Culbuto est le gentil nom donné à son bateau Happy par Loïc Peyron, sister-ship de l’Olympus Photo de Mike Birch. Un bateau qui ne cesse de l’étonner. Le marin préféré des français est toujours en course et a suivi depuis le départ la trajectoire qu’il a pu en allant longer les côtes espagnoles pour éviter les trois dépressions qui sont tombées sur la flotte. En passant enfin le cap Finisterre, il a retrouvé François Corre (Friends & Lovers) qui dispose également d’un même trimaran jaune et se situe devant lui plus sud à moins de 60 milles. François Corre est allé au coeur de la dépression. Charlie Capelle qui dispose d’un bateau équivalent est à Port-La-Fôret où il est arrivé le 8 novembre pour se mettre à l’abri. Une sage décision difficile à prendre pour celui qui a 5 Route du Rhum à son actif.
Le duel entre les deux bateaux sera intéressant à suivre même si les deux marins n’ont pas les positions de l’un et de l’autre.
Rien n’est encore fait pour Thomas Coville mais la réparation de son Ultim est terminée. On lui souhaite de pouvoir repartir. Il pourra essayer de prendre la 3è place en rattrapant Rimain Pilliard sur USe It Again qui après un stop et repartit et longe actuellement les côtes portugaises.
En escale technique forcée depuis lundi dernier à La Corogne, le skipper et son équipe ont réussi à réparer la fissure du bras avant bâbord. Suite à une avarie survenue dans les 24 premières heures de course sur son trimaran Sodebo Ultim’2, Thomas Coville et une partie de son équipe technique venue à la rescousse, ont installé un vrai chantier autour du bateau amarré le long d’un ponton du port de La Corogne. Leur objectif : réparer au plus vite mais proprement.
Depuis le début de la semaine, les neuf hommes ne se ménagent pas. Ils se relaient pratiquement jour et nuit sur ce chantier installé à ciel ouvert dans la pluie et le vent, des conditions difficiles quand il s’agit de réaliser de la stratification en tissu de résine et carbone. Après un peu plus de 5 jours d’arrêt au stand, Sodebo Ultim’ 2 pourrait reprendre la course demain matin.
Demain dimanche 11 novembre, le skipper de Sodebo Ultim’2 devrait hisser les voiles pratiquement au moment où les deux premiers concurrents approcheront de la ligne d’arrivée située à un peu plus de 3000 milles (5500 kms) de la pointe Nord Ouest de l’Espagne où il se trouve.
Engagé dans la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, Thomas Coville est un compétiteur né. Dans les premières heures de navigation, il devra valider la réparation sous les différentes allures avant de mettre le cap sur la Guadeloupe et terminer l’histoire de cette course qu’il prépare depuis quatre ans.
Les étraves des premiers ultimes se rapprochent de La Guadeloupe qui se prépare à accueillir François et Francis… ou Francis et François ? Sur n’importe quelle autre course, les jeux seraient faits mais il reste encore une incertitude surtout sur cette Route du Rhum qui a vu tellement de rebondissements aux arrivées. Francis Joyon est bien placé pour le savoir.
L’arrivée est prévue ce dimanche à partir plutôt en fin de journée heure de la métropole avec une météo orageuse qui sévit sur les Antilles depuis plusieurs jours. Francis Joyon ne lâchera rien. Il met tellement de charbon que la chaudière est en surchauffe : plus de trente nœuds de moyenne avec des pointes à plus de trente-cinq nœuds : IDEC Sport n’est jamais allé aussi vite, même en équipage, grâce à sa légèreté mais aussi à ses nouveaux foils. Avec seulement 106 milles de retard sur le leader François Gabart, l’expérimenté skipper tente de déborder son concurrent par-dessous en gagnant à chaque bord un peu de VMG, de distance de rapprochement. L’ex-Groupama 3 que Franck Cammas puis Loïck Peyron avaient amené à la victoire à Pointe-à-Pitre, a le petit avantage d’être un peu plus léger même s’il est plus ancien…
[#RDR2018]
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“Affiner les routages et les trajectoires jusqu’à l’arrivée…” @francoisgabart très concentré à quelques heures de l’arrivée en Guadeloupe ! ????⛵ pic.twitter.com/vO2t8cGWqw
De l’autre côté, François Gabart connaît parfaitement son bateau MACIF même s’il est plus susceptible de voler que lors de son tour du monde victorieux. Mais il doit pour cela « pointer » un peu plus, attaquer le vent avec un angle légèrement moins favorable. Bref, les deux solitaires mettent tous leurs atouts dans la balance car ils savent que c’est à la Tête à l’Anglais, cet îlet au Nord de Basse-Terre, que le match risque de se jouer : si l’écart est inférieur à trois heures (soit moins de cent milles), la hiérarchie peut basculer. Surtout que les conditions météorologiques actuelles sur les Antilles ne sont pas propices à un final simplifié : les grains succèdent aux trombes d’eau, les calmes aux bourrasques, le soleil à un ciel plombé…
Attendus demain dimanche dans l’après-midi au Nord de l’île papillon, les deux navigateurs connaissent leurs limites et celles de leur monture, mais un seul petit nuage peut faire totalement basculer le tempo. Et plus ils s’approchent de l’arc antillais, plus cette situation orageuse peut les ralentir ou les mettre dans le rouge. S’il faut changer de voilure ou partir à 60° à cause d’un méchant grain, les milles peuvent rapidement s’égrainer dans le mauvais sens ! On sent qu’il peut se passer quelque chose.
