vendredi 19 septembre 2025
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Dernière soirée à terre pour les skippers

Partner Icewatch panel on pontoons of the Vendée Globe in Les Sables d'Olonne, France, on November 4th, 2016 - Photo Jean-Louis Carli / AFP / DPPI / Vendee Globe Panneau du partenaire Icewatch sur le village du Vendée Globe aux Sables d'Olonne, le 4 Novembre 2016 - Photo Jean-Louis Carli / AFP / DPPI / Vendee Globe

C’est le grand jour demain. A 13h02, S.A.S. le prince Albert II de Monaco donnera le top départ du 8e Vendée Globe. Ce matin, les 29 skippers ont participé au dernier briefing de la Direction de Course, écouté les ultimes conseils prodigués par Alain Gautier, le consultant sécurité du Vendée Globe. Tels des astronautes en partance pour une autre planète, les marins goûtent pour la dernière fois aux bonheurs des terriens : manger un bon repas, dormir dans un vrai lit et profiter des proches. Bientôt, il sera temps de gérer la grande émotion du départ ponton, le premier appareillage aura lieu demain matin à 8h50.

« Le dernier briefing est toujours un moment important. C’est le dernier échange serein que l’on peut avoir avec les skippers. Demain sur les pontons, les visages ne seront plus les mêmes, il y aura beaucoup d’émotion. Nous leur avons donné les ultimes recommandations avec Alain Gautier (consultant sécurité du Vendée Globe, ndlr), nous avons reparlé de la disparition de Guo Chuan, un marin qui nous était cher à tous. Cela remet les choses dans un certain contexte même s’il ne faut pas dramatiser. Tous savent qu’ils partent pour un tour du monde qui ne sera pas simple. J’ai essayé de leur faire passer qu’ils doivent prendre du plaisir, et on leur redit que l’équipe de la Direction de Course est avec eux 24h/24 », expliquait ce matin Jacques Caraës, Directeur de Course à la sortie du traditionnel briefing skipper la veille du départ.

Un peu de douceur avant de rentrer dans le dur…
Peu de marins ont fait leur apparition sur le ponton du Vendée Globe aujourd’hui, plongés dans leur cocon familial, un œil sur les fichiers météo des prochains jours. « Il faudra être en forme demain matin. Ce soir, je dîne tranquillement en famille, je fignole mes petites affaires, je regarde la météo et je vais me coucher tôt », confiait Vincent Riou à la sortie du briefing. Yann Eliès, lui-aussi, a décidé de profiter une dernière fois de ces petits moments de douceurs : « Ce soir, je fais un repas à la maison, tranquille avec les enfants, ma femme m’a préparé un filet mignon et des carottes… Hier soir, on a regardé Koh Lanta à la télé en famille, j’ai besoin de normalité et de choses très simples avant de partir. »

Vers un sprint jusqu’à l’équateur
Dimanche à 13h02 donc, les 29 solitaires vont pouvoir s’élancer rapidement, poussés par 15-20 nœuds de vent, vers le cap Finisterre distant de 350 milles. Si tout va bien, les IMOCA à foils devraient être déjà aux larges des côtes espagnoles lundi matin avec un vent qui devrait monter d’un cran : 35 nœuds, peut-être 40 dans les rafales. Premier passage à niveau, première option : le contournement du DST, le dispositif de séparation de trafic, interdit à la navigation. La logique voudrait que les concurrents poursuivent le long des côtes portugaises, là où la brise est bien présente, mais certains pourraient jouer la prudence et contourner par le large. Déjà, les skippers auront en tête leur stratégie et leur angle d’attaque pour éviter les trois archipels qui sont sur leur route : Madère, les Canaries puis le Cap Vert. « Il y aura des choix stratégiques à faire rapidement après le dégolfage, il ne faudra pas se tromper, et rester en accord avec soi-même, ne pas trop regarder ce que font les autres », confiait Arnaud Boissières ce midi. Dans tous les cas, la descente de la première moitié de l’Atlantique devrait faire tomber des records !

Ordre d’appareillages de 29 IMOCA :
8H50 One Planet One Ocean : Didac Costa
8H54 SMA : Paul Meilhat
8H58 Hugo Boss : Alex Thomson
9H02 Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine : Thomas Ruyant
9H 06 Quéguiner- Leucémie Espoir : Yann Eliès
9H10 Edmond de Rothschild : Sébastien Josse
9H14 Newrest-Matmut : Fabrice Amedeo
9H18 Bastide Otio : Kito de Pavant
9H22 Foresight Natural Energy : Conrad Colman
9H26 La Fabrique : Alan Roura
9H30 StMichel-Virbac : Jean-Pierre Dick
9H34 Finistère Mer Vent : Jean le Cam
9H38 Spirit of Hungary : Nandor Fa
9H42 CommeUnSeulHomme : Eric Bellion
9H46 Spirit of Yukoh : Kojiro Shiraishi
9H50 Kilcullen Voyager – Team Ireland : Enda O’Coineen
9H54 Great American IV : Rich Wilson
9H58 Safran : Morgan Lagravière
10H02 Bureau Vallée : Louis Burton
10H06 Famille Mary – Etamine du Lys : Romain Attanasio
10H10 La Mie Câline : Arnaud Boissières
10H14 Compagnie du Lit – Boulogne Billancourt : Stéphane le Diraison
10H18 No Way Back : Pieter Heerema
10H22 Initiatives Cœur : Tanguy de Lamotte
10H26 Banque Populaire VIII: Armel Le Cléac’h
10H30 MACSF : Bertrand de Broc
10H34 Maître CoQ : Jérémie Beyou
10H38 TechnoFirst – faceOcean : Sébastien Destremau
10H42 PRB : Vincent Riou

