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En direct : Joyon à 7mn de Gabart

@RCI_GP

21h57 : Le rôle de leader pour le tour de la Guadeloupe est difficile à tenir. Comme le rappelle les journalistes locaux de RCI, il vaut mieux être derrière pour éviter les pièges. Francis Joyon voit parfaitement Francois Gabart à l’AIS scotché depuis 1h30 devant Basse terre et ce depuis son passage de Bouillante, sa vitesse et sa position. Le canal des Saintes où il y a plus de vent va nous réserver un bord à bord d’anthologie.

20h29: Francois Gabart semble à l’arrêt devant Bouillante. Francis Joyon est à 14 mn

18h48: Les deux bateaux sont obligés d’aller un peu plus au large pour empanner et passer la tête à l’Anglais. L’écart est de 19 mn.

Premières images de Macif. Il manque bien le safran babord sur Macif . Première image de Macif par RCI qui est allé à la rencontre de François Gabart
Merci d’actualiser cette page régulièrement.

18h27 : Idec Sport est maintenant à 18 mn de François Gabart. Il avance 5 nds plus vite mais va peut-être devoir empanner.

18h17 : Il manque bien le safran babord. Premières images

17h58 : L’écart est passé à 21mn. Dans peu de temps on va avoir les positions des 2 bateaux toutes les 5 minutes. L’écart risque encore d’avoir bien diminué. On peut supposer qu’en descendant vers Basse-terre le Trimaran Macif soit légèrement mieux.
Les routages donnaient 45 minutes d’avance à Francois Gabart

17h50 :
On va connaitre d’ici 18h-18h15 l’écart entre François et Francis.

17h30 : Macif confirme nos supputations. Le trimaran a des avaries. Il a perdu un foil et cassé un safran. Ce qu’a réalisé François Gabart dans ces conditions est exceptionnel.
Le @trimaranMACIF est rentré dans la zone des 30 milles, sa position est désormais mise à jour sur la carto toute les 5 min ‼️

16h50 : François Gabart obligé d’empanner à nouveau à 100 milles de l’arrivée. Il risque de perdre beaucoup de terrain surtout si sur cette allure. Il est handicapé par un problème technique.

A 16h, heure française, François Gabart semble avoir retrouver de la vitesse. Visible babord amûre il semble beaucou mieux. Il navigue 2 nds plus vite que Francis Joyon. L’écart est de 39 milles.

9h ce matin heure française : Idec Sport reste toujours plus rapide avec 3-4 nds de différence en vitesse. L’arrivée sur la Guadeloupe et le tour de l’île s’annonce compliqué pour François, chassé par un Francis déchaîné. Mais c’est bien le trimaran Macif qui sera le premier à la tête à l’Anglais. Avec les premières images du trimaran Macif, on va vite se rendre compte quels sont les problèmes que rencontrent François. On parle de problème d’étai de J3 qui empêcherait de hisser la voile au maximum mais cela pourrait être aussi un problème de foils.

Le trimaran Macif était attendu à 15h30 (22h30 en France) à la tête à l’Anglais pour un finish à 22h (3h du matin) à Pointe-à-Pitre. La nuit en France va être longue.
Les différences de vitesse sont flagrantes mais il peut parfois s’agir d’un grain.

De 140 milles voici seulement 48 heures, l’incroyable Monsieur Joyon vient de ramener son déficit à une vingtaine de milles. A moins de 200 milles de l’arrivée, y compris les redoutables et redoutés 50 milles du tour de la Guadeloupe, c’est toute l’issue de la course qui s’en trouve relancée.

Francis Joyon est-il inusable, incassable, inoxydable ? L’ère nouvelle et fascinante des trimarans volants avait relégué au second plan la dimension profondément humaine et sportive de la Route du Rhum. Francis Joyon la rétablit de superbe manière, en remettant en lumière l’engagement, la détermination, l’endurance au mal, la résilience dans l’effort, et l’harmonie entre un homme et une machine à voile. Si la méthode très artisanale de Joyon dans la préparation de ses bateaux prête parfois à sourire, il est une approche de la pratique de la voile océanique dont jamais le colosse de Locmariaquer ne se départit, celle du don totale de ses forces et de sa personne pour l’effort engagé, au service de son bateau.