Armel Tripon bien parti pour l’emporter en Multi50
Et à plus de 1 000 milles des deux impétrants du tour du monde, Armel Tripon voit la route se dégager à proximité du tropique du Cancer : l’arrêt au stand remarquablement rapide (moins de 8 heures) de Thibaut Vauchel-Camus à bord de Solidaires en Peloton-ARSEP puis celui d’Erwan Le Roux et FenêtréA-Mix Buffet (l’un pour changer ses chariots de grand-voile est reparti des Açores, l’autre pour problèmes de pilote est en mer ce soir), les relègue à deux cent milles plus au Nord avec une configuration de vent un peu moins favorable. Le skipper de Réauté Chocolat est désormais sur le boulevard des alizés avec un Lalou Roucayrol (Arkema) bien loin derrière, au large des Canaries. Il lui faut dorénavant assurer sans prise de risque cette longue glissade (2 000 milles tout de même) vers la Guadeloupe.
Alex Thomson met le turbo
Alex Thomson est un peu dans le même cas bien que ses trois poursuivants IMOCA ne lui rendent qu’une petite centaine de milles. Mais le Britannique est au moins un nœud plus rapide sur son Hugo Boss, redoutable à ces allures portantes. Ils auront beau tenter (à l’image de Yann Éliès (UCAR-StMichel) qui glisse encore plus Sud), de se démarquer, le skipper au bateau noir va les contrôler en suivant leurs mouvements : à chaque empannage, un empannage ! Il n’y a que l’instabilité des alizés qui pourrait redistribuer les cartes, ce qui est envisageable d’ici deux à trois jours…
Quant à Sidney Gavignet (Café Joyeux), impérial en catégorie Rhum Mono sur son voilier de 52 pieds, il se permet de tenir tête au deuxième groupe des IMOCA glissant dans une brise de Nord entre Madère et les Canaries. Eux aussi devraient, d’ici la fin du week-end, accrocher ces alizés de Nord-Est à Est d’une vingtaine de nœuds. Tout comme les Class40 toujours emmenés par Yoann Richomme (Veedol-AIC) qui devrait toutefois connaître une nuit difficile car il bordure les hautes pressions d’assez près… Ce qui est aussi le cas pour le leader des Rhum Multi : Pierre Antoine (Olmix) espère trouver un passage avec l’arrivée d’un front peu actif qui va se faire rétracter l’anticyclone des Açores.
Enfin du côté de la Bretagne comme de la péninsule ibérique, les nouveaux départs se succèdent : Éric Bellion (commeunseulhomme) et Laurent Jubert (L’espace du souffle) ont ainsi quitté l’Aber Wrac’h ce samedi matin, Nils Boyer (Le choix funéraire) ce midi La Corogne, prélude à une cohorte de solitaires qui ont préféré s’abriter que de casser du matériel lors des trois dépressions successives du golfe de Gascogne.
La course Imoca est passionnante avec un Hugo Boss survitaminé qui fait la cours en tête, chassé par Paul Meilhat sur SMA et Vincent Riou sur PRB. La lutte jusqu’à Pointe-à-Pitre s’annonce passionnante alors qu’il reste plus de 2 000 milles à parcourir et que Boris Herrmann, partisan d’une option Nord, n’a peut-être pas dit son dernier mot. Derrière, un match entre trois skippers menant des plans Finot-Conq de la génération 2008 nous tient également en haleine, avec peut-être en jeu une place dans le Top 5 à l’arrivée pour Stéphane Le Diraison, Alan Roura ou Damien Seguin… Michel Desjoyeaux nous livre sa chronique de la Route du Rhum en IMOCA.
« Au départ, il y avait un choix pas forcément simple à faire entre une route proche de l’orthodromie, dans du vent soutenu et une mer forte, et une route plus longue mais qui permettait d’avoir plus de certitudes quant à la cadence qu’il était possible de mener. Alex Thomson a suivi la première option, avec succès. A un moment-donné, son avance devenait conséquente quand on faisait tourner des routages sans tenir compte de l’état de la mer. Mais dans les faits, quand Alex était au Nord dans la mer la plus forte, il n’arrivait pas du tout à tenir les cadences du routage. On a alors vu le bien-fondé de la route Sud.