Ils ont dit :

Nandor Fa, Spirit of Hungary
« Les prévisions me conviennent. Je passerai la soirée avec ma famille, ma femme et mes enfants. Ils ont organisé une soirée sur la plage et on écoutera de la musique et boire un petit coup. Je me coucherai à 22h après avoir passé de bons moments avec mes proches. Je me repose, car on aura pas mal de boulot en mer les trois premiers jours. »

Morgan Lagravière, Safran
« Ce soir, je vais profiter de ma famille et de mes proches, ce seront mes derniers instants de terrien. Je me prépare mentalement à ce changement radical de vie. Ce n’est pas évident. Pour le départ, la stratégie est claire. J’essaye de réviser, de refaire une petite analyse aujourd’hui, mais le schéma est simple et clair depuis quelques jours. L’idée c’est de se conditionner mentalement. Je vais me coucher de bonne heure, plus tôt qu’hier soir, me faire un dernier bon repas du soir, une bonne dernière nuit, dormir dans un vrai lit, et demain on sera à fond ! ».

Jérémie Beyou, Maître CoQ
« Le fait que mes enfants soient déjà partis, c’est mieux pour eux et pour moi, parce que le jour du départ, c’est toujours difficile de donner beaucoup d’attention à ses proches. Cela n’a pas été facile de leur dire au revoir. Ils ont 9 et 13 ans, ils se rendent davantage compte de la durée de l’absence, ils savent aussi que cette course comporte des risques et qu’il peut y avoir de l’échec. Je suis très fier d’eux parce qu’ils ont bien pris sur eux, ils se sont serrés les coudes entre frères. Ils vont suivre le départ à la télé, j’ai d’ailleurs promis de leur faire un petit signe spécial lors de la descente du chenal.»

Fabrice Amedeo, Newrest-Matmut
« Je commence à vraiment me projeter dans la course vu que les routages sont assez précis. J’imagine ce bord de reaching sur le cap Finisterre, l’envoi du gennaker, du jibe le long des côtes portugaises et le vent qui se renforce. Je décompose un peu les choses : le matossage, la configuration de départ du bateau. Je ne pense pas à l’émotion. J’ai quitté mes enfants mercredi. Je voulais les tenir à l’écart de tout ça, de cette émotion. Je ne voulais pas leur imposer les pleurs sur le ponton ni m’imposer ça à moi aussi. Ça a été un moment d’émotion mais pas plus que ça parce que je n’étais pas non plus en train de remonter le chenal quand je leur ai dit au revoir. C’était sur le quai de la gare, ça a duré un petit quart d’heure. C’était très sympa. Le plus dur a été fait donc je suis très serein.»

Alex Thomson, Hugo Boss
« Ca a l’air bien pour le départ ! Il y aura peut-être jusqu’à 15 nœuds. Nous serons au débridé travers pendant les premières heures. Le vent se renforcera en tournant. Aux abords du cap Finisterre, la météo annonce 30-35 nœuds, voire même 40. Je ne crois pas que ce sera aussi fort que cela. Il va falloir négocier le dispositif de séparation de trafic (DST) qui implique déjà une option à prendre, à l’est ou à l’ouest. Ensuite, les riches vont s’enrichir. Je pense que nous mettrons 6 à 7 jours pour arriver à l’équateur.»

Vincent Riou, PRB
« Concernant les premières heures de course, les choses commencent à être claires dans la tête de beaucoup de gens. J’ai bien réfléchi aux enchaînements qu’il faudra faire, c’est dans les tuyaux ! Maintenant il va falloir y aller et ne pas faire d’erreur. On a des belles conditions, mais ça va être rapide, il faudra être en forme demain matin. Ce soir, je dîne tranquillement en famille, je fignole mes petites affaires, je regarde la météo et je vais me coucher tôt. »

Yann Eliès, Queguiner – Leucémie Espoir
« Ce soir, je fais un petit repas à la maison, tranquille avec les enfants, ma femme m’a préparé un filet mignon et des carottes… Hier soir, on a regardé Koh Lanta à la télé en famille, j’ai besoin de normalité et de choses très simples avant de partir. Je vais aussi partager un peu d’intimité avec mon équipe, les full-speed comme je les appelle ! Je suis très fier d’eux, ils ont vraiment beaucoup donné depuis deux ans. Ensuite c’est au lit vers 22-23h pour se réveiller demain matin, sans doute avec la boule au ventre ! »

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Jérémie Beyou s’attend à un début de course très engagé

©Eloi Stichelbaut / Maître CoQ

Jérémie Beyou participera pour la troisième fois au Vendée Globe. La gestion du départ, il connaît et notamment l’émotion liée à la séparation d’avec ses proches, qu’il a souhaité cette année anticiper. Contrairement à l’édition précédente, ses enfants sont ainsi restés à la maison : « C’est mieux pour eux et pour moi, parce que le jour du départ, c’est toujours difficile de donner beaucoup d’attention à ses proches. Cela n’a pas été facile de leur dire au revoir. Ils ont 9 et 13 ans, ils se rendent davantage compte de la durée de l’absence, ils savent aussi que cette course comporte des risques et qu’il peut y avoir de l’échec. Je suis très fier d’eux parce qu’ils ont bien pris sur eux, ils se sont serré les coudes entre frères. Ils vont suivre le départ à la télé, j’ai d’ailleurs promis de leur faire un petit signe spécial lors de la descente du chenal. Si on me voit faire des choses improbables à la télé, ce n’est pas que je me la raconte, mais ce sera une spéciale dédicace aux enfants ! » Cette descente du chenal, Jérémie ne s’en lasse pas, conscient qu’elle reste un moment très rare dans une vie de marin : « Jamais, nous ne sommes entourés par autant de monde, cela fait chaud au cœur d’être soutenu comme ça. Il faudra en profiter, mais ne pas non plus tomber dans l’émotion parce deux heures après, je serai en course. »

