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JO Paris 2024. Nicolas Hénard : “Il faut qu’on continue à se battre pour convaincre ! “

SNIM 2012
SNIM 2012

Le Comité international olympique, qui a validé lundi le programme des Jeux olympiques de Paris-2024, a en revanche repoussé au 31 mai prochain sa décision concernant l’introduction de l’épreuve de course au large.

La commission exécutive du CIO s’est déclarée « favorable à l’ajout d’une épreuve mixte de kitesurf et d’une épreuve mixte de 470 – dériveur biplace », a indiqué le CIO dans un communiqué.

Mais le gouvernement olympique a décidé de « procéder à un examen complémentaire de l’épreuve mixte en mer afin d’évaluer comme il se doit les principaux aspects que sont les coûts, la sûreté et la sécurité des athlètes. Une décision sera prise d’ici au 31 mai 2021 », a ajouté l’instance basée à Lausanne, à l’issue d’une réunion de sa commission exécutive qui s’est tenue lundi après-midi et qui a validé l’entrée des quatre sports additionnels : le breakdance, l’escalade, le skateboard et le surf.

L’entrée de la course au large, en équipage double mixte sur un quillard, disputée sur 3 jours et 2 nuits au départ de Marseille, a été décidée par World Sailing en 2018. Mais cette petite révolution, largement soutenue par la Fédération française de voile, a cependant rencontré des résistances de la part de la « vieille garde » du monde de la voile olympique qui a trouvé des appuis au sein même du CIO, soulevant notamment les problèmes liés à la sécurité.

« C’est un peu le verre à moitié vide ou à moitié plein, il faut qu’on continue à se battre pour convaincre, comme on le fait depuis six mois », a réagi Nicolas Hénard, interrogé par Courseaularge.

« Le CIO demande des éléments supplémentaires concernant les coûts, la protection des personnes et la sécurité de l’épreuve. Mais cela fait 6 mois qu’on fait le boulot et qu’on démontre que la France a le savoir-faire », a ajouté le patron de la FFV, qui doit maintenant définir un plan d’attaque avec Tony Estanguet, président du Comité d’organisation de Paris-2024.

Pour le double champion olympique en Tornado, « il faut que World Sailing et Paris-2024 se mobilisent pour convaincre le CIO. Ce serait dommage pour la France si on n’avait pas au programme cette épreuve alors que le monde entier a en ce moment les yeux braqués sur le Vendée Globe. Et le sauvetage en quelques heures de Kevin Escoffier et sa récupération par la Marine nationale montre que la France a le savoir-faire ».

Par la voix de son directeur général David Graham, World Sailing s’est dit “déçue” de la réduction du quota d’athlètes en voile qui passera de 350 aux prochains Jeux olympiques de Tokyo l’été prochain à 330 à Paris-2024.

Concernant la course au large, « nous sommes impatients de poursuivre notre étroite collaboration avec le CIO et le Comité d’organisation des JO de Paris-2024 afin de répondre aux importantes questions posées afin de garantir la protection des meilleurs marins du monde et la sécurité de la course », a ajouté M. Graham.

« La course au large est une façon excitante de montrer notre sport et d’engager les fans du monde entier à travers le eSport dans cette aventure extraordinaire. Marseille sera un site parfait pour les compétitions de voile en 2024 et nous sommes impatients de contribuer au développement de notre sport avec le CIO et Paris 2024 », a encore souligné M. Graham.

Paris 2024 de son côté s’est globalement « réjoui » des décisions prises par la Commission exécutive du CIO. « Outre l’annonce historique d’une parité parfaite entre les athlètes femmes et hommes, pour la première fois de l’Histoire des Jeux, le CIO a dévoilé le programme “sport” des Jeux de Paris 2024, marqué par l’entrée de huit nouvelles épreuves, et la confirmation de l’intégration des quatre sports additionnels proposés par Paris 2024. Sobriété, créativité, égalité entre les femmes et les hommes, et jeunesse sont au cœur du programme “sport” de Paris 2024 », a indiqué Paris-2024 dans un communiqué.