« Alex Thomson sera dur à aller chercher »
Pourtant, Alex s’en est très bien tiré, en ayant un peu de réussite dans le passage de la dorsale ce qui lui a permis de se repositionner devant Paul Meilhat, Vincent Riou et Yann Eliès. Je pense qu’Alex est celui qui attaque le plus dans l’alizé. Il pousse fort, maintenant qu’il est devant il doit creuser l’écart. Je me demande parfois comment il fait pour cavaler comme ça ! Il arrive à maintenir des vitesses élevées sans trop perdre en VMG (Velocity Made Good, recherche du meilleur compromis cap-vitesse),ce qui est étonnant car il a un bateau un peu plus lourd que les autres. Il sera dur à aller chercher. Il s’est exprimé avant le départ sur le fait que les Bretons sont les meilleurs du monde et il a probablement à cœur d’essayer d’être encore meilleur… Si l’alizé n’est pas trop fort, on va assister à une course de vitesse entre les trois premiers (Thomson, Meilhat, Riou). Yann Eliès est un peu décroché, ce sera probablement difficile pour lui de revenir dans des conditions où son bateau n’affiche pas un potentiel bien supérieur aux autres.
« Je pense que PRB a un problème en tribord amure »
Je pense que PRB a un problème en tribord amure, peut-être un foil abîmé ou qui ne peut pas sortir. Ou alors Vincent ne peut pas le régler comme il le souhaite. Ça pourrait aussi être un souci au niveau de la quille. Il y a eu plusieurs phases durant lesquelles Vincent ne tenait pas la cadence en tribord amure face à Paul, dans des conditions où il n’y avait pas de raison de lever pied. Je ne serai pas surpris si à l’arrivée en Guadeloupe on découvre qu’il y a des choses qui ne vont pas sur PRB. Dans ces cas-là, il y a deux écoles au niveau de la communication. On a connu l’école Ellen MacArthur qui s’exprimait seulement quand elle cassait, jamais quand elle réparait. Puis il y a une école qui est davantage dans la discrétion, voire la culture du secret. Une culture que je connais un peu pour l’avoir déjà pratiquée !
« Paul Meilhat n’a pas fait d’erreurs »
Paul Meilhat fait une super traversée, je n’ai pas vu d’erreurs. Dans la brise, il a fait le dos rond et tenu la cadence. A ma connaissance, il n’a pas de bobos majeurs, des petits soucis comme tout le monde mais rien de grave. Physiquement, il est loin d’être cramé, il reste lucide, ce qui est de bon augure pour la suite. Il était important d’arriver à ce stade de la course en étant relativement frais car il faut passer beaucoup de temps à la barre dans les alizés, qui ne sont pas un long fleuve tranquille et demandent de la subtilité. Pour Paul, cette Route du Rhum offre une superbe opportunité de montrer ses capacités et son talent, surtout en vue d’une fin de contrat avec SMA, pour donner envie à un sponsor de s’intéresser à son cas de très près.
« Il faut continuer à surveiller Boris Herrmann »
L’incertitude demeure sur le « Nordiste » Boris Herrmann qui poursuit indéfectiblement sur une option orthodromique. Si le passage de la dorsale qui lui barre la route se passe très bien, il peut espérer venir jouer les trouble-fête dans le paquet des quatre Sudistes. Ce serait étonnant car son option n’est pas dans la tradition, mais pourquoi pas ! Il faut continuer à le surveiller. Pour Alex, Paul, Vincent et Yann, il n’y a pas grand chose d’autre à faire que d’attendre le croisement avec Boris qui devrait survenir dans la nuit de dimanche à lundi.
« Traverser l’Atlantique n’est pas devenu quelque chose d’anodin »
Derrière, Stéphane Le Diraison, Alan Roura et Damien Seguin souffrent davantage de la dorsale qui a tendance à descendre avec eux. Ils se bagarrent comme ils peuvent et réalisent de jolis parcours. Alan a super bien tiré son épingle du jeu en début de course. Depuis qu’il navigue au portant dans du vent faible il doit un peu souffrir avec ses foils. Stéphane a bien réussi à préserver le matériel dans le vent fort. Et quelle performance incroyable de Damien ! Tenir dans des conditions très dures, quand tu as besoin de tes deux mains pour t’accrocher et que tu n’en as qu’une seule, franchement bravo ! On sait que le garçon a de la ténacité et de l’énergie à revendre. Arnaud Boissières est fidèle à lui-même, il n’attaque pas trop mais il est toujours en mer. Ce sera dur de recoller aux trois devant lui. Mais comme disait Morgan Lagravière hier, c’est déjà exceptionnel d’être encore en mer. Il ne faut pas bouder son plaisir. On a trop tendance à croire que traverser l’Atlantique est devenu quelque chose d’anodin, mais ça ne l’est toujours pas.