Les derniers instants, Jérémie les vivra avec son équipe technique qui débarquera peu avant 13h, le laissant seul pour négocier le départ de ce Vendée Globe 2016-2017 à 13h02. Un départ qui s’annonce cette année particulièrement favorable, avec une brise de nord d’une quinzaine de nœuds et surtout peu de mer, soit des conditions optimales pour les foilers, et notamment pour Maître CoQ. « C’est un scénario pas mal du tout, reconnaît Jérémie. Ce sont quand même des conditions décontractantes, on sent que c’est plus relax sur le ponton. » Les conditions seront idéales pour une descente très rapide du Golfe de Gascogne – les premiers sont attendus lundi matin au cap Finisterre ! -, elles seront aussi assez sollicitantes pour les hommes : « Techniquement, entre les bons choix de voiles à faire et les manœuvres à ne pas rater dans du vent de plus en plus soutenu, il y aura quand même du boulot. Et il y aura sans doute du monde en mer, notamment des pêcheurs vers le Cap Finisterre, il faudra être bien vigilant. » Les premiers choix stratégiques concerneront la zone de séparation du trafic (DST) au large du Cap Finisterre, à passer à l’intérieur ou à l’extérieur, puis le contournement de l’anticyclone des Açores. « La situation est cependant assez claire » aux yeux du skipper de Maître CoQ qui s’attend à un début de course très engagé de la part des favoris : « On va essayer de viser le 100% plutôt que le 95 ou le 97, il n’y aura pas de retenue à avoir ! »

Au moment de quitter le ponton de Port Olona puis de prendre le départ de son troisième Vendée Globe, Jérémie Beyou, s’il sera concentré à fond sur sa machine, aura une pensée pour son équipe et le travail accompli depuis quatre ans : « Je me retourne régulièrement sur le travail qui a été fait, je vois bien tous les moments charnières de ce projet qui est parti d’un échec sur le précédent Vendée Globe que nous avons vite assumé, en parvenant à redresser la barre. Nous avons posé les nouvelles pierres à l’édifice qui nous permettent aujourd’hui d’être ambitieux au départ du Vendée, avec une équipe bien équilibrée, un bateau Maître CoQ parfaitement optimisé et des partenaires qui nous ont accompagnés dans nos choix. Nous avons fait une grosse route ensemble, sans jamais perdre confiance en nous, je suis très fier de représenter cette équipe et ces partenaires. » Place désormais à la compétition pour le skipper dont la détermination est particulièrement forte : « Ils me disent tous que c’est maintenant à moi de faire le boulot, ils me mettent gentiment la pression. C’est légitime, parce qu’ils ont envie que leur travail aboutisse à un résultat sportif. Qu’ils aient confiance, je donnerai le maximum, je vais prendre soin de leur bateau, tout en essayant de le faire avancer vite. Et je suis persuadé que quand on se reverra dans trois mois, il y aura plein de sourires sur les visages. »

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Entretien avec Francis Joyon qui repasse en code rouge

Maxi Trimaran IDEC SPORT, Skipper Francis Joyon, stand-by ambiance, prior to their Jules Verne record attempt, crew circumnavigation, in Brest on november 21, 2015 - Photo Francois Van Malleghem / DPPI / IDEC Sport

L’année dernière, ils étaient deux bateaux à tenter de battre le record du Trophée Jules Verne détenu par Loïck Peyron et à échouer. Idec skippé par Francis Joyon est le seul à repartir mais accompagnés de Thomas Coville sur Sodebo et des Imoca du Vendée Globe. Il y aura du monde au cap Horn. Rencontre avec Francis Joyon actuellement en standby à Brest pour un départ possible dans les jours qui viennent.

Qu’est-ce qui te pousse à y retourner ?
C’est une bonne question : si on avait battu le record, on n’y retournerait pas. On ne l’a pas battu donc on y retourne. Il y a une logique. En dehors de ça, c’est une belle navigation. Une des plus belles du monde. On a un travail à finir.

Qu’est-ce qui va changer sur ce défi par rapport au précédent ?
Sur le bateau, on a fait mille petites choses mais rien de fondamental. On a mis des protections pour que le barreur et les wincheurs soient mieux protégés des paquets de mer. C’est un bateau qui n’était pas du tout protégé à ce niveau-là. Cela va permettre d’économiser un peu les forces de l’équipage. On a une grande voile et un gennaker tout neufs. On a fait plein de petits trucs pour gagner du poids, comme changer les diamètres de certains bouts. On repart avec la même équipe, le même équipage et le même routeur, Marcel Van Triest.

Le fait qu’il n’y ait pas Spindrift, et cette fois-ci Thomas qui sera là, cela change quelque chose pour toi ?
Oui, on a suivi tout cela. Je ne sais pas comment ils l’ont vécu à bord de Spindrift l’année dernière. Nous, à la fois, cela nous donnait des marques, parce qu’on découvrait un peu le bateau qu’on ne connaissait pas si bien que cela. Dans un sens, le fait qu’il y ait eu Spindrift, cela nous a aidés. Mais en même temps, cela pousse à prendre un peu plus de risques, comme lorsqu’on a été bord à bord. Il y avait du bon et du mauvais. Thomas n’est pas un concurrent pour nous. Il se bat contre mon record en solitaire.