Dans une Route du Rhum à la durée ramenée à 7 jours, Joyon se plonge en mode record de l’Atlantique, sacrifiant tout, sommeil, nourriture, communication à la symbiose qu’il sait si magnifiquement créer avec IDEC SPORT. Joyon vit, respire, transpire multicoque. Certes, il sait Christian Dumard et Gwénolé Gahinet aux aguets des moindres oscillations de la météo. Un mot, un vague texto envoyé sur son téléphone lui suffise alors pour adapter sa conduite et éclaircir un esprit que nulle fatigue ne semble obscurcir. A 62 ans comme à 30 lorsqu’il disputait sa première Route du Rhum, Joyon ne calcule rien. Son effort est total, absolu. Au delà du résultat, Francis vit l’instant, et en pousse l’intensité à son maximum ; aller vite, toujours plus vite, jamais rassasié de ces milles qui défilent toujours plus vite sous ses flotteurs, de ce vent qui siffle dans ses voiles.A l’approche de la Guadeloupe, le vent va mollir, devenir plus instable et les phénomènes orageux de l’île vont venir compliquer la tâche des deux solitaires. Une nouvelle partie va commencer, plus subtile, plus aléatoire aussi. A l’instinct, à l’expérience, Francis va guider son trimaran géant toujours plus près de son prédécesseur. L’heure de l’atterrissage sur la Guadeloupe par la tête à l’anglais est prévue pour 17 heures locales, 22 heures en France. La nuit s’annonce longue, et pleine de suspens.

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L’arrivée expliquée par Yves Le Blévec

Yves Le Blévec nous expliquent avec Stan Thuret les pièges du tour de Guadeloupe.

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Multi50. Armel Tripon à 4 jours de l’arrivée

@Pierre Bourras

L’heure d’arrivée du trimaran RÉAUTÉ CHOCOLAT est  envisagée dans la nuit de mercredi à jeudi. SOn skipper Armel Tripon aura parfaitement bien joué le coup et profité également des avaries de ses concurrents qui sont allés chercher une route plus directe mais plus casse-bateaux. Parfaitement calé dans les alizés, sur la route directe, il file à 20 nœuds de moyenne. Son avance sur les nordistes a doublé en 24 heures : de 150 à 300 milles ! C’est Thibaut Vauchel-Camus qui occupe la 2è place suivi de Gilles Lamiré sur French Tech St Malo.

Armel, hier tu avais 150 milles d’avance sur tes adversaires nordistes, vingt-quatre heures plus tard tu en as 300. Explique-nous…
« C’est sûr qu’on engrange du mille en ce moment ! Eux doivent descendent vers le sud-ouest, pendant que moi je fais route directe à 20 nœuds donc c’est mathématique, ma VMG (vitesse efficace vers le but) est meilleure et donc on creuse sur eux, d’autant plus que je vais vite. C’est bon à prendre parce que j’ai l’expérience de la Drheam Cup où j’avais aussi de l’avance et je me suis fait avoir au final… Pas question de renouveler l’expérience ! En plus, je sais bien aussi lors du tour de la Guadeloupe tu peux vite fait ‘cramer’ un matelas de 100 milles. Donc je ne me relâche pas tout en naviguant safe. C’est toujours la même histoire de curseur entre vitesse et sécurité. »
Comment s’est passée ta nuit ?
« J’ai eu un alizé un peu plus fort que prévu, ça contribue aussi à creuser l’écart en ma faveur. La nuit a été un peu tendue, un peu mouvementée, avec le vent qui est monté jusqu’à 27 nœuds alors que j’étais sous grand gennaker. Donc j’ai roulé un peu, fait deux ou trois manœuvres, c’était rythmé mais j’ai quand même réussi à bien me reposer.”
Physiquement tu as repris du poil de la bête ?
« Je vais dix fois mieux qu’il y a encore deux jours, rien à voir ! J’ai vraiment bien récupéré du début de course qui avait tiré à fond sur l’organisme. Je ne dirais pas que je suis à 100%, mais vraiment pas loin ! Les voyants sont au vert aussi de ce côté-là et tant mieux parce que je vais en avoir besoin pour être le plus lucide possible, gérer le mieux possible mon avance. Cette nuit j’ai remis des milles à Alex Thomson (qui navigue derrière lui dans une autre catégorie de bateaux, les IMOCA) et ça fait plaisir aussi parce que si je peux arriver troisième au scratch dans quatre jours derrière les Ultimes de Francis (Joyon) et François (Gabart), ce serait une belle cerise sur le gâteau, même si c’est anecdotique ! Quel final entre Macif et Idec, ça va être tendu jusqu’au bout ! François a sûrement un problème technique et Francis lui met une pression de dingue ! Si ça se trouve ça va se jouer autour de l’île cette affaire-là. »