Le COJO s’est félicité de l’introduction de « trois nouvelles épreuves mixtes en voile, dont le Kitesurf mixte et le “470” mixte (pour remplacer les épreuves hommes et femmes de “470”, et le “Finn” hommes) ».

La troisième épreuve « pourrait être la course au large mixte », a ajouté sur un ton très neutre Paris-2024, se gardant bien de froisser le CIO. «Son introduction au programme est soumise à des études complémentaires sur les coûts, la sûreté et la sécurité des athlètes, dont les conclusions seront communiquées le 31 mai prochain », expliquent les organisateurs des Jeux parisiens.


Pour Nicolas Hénard, “il est dommage que certains, dans le monde de la voile, n’aient pas encore compris ce que la course au large peut apporter à leur propre sport. C’est l’épreuve rayonnante de la voile. Un million de personnes suivent le Vendée Globe grâce à Virtual Regatta, les inscriptions affluent au sein de la classe depuis sa création. Nous sommes donc confiants dans la capacité à convaincre la CIO de l’importance de cette épreuve, qui répond de plus à l’exigence de parité hommes/femmes ».

Concernant les questions posées par le CIO, « c’est juste une évidence que la sécurité entre la Corse et Marseille est optimale. Nous allons de nouveau donner tous les arguments et mobiliser tous les acteurs », a encore ajouté M. Hénard.

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JO Paris-2024 : la décision du CIO sur l’entrée de la course au large repoussée au 31 mai

© Pedro Martinez / Sailing Energy / World Sailing

Le Comité international olympique, qui a validé lundi le programme des Jeux olympiques de Paris-2024, a en revanche repoussé au 31 mai prochain sa décision concernant l’introduction de l’épreuve de course au large.

La commission exécutive du CIO s’est déclarée « favorable à l’ajout d’une épreuve mixte de kitesurf et d’une épreuve mixte de 470 – dériveur biplace », a indiqué le CIO dans un communiqué.

Mais le gouvernement olympique a décidé de « procéder à un examen complémentaire de l’épreuve mixte en mer afin d’évaluer comme il se doit les principaux aspects que sont les coûts, la sûreté et la sécurité des athlètes. Une décision sera prise d’ici au 31 mai 2021 », a ajouté l’instance basée à Lausanne, à l’issue d’une réunion de sa commission exécutive qui s’est tenue lundi après-midi et qui a validé l’entrée des quatre sports additionnels : le breakdance, l’escalade, le skateboard et le surf.

L’entrée de la course au large, en équipage double mixte sur un quillard, disputée sur 3 jours et 2 nuits au départ de Marseille, a été décidée par World Sailing en 2018. Mais cette petite révolution, largement soutenue par la Fédération française de voile, a cependant rencontré des résistances de la part de la « vieille garde » du monde de la voile olympique qui a trouvé des appuis au sein même du CIO, soulevant notamment les problèmes liés à la sécurité.

Une sécurité pourtant largement défendue par les autorités maritimes françaises en Méditerranée

A lire https://www.courseaularge.com/jo-2024-semaine-decisive-pour-la-course-au-large.html

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Vendée Globe. La tempête la plus puissante du Vendée Globe à venir

Pour le groupe leader avec Charlie Dalin devant, ils vont devoir faire face à une violente tempête qui se forme à l’Est des îles Kerguelen.

« Une prune très virulente », la phrase est lâchée, violente et bien imagée. Et quand elle sort de la bouche du maillot jaune de ce Vendée Globe, Charlie Dalin, des frissons nous parcourent l’échine. Une dépression australe qui se creuse à l’intérieur d’un front de façon très rapide n’augure rien de bien paisible à venir, bien au contraire. Ce sera la première vraie « grosse » tempête de ce Vendée Globe. « J’espère que ce sera la plus puissante du tour du Monde et la dernière », nous avoue Charlie ce matin au téléphone qui ajoute vouloir « passer dans son Nord et ne pas suivre les recommandations de son routage optimal pour essayer de passer dans un endroit moins venté ». Trouver le bon compromis entre distance parcourue et sécurité est la nouvelle mission pour ce passage clé. « Je ne prendrais pas le cœur de la dépression, elle devrait passer dans mon Sud si tout se passe bien », analyse le navigateur qui a déjà pris le soin de préparer son IMOCA pour cette étape. « Ma nourriture est déjà prête et ma boisson aussi », anticipe déjà Charlie, paré pour passer en mode « marin » le temps de ce front.