On se souvient que vous avez été un peu limite en réserve de gasoil. Vous allez en emmener plus ?
Non, on part avec les mêmes bases, et peut-être même un peu moins de gasoil, mais simplement on part avec plus de panneaux solaires. L’année dernière, on n’avait qu’une seule éolienne. Là, on part avec deux, que l’on peut mettre en parallèle si nécessaire, si on manque d’énergie. Cette énergie servira essentiellement pour l’alimentation électrique des appareils, centrale de navigation, GPS, radar. Le radar est un gros consommateur. On l’a changé pour un radar 4G qui permet de voir mieux les icebergs.

Tu auras un budget plus important pour les images satellites dans la zone des glaces ?
On n’a pas vraiment manqué de cela la dernière fois. On n’a pas utilisé tout notre budget parce qu’on s’est aperçus que cela ne servait pas à grand-chose. On ne peut voir que les icebergs supérieurs à 150 m. En plus, si on veut commander une photo et que ce jour-là il y a une mauvaise visibilité avec une couverture nuageuse, cela ne sert à rien. Je dirais qu’au contraire, on va plutôt diminuer ce budget pour le consacrer à d’autres fonctions, comme le radar. On en a un maintenant qui marche, alors que le précédent était d’époque ! On n’a jamais vraiment été très convaincus qu’il fonctionnait correctement. C’est important d’en avoir un dans ces zones.

Par rapport à ton tracé de l’année dernière, tu vas descendre plus bas ?
La météo en décidera. A priori on a gagné beaucoup quand on a plongé dans le sud de l’océan Indien. On ne pensait pas gagner autant dans le sud du Pacifique, donc on n’était pas descendus très bas. Si on peut gagner du temps en allant en bas, on le fera. On a déjà fait ce type de choix alors que les conditions étaient plutôt défavorables.

Que faut-il pour gagner ?
Il faut avoir une certaine réussite tout le temps. On est face à un record qui est très pointu, et cela ne tolère aucun océan contrariant. Il faut qu’ils soient à peu près tolérants et qu’on puisse naviguer normalement. Si on bute contre un Atlantique Nord vent debout tout le temps, comme l’année dernière, le record ne peut pas être vaincu.

Que vas-tu chercher personnellement dans cette aventure ?
J’ai découvert l’année dernière la navigation en équipage. On est forcément moins contemplatif de la nature. On est plus dans un fonctionnement qui est propre à l’humanité, avec les quarts, et un peu moins en phase avec la nature. Mais j’ai bien aimé ce tour du monde en équipage. Cela m’a apporté beaucoup de choses. J’ai appris à naviguer dans ce système de quart que je ne connaissais pas beaucoup. Avec les autres, on a partagé beaucoup de connaissances. Je pense qu’on s’est transmis dans toutes les directions, des vieux vers les jeunes mais aussi l’inverse. Un partage dans toutes les directions, tous azimuts. Comme Gwénolé qui a des connaissances très pointues dans des domaines comme l’informatique, qu’il connaît parfaitement, et qu’il a partagées avec moi. La transmission de connaissance était réelle entre tout le monde, et c’est cela qui est sympa. On avait plaisir à le faire, comme à recevoir aussi.

Tu les as un peu freinés lors de la première tentative pour éviter qu’ils y aillent à fond ?
Je pense qu’ils ont une certaine prudence naturelle. Ils ont de l’expérience, ils ont beaucoup navigué avant. Ils savent que la mer peut être méchante et qu’il faut savoir la respecter. Je ne les ai pas vraiment freinés pendant ce Tour du monde, sauf peut-être Bernard, mais à peine.

Vous vous êtes entraînés, depuis ?
On a fait un aller-retour en Méditerranée tous ensemble pour notre partenaire IDEC. Cela nous a permis de réviser un peu le bateau.

Vous êtes à Brest, après un code orange vous êtes repassés aujourd’hui samedi en Code Rouge…
Les conditions en Atlantique Nord sont quasi idéales, mais nos routages nous voient arriver à Bonne Espérance avec un jour et demi, voire deux jours de retard sur le record. Je suis un peu déçu de ne pas saisir l’établissement entre Ouessant et l’Equateur de ce vent forcissant de Nord, puis Nord-Ouest, propice à nous propulser en 5 jours jusqu’au parallèle Zero. L’anticyclone de Sainte Hélène est actuellement positionné très bas, ce qui nous obligerait à plonger très sud pour bénéficier de vents portants. Une stratégie coûteuse en distance parcourue, et surtout très risquée compte tenu de la présence importante de glaces en ces latitudes.

 

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Passage de témoin entre François Gabart et Paul Meilhat

©B. Carlin / SMA

Paul Meilhat a hérité du monocoque de Francois Gabart, vainqueur de la dernière édition du Vendée Globe. Ce dernier est venu saluer Paul Meilhait aux Sables. Un passage de témoin symbolique qui braque les projecteurs sur ces 18 mètres de carbone et de haute technologie qu’est un voilier du Vendée Globe. Seul autour de la planète, le marin n’est rien sans la confiance qu’il place en son bateau. Le 60 pieds SMA a un pédigrée exceptionnel. Paul a eu deux ans pour l’envisager, l’apprivoiser et former avec lui un couple équilibré. Un gage de sérénité à 48 heures du départ.