Tu gères un peu plus en sécurité la vitesse du bateau ?
« Un petit peu, oui. Je me contente de 20 nœuds de moyenne, même si parfois je pourrais aller un peu plus vite. Je navigue un peu plus bas, j’ouvre les voiles un peu plus, je n’hésite pas à prendre un ris quand le vent monte. Pour espérer un bon résultat, il faut d’abord arriver de l’autre côté et ce n’est pas le moment de faire de bêtises ! Ce serait une grosse erreur de croire que c’est déjà gagné. On sait bien que tout peut arriver à encore 1700 milles de l’arrivée : avoir un problème matériel, taper un OFNI, voire un autre bateau de plaisance ou de commerce. Cette nuit j’ai doublé un bateau qui n’était pas visible sur l’AIS, ça fait drôle ! La probabilité est faible mais elle existe… donc je fais très attention. »
Quelles conditions attends-tu pour les heures qui viennent ?
« L’alizé va se renforcer à 25 nœuds et les derniers jours vont être plus musclés à partir de ce soir. Je me prépare à ça : je vais réduire la toile et changer de voile d’avant ; on a fait spécialement pour cette course un petit gennaker de capelage (c’est-à-dire qu’il ne va pas jusqu’en haut du mât) qui devrait bien me servir maintenant pour naviguer stable, toujours rapide et en sécurité. Je m’y prépare sereinement, aujourd’hui, tous les voyants sont au vert et je veux continuer à naviguer le plus proprement possible. Ce qui passe par bien gérer le bonhomme, bien récupérer, bien manger et naviguer rapidement mais pas furieusement, comme on dit souvent. »
Quel jour penses-tu arriver à Pointe-à-Pitre ?
« A priori dans la nuit du 14 au 15 novembre, quelque chose comme ça. Mercredi soir ou jeudi matin. »

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L’analyse de la course Imoca par Charlie Dalin

Alors que l’arrivée est proche pour les Ultime, les IMOCA de tête ont dépassé hier la mi-parcours. Alex Thomson, Paul Meilhat, Vincent Riou et Yann Eliès pourraient arriver à Pointe-à-Pitre avant le week-end prochain. La bagarre fait rage et si le Britannique sera difficile à battre, rien n’est toutefois joué. Fabrice Amedeo ayant repris la mer après son escale, ce sont aujourd’hui 12 IMOCA qui naviguentvers la Guadeloupe. En revanche, Isabelle Joschke a malheureusement officialisé son abandon. Ce dimanche, Charlie Dalin apporte son regard de spécialiste et livre une analyse personnelle de la Route du Rhum en IMOCA.

« Les quatre premiers sont aujourd’hui les seuls à naviguer au portant dans le Sud de l’anticyclone. Ils ont l’air d’avoir pas mal de grains. On le voit sur leurs vidéos et les images satellites, mais aussi en observant leurs trajectoires qui ne sont pas régulières. Comme souvent, l’alizé semble assez instable en force et en direction. Alex, Paul, Vincent et Yann ont beaucoup de travail à bord. Ce n’est pas de la glisse facile, il faut régulièrement ajuster les trajectoires et changer les réglages.