Avec un premier concurrent pointé à 165 milles marins ce lundi matin (Thomas Ruyant), Charlie doit mener son soixante pieds APIVIA tout seul, sans lièvre ni étalon. Une situation à laquelle il s’habitue : « il n’est pas dans le même système météo donc je ne peux pas « matcher » les vitesses avec lui mais je reste à l’affut et je surveille ses performances pour maintenir un écart », avoue notre leader, éternel compétiteur. « Ma façon de naviguer ne change pas et je dois gérer ma boutique tout seul, faire face à l’imprévu, à l’imprévisible. La météo est très changeante et l’exemple de la dépression qu’on va avoir demain incarne bien notre principale préoccupation : gérer au mieux les phénomènes naturels qui nous arrivent dessus. C’est vraiment ça l’aventure du Vendée Globe ». L’aventure avec un grand « A » prend d’autant plus de sens dans les mers hostiles du grand Sud, là où les systèmes météos se forment plus violemment sur une mer très creusée par les vents et la houle. Ces conditions musclées et harassantes pour les bateaux ne sont pas anodines dans les causes du naufrage de l’IMOCA de Kevin Escoffier sauvé par Jean Le Cam il y a une semaine. « Ça m’a beaucoup marqué sur le moment alors que je rentrai dans l’Océan Indien, je ne pensais plus qu’au sauvetage sur le moment. Quand j’ai su qu’il avait été récupéré par Jean, j’ai été très soulagé et ai pu passer à autre chose. Cet événement n’a pas impacté ma manière de naviguer depuis… », détaille Charlie Dalin ce midi, pragmatique.

La clé : contemplation et tête dans le guidon
La route vers les Sables d’Olonne est encore longue pour ces gladiateurs du large qui ont tout juste dépassé le tiers de la course (36 % du total effectué) pour le peloton de tête. Lier la compétition à l’aventure, joindre l’audace à la sécurité, tels sont les préceptes des derniers vainqueurs du Vendée Globe que Charlie s’efforce de suivre. « J’essaie de profiter au maximum et même si je suis concentré à 200 % sur cette dépression, j’arrive à me relâcher et à avoir des moments de contemplation comme cet albatros qui m’a survolé puis fait faux bond au moment où je suis ressorti de mon cockpit avec l’appareil photo », nous dévoile le skipper de la mutuelle Apivia. « J’arrive à m’évader un peu, j’ai même réécouté un peu de musique mais je n’oublie pas d’aller vite en permanence car c’est la clé de la course et je dois bien admettre que ces moments de détachement sont très rares, j’ai quand même la tête dans le guidon la plupart du temps », avoue le navigateur normand.

La météo des neiges : pas encore de flocons sur APIVIA
Même si Noël approche, les premiers flocons de neige du Vendée Globe ne sont pas pour tout de suite, ce que confirme Charlie, enjoué à l’idée d’en avoir en mer. « Pas de poudreuse prévue à bord d’APIVIA pour le moment mais j’adorerai, ce sera peut-être sous des latitudes plus australes que celle que j’ai actuellement, pour le moment je n’ai pas encore eu besoin de déballer mon matériel « grand froid », les températures sont encore clémentes et il fait même encore 15 degrés dans mon cockpit. »

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Vendée Globe. Clarisse dans les mers du sud

Partie il y a un mois des Sables-d’Olonne, Clarisse Crémer navigue ce lundi dans l’océan Indien, en 13e position. La navigatrice vit un véritable baptême du feu des mers du Sud, comme l’explique Ronan Lucas, directeur du Team Banque Populaire.

