vu un cargo hier, j’étais même en pleine pétole et sur sa route, mais j’ai pu l’appeler et il s’est dérouté sans problème : merci l’AIS (système de visualisation de tous les navires, ndlr) !

Il reste un peu moins de 400 milles, la course n’est pas finie, mais je suis super content, j’ai appris beaucoup sur le bateau… et un peu encore sur moi aussi, comme toujours en solitaire. »

Yves Le Blevec est attendu demain soir ou vendredi matin (heure française) sur la ligne d’arrivée de la Transat bakerly en troisième position de la catégorie des Ultim. Rappelons qu’il est à la barre d’un trimaran mis à l’eau en 2007, moins long et moins puissant que les Ultim Macif et Sodebo.
Le skipper Actual disputait là sa toute première transat en solitaire sur son trimaran de 31m, ces quelques 4 ou 5000 milles étaient même les presque tous premiers qu’il réalisait à bord. Une sorte de prise en main qui s’est avérée aussi rapide qu’efficace. Une très belle performance en tous cas.

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Thomas Coville deuxième retrouve François Gabart

Thomas Coville a franchi la ligne d’arrivée 9h 37mn et 23s après François Gabart. Le duel entre les deux hommes a été haletant et il fallait le talent de Thomas Coville en solitaire pour rendre la course palpitante. Une course dans la course tant la trajectoire très sud des Ultim a été différente du reste de la flotte et l’ambiance en short également.

 

Thomas Coville a maintenu un rythme effréné à bord de Sodebo et n’a pas été loin de battre le record d’Armel Le Cleac’h, avec une journée à 673 milles. Il aura parcouru 4 656 milles à 22,11 nœuds de moyenne. Tout comme le vainqueur de l’épreuve, le skipper de Sodebo a parcouru beaucoup plus de chemin que le parcours théorique de 3 050 milles entre Plymouth et New-York. Il a lui aussi emprunté une route au Sud qui l’a emmené contourner l’anticyclone des Açores dans des vents majoritairement portants. Il a en réalité parcouru 4 656 milles à une vitesse moyenne de 22,11 nœuds au terme d’un duel qui restera dans les annales de la course au large.

Seul un petit décalage à l’heure d’entamer la remontée vers New-York, associé à la météo incertaine et aléatoire en approche des côtes américaines, a fini par départager les duettistes de tête de cette transat express qui a marqué les esprits.

RETOUR SUR UNE COMPÉTITION ET UN DUEL ENTRE DEUX MARINS EXCEPTIONNELS
Thomas Coville à bord de Sodebo Ultim’ s’est livré à un duel d’anthologie avec François Gabart à bord de Macif. Partis de Plymouth le 2 mai dernier, ces deux-là ne se sont pas quittés. C’est l’excellence de la course au large qui s’est affronté sur l’Atlantique Nord, avec Yves Le Blevec sur Actual, – l’ancien Sodebo – comme arbitre.

Le 2 mai
Après une sortie de Manche expresse, les deux bateaux ont opté pour une stratégie de route au Sud, celle où les conditions météo étaient les plus favorables pour ces oiseaux des mers. La descente dans le Golfe de Gascogne a été elle aussi très rapide et Thomas a joué un coup magistral aux larges des côtes portugaises. Les marins doivent négocier une zone interdite au trafic, en passant soit au large, soit dans un couloir entre la zone et la terre.

Le 3 mai
A ce petit jeu-là, Sodebo Ultim’ gagne du terrain sur Macif en ayant pris le risque de faire la route la plus courte. Ensuite, Thomas met le clignotant à droite pour de grandes glissades en direction de l’Archipel des Açores.

Les écarts entre les deux bateaux sont très serrés. Cette course est incroyable et le duel que les deux hommes se livrent est intense ! Si les deux skippers solitaires sont joueurs, ils sont aussi coriaces et pugnaces. Thomas Coville et François Gabart s’offrent – et nous offrent – une vraie régate en direction de l’archipel des Açores qu’ils ont choisi l’un comme l’autre de contourner par le sud.

Le 4 mai
Après 48h de course, c’est au tour de Sodebo Ultim’ d’être le nouveau leader de la course !

Cette course est très sollicitante quand on connaît l’engagement et la condition physique qu’il faut pour manœuvrer seul, jour après jour ces engins volants de plus de 30 mètres de long.