Je note enfin qu’il n’y a eu pour le moment que trois abandons en IMOCA (Sam Davies, Louis Burton et Yannick Bestaven), probablement bientôt quatre avec Isabelle Joschke qui a démâté. C’est un chiffre très raisonnable sur 20 bateaux au départ. Cinq concurrents devraient prochainement repartir après leurs escales techniques. Les marins sont tenaces ! »
Michel Desjoyeaux
Le palmarès de Michel Desjoyeaux en IMOCA
– Double vainqueur du Vendée Globe (en 2000-2001 et 2008-2009)
– Vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2007 (avec Emmanuel Le Borgne)
– Vainqueur de l’Istanbul Europe Race 2009
– 6e de la Route du Rhum 2010
– Participation à la Barcelona World Race 2010-2011 (avec François Gabart)
Les prochains rendez-vous avec les skippers IMOCA :
– Dimanche 11 novembre : Charlie Dalin
– Lundi 12 novembre : Roland Jourdain
– Mardi 13 novembre : Nicolas Lunven
– Mercredi 14 novembre : Alain Gautier
– Jeudi 15 novembre : Sébastien Simon
– Vendredi 16 novembre : Jean-Pierre Dick
– Samedi 17 novembre : Gwénolé Gahinet
Nicolas Troussel , skipper du nouveau Class 40 Corum, à l'entrainement avant la Route du Rhum 2018, au large de Roscoff, le 22 juin 2018, photo Jean-Marie LIOT - www.jmliot.com
Nicolas Troussel le skipper du Class40 CORUM, l’un des nombreux favoris en Class40, abandonne après plusieurs avaries sur son bateau et une blessure à la main.
Jeudi matin au lever du jour, Nicolas Troussel avait annoncé se dérouter sur Cascais au Portugal. Nicolas avait pris cette décision suite à la perte de ses aériens quelques instants plutôt (capteurs de données en haut du mat nécessaires à la performance du bateau) le rendant « aveugle ».
Cet incident venait s’ajouter à un problème de trinquette et encore plus grave et dangereux : la rupture d’une pièce de fixation du moteur – nécessaire à la production d’électricité à bord – en début de semaine. En effet, après un très beau début de course, depuis mardi, dans une mer très formée et des vents très forts, Nicolas devait passer de longues heures à l’intérieur du bateau pour sécuriser son moteur avec des sangles afin d’éviter qu’il ne tombe sur la coque et ne mette le marin et son bateau en péril. Au cours d’une de ces opérations de sécurisations, Nicolas s’est fait une plaie à la main. Lors de son arrivée à Cascais dans la soirée de jeudi, où l’attendait son équipe technique et les équipes de CORUM , la main de Nicolas était infectée. Compte tenu de tous ces éléments contraires rendant la victoire ou le podium inenvisageable, Nicolas a donc décidé d’abandonner la course.
Nicolas Troussel « Depuis le début de mon histoire avec CORUM, nous avons toujours voulu jouer franc jeu et être honnête. Mon objectif était clairement la victoire ou un podium. Les différents soucis mécaniques que j’ai rencontré à bord puis l’infection que j’ai à la main ont freiné net cet élan. A partir du moment où je me suis dérouté, j’ai compris que c’était la fin de la Route du Rhum pour moi. Je suis un vrai compétiteur, c’est cette adrénaline qui me booste et la victoire n’étant plus jouable, j’ai décidé, en accord avec CORUM, d’abandonner la course. Je suis évidémment très déçu que l’aventure s’arrête car nous étions prêts, le bateau aussi. Je me suis toujours donné à 100% depuis le début du projet et également pendant la course mais la voile reste un sport mécanique avant tout…»
Frédéric Puzin, Président de CORUM : « On tient d’abord à féliciter Nicolas Troussel, le skipper du bateau CORUM, l’Épargne, qui a été touché par la malchance alors qu’il faisait un très beau début course. La voile est l’un des derniers sports d’aventure où l’on est soumis aux éléments. Il faut accepter que la nature soit incontrôlable malgré tout l’engagement que nous avons mis pour monter un projet performant, qui visait clairement le podium voire la première place en Class40. On est très déçu bien évidemment mais il faut savoir faire avec, on retient surtout le lien humain exceptionnel que les équipes de CORUM ont tissé avec Nicolas depuis janvier. Il s’agit d’abord d’une rencontre entre un skipper d’exception qui s’est engagé à 1000% pour être le plus performant possible et un sponsor qui s’est mobilisé pour le mettre dans les meilleures conditions, comme on le fait chaque jour avec l’épargne de nos clients ».