« Ces derniers jours, Clarisse a eu une dorsale anticyclonique juste derrière elle. Elle aurait pu perdre plusieurs jours en se faisant bloquer dans cette zone de vent faible. Elle a dû mettre du charbon pour rester en avant et s’en échapper. Pas facile car les fichiers n’étaient pas toujours conformes à la réalité. A partir de mardi soir, Clarisse va essuyer un coup de vent. Depuis hier, elle navigue dans du vent fort et puissant, d’environ 30 nœuds, avec beaucoup de mer. Il y a aussi les albatros. Tous les ingrédients du Grand Sud sont réunis. Elle est maintenant sur un grand bord , au portant, à 130° du vent. A partir de mardi soir, elle va essuyer un coup de vent jusqu’aux Kerguelen qu’elle devrait atteindre jeudi matin. Il y aura 35 à 40 nœuds de vent d’après les fichiers. »

« Clarisse va maintenir des vitesses moyenne très importantes. Elle va vivre des journées intenses et rapides et elle devrait avoir englouti 2 500 milles d’ici la fin de semaine. Elle va devoir prendre soin d’elle et de son bateau pour n’avoir aucun bobo. Elle est en forme. Banque Populaire X va bien, rien à déplorer. Dans les zones de vent plus calme, Clarisse vérifie les éventuels points d’usure. Le but est d’essayer de garder le bateau à 100 % de son potentiel le plus longtemps possible. »

« Je trouve Clarisse assez à l’aise dans sa découverte des mers du Sud. Après un mois de mer, elle est plus qu’amarinée. Elle est bien dans sa course. Elle ressent une forme d’appréhension légitime. Elle n’est pas impressionnée, mais plutôt vigilante, concentrée pour préserver son bateau et rester dans le rythme de la course. Elle ne subit pas, elle est dans l’action ! Elle est dans le match avec son compère Romain Attanasio. C’est un bon lièvre car il a déjà terminé un Vendée Globe. »

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Vendée Globe. Images du bord Jour 28

Photo envoyée depuis le bateau La Fabrique pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 6 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Alan Roura) pétole

Le contraste entre les conditions rencontrées par Alan Roura et Damien Séguin. Le calme plate plat pour l’un et 45 noeuds pour l’autre.

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Vendée Globe. Trouver la bonne trajectoire

Photo envoyée depuis le bateau Seaexplorer - YC de Monaco pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 6 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Boris Herrmann)

Un nouveau front passe sur l’avant de la flotte. Charlie Dalin (Apivia), Thomas Ruyant (LinkedOut​) et Jean Le Cam sont remontés plus au nord pour échapper aux vents les plus forts. Plus sud, Louis Burton doit faire le dos rond tout comme Damien Séguin, Yannick Bestaven, Benjamin Dutreux et Boris Hermann.

Charlie Dalin mène de plus de 200 milles sur Thomas Ruyant. Les deux hommes progressent actuellement devant un front. Et ça va vite : 21 nœuds pour Apivia dans les dernières quatre heures, des pointes à 25 nœuds à 5h pour LinkedOut. C’est dans ces conditions que Thomas Ruyant a répondu aux vacations ce matin. “Ce sont des navigations assez ‘sport’ et il faut réussir à vivre à ces vitesses-là”. Mais Thomas se réjouissait, malgré les conditions “assez toniques” de ne plus être “dans un temps à grain” et dans une mer chaotique comme ces derniers jours.

Thomas Ruyant

Pour les hommes de tête, il y a donc un choix qui s’impose. Thomas Ruyant explique : “cela fait plusieurs jours qu’on voit qu’une dépression se creuse au long du front et qu’elle se renforce. J’essaie de trouver la trajectoire la plus ‘safe’ possible, d’adapter ma vitesse en fonction de l’endroit où je veux passer”. Sa stratégie ? Prendre une option conservatrice en “passant au nord pour éviter le noyau de houle le plus fort”. Les prévisions météorologiques font en effet état de plus de 35 nœuds au cœur de cette dépression qui devrait balayer l’île Amsterdam, un caillou français de 55 km2 au cœur de l’océan Indien.