« Il faut bien couper le cordon ombilical ! » s’amuse François Gabart dans le cockpit de SMA, quelques heures avant de confier symboliquement « les clefs du camion » à Paul. Conçu en 2011, ce plan VPLP-Verdier à la mode Mer Agitée a mené François au firmament de son premier Vendée Globe. « C’est un bateau important pour moi. Je suis ravi de voir que toute l’équipe s’en occupe parfaitement et ravi qu’il soit désormais entre les mains de Paul. J’espère qu’ils vivront ensemble une belle aventure ».

« Il y a des bateaux faciles. Celui-là en fait partie. Quand tu agis sur les commandes, sa réaction est immédiate. C’est un bateau avec lequel on peut naviguer au feeling, presque sans regarder les compteurs, et il est très sain dans ses trajectoires », explique Paul. « Dans le cahier des charges, à la conception, nous avions une ambition de performance, évidemment, mais aussi la volonté de ne pas faire quelque chose de trop compliqué, précise François. C’est un bateau idéal pour un premier Vendée Globe. Il est sain, il parle bien. Il donne des sensations. Ce dont il a besoin, c’est qu’on l’écoute, qu’on le ressente, qu’on le pousse à son potentiel. De toute façon, un bateau n’est heureux que s’il est bien réglé ».

Pour rendre heureux son bateau, il faut le connaître parfaitement, une relation que Paul a réussi à construire ces deux dernières années et qu’il juge indispensable pour la performance. « Etre le mieux placé possible au sein du groupe de tête », tel est l’objectif qu’il s’est fixé. Aujourd’hui, une force tranquille émane de Paul Meilhat. A deux jours du départ, le marin de 34 ans qui fait partie des 14 bizuths de ce Vendée Globe, s’élance en confiance, à bord d’un voilier qu’il maîtrise. Un sentiment de sérénité nourri par une météo favorable annoncée pour les premiers jours de course : des vents portants modérés pour traverser rapidement et sans drame le golfe de Gascogne.

Paul Meilhat, à propos du Vendée Globe et de ses objectifs : « Dans cette course tout est PLUS : plus loin, plus dur, plus longtemps, plus seul. C’est l’accomplissement d’une démarche de course au large : on fait notre marathon à nous. J’y vais pour découvrir. Avec un bagage, de l’expérience mais sans certitude. On sait que statistiquement, un bateau sur deux termine la course. Donc, il faut d’abord finir. Parallèlement, depuis le début du projet, on s’est inscrit dans une démarche de performance. On a un bateau qui a un sacré palmarès et qui est rapide. Je m’entraîne au Pôle Finistère Course au large avec les meilleurs. Ici, il y a 10 bateaux qui partent pour faire des résultats. J’y vais aussi avec une ambition sportive : le mieux placé possible dans le groupe de tête ».

François Gabart : « Si j’avais un conseil à donner à Paul ? Vivre cette aventure à fond. Un premier Vendée Globe, il n’y en a qu’un. Quoi qu’il se passe derrière et quelle que soit l’issue de cette course, ce sont des moments de vie énormes. Il faut qu’il ne se prenne pas trop la tête, qu’il ne fasse pas des choses trop compliquées, qu’il prenne soin de lui et de son bateau ».

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Sébastien Josse parmi les grands favoris

Sébastien Josse a cette chance d’évoluer au sein d’une véritable écurie de course au Large qui fêtera cette année plus de 140 ans d’une véritable saga familiale. Le Vendée Globe est un rendez-vous majeur pour l’équipe. « Le Vendée Globe est une tranche de vie. Quand tu as la chance de préparer une telle épreuve, c’est un engagement fort pour toute une équipe. Cela bouleverse nos vies pendant plusieurs années. Dans le Gitana Team, nous sommes obnubilés depuis longtemps par cette date du 6 novembre. »

L’évolution des bateaux depuis son premier Vendée Globe : « En 2004, mon bateau VMI était à des années lumières naturellement de Edmond Rothschild. Il y avait 4,5 tonnes d’eau dans les ballasts. On plafonnait à 20 nœuds alors que désormais, nous dépassons les 30. »

L’inconfort à bord : « Il faut s’habituer surtout parce que le comportement du bateau a changé mais c’est comme tout, avec le temps, on subit moins et on gagne en confiance. »
La maîtrise de sa machine : « Sur mer plate et avec des conditions medium à medium « plus », je peux maîtriser Edmond de Rothschild à 100% mais avec les foils dans de la mer, je pense être plutôt à 80%. Et si le bateau est vraiment trop malmené, nous pouvons enlever de la puissance en rentrant le foil et en déchargeant les ballasts. »

L’augmentation possible des risques corporels sur les foilers : « C’est un mauvais procès que l’on fait aux foilers. Si on se remémore les accidents de Yann Eliès (Vendée Globe en 2008) et Paul Meilhat (Transat St Barth – Port la Forêt 2015), c’était sur des bateaux à dérives droites. Nous avons aussi tous des cockpits très protégés et tant que l’on est dessous, nous sommes quand même bien en sécurité. »

Le changement des repères à bord des foilers : « On se rapproche de plus en plus des multicoques, avec des voiles plus écartées et des profils plus fins. Et aussi, avec l’objectif de naviguer toujours le plus à plat possible, là où le bateau va le plus vite. »