Comme le dit Thomas lors d’une vacation, « Il y a grosse bagarre ! Ça croise, ça recroise, ça tricote, on empanne… ça joue bien avec Macif depuis le départ ! C’est comme si on était en Figaro au milieu de l’Atlantique. »

Le 5 mai
Sodebo Ultim’ fonce à pleine vitesse et affole les compteurs en naviguant à plus de 28 nœuds de moyenne. Thomas frôle à une poignée de milles le record des 24H en parcourant 673 milles le 5 mai (le record est détenu par Armel Le Cléach’ avec 682 milles

Mais l’important, c’est la course avec un nouveau choix stratégique qui s’impose aux marins : comment contourner l’anticyclone des Açores, qui leur barre la route ?

Le 6 mai
Thomas Coville consulte sa cellule de routage à terre composée de Jean-Luc-Nélias Samantha Davies. Ils font le choix de rester plus proche de la bordure anticyclonique et de faire la route la plus courte pour sortir les premiers. François Gabart, routé de son côté par Jean-Yves Bernot, descend plus au sud et choisit la route la plus longue.

Après quelques heures de suspens, c’est la route sud qui paie, et Macif reprend les rennes de la course. Le chassé devient chasseur et c’est très excitant pour Thomas Coville bien décidé à ne pas lâcher !

Le 7 et le 8 mai
Deux jours très éprouvants pour les marins solitaires avec des enchaînements de manœuvres et d’empannages qui demandent beaucoup d’énergie. La fatigue commence à se faire sentir après 6 jours de course, les temps de sommeil ne dépassant pas les tranches de 30 minutes.

Sur les dernières 48H, l’élastique entre Macif et Sodebo s’est détendu, puis retendu. En effet, Thomas a mis toute son énergie pour grappiller le moindre mille sur François Gabart car il le sait : l’arrivée sur New-York sera compliquée dans des vents erratiques et il y a encore des coups stratégiques à jouer !

Le 9 mai
Changements de décor et d’allure: il faut enchaîner trois fronts dépressionnaires et retrouver des conditions de navigation au près, autrement dit un bateau qui tape fort dans les vagues

« La mer est forte, toute cabossée, ça tape bien et on navigue au près dans du vent fort. Au moment où je parle, Sodebo Ultim’ s’élève de toute sa hauteur, l’étrave décolle, la dérive sort carrément de l’eau et quand ça retombe, c’est impressionnant comme ça tape et ça vibre ! J’ai très peu dormi, jusqu’au bout ce sera très physique ! »

Le 10 mai
Au réveil, alors qu’il y avait plus de 120 milles d’écart la veille, le skipper de Sodebo Ultim’ avait réduit l’écart de moitié, de quoi mettre un peu la pression à l’adversaire… L’arrivée sur New York paraît compliquée et semée d’embuches avec une grosse bulle de vents faibles et erratiques produite par l’anticyclone.

A 48 ans aujourd’hui et à quelques heures d’arriver au pied de Manhattan après 8 jours de course en solitaire et sur une machine très engageante, Thomas aura livré un duel intense avec François Gabart sur cette Transat Anglaise.

Le 11 mai
A 18h 24min 39s locales (00h 24min 39s heure française), François Gabart remporte la Transat Anglaise. La nuit aura été tendue et 9H 37mn 23s après Macif, c’est dans les petits airs capricieux que Sodebo Ultim’ passe la ligne en pleine nuit new yorkaise à 4h 02min 2s locales (8h 2min 2s heure française). Thomas Coville aura mis 8 jours 18h 32min 2s, parcouru 4656 milles à une vitesse moyenne de 22.11 noeuds entre Plymouth et New York.

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Avarie à bord du trimaran Multi50 Arkema

Multi50 ARKEMA - Lalou Roucayrol (FR) - 2016. Photo Vincent Olivaud

Alors que New York est à la fête avec l’arrivée des Ultimes, on apprend que Lalou Roucayrol a contacté son équipe à terre ce mercredi 11 mai à 11h30 pour les avertir de l’avarie à bord du trimaran Multi50 Arkema.

Mauvaise nouvelle pour lalou qui était actuellement 2e de The Transat bakerly.
” Suite à une collision avec un Objet Flottant Non Identifié, la dérive du trimaran est sérieusement endommagée. Lalou va bien mais part se mettre à l’abri pour constater les dégâts. Cela semble peu réparable en mer. Sans dérive, la navigation au près devient impossible. Karine Fauconnier et Eric Mas travaillent sur un schéma de route au portant pour que le bateau puisse rejoindre New York en mode course. ” a précisé Fabienne Roucayrol.

Après Erwan Le Roux, c’est donc au tour de Lalou Roucayrol de toucher un ofni. Dommage. Il reste en course 3 multi50 dont Gilles Lamiré sur la French Tech St Malo toujours en tête et à 700 miles de l’arrivée.