Sébastien Marsset le skipper du voilier Campings Tohapi ne repartira pas. « Il n’y a pas trop de solution pour repartir serein dans ces conditions. Il y a la tête de quille et au-dessus de celle-ci il y a une épontille qui soutient le mât. Cet ensemble est maintenu à l’avant par deux cloisons longitudinales qui ont toutes les deux cédé de haut en bas jusqu’au fond de coque. Elles ont cassé en tapant dans les vagues et, suite à cela, d’autres pièces du bateau ont été atteintes. Visuellement cela se voit sur certaines pièces mais il y a aussi d’autres pièces qui sont certainement impactées mais que nous ne pouvons pas voir. Dans la structure de tête de quille depuis cet évènement, il y avait des sons suspects. Toute l’équipe technique était prête à intervenir pour réparer les deux cloisons. Seulement, je ne peux pas avoir la certitude que je puisse repartir en mer et ne pas avoir ces soucis à nouveau. Le bateau est vraiment atteint. Je suis hyper déçu car je faisais une belle compétition. Je tiens ici à remercier l’ensemble de mes soutiens à commencer par Campings Tohapi avec qui nous avons construit une très belle histoire. » explique Sébastien.
A moins de 900 milles de la Guadeloupe, Francis Joyon profite à plein d’un bel alizé d’école, orienté Est Nord Est, pour une vingtaine de noeuds. IDEC-SPORT et son skipper se régalent littéralement, en permanence à plus de 30 nœuds de vitesse, soit largement au-dessus des polaires du bateau, mais aussi des performances réalisées notamment lors du Trophée Jules Verne en équipage. Francis n’en fait pas mystère, il sollicite énormément sa machine, s’étant glissé pour cette Route du Rhum dans la peau du chasseur de record qui a fait sa légende. A défaut de record, c’est un bateau bleu qu’il chasse avec appétit. Le trimaran Macif reste à portée, tout en contrôlant tactiquement un IDEC SPORT qui lui a repris hier plus d’une cinquantaine milles.
« Je suis toujours sous Grand Voile haute et gennaker, toujours à fond. Je suis content du bateau et quand je vois les performances en équipage, je suis plutôt au dessus car IDEC SPORT est beaucoup plus léger. C’est appréciable. » pic.twitter.com/AkxSKBDl7X
« On est dans l’alizé typique. Le bateau aime bien, 20 noeuds de vent et ça glisse à 30 – 36 nœuds en permanence ! C’est agréable, le bateau ne souffre pas du tout. C’est vraiment sympa ! On a tactiqué par rapport à Macif, sachant qu’il était un peu plus sud, j’essaie de jouer avec lui. » souligne Francis. « Je suis toujours sous Grand Voile haute et gennaker, toujours à fond. Je suis content du bateau et quand je vois les performances en équipage, je suis plutôt au dessus car IDEC SPORT est beaucoup plus léger. C’est appréciable. »
En mode sprinter, sans le moindre calcul ni réserve, Francis se livre entièrement. Il connait cette Route du Rhum à fond et pour s’être à plusieurs reprises déjà présenté dans le nord de l’île de la Guadeloupe et il sait mieux que quiconque qu’il est permis de croire jusqu’au bout en sa bonne étoile, tant que Basse-Terre n’est pas paré. « Je sens l’odeur de la Guadeloupe ! L’arrivée en Guadeloupe est traditionnellement très tactique et on peut perdre plusieurs heures complètement arrêté. J’ai connu ça en bien et en mal. En 2014 avec Yann Eliès, j’ai pu le passer, mais lors de l’autre édition, j’étais reste collé complètement. »
De la barre à la « casquette » du bateau, après un petit passage sur le pont, Francis se consacre exclusivement à son obsession, la vitesse. « La casquette, c’est l’aire de repos, et je passe plus de temps à barrer et à régler les voiles. Je ne vais sous la « casquette » que pour attraper un truc à manger, faire la météo et me reposer par toute petite tranche. Ce dernier point ne s’est pas améliorer. Je serai à ramassé à la petite cuillère à l’arrivée J’ai tendance à ne pas ménager le bateau. Il tient le coup, car on l’a bien préparé et je tire dessus comme un fou. J’ai un peu réduit l’écart ave Macif. Ca m‘a fait plaisir. Rien n’est jamais joué en multicoque. Il
L’arrivée se rapproche. François Gabart reste concentré avec les grains qui surviennent rapidement comme ce matin. Un empannage ce samedi redressera la route du trimaran MACIF, qui pointera alors le nez vers la Tête à l’Anglais, la pointe septentrionale de la Guadeloupe. Restera alors à François Gabart à glisser le long de la côte ouest, à passer le canal des Saintes et à infléchir sa courbe pour entrer dans la baie de Pointe-à-Pitre. En vainqueur, ce serait encore plus beau.