« Trouver le bon compromis spi/gennaker »

Ce n’est pas évident car ils naviguent dans des forces de vent où ils peuvent a priori faire du spi mais aussi s’en sortir sous gennaker en lofant un peu. Il faut trouver le bon compromis dans cet entre-deux. Le spi est une voile précieuse qui permet de glisser assez bas et de prévoir moins de bords de recalage. Mais c’est aussi une voile fragile qui peut se déchirer assez facilement. Sous spi en IMOCA, il faut beaucoup barrer pour prendre les surfs et bien relancer le bateau. Sous gennaker, le bateau ne ralentit plus, il est sur des rails et le pilote fait bien le boulot. On va vite en pouvant se reposer. Mais les angles de route sont plus lofés. Dans les jours à venir, l’alizé va bien forcir et je pense que les leaders ne se poseront plus la question et passeront tous sous gennak, car au-delà de 22 nœuds de vent on remballe le spi.

« Alex Thomson est idéalement placé pour la suite des événements »

Alex Thomson est souvent plus rapide que ses poursuivants, Hugo Boss accélère vraiment fort dans un mode un peu lofé. Alex est idéalement placé pour la suite des événements. D’ici à l’arrivée en Guadeloupe, le vent va prendre entre 30 et 40 degrés de rotation vers la droite. Alex est bien placé par rapport à cette bascule. Même si en théorie il profite d’un vent un peu moins fort et régulier que ses concurrents plus au Sud, il sera très difficile à doubler. Il semble avoir le contrôle de la situation. Il va essayer de préserver sa position et d’empanner en même temps que les autres. Les premiers devraient arriver entre le 15 et le 16 novembre. Il leur reste donc encore quatre à cinq jours de mer, la bataille va faire rage.

« Les 48 première heures de course sont primordiales, même à l’échelle d’une transat »

On a une nouvelle fois pu observer que les 48 premières heures de course sont primordiales, même à l’échelle d’une transat car ça part souvent par devant. La dépression de la première nuit a énormément redistribué les cartes. Paul Meilhat a parfaitement négocié cette première difficulté et aujourd’hui on le retrouve aux avant-postes. Paul a très bien navigué depuis le début, il dispose d’un bateau polyvalent, ce qui semble intéressant sur cette Route du Rhum. C’est vraiment surprenant que Vincent Riou, dans des conditions où il était sur le papier plus rapide que Paul, se soit fait autant décrocher. On verra à l’arrivée ce qu’il dévoilera. Soit il a cassé quelque chose, soit il a dû ralentir pour réparer et est désormais de retour avec tout son potentiel. Pour la suite de la course, il n’y aura plus de bord de reaching (vent de travers). Les leaders naviguent à une allure où il est plus difficile de voir les différences entre foilers et non foilers.

« Boris Herrmann a fait le bon choix »

Etant donné qu’il était décalé dans l’Ouest, et que la dorsale a gonflé, la porte des alizés était vraiment fermée pour Boris Herrmann. Même si cela n’était pas simple mentalement, il n’avait pas vraiment d’autre option que de retirer un bord vers le Nord-Ouest et de repartir pour du près dans du vent fort. S’il continuait vers le Sud il allait droit dans le mur. Il a fait le bon choix. Il va bientôt pouvoir se retrouver du bon côté de l’anticyclone et va se recaler derrière les quatre premiers, mais bien devant les bateaux de l’Est. Boris se débrouille bien pour sa première transat en solitaire. Sur mes routages, je le vois arriver un peu moins de 24 heures après le premier groupe.

« Partir longtemps au large, le meilleur moyen d’appréhender un IMOCA »

Pour le groupe plus à l’Est, la porte s’est refermée juste derrière Yann Eliès. Le groupe emmené par Stéphane Le Diraison et Alan Roura se bagarre dans la dorsale depuis la latitude de Madère. Stéphane et Alan sont toujours au Nord de la dorsale, ils ne sont pas encore au vent de la bouée. Ils ont pris beaucoup de retard par rapport aux premiers et l’écart va continuer à augmenter. Mais la dorsale se résorbe doucement, ce soir ils devraient toucher 15-20 nœuds de vent de Nord et retrouver des vitesses intéressantes.