Avant même de s’interroger sur la façon de gérer ce front, certains bataillent actuellement dans du vent très fort, à l’image de Louis Burton situé plus au sud que Charlie Dalin et Thomas Ruyant. Bureau Vallée 2 progressait en effet dans 30 nœuds de vent au petit matin, tout comme Maître CoQ IV (Yannick Bestaven). Derrière le premier groupe de tête composé de 11 skippers, le duo Romain Attanasio (PURE-Best Western Hotels & Resort) – Clarisse Crémer (Banque Populaire X) a retrouvé depuis hier des conditions bien plus propices avec 15 à 20 nœuds de vent (ce qui leur a permis de parcourir près de 390 milles durant les dernières 24 heures).

Un quatuor, un cap et des questions

Plus loin, quatre mousquetaires ont franchi le cap de Bonne-Espérance hier : Alan Roura (La Fabrique), Armel Tripon (L’Occitane en Provence), Stéphane Le Diraison (Time for Oceans) et Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artisans Artipôle). Mais le vent manque cruellement et aucun des quatre ne parvenait à avancer à plus de dix nœuds. “Avoir autant de démêlés avec un anticyclone, c’est incroyable”, soupirait Stéphane Le Diraison à la vacation. Il en a profité pour faire quelques réparations (notamment pour résoudre un problème de hook), recharger les batteries et surveiller une dépression venue de Port-Elizabeth. “Elle ne me plait pas du tout : les prévisions font état de plus de 50 nœuds en rafale avec des vagues de plus de 6 mètres”.

Encore une fois, il faudra faire un choix et ce n’est pas le plus évident, d’autant que la marge de manœuvre, en longeant la ’ZEA’, est particulièrement ténue. Stéphane Le Diraison dresse le tableau en trois scénarios : “soit on ralentit pour laisser passer la dépression, soit on se décale au nord, soit on file dedans si le vent est plus maniable”. Le skipper de Time for Oceans s’est déjà positionné un peu plus nord qu’Alan Roura et Armel Tripon. “Ce sont vraiment des décisions très délicates. Le compétiteur en toi te dis de ne rien lâcher, mais le marin préconise d’attendre pour ne pas casser le bateau… C’est un sacré duel dans mon cerveau !”

Beyou, le choix de la résistance

Pendant ce temps, à plus de 900 milles de là dans l’Atlantique sud, le 3e et dernier groupe s’accroche. Les vitesses sont disparates à l’image ce matin de Fabrice Amedeo (17 nœuds, Newrest – Art & Fenêtres), d’Alexia Barrier (8 nœuds, TSE – 4myplanet) ou encore de Jérémie Beyou (15 nœuds). Pour le skipper de Charal, il est aussi question de choix. Il y a celui qu’il vient de faire, à savoir filer plus au sud malgré une route plus longue. Et il y a celui qu’il a déjà fait : reprendre la route après un demi-tour aux Sables-d’Olonne, accepter d’être loin de la bataille pour la gagne et d’être toujours englué dans l’Atlantique Sud.
Jérémie

“Je ne le cache pas, ça n’a pas été évident”, confie-t-il au petit matin. Les mots sont simples, l’émotion prégnante, la clairvoyance toujours là. “Au début, je n’arrivais pas à manger, c’était dur mais jour après jour, j’essaie de ne pas trop angoisser, de me concentrer sur la glisse du bateau”. Le déclic ? “Quand je suis reparti, la fenêtre météo qui paraissait favorable s’est bouchée devant moi, la route est devenue compliquée. Là, c’est mieux, je me rapproche de ceux qui sont devant, ça fait du bien au moral”. Ainsi donc face aux choix sur l’océan, il y a toujours un juge de paix : la météo et ses turpitudes. De quoi offrir une autre allégorie, celle de la place forcément modeste que l’Homme doit avoir face à la Nature.

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Trophée Jules Verne. Sodebo au Cap + 682 mn

Sodebo Ultim 3 a passé le Cap de Bonne-Espérance après 12 jours 2 heures et 5 minutes de mer soit 17 heures et 35 minutes de marge par rapport au détenteur du Trophée Jules Verne, Idec Sport.