La zone d’exclusion dans le Grand Sud liée à la présence d’icebergs : « Cela existe depuis 2004 mais la manière de la délimiter a évolué dans le temps. En 2012, c’était des portes à passer et les concurrents plongeaient Sud entre chaque. Là, c’est une ligne continue à ne pas franchir. Mais avant, les portes étaient plus Nord que la ligne actuelle donc au final, cela ne change pas grand chose. »

Des conditions météo en début de course propices aux foilers : « Nous attendons un vent de Nord qui va évoluer au Nord-Est, permettant de glisser au portant dans un medium bien soutenu, favorable c’est vrai pour les foilers sauf si c’est plus abattu et dans ce cas là, les non-foilers seront aussi à l’aise. On pourrait être à la hauteur des Canaries en trois jours, ce qui est rapide. La question du rythme à donner d’emblée va dépendre de chacun. Le Vendée Globe ne se gagne pas parce qu’on est le premier au Pot-au-Noir et encore moins si tu casses avant d’y arriver. Donc il faut surtout réussir à s’installer dans son propre rythme. »

Sur les pronostics de la course : « Je n’accorde pas d’importance aux pronostics car le Vendée Globe dicte sa loi. En 2008, Armel (Le Cléac’h) termine 2e après avoir eu jusqu’à 1000 milles de retard. Tu ne peux jamais savoir ce qui va se passer et, quand tu le vis, tu t’en rends vraiment compte. »

L’endroit qu’il redoute le plus sur le parcours : « Le Golfe de Gascogne, à l’aller comme au retour. Tu peux terminer avec 60 nœuds de vent et la houle redoutable du cap Finisterre à l’entrée du plateau continental. Tant que la ligne n’est pas franchie, le Vendée Globe n’est jamais fini. »

L’émotion du chenal dimanche : « C’est une émotion forcément un peu contrôlée. On a les larmes aux yeux, la gorge nouée et la boule au ventre car on part pour longtemps. Le public est là, pour nous encourager, c’est super. En même temps, on sait que quelques minutes plus tard, on sera en mer, peu de temps avant le départ, avec beaucoup de bateaux autour de nous. Alors, je dois rester concentré, comme toute l’équipe. »

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Entretien avec Vincent Riou

@ Eloi Stichelbault/PRB

A la veille du départ, Vincent Riou reste encore détendu et commence à se mettre dans sa bulle. Les conditions météos plutôt clémentes pour le départ aident à se préparer tranquillement. Le skipper de PRB qui a déjà inscrit son nom au palmarès du tour du monde est apparu serein et pragmatique.

Tu as l’air assez détendu avant le départ…
La météo qui s’annonce nous rend plutôt zen. Ça veut dire aussi que 8 jours après le départ la flotte risque d’être toujours au complet. C’est plutôt bon signe pour ce Vendée Globe qui trancherait avec les précédentes éditions et des épisodes douloureux. On sait que l’on va partir avec un vent du nord, un flux bien établi jusqu’à l’anticyclone des Açores. Après ce qui se passe, on ne sait pas trop. La première partie de la course devrait être assez rapide. Nous allons mettre 24 heures à passer le Cap Finisterre et puis après nous devrions avoir une descente de l’Atlantique assez rapide sans trop de manœuvres. Les conditions ne vont pas être difficiles mais elles vont être rapides donc cela va nous amener beaucoup de stress. Techniquement, il va falloir être vigilant mais c’est une perspective plutôt sympathique comme début de course.

Face aux foilers, vas-tu prendre plus de risques en terme de stratégie ?
Je ne pense pas. On va faire des routes proches des meilleures routes. Je ne vois personne prendre des positions très tranchée. On sait qu’il faut faire des moyennes et prendre une route pas trop longue.

Tu pars pour gagner en tout cas…
On va essayer. J’ai hâte d’être dans 15 jours pour voir où on en est. Qui va être sorti du chapeau, qui ne sera pas au rendez-vous. Le Vendée c’est ça. On connaît le taux d’abandon. Le risque est sur les favoris mais aussi derrière. Dans la flotte, il y a des bateaux à risques et des skippers avec aussi moins d’expérience.

On a l’impression que vous partez comme une bande de copains…
On est beaucoup dans les leaders à être de la même génération. On se connaît très bien. J’ai commencé avec eux en Figaro. On était bizuth avec Yann et Jérémie, ensuite Sébastien et Armel sont arrivés les années suivantes. Maintenant c’est plus compétitif que cela ne l’était en 2004. On va voir. Il y a une belle flotte.

Ce n’est pas trop dur de laisser ses proches…
Ma famille n’a connu que ça. Ce ne serait presque pas normal si je restais à la maison un jour de départ du Vendée Globe. Ma normalité c’est ça. Ils me disent souvent, on crame à chaque fois une semaine de vacances pour aller au départ de tes courses. Toute les vacances de la Toussait depuis qu’ils sont nés c’est St Malo, Le Havre, les Sables. Ils connaissent cela par cœur. C’est comme tous les ans à la même époque.

Michel Desjoyaux te voit bien gagner, tu pourrais le rejoindre comme double vainqueur du Vendée, cela compte pour toi…
J’ai de très bonnes relations avec Michel. J’ai passé beaucoup de temps avec lui et son frère avec qui j’ai beaucoup appris. Maintenant on a tourné la page. On se voit régulièrement. Si je reviens sur le Vendée, c’est que cela me fait plaisir. Un plaisir global qui consiste à mener à bien un projet, naviguer sur ces bateaux-là. On a de la chance d’avoir ces machines, de les mettre au point et après de faire le Vendée Globe. Si on prend que le Vendée, on peut se dire aussi qu’il y a beaucoup de jours de galère pour peu de jours de plaisir. Mais il y en a. C’est tout de même une course assez exceptionnelle et quand on a la chance comme moi de pouvoir le faire dans de bonnes conditions, il faut se dire mais pourquoi tu n’y vas pas. La chance elle ne se retrouve pas souvent dans une vie. Les moments galères c’est des moments qu’il faut accepter de supporter pour avoir tout le reste. C’est un package.