Les concurrents qui se sont arrêtés pour des soucis techniques commencent à repartir. Ca ne doit pas être évident de revenir en course loin derrière les autres. Mais ceux qui le peuvent techniquement ont raison de reprendre la mer. La Route du Rhum est la course la plus importante de l’année sur le circuit IMOCA. Ils ont l’opportunité de profiter de belles journées de portant. Il faut faire des milles sur ces bateaux. Partir longtemps au large est le meilleur moyen d’appréhender un IMOCA. »

Charlie Dalin

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Record de vitesse pour Richomme

The Lift 40 ( Class 40 ) Black Mamba for the skipper Yoann Richomme training for the Route du Rhum Destination Guadeloupe 2018. The Lift 40 was built at Gepeto Composite and designed by Marc Lombard Yacht Design Group, Lorient Keroman Submarine Base, Brittany, France.

Yoann Richomme impressionne avec son nouveau Class40 Veedol-Aic. S’il mène la flotte des Class40 depuis le départ, il est quasiment 6è en Imoca puisqu’il a rattrapé Stéphane Le Diraison (Time For Oceans) et Alan Roura (La Fabrique).

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Pendant ce temps là en Imoca…

Alors que tous les yeux sont rivés sur le match Gabart / Joyon, ça dépote en Imoca voir ça bombarde pour Yann Eliès qui s’est positionné plus sud et a la meilleure VMG ce dimanche matin. Il revient ainsi sur le trio de tête. Vincent Riou semble avoir retrouvé de la vitesse sur son foiler alors qu’Alex Thomson s’est calmé sur son Hugo Boss et semble gérer sa course.

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Abandon de Bob Escoffier

Après s’être mis à l’abri à Roscoff afin de laisser passer les trois grosses dépressions qui ont dernièrement balayé le golfe de Gascogne, Bob Escoffier s’apprêtait à profiter de la fenêtre météo qui s’ouvre aujourd’hui pour repartir en course et rallier Pointe-à-Pitre à bord de Kriter V Socomore Quéguiner. Sauf que le Malouin a constaté un problème de voie d’eau et qui ne lui permet pas d’envisager d’effectuer les 3 500 milles du parcours dans des conditions normales de sécurité. Pour le doyen de la compétition, qui espérait finir en beauté sa cinquième Route du Rhum, c’est évidemment un coup dur.

« Concernant ce choix, je n’ai aucun regret. Le bateau a 40 ans et moi, je n’en ai plus 25. La raison a naturellement pris le dessus sur le reste. Dans cette période d’attente, nous avons constaté que le bateau faisait un peu d’eau, ce qui nous a poussé à le mettre à sec pour déterminer le problème. Nous avons alors détecté une fissure sur l’une des stratifications à l’arrière mais celle-ci a vite été réparée par le chantier Yvin, à Roscoff, qui a fait du super boulot. Aussi, lorsque Karine Fauconnier, mon routeur, m’a contacté pour m’indiquer qu’une fenêtre s’ouvrait ce dimanche, je me suis préparé à partir dans la matinée, réservant notamment un semi-rigide pour m’accompagner jusqu’à ma ligne de départ, puis j’ai remis Kriter V Socomore Quéguiner dans son élément, ce samedi à 10 heures. Problème : lorsque je suis revenu sur les coups de 14 heures, j’ai trouvé de l’eau dans le fond de la coque. Nous avons estimé que le bateau prenait 25 litres par heure et ce, au port, sans que le bateau souffre par l’état de la mer », détaille Bob qui a passé tout l’après-midi d’hier à pomper, éponger puis sécher son monocoque pour tenter de trouver la fuite. En vain.

« J’avoue que j’ai un peu le moral dans les baskets parce que j’étais prêt à repartir aujourd’hui et à participer à cette course dans la course qu’il va y avoir avec tous ceux, comme moi, qui se sont planqués pour éviter le mauvais temps et qui repartent maintenant à l’assaut de l’Atlantique. Nous savons que le problème n’est pas structurel mais ce n’est toutefois pas rassurant de partir dans ce type de conditions, surtout après ma mauvaise expérience d’il y a quatre ans. Je n’ai pas d’autre choix que de jeter l’éponge et c’est extrêmement frustrant pour moi, même si je ne suis pas du genre à me laisser abattre. C’est difficile de devoir renoncer à un projet auquel on a, avec mes partenaires, consacré toute notre énergie depuis un an et demi mais c’est ainsi », a conclu Bob Escoffier qui va rallier Saint-Malo, son port d’attache, dès ce midi.