Au cœur du trimaran MACIF
Parti il y a six jours de Saint-Malo, François a, comme le reste de la flotte de la Route du Rhum, connu son lot de soucis et d’heures blanches dans la lutte contre la dépression qui a secoué les abords du continent européen. Et avec Francis Joyon, jamais à plus de 150 milles derrière, il est temps que cette Route du Rhum s’achève. Il y aura encore des efforts à fournir, de la clairvoyance à solliciter, et de grosses séquences aux winches à endurer. « Je sens bien François, commente Guillaume Combescure, qui assiste la cellule de routage de Jean-Yves Bernot. Il a la rage de vaincre, ça se sent, et il ne s’est pas engagé dans la Route du Rhum pour lâcher maintenant, c’est une certitude ».
Les performances
Il restait moins de 900 milles à parcourir, après que le trimaran MACIF a parcouru 481,8 milles en 24 heures au pointage de 7h45. Depuis l’empannage vers le nord, en début de nuit dernière, François a repris de la vitesse et, tôt ce matin, on pouvait noter que le bateau avait roulé à plus de 29 nœuds sur trois heures dans les alizés. Enfin hier, en milieu de journée, François a ralenti pour sécuriser la réparation qu’il avait effectuée sur sa grand-voile, au prix de quelques milles d’avance de perdus, assez vite récupérés.
Le programme du jour
Une fois que le trimaran MACIF aura atteint le point cible de la route nord qu’il emprunte encore, il sera temps, avec le bon angle au vent, d’empanner pour pointer les étraves vers la Guadeloupe et la Tête à l’Anglais. Avec la présence de Francis Joyon se pose peut-être une question stratégique : vaut-il mieux assurer le coup ou tenter de gagner encore quelques milles sur son rival, sachant que le tour de la Guadeloupe recèle quelques pièges fameux qui ont souvent ruiné les meilleures intentions ?
La clé : garder en permanence un peu de vitesse puisque ces bateaux sont faits pour additionner au vent réel un vent relatif créé par leur déplacement
L’éclairage
Ah, le tour de Guadeloupe, cimetière réputé des plus belles trajectoires… Il sera aux alentours de 15 heures, dimanche à Paris, quand François effacera la Tête à l’Anglais. « Ensuite, précise Guillaume Combescure, tu tombes dans le dévent de la côte, puisque l’alizé vient de l’est. Il faut localiser la zone de molle et tenter de la subir le moins possible, parce qu’il n’est de toute façon pas possible d’y échapper. La clé : garder en permanence un peu de vitesse puisque ces bateaux sont faits pour additionner au vent réel un vent relatif créé par leur déplacement. Il faut savoir ne pas perdre patience… » Une fois dans le sud de l’île, il faut encore s’aventurer dans le canal des Saintes où accélèrent les alizés, contraints par les côtes de part et d’autre. « Ça peut ‘entrer’ très fort, il faut être super vigilant », note Guillaume Combescure. Restera à placer un virement, voire deux selon le schéma du moment, avant d’apercevoir la ligne d’arrivée, de lever les bras, et de faire retomber la pression.
Classement de 8h
Trimaran MACIF à 873,8 de l’arrivée
IDEC Sport à 115 mn
Remade – Use It Again à 2217,6 mn
Sodebo Ultim’ à 2321,4 mn
Maxi Banque Populaire – Abandon
Maxi Edmond de Rothschild – Abandon
Alex Thomson a finalement croisé hier devant SMA et PRB. Après une nuit passée à régler ses voiles dans un vent léger le skipper d’Hugo Boss pensait ne pas être devant au petit matin. Mais ce vendredi après-midi, c’est finalement avec 10 milles d’avance qu’il a pris la tête du trio alors que Boris Hermann au nord conservait la tête de la course. Ce samedi, après avori accéléré, il a 63 milles d’avance sur SMA et 83 mn sur PRB.
Derrière Hugo Boss, Paul Meilhat est bluffant. Il tient la cadence avec son Imoca à dérive droite. En revanche, PRB ne semble pas à la fête et suit tout juste la cadence de SMA, 11,7 nd pour SMA contre 11,3 nds pour PRB en 24h. Les propos de Jacques Caraes, directeur de course expliquant que le ralentissement brutal d’un bateau sont synonymes d’une casse se corroborent aux vitesses constatées sur PRB depuis 24h. Le bateau est loin de son potentiel que l’on a pu voir au Défi Azimut et sur son début de course. Pour des questions stratégiques de course et de com, il est fréquent que les marins et les équipes ne veuillent pas communiquer sur leur problème mais il apparaît de plus en plus clair que PRB ne peut plus compter sur l’apport de ses foils, le bâbord notamment …
4ème à 183 milles d’Alex et 62 milles de Vincent, Yann Eliès tente de recoller. Il pourrait faire la bonne affaire avec une 3ème place sur le podium.