Tu t’es parfois demandé ce que tu faisais là sur un Vendée…
Un Vendée, c’est engagé. Ce n’est pas une course que tout le monde peut faire. On ne va pas se mentir, le plaisir n’est pas toujours là. On ressent régulièrement un ras-le-bol, c’est dur. Il n’y a pas que moi qui ressent cela. Tous. Mais ce sont des moments qui ne durent pas longtemps heureusement. Au final rien n’est gratuit, il y a forcément des contreparties au plaisir d’être sur cette course. Il faut les accepter.

Que penses-tu du plateau de cette édition ?
Le match reste très ouvert cette année. 10 bateaux peuvent prétendre être sur le podium. D’un côté, il y a les compétiteurs et de l’autre ceux qui vont raconter une histoire. Cette année, la proportion de compétiteurs est moins importante. C’est 1/3, 2/3. Il faut faire attention pour les prochaines éditions aux proportions. 50/50 ça serait mieux. Le Vendée Globe doit rester une compétition extrême. C’est une course tellement complexe que même les potentiels vainqueurs disent que leur premier objectif est de terminer.

Penses-tu que le record de ce tour du monde puisse être battu ?
Oui, on peut dépasser le record de François Gabart sur ce Vendée Globe. Si on descend l’Atlantique aussi vite qu’on le pense, on gagne déjà une journée. Tout dépendra des conditions mais aussi de l’état d’esprit. Si on arrive à être lucide pour réfléchir, on sollicite moins le bonhomme et ça se passe mieux. Il faut avoir du sang-froid au bon moment. Le Vendée Globe se gagne dans la tête.

Peux-tu nous expliquer en quoi la zone d’exclusion des glaces risque-t-elle de compliquer votre approche ?
Cela risque d’être plus compliqué car si nous ne sommes pas en phase avec le passage des dépressions et des fronts, on va se retrouver à manœuvrer plus que ce que nous avons fait dans le passé. Avant, grosso modo on manœuvrait au passage des dorsales et des fronts mais on arrivait toujours à taper une porte vu qu’elles étaient très grandes. Maintenant la route est franchement plus courte en bas. Quand on fait des simulations, il y a des fois où on se retrouve bloqué le long de la zone. La route la plus rapide, c’est de rester le long de cette zone et de faire des empannages. Mais enchaîner ces empannages dans certaines conditions de vent ou derrière un front peut-être compliqué et risqué car ça oblige à multiplier les manœuvres. Et quand nous ne faisons pas cela, on se retrouve à faire des bords tellement loin de la route que la perte est trop importante. Ce ne sera pas facile dans ces conditions de se reposer et de rester zen. Ça va être très technique car il va falloir avoir la capacité à bien manœuvrer même dans des conditions difficiles sans casser le matériel. C’est un petit jeu auquel nous n’avons jamais joué donc ce sera la découverte. Les portes étaient probablement plus faciles à gérer que cette zone d’exclusion. Mais quoi qu’il en soit, il n’est pas question que nous retournions dans les glaces. Nous sommes trois skippers de ce plateau à avoir connu ça. Personne n’a envie d’y retourner. Moi j’ai quand même navigué pendant 12h et Jean pendant 3 jours au milieu d’un champ de mines. Sébastien a fini échoué sur un growler … Ce ne sont pas nos meilleurs souvenirs de Vendée Globe.

Si tu n’avais pas PRB, quel bateau de la flotte voudrais-tu ?
Mon bateau idéal ce serait un mix d’Hugo Boss et de Gitana : la coque d’Hugo Boss et les foils de Gitana.

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Briefing météo et analyse des forces en présence.

Celui qui gagne sur un foiler sera un surhomme comme le dit Yann Eliès. Analyse des forces en présence et briefing météo qui s’nnonce clémente pour la première semaine de course.

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Les concurrents du Vendée Globe vus par Jean-Pierre Dick

@ Y.Zedda/StMichel-Virbac

JP Dick : « Il y a du très haut niveau sur cette édition du Vendée Globe avec des concurrents très sérieux associés à des bateaux très performants. On va se retrouver sur l’eau. Le plus fort et le plus tenace l’emportera… »

Jérémie Beyou: « Jérémie est un skipper avec une très bonne forme physique et beaucoup d’intensité dans sa navigation ».
Vincent Riou : « Vincent est un meneur de projet incroyable et polyvalent, qui a acquis en 15 ans d’Imoca énormément de compétences. »
Conrad Colman: « Le nom du bateau représente bien Conrad : il y a tellement d’énergie et d’ondes positives dans ce projet 100% kiwi ! »
Armel Le Cléac’h: « Armel a une grosse expérience en tant que coureur et il est très professionnel dans son approche de la course. »
Sébastien Josse: « Sébastien c’est le « petit gars qui va bien » avec une admirable capacité à générer des projets très aboutis »
Alex Thomson: « La fougue d’Alex se transforme en expérience et cela fait du gentleman sailor un adversaire redoutable ! »
Yann Elies: « Yann, c’est le skipper avec un talent à l’état pur ! »

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Code orange pour Thomas

16_18526 ©Th.Martinez/Sea&Co/SODEBO. . LA TRINITE SUR MER - NEW YORK- FRANCE. 12 Juin 2016. Arrivée à La Trinité sur Mer (FRA) de Thomas Coville (FRA) à bord de "SODEBO ULTIM" aprés avoir battu le record de distance sur 24h en solitaire.