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Bataille de routeurs

François Gabart et Francis Joyon sont en contact permanent avec leurs routeurs pour trouver le plus court et le plus rapide chemin vers l’arrivée. Le routeur est un peu le GPS du marin. En multicoque, les bateaux sont trop rapides, trop exigeants, voire trop volages, pour permettre aux marins solitaires de passer du temps à la table à la carte à étudier seul ses fichiers météo (comme le font les skippers en Imoca). Ils travaillent donc en binôme avec un routeur. Une fois en course, il guide littéralement le skipper par messagerie instantanée, qui se fie complètement à ce qui lui ait préconisé. Le marin n’a pas le temps de faire autrement. Il faut donc que les deux hommes se connaissent parfaitement et se fassent entièrement confiance.

François Gabart peut compter sur Jean-Yves Bernot, dit ” le sorcier” avec qui il a réalisé son record autour du monde en solitaire. Francis Joyon lui, est routé par Christian Dumard et Gwénolé Gahinet. Si Christian Dumard sait si bien se projeter sur la vie des skippers, c’est qu’il a été coureur lui-même. Il a routé le duo Sodebo, vainqueur de la Transat Jacques Vabre en Ultime, il a travaillé en même temps pour la Volvo Ocean Race, pour la Mini Transat, ainsi que pour des coureurs en Imoca et en Multi50. Gwénolé Gahinet quant à lui connaît parfaitement Idec Sport puisqu’il est co-détenteur du Jules Verne avec Francis.
Les deux hommes sont au taquet pour cette arivée comme du côté de Macif.
Joint par téléphone ce dimanche matin, Christian Dumard ” On ne sait pas. On fait en sorte que Francis aille le plus vite possible. On ne sait pas ce qu’à Macif. Un problème hydraulique. Il y a beaucoup de grains et d’orages pour l’arrivée. Ce qui explique les trajectoires des bateaux. Les écarts peuvent se faire ou se défaire. L’objectif pour Francis est d’aller le plus vite possible.

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Thomas Coville a hissé les voiles

Thomas Coville a hissé les voiles tôt ce matin. Il va tester les réparation effectuées par son équipe depuis 5 jours et va décider s’il se lance à la poursuite de Romain Pilliard sur Use It Again pour aller chercher le podium en Ultim.

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Pas encore d’armistice entre Gabart et Joyon

Francis Joyon est revenu à 56 milles de François Gabart qui se prépare à une arrivée bord à bord avec lui jusqu’à l’arrivée à Pointe-à-Pitre prévue vers 22h. Avant cela les deux trimarans entameront le tour de l’île vers 17h. Il ne fait plus de doute que le trimaran MACIF connaît des soucis qui brident sa performance. (Dixit l’équipe de François) Par séquences, sur des allures similaires, il a concédé quasiment 5 nœuds de vitesse à Idec Sport. A bord, François Gabart a organisé la résistance. « François a le mors aux dents, il a été ‘dessus’ toute la nuit, avec Jean-Yves (Bernot) qui lui décryptait la route grain après grain. François donne tout ce qu’il peut et, s’il y en a bien un qui ne cède pas au fatalisme, c’est bien lui ! » 

Les écarts sur une cartographie sont partiellement tronqués. Certes, l’écart entre les deux bateaux était de 58 milles ce matin, mais la cartographie omet le décalage latéral qui sépare le trimaran MACIF de Idec Sport. Cet écart vaut 17 à 18 milles encore actuellement, et il faudra bien que le chasseur le gomme pour se présenter à la Tête à l’Anglais, ce qui va lui coûter un peu en termes de route et de vitesse, puisque l’angle sera moins favorable au chasseur. « Si tu regardes le verre à moitié plein, tu vois tout le bénéfice qu’a gardé François à avoir un cap plus bas au portant. »

Un autre point va compter, qui renforce le moral de François : si les alizés soufflent toujours à 17 ou 20 nœuds, ils ont tendance à mollir aux abords de la Guadeloupe. Et, dans des vents un peu plus faibles, le trimaran MACIF a un léger avantage supplémentaire sur Idec : il est moins lourd et a donc moins de déplacement. Bref, le match est relancé et les deux solitaires ont chacun des arguments à faire valoir. La pression va croître encore à mesure que se rapprochera l’arc antillais.