La fenêtre reste bonne. Il fallait faire moins de 13 jours pour espérer conserver des chances de battre le record car Idec Sport va aller très vite à partir de ce moment là. Désormais entré dans l’Océan Indien (au niveau du Cap des Aiguilles franchi à 6h 40min (Heure française) après 12 jours 3 heures et 45 minutes), Sodebo Ultim 3 fait désormais route vers l’archipel des Kerguelen.

Pour s’emparer du Trophée Jules Verne, détenu depuis le 26 janvier 2017 par Idec Sport en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes, Thomas Coville, François Duguet, Sam Goodchild, Corentin Horeau, Martin Keruzoré, François Morvan, Thomas Rouxel et Matthieu Vandame doivent couper la ligne à Ouessant avant le mardi 5 janvier à 2h25min (heure française, sous réserve de validation du WSSRC).

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Trophée Jules Verne. Record de distance sur 24h pour Sodebo avec 870 milles à 36,2 nœuds de moyenne, +630 milles

Sodebo Ultim 3 surf toujours en avant du front à des vitesses impressionnantes. Il devrait en finir de l’atlantique sud ce soir. Thomas Coville et son équipage ont parcouru entre samedi et dimanche matin 870 milles en 24 heures (1 611km à 36,2 nœuds de moyenne), tout près du record absolu des 24 heures (908,2 milles par Banque Populaire V en 2009). Leur avance sur le tableau de marche d’Idec Sport s’est encore accrue, de 613 milles ce dimanche à 8h.

Quelle journée ! Entre samedi et dimanche matin, Sodebo Ultim 3 a signé la deuxième performance de tous les temps sur 24 heures, le trimaran ayant « avalé » 869,8 milles, à 36,2 nœuds de moyenne. Dans l’histoire du record des 24 heures, seul Banque Populaire V a fait mieux lors de son record de l’Atlantique Nord à l’été 2009, avec 908,2 milles (37,84 nœuds). Autant dire que si les « Sodeboys » continuent à ce rythme, ils pourraient accrocher un premier record à leur tableau de chasse.

Qui dit moyenne à 36 nœuds dit pointes à plus de 40, comme l’a expliqué samedi soir Thomas Rouxel, au moment où Sodebo Ultim 3 venait de passer sous l’île de Gough Island : « Depuis notre dernière manœuvre, nous n’avons pas été en-dessous de 35 nœuds, nous avons même fait une heure au-dessus de 40. Je n’avais jamais vécu ça avant, il n’y a que ces bateaux qui le permettent, dans des conditions particulières : là, on est à l’avant d’une dépression, ce qui nous permet d’avoir du vent fort et de la mer plate, c’est assez exceptionnel. »

Dans ces conditions, le pilote automatique est mis à contribution : « A ces vitesses et au reaching, vent de travers, le pilote barre mieux que le bonhomme ; surtout qu’à des moments, ne voyait pas à 50 mètres, poursuit le barreur/régleur de 38 ans. Nous, on s’occupe des réglages pour être au maximum de la performance du bateau : on se donne un angle de gîte idéal et on essaie de s’y tenir avec les réglages de l’écoute et du chariot de grand-voile. Si le vent mollit, on joue aussi sur les réglages du foc. »

A ces vitesses, la vie à bord est assez sport : « Ça bouge beaucoup, ça fait beaucoup de bruit, les mouvements du bateau sont assez violents, c’est compliqué de se déplacer, il faut tout le temps se tenir. Ce midi, j’ai préparé un petit plat de pâtes pour la collectivité, ça a été une petite aventure, j’ai réussi à ne pas me brûler ! » Malgré ça, les huit marins parviennent à trouver le sommeil : « Comme on est bien fatigués, on arrive à s’endormir et à dormir correctement, on a des bons matelas et des bons sacs de couchage », confirme Thomas Rouxel.