Comme prévu, SODEBO ULTIM’ est arrivé la nuit dernière dans le Port du Château à Brest afin d’être proche de la ligne du départ du record du tour du monde en solitaire. Pour mémoire, cette ligne de départ fictive est située entre l’ile d’Ouessant et le Cap Lizard au sud de l’Angleterre.

Depuis quelques jours, la cellule routage de SODEBO ULTIM’ observe attentivement les conditions météorologiques sur tout l’Océan Atlantique du nord au sud. Hier mercredi 2 novembre, Jean-Luc Nélias confirmait qu’un départ était envisageable dans les prochains jours avec une situation météo qui évoluait dans le bon sens. Une impression qui s’est confirmée ce matin jeudi 3 novembre après la réception des nouveaux fichiers météo.
Toute l’équipe de Sodebo annonce son passage en code orange dès aujourd’hui.

Cette décision implique un départ possible dans les 48 heures.
Dans l’immédiat, les meilleurs routages ouvrent un créneau de départ entre samedi et dimanche.Cette fenêtre météo présente un énorme intérêt pour le skipper qui rappelons-le part en solitaire : la descente semble à ce jour rectiligne et rapide jusqu’à l’équateur avec une trajectoire idéale qui se poursuivrait dans l’Atlantique sud.

« Il y a déjà presque 20 ans, nous avons fait un choix, celui de soutenir la voile de compétition à travers deux aventures. Nous accompagnons depuis 1998 Thomas Coville qui est l’un des plus grands spécialistes du multicoque mais également le Vendée Globe, sans doute la plus belle des courses de voile actuelles en solitaire autour du monde » confiait ce matin Patricia Brochard qui co-préside l’entreprise familiale aux côtés de ses deux sœurs accompagnés de deux de leurs maris. Depuis 1998, la direction de SODEBO partage avec tous les collaborateurs de l’entreprise ce choix de soutenir les marins engagés dans les plus grandes aventures de la course au large.
Pour Patricia Brochard, la fenêtre météorologique qui se présente ce week-end pour Thomas Coville est à saisir sans se poser de questions. « La nature nous offre là une opportunité magnifique de retrouver en mer et ensemble tous les grands aventuriers des tours du monde à la voile. Cette fenêtre est une occasion unique pour Thomas qui rêve de ce record du tour du monde en solitaire. Qui pouvait écrire et imaginer ce scénario avec la toute première fenêtre météo de l’année qui s’ouvre ce week-end, un week-end qui est aussi celui du départ du Vendée Globe ! » poursuit Patricia.

«Notre partenariat avec le Vendée Globe dont le départ sera donné dimanche conforte notre engagement dans la voile de compétition de haut niveau. Nous sommes très fiers d’accompagner ces deux aventures autour du monde, l’une en mode course, l’autre en mode record. Au nom de toute l’entreprise, nous souhaitons bonne chance à tous les marins du Vendée Globe, à Francis Joyon et son équipage qui sont également dans les starting blocks à Brest en piste pour tenter de battre le record autour du monde en équipage (Trophée Jules Verne). Et bien sûr, nous avons une pensée toute particulière pour notre skipper Thomas Coville qui portera nos couleurs autour du monde ».

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Damien Grimont, c’est un choc que Spindrift ne participe pas à The Bridge

@ Thierry Martinez

Spindrift a annoncé hier sa non-participation à The Bridge. Damien Grimont, organisateur du projet, réagit au retrait de Spindrift.

Comment avez-vous appris le retrait de Spindrift de votre course The Bridge ?
Je l’ai appris par leur communiqué mais ils m’ont appelé par la suite. On est fortement déçu. Je le regrette d’autant plus que c’est un bateau symbole pour l’évènement dont l’équipe avait manifesté un grand enthousiasme à son lancement. C’est une super équipe, ils ont été plus que moteur pour l’évènement. Leur retrait brutal est un petit choc pour nous. Je le regrette vraiment surtout quand l’évènement met en avant des valeurs de fraternité. C’est un pilier pour nous qui s’est écroulé mais on espère le reconstruire. Ce projet The Bridge, c’est le projet des impossibles, donc je ne désespère pas.

Que s’est-il passé ?
C’est la classe Ultim qui a fixé les règles de course. Elle voulait de l’équité entre les bateaux et a décidé de limiter le nombre d’équipiers à bord à 6. Une règle que Spindrift a refusé. C’est la seule raison de son retrait de The Bridge. C’est regrettable par rapport à la dimension de l’évènement. C’est une aventure taillée pour eux.

Ce n’est pas vous qui avez fixé les règles ?
Dans The Bridge, c’est deux courses l’une dans l’autre. Il y a le duel avec le Queen Mary 2 qui ouvre la création d’un temps de référence Est et Ouest qui n‘existe pas et une autre course, celle entre Ultim. La Class Ultim m’a fait confiance dès le début du projet. En tant qu’organisateur je ne peux rien faire, parce que je me suis engagé auprès de la Class Ultim pour respecter leur cahier des charges même si je déplore ce choix. Cela aurait été tout à fait possible de créer une catégorie spéciale pour Spindrift. Cela aurait été peut-être la bonne solution. Je suis très déçu mais je ne désespère pas qu’une solution soit trouvée.

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