Cela a été une escale expresse pour le Multi50 Solidaires En Peloton – ARSEP. Moins de 8 heures après son arrivée aux Açores, Thibaut Vauchel-Camus est de nouveau en mer en direction de la Guadeloupe. Le marin guadeloupéen, malouin d’adoption, est troisième au classement provisoire de la Route du Rhum et va tout faire pour rester sur le podium. C’est une véritable opération commando qui s’est mise en place dès que Thibaut a annoncé hier midi son avarie sur le rail de grand-voile et l’anneau du chariot de têtière. Très vite, l’équipe technique du Défi Voile Solidaires En Peloton a réussi à réunir les bonnes pièces et a rejoint en avion les Açores pour prêter main forte au navigateur. Six experts ont donc travaillé toute la nuit afin de remettre Solidaires En Peloton – ARSEP en ordre de marche et cela grâce notamment au soutien et à la fidélité indéfectibles des partenaires du projet, sans qui l’aventure sportive de Thibaut n’existerait pas.
???? [PHOTO DU BORD] Skipper CONTENT
????@thibautvauchel : “CE N’EST PAS LE FAIT D’AVOIR DU M’ARRETER QUI VA M’EMPECHER D’ETRE CONTENT DE REPARTIR ! ON N’A PAS FAIT LA MOITIE !!!! Escale incroyable avec une equipe et des proches de dingues !!!!”#CestRepartiMonKiki#GoThib#ABloc ❗️ pic.twitter.com/jhoxYXiOkJ
Fabien Delahaye, routeur de Thibaut et sur place cette nuit : « Dès notre arrivée, nous avons fait un point avec Thibaut puis il a été dormir afin de recharger ses batteries totalement. Nous avions chacun notre rôle spécifique de part nos spécialités et nous nous sommes mis au travail méthodiquement pour le bon déroulement des opérations. Tout s’est bien goupillé. Nous avons inspecté l’ensemble du bateau et avons changé la têtière ainsi qu’une partie du rail de grand-voile pendant que l’électronicien a réglé quelques soucis. Nous sommes intervenus également sur le moteur. Sur place, des personnes super efficaces nous ont bien aidé pour le nouveau départ et les manœuvres de port. Thibaut est reparti le couteau entre les dents. Avant l’avarie, nous cherchions un trou de souris pour franchir l’anticyclone des Açores. Le fait d’être maintenant en retard, et donc dans une nouvelle situation météo, nous permet de contourner cette grande bulle un peu plus vite et de choper les alizés un peu plus rapidement. Il sera alors temps de glisser au portant vers la Guadeloupe, ce que Thibaut mérite vraiment. Il a un beau challenge devant lui, à savoir garder une place sur le podium. »
Un skipper motivé
Thibaut, à son arrivée hier aux Açores : « Mon arrivée a été difficile à Sao Miguel et j’ai réussi à accoster grâce à l’équipe d’Erwan Le Roux. Dans mon malheur j’ai eu la chance de casser non loin de la côte car si cette avarie était arrivée en plein milieu du golfe de Gascogne ou plus tard cela n’aurait pas été la même chose. Le podium est encore jouable. Je suis très motivé et je sens que tous mes supporters sont derrière moi et que mon équipe technique va assurer, comme d’habitude. Verdict demain car, encore une fois, il faut que les réparations se passent au mieux. »
Retour en arrière
« Mon trimaran est arrivé un peu tard dans la saison après sa construction. J’ai découvert beaucoup de choses sur ce début de Route du Rhum, notamment la mer forte et le vent puissant. Il m’a manqué un peu de temps dans ma préparation mais j’ai l’impression de l’avoir rattrapé sur cette première partie de course. J’ai débuté ma Route du Rhum dans un mode « intelligent », ne voulant pas tout casser et j’étais bien conseillé par mes routeurs. Le sens marin a vite pris le dessus. Armel Tripon a été très bon depuis le début et le jeu s’est ouvert pour lui au Sud mais j’étais pas mal non plus en réalisant notamment jeudi une journée d’anthologie à des vitesses très élevées. Je voyais alors la fin du tunnel et j’étais totalement dans le match pour la gagne même si je dois avouer que je me surpris à piquer du nez à plusieurs reprises alors que j’étais à la barre. Heureusement que les paquets de mer me réveillaient ! »
L’équipe technique présente aux Açores :
Fabien DELAHAYE
Frederic DUTHIL
Benjamin LAMOTTE
Hugo DHALLENNE
Simon VASSEUR
Valentin AURIACOMBE
La cartographie
Les vacations
Images reçues à l’instant et petit mot de Thib :« Ce n’est pas le fait de mettre arrêter qui va m’empêcher d’être content et de repartir, merci à tous et à mon équipe technique. »
Vidéo du bord : AVANT et APRÈS l’avarie survenue dans la journée de vendredi.