François Gabart (ULTIME-MACIF) : “Tout va nickel. On est toujours dans l’alizé au portant, on approche de la Guadeloupe le plus vite possible. Mais comme il fait nuit maintenant depuis 5 heures on ne voit pas grand chose. Le ciel est couvert, il y a pas mal de grains mais ça ne nous perturbe pas vraiment au niveau du vent. Le vent fluctue un peu mais moins que la nuit précédente. On voit sur l’image satellite depuis quelques heures un gros amas nuageux sur les Antilles donc maintenant de savoir si on va amener le beau temps en Guadeloupe j’ai bien peur que non… mais j’espère au moins qu’on aura la chance d’avoir un vent le plus régulier possible jusqu’à l’arrivée. Francis Joyon revient fort ces dernières heures, je ne sais pas ce que ça va donner sur les prochaines mais cela promet un finish assez palpitant. Faire le tour de la Guadeloupe cote à cote, ça peut être un scénario et je me prépare à ça et je me prépare à être performant si cela arrive. Sur le tour de la Guadeloupe ce n’est jamais simple surtout avec nos bateaux avec le parcours imposé avec une bouée aussi très proche de la terre sous le vent de l’ile. C est quelque chose de compliqué, en plus la météo n’est pas bien calée. C’est loin d’être simple cette histoire et cela risque de mettre du piment jusqu’au bout. Je n’ai aucune idée de l’heure à laquelle on va arriver en locale mais on devrait arriver entre 15h et 19h UTC* sur le nord de la Guadeloupe (à peu près en milieu de journée je pense). Normalement le vent est plus facile et stable en journée, là proche de l’arrivée il fera nuit avec en plus des vents potentiellement erratiques dans le dévent de basse terre. Ce n’est jamais simple de naviguer la nuit encore plus avec des obstacles et sans infos visuelles.

La fin de parcours de 55 milles est piégeux : arriver par le Nord par la Tête à l’Anglais, longer les côtes sous le vent, virer une marque de parcours (la deuxième après celle du cap Fréhel) devant Rivière-Sens, au pied de la Soufrière, cette montagne volcanique qui aspire toutes les brises, emprunter le canal des Saintes, avant d’entrevoir la ligne d’arrivée devant l’îlet à Cochons… En sus, l’alizé d’Est qui sévit sur le tropique du Cancer a tendance à s’étioler au fur et à mesure que les voiliers s’approchent des îles caraïbes. Et les grains se mutent en zone orageuse en ce moment sur les Antilles : des trombes d’eau sont tombées ces jours derniers sur Pointe-à-Pitre ! Tous ces paramètres, cumulés avec la fatigue et le stress de la vitesse qui accompagnent les deux leaders depuis six jours, ne vont pas faciliter cet atterrissage : François Gabart et Francis Joyon ont beau connaître la problématique, eux qui ont déjà fait le tour, ils savent que ce parcours final est extrêmement piégeux. Tout va à peu près bien jusqu’à l’îlet Kahouane, au Nord de Basse-Terre, mais ensuite il faut négocier ces fameux trente milles entre Deshaies et la marina de Gourbeyre. Et rien n’est pareil d’un jour à l’autre, d’une nuit au jour… Par chance, l’atterrissage des leaders doit s’effectuer sous le soleil, ce qui facilite l’observation de ces maigres risées qui rident le plan d’eau.
Bref, il faut s’attendre à plusieurs effets accordéon entre les deux premiers solitaires qui peuvent aussi espérer améliorer le temps de référence établi par Loïck Peyron quatre ans plus tôt : 7j 15h 08’ 32’’… Anecdotique pour les deux marins, mais révélateurs d’une traversée extrêmement rapide depuis Madère qu’ils ont quitté il y a seulement quatre jours ! François Gabart et Francis Joyon ont ainsi aligné 550 milles quotidiens sur la route directe avec trois empannages importants sur plus de 2 000 milles !

