Il était favori avec son trimaran Macif mais encore fallait-il gagner et cette fois-ci en solitaire. Il était attendu et il n’a pas déçu. Dans une lutte sans merci avec Thomas Coville sur un parcours atypique pour une Transat anglaise, la mère de toute les transat, François Gabart monte encore d’une belle marche sur un podium qui consacre tout son talent.
Un talent bien compris par son routeur, Jean-Yves Bernot qui connait les qualités du garçon et sa capacité à exploiter tout son sens marin au-delà des modèles proposés. « Ça fait un moment que l’on travaille ensemble » souligne Jean-Yves Bernot, « j’ai vu arriver François jeune figariste, déjà brillant certes, mais il n’avait pas encore ce palmarès. François m’a demandé de coopérer avec lui sur les systèmes météo à bord du trimaran MACIF et lors des routages à terre. C’est toujours un plaisir de travailler avec lui, c’est un skipper brillant qui me pousse dans mes retranchements. François est très bon en météo. Il a très bien compris que le problème ne se situait plus sur la météo en elle-même mais sur les prises de décision.»
Des décisions, François Gabart en a pris sur cette Transat pour exploiter au mieux le potentiel de son trimaran face à celui de Thomas Coville. Les deux Ultim ont chacun des points forts mais Macif est vraiment bien né et va vite surtout aux allures portantes rencontrées étonnamment par les skippers sur cette route très sud en naviguant en short et en crocs. Il y aura eu finalement du près sur les 2-3 derniers jours de course et heureusement car en écoutant la dernière vacation de François Gabart, il s’est dit “cramé”.
23:19 heure de Paris, presque 18h à New York
Tout est prêt pour accueillir Macif. Même l’équipe Sodebo est prêt à apporter son aide.
Sur la course, un commentateur averti a donné son analyse, Franck Cammas dans le Télégramme d’aujourd’hui : « Il y a eu un beau match jusqu’à trois-quatre jours, puis Thomas Coville a tenté un coup, un peu trop tôt selon moi. Après, l’écart s’est fait, Gabart a toujours eu plus de vent dans le sud et là, c’était terminé. On savait dès le premier jour qu’à vent égal, il était plus rapide que Sodebo. Du coup, Coville a tenté de faire un truc différent. Après, était-ce le bon moment pour le faire ? A la fin, il y avait du jeu avec de la pétole et du près, donc des choses à faire. Thomas aurait dû rester plus longtemps avec François au lieu de couper le fromage. Mais bon, vu de l’extérieur, c’est toujours plus facile à dire qu’à faire. On sait que Macif est un super bateau. Ça va vite, il est haut sur l’eau, glisse facilement, il est plus léger que le Sodebo même si les deux multicoques ont réussi de très belles moyennes. C’était un très beau duel sur une drôle de Transat anglaise avec une route jusqu’au Cap Vert. »