Thibaut Vauchel-Camus
Né le 15 octobre 1978, originaire de Guadeloupe, réside à Saint-Malo, vainqueur de la Drheam Cup 2018, vainqueur de The Transat 2016 en Class40, deuxième de la Route du Rhum 2014 en Class40, double vainqueur du Championnat Class40 2015 et 2016, quatrième de la Transat Québec Saint-Malo 2016, vainqueur du circuit des Flying Phantom 2016, troisième en 2017, spécialiste reconnu du multicoque, quintuple champion de France de Formule 18 de 2005 à 2008…
A propos de la sclérose en plaques et de la Fondation ARSEP
Maladie inflammatoire du système nerveux central chronique et invalidante, la Sclérose en Plaques survient dans la majorité des cas chez de jeunes adultes, autour de 30 ans. Elle touche 100 000 personnes en France et 2,3 millions dans le monde. 4 000 nouveaux cas par an sont diagnostiqués en France, soit 1 cas toutes les 4 heures et 3 malades sur 4 sont des femmes. C’est également 800 enfants touchés.
Ni la cause, ni le remède ne sont connus actuellement. Seuls existent des traitements symptomatiques de la maladie, la recherche est l’unique espoir des patients pour que demain l’on puisse guérir.
Issue de l’ARSEP créée en 1969, la Fondation pour l’aide à la recherche sur la Sclérose en Plaques (ARSEP), née le 18 avril 2010, est la seule Fondation reconnue d’utilité publique se dévouant exclusivement à la recherche sur la Sclérose en Plaques. Elle a deux missions essentielles :
– Financer les équipes de recherche qui étudient cette pathologie
– Informer et sensibiliser le public sur les avancées médicales, thérapeutiques et scientifiques.
Son Comité Médico-Scientifique, présidé par le Pr Thibault Moreau (CHU Dijon), sélectionne selon une procédure rigoureuse et impartiale les meilleurs projets de Recherche auxquels sont attribués annuellement près de 2 millions d’euros.Habilitée à recevoir des legs et donations, la Fondation ARSEP ne fait appel qu’à des dons privés et ne perçoit aucune subvention.
https://www.arsep.org/
A propos de Solidaires En Peloton
“Solidaires En Peloton” (SEP comme sclérose en plaques) est la marque sportive qui représente la Fondation ARSEP lors d’événements sportifs. Son but est de faire connaître la sclérose en plaques au plus grand nombre et de communiquer sur les bienfaits du sport dans cette maladie grâce à son implication dans de nombreux événements en donnant de la force à ceux qui n’en ont pas. C’est aussi un moyen de collecter des fonds au profit de la Fondation ARSEP et donc de la recherche sur la maladie.
A propos du Défi Voile Solidaires En Peloton
Créé en 2012 par Victorien Erussard et Thibaut Vauchel-Camus, le Défi Voile Solidaires En Peloton prend racine lors d’une discussion entre amis. Les frères d’une patiente, désemparés par la souffrance de leur soeur et ne sachant plus comme l’aider, se confient à Thibaut et Victorien. Ces derniers, affectés, décident alors de sortir du modèle du sponsoring classique de leurs projets voiles pour les mettre au service d’une cause. Des partenaires mécènes ainsi que des particuliers vont alors soutenir financièrement le budget de fonctionnement du Défi Voile afin que la Fondation ARSEP soit pleinement bénéficiaire des dons générés par cette mise en lumière.
Un important pôle de partenaires engagés se forme (Sanofi genzyme, Thelem Assurances, Delanchy, Tomate Jouno, Concept Ty…), pérennisant l’action au fil des ans.
=> 5 objectifs pour le Défi Voile Solidaires En Peloton :
• Sensibiliser le public à la sclérose en plaques
• Faire naviguer des malades
• Être une plateforme media pour la Fondation ARSEP
• Collecter des dons au profit de la Fondation ARSEP
• Partager des valeurs avec des mécènes solidaires
Photos libres de droits pour la presse et le web en navigation et portraits Pierrick Contin
Photos aériennes Pierrick Contin
Photos embarquées par Pierrick Contin
DOSSIER DE PRESSE ROUTE DU RHUM / SOLIDAIRES EN PELOTON – ARSEP