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Victoire de François Gabart – le film, les images

François Gabart a franchi la ligne d’arrivée vers minuit heure française et à la tombée du jour à New York. Une magnifique victoire en solitaire qui suit celle de la Transat Jacques Vabre en double, le Vendée Globe et la Route du Rhum. Un palmarès qui devient assez impressionnant à la hauteur du talent du marin.

« Mes premières impressions sont super bonnes, parce que c’est ma première transatlantique en solitaire ! Et le passage au solo, ce n’est pas rien : c’est un peu magique. Je suis vraiment content de ce que j’ai fait : le bateau a un potentiel extraordinaire et les sensations à bord sont incroyables. Il faut se donner à 100% parce qu’il n’y a pas le choix : sur ces machines-là, il y a tellement de choses à faire ! Et à découvrir : c’est super excitant…

Comparé à d’autres courses, le moment le plus dur fut celui où il a fallu traverser la dorsale, juste cet après-midi. Parce qu’on ne sait jamais trop comment ça va se passer. Ces bateaux vont tellement vite qu’en quelques heures, on peut perdre une trentaine de milles ! Ça va vite, ça va super vite !

Il y en a eu un paquet de moments difficiles : c’est aussi ce qu’on va chercher, mais c’est bon, agréable, enrichissant. L’effort physique est à la base dur, long, exigeant et plus on essaye de le faire bien, plus c’est sollicitant !

Sur cette course, il y a deux aspects : le physique avec ces heures sans fin où on tourne les manivelles, et le mental pour gérer un bateau qui fait trente mètres et qui va à 35 nœuds pas loin de la moitié du temps… Mais il y a des moments magiques comme ce matin, sur mer plate, avant d’arriver dans cette zone sans vent : Macif était à plus de 35 nœuds sous pilote, en équilibre au dessus de l’eau, quasiment en vol ! Quelles sensations de glisse…

Je ne me suis pas fait peur, mais il y a des moments où j’ai senti qu’il n’en fallait pas plus. J’étais à la limite.

La bataille avec Thomas (Coville) a été super : cela fait des années qu’on travaille pour qu’il y ait des courses avec ces bateaux-là et aujourd’hui, on régate après la Route du Rhum, après la Transat Jacques Vabre… et on voit que le match est intense. Et qu’est-ce qu’on apprend ! Quel bateau ! Il n’y a pas le choix : il faut se dépasser, aller chercher au fond de soi des choses dont on ne se croyait pas capable. Et à chaque fois, on pousse le bouchon plus loin : comment arrive-t-on à dormir quand le bateau file à 35 nœuds ? Je ne savais pas que j’en étais capable…

C’est quand même unique de traverser l’Atlantique aussi vite sur un trimaran ! Ce n’est pas facile, mais quel bonheur même si je ne recommencerais pas tout le temps. C’est épuisant… Je ne suis jamais allé aussi loin en terme de fatigue : je suis totalement cramé. J’ai pu un peu me reposer, mais hier je ne savais plus où j’habitais : j’ai même eu des hallucinations. Et sur ces bateaux-là, on n’a pas le droit de partir en vrille. Heureusement, j’avais déjà vécu ça en Figaro et cela m’a permis de me recadrer. Mais les bateaux vont tellement vite qu’on n’a pas vraiment de pauses.

Le retour en mode record de la traversée de l’Atlantique en solitaire est toujours d’actualité, mais laissez-moi un peu de temps pour récupérer ! Je pense que le stand-by débutera début juin. Mais ce n’est pas le même format, le même engagement : sur un record, c’est d’abord plus court, plus simple en termes de manœuvres. Là sur The Transat bakerly, on en a fait des manœuvres, des empannages, des virements, des changements de voile, des prises de ris ! Sur un record, le jeu est différent : il y a moins d’engagement physique mais plus de stress des hautes vitesses en permanence… »

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Consécration pour François Gabart

Il était favori avec son trimaran Macif mais encore fallait-il gagner et cette fois-ci en solitaire. Il était attendu et il n’a pas déçu. Dans une lutte sans merci avec Thomas Coville sur un parcours atypique pour une Transat anglaise, la mère de toute les transat, François Gabart monte encore d’une belle marche sur un podium qui consacre tout son talent.