Les IMOCA à mi-parcours

Les monocoques IMOCA vont franchir la mi-parcours aujourd’hui pour une ETA le week-end prochain. Hier, Alex Thomson a bien creusé l’écart devant avec 80 milles d’avance mais les trajectoires varient entre les 3 bateaux de tête avec une meilleure VMG pour Vincent Riou ce matin. Paul Meilhat sur SMA conserve encore sa 2e place.
Paul Meilhat (IMOCA-SMA) : «
C’est très compliqué depuis qu’on est dans l’alizé, il y a énormément de grains, c’est vrai que c’est assez fatigant à naviguer. Il y a de la houle toujours de Nord et comme je n’ai pas de foils, du coup en bâbord c’est assez propice à départ au lof donc il faut faire attention. Le vent commence à se renforcer et je réfléchis à prendre un ris aussi. On va surement changer un peu de configuration dans les 24h avec ce vent qui se renforce. Les bateaux à foils comme Hugo Boss, dans 20 noeuds de vent, vont en moyenne 15% plus vite. Ce n’est pas le cas de PRB qui a peut être quelque chose car il ne va pas très vite mais quand Alex Thomson va à 18 noeuds moi je vais à 15. On est loin les uns des autres avec du décalage mais pour l’instant même si je perds un peu, j’arrive à peu près à m’accrocher. Le problème est qu’on va vers des conditions qui vont se renforcer surtout sur la fin, donc il faudra faire attention à ne pas casser le matériel, mais il est vrai que ça sera propice surtout aux foils. Cela permet au bateau d’être plus stable notamment quand il y a les grains. Je suis épuisé parce qu’il faut que j’aille vite et que je règle les voiles le mieux possible. Mais dès qu’il y a une sur-vente de 2 noeuds, le bateau part au lof, donc il faut réagir tout le temps, c’est assez fatiguant. On est plus proches de l’arrivée que du départ, c’est une bonne nouvelle. On va aller beaucoup plus vite sur la fin surtout en trajectoire directe. On est au milieu de l’océan, c’est bien, c’est un symbole. Il est vrai que ça fait un paquet de temps que je n’ai pas croisé un bateau. J’ai fait une super nuit sur la première partie de nuit, c’était étoilé, et j’ai eu mon premier gros grain il y a une demie heure donc on ne voit plus rien et je vais surement en prendre d’autres.

Armel Tripon et les autres

Armel Tripon n’a plus qu’à assurer une trajectoire tendue vers les Antilles car les « nordistes », même s’ils vont très vite en ce dimanche, vont devoir traverser une zone de transition délicate pour passer de la bordure septentrionale de l’anticyclone des Açores (vent de Nord-Ouest) à ces alizés d’Est juste au-dessus du tropique. Et même si les hautes pressions se rétractent un peu en ce moment, il n’est pas évident que Thibaut Vauchel-Camus, Gilles Lamiré et Erwan Le Roux arrivent à croiser devant Lalou Roucayrol, le « sudiste » !
Lalou Roucayrol (Multi50-Arkema) : « Là je suis dans un système qui me bouffe un peu les alizés donc c’est un peu mou. C’est une course de vitesse, les Multi50 qui sont devant vont être rapides mais à un moment donné il va falloir qu’ils passent l’anticyclone et ça va les ralentir. Evidemment c’est une course de vitesse… on verra à l’arrivée. C’est assez inquiétant car ils sont bien placés mais ils ont un obstacle devant à franchir qui ne sera pas simple. Ils ont un alizé faible derrière donc rien n’est joué encore ! Même s’il est établi, il y a des variations. De mon côté, il faut aller chercher un flux un peu plus soutenu. On attend le refus avant d’empanner.

Si désormais presque toute la flotte est sortie du golfe de Gascogne (à l’exception de Dominique Dubois en Rhum Mono et d’Éric Gamin en Rhum Multi), celui-ci va se remplir de nouveau dès ce dimanche avec le nouveau départ de nombre de solitaires qui se sont réfugiés dans les ports bretons. Après Éric Bellion et Laurent Jubert repartis de l’Aber Wrac’h, c’est Christophe Souchaud qui a quitté Camaret samedi après-midi…

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