Un talent bien compris par son routeur, Jean-Yves Bernot qui connait les qualités du garçon et sa capacité à exploiter tout son sens marin au-delà des modèles proposés. « Ça fait un moment que l’on travaille ensemble » souligne Jean-Yves Bernot, « j’ai vu arriver François jeune figariste, déjà brillant certes, mais il n’avait pas encore ce palmarès. François m’a demandé de coopérer avec lui sur les systèmes météo à bord du trimaran MACIF et lors des routages à terre. C’est toujours un plaisir de travailler avec lui, c’est un skipper brillant qui me pousse dans mes retranchements. François est très bon en météo. Il a très bien compris que le problème ne se situait plus sur la météo en elle-même mais sur les prises de décision.»

Des décisions, François Gabart en a pris sur cette Transat pour exploiter au mieux le potentiel de son trimaran face à celui de Thomas Coville. Les deux Ultim ont chacun des points forts mais Macif est vraiment bien né et va vite surtout aux allures portantes rencontrées étonnamment par les skippers sur cette route très sud en naviguant en short et en crocs. Il y aura eu finalement du près sur les 2-3 derniers jours de course et heureusement car en écoutant la dernière vacation de François Gabart, il s’est dit “cramé”.

23:19 heure de Paris, presque 18h à New York
CiH9mZ-WMAA320sTout est prêt pour accueillir Macif. Même l’équipe Sodebo est prêt à apporter son aide.

Sur la course, un commentateur averti a donné son analyse, Franck Cammas dans le Télégramme d’aujourd’hui : « Il y a eu un beau match jusqu’à trois-quatre jours, puis Thomas Coville a tenté un coup, un peu trop tôt selon moi. Après, l’écart s’est fait, Gabart a toujours eu plus de vent dans le sud et là, c’était terminé. On savait dès le premier jour qu’à vent égal, il était plus rapide que Sodebo. Du coup, Coville a tenté de faire un truc différent. Après, était-ce le bon moment pour le faire ? A la fin, il y avait du jeu avec de la pétole et du près, donc des choses à faire. Thomas aurait dû rester plus longtemps avec François au lieu de couper le fromage. Mais bon, vu de l’extérieur, c’est toujours plus facile à dire qu’à faire. On sait que Macif est un super bateau. Ça va vite, il est haut sur l’eau, glisse facilement, il est plus léger que le Sodebo même si les deux multicoques ont réussi de très belles moyennes. C’était un très beau duel sur une drôle de Transat anglaise avec une route jusqu’au Cap Vert. »

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Dernière vacation François Gabart

Encore quelques milles avant la délivrance. François Gabart est épuisé avec les conditions qui se sont durcient ces 48 dernières heures.

Alors qu’il est attendu à New York entre minuit et 2 heures du matin heure française, François Gabart prend conscience de l’exploit qu’il est en passe d’accomplir. Le vainqueur du Vendée Globe, de la Route du Rhum et de la Transat Jacques Vabre s’apprête à inscrire la plus ancienne des courses au large en solitaire à son palmarès. Entre concentration des derniers instants et début d’euphorie, il livre ses sensations à seulement 60 milles de l’arrivée.

« Cela a été dur, je sais que j’ai fait une super course, je suis super content. Je suis fatigué et content d’arriver pas loin de la ligne d’arrivée, ça me réjouit. Il y avait un dernier gros obstacle qui était la dorsale et à priori, je pense que je suis passé du bon côté, et là et cela devrait bien se passer.

Ce n’est pas rien de traverser l’Atlantique sur un bateau comme ça, je suis content de l’avoir fait.

Je crois que c’est le truc le plus dur que je n’ai jamais fait dans l’engagement, parce que mine de rien tu progresses d’année en année. J’apprends des choses tous les ans ; et dans l’engagement et l’investissement, j’en mets de plus en plus à chaque fois. C’est hyper exigeant. Il faut aller jusqu’au bout. Je ne me suis jamais autant impliqué physiquement. Je suis cramé. Aujourd’hui, ça va mieux, j’ai dormi un peu.

J’hésite un peu à aller dormir. Je vais faire quelques siestes. Ça va beaucoup mieux qu’hier soir ou ce matin. Je ne sais pas combien de temps je vais mettre à m’en remettre, mais il faudra du temps. Je ne suis pas capable d’en faire deux dans l’année des courses comme ça. Ça demande un tel investissement. Il faut faire attention, on approche des côtes. Je suis passé tout à l’heure juste à côté d’une bouée. J’étais à 38 nœuds juste à côté. En arrivant à New York, il va y avoir plein de cochonneries malheureusement. Je vais essayer de ne pas rencontrer des pêcheurs, des cargos. »

Les conditions sont plus faciles, mais ça n’est pas le moment de se prendre un pêcheur.

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