Qui garde quelques souvenirs bien arrosés du Grand Sud : « Les principaux, ce sont les grosses tempêtes, comme celle qu’on avait eue sur la dernière édition de la Volvo Ocean Race sur l’étape du Cap Horn (à bord de Dongfeng Team Race). Nous avions eu 35 nœuds de vent moyen et une houle de 10 mètres, ça donnait des images impressionnantes, surtout que sur les Volvo 65, tu es tout le temps dehors en train de barrer et de régler, tu es sous les vagues. » Ce qui est moins le cas sur Sodebo Ultim 3 : « Nous, on cherche de la mer plate et des vents de 20 nœuds ; d’après les prévisions du jour, ce sont des conditions qu’on devrait pourvoir garder quasiment jusqu’au Cap Leeuwin. »

Et Thomas Rouxel de conclure : « Faire le tour du monde sur un trimaran Ultim, c’est le rêve de tout marin ; ça va relativement vite, 40 jour en mer, dans un « confort » quand même très bon par rapport à un Volvo 65, où tu es tout le temps sous l’eau, ou même un Imoca qui est un bateau très dur. C’est le top, je suis content de revenir dans ces coins sur Sodebo Ultim 3, même si ça reste le Sud : on va avoir froid, on va être tout le temps mouillés parce que le taux d’humidité est de 100%, il y aura sans cesse de la condensation dans les bannettes, ça reste un confort relatif. »

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Vendée Globe. Kevin Escoffier récupéré par la Marine Nationale – Le film

Kevin Escoffier a pu être récupéré cette nuit par la frégate de la Marine nationale Nivôse. Jean Le Cam est de nouveau seul en course et se dit triste. Récit de toute l’opération avant puis après vue de Yes We Cam et de la frégate.

A 3h54 HF, la direction de course du Vendée Globe a pu confirmer que l’opération de transfert de Kevin Escoffier depuis Yes We Cam vers la frégate de la Marine nationale Nivôse était réussie. Le skipper de PRB s’est d’abord jeté à l’eau avant d’être récupéré à bord d’un semi-rigide de la Marine Nationale à 3H10 HF puis a été accueilli par l’équipage du Nivôse. Kevin fait vers route vers la terre tandis que Jean Le Cam peut reprendre sa route en solitaire pour ce Vendée Globe.Depuis hier, Jean Le Cam et Kevin Escoffier étaient en contact direct avec le Capitaine de vaisseau Frédéric Barbe et le Lieutenant de vaisseau Jérémie Lefebvre pour affiner un point de rencontre au milieu de l’océan Indien et effectuer la récupération du skipper de PRB. L’approche de la frégate et de l’IMOCA a été rendue très compliquée dans la journée de samedi et cette nuit en raison des conditions météo extrêmes sur la zone (le Nivôse naviguait en fin d’après-midi hier dans une mer grosse et 40 nœuds de vent). Un way point avait été établi dans le nord de l’île aux Cochons et de l’île de la Possession par 40°15 Sud, 52°20° Est pour que les deux embarcations se retrouvent dans des conditions optimales qui permettent au Nivôse et à Yes We Cam d’opérer le transfert sans risque.

Avec 20 nœuds de vent sur zone et malgré une houle très formée, l’opération a pu être lancée. Kevin Escoffier, équipé de sa combinaison de survie, a pu débarquer de Yes We Cam, qui faisait route sous voilure très réduite et à petite vitesse au moment du transfert. Kevin a d’abord embarqué sur un semi-rigide de la Marine Nationale à 3h10 HF avant d’être accueilli par l’équipage du Nivôse. Une manœuvre délicate menée avec expertise par les hommes de la frégate. Le navire de 93,5 m sillonne cette région hostile du globe toute l’année dans une mission de surveillance des espaces maritimes sous souveraineté française dans l’océan Indien et de lutte contre les activités illicites en mer. La frégate a été déroutée de sa mission pour réaliser cette opération d’assistance. Elle fait route vers La Réunion, son port d’attache où sera débarqué Kevin fin de semaine prochaine.

C’est évidemment un immense soulagement pour Kevin Escoffier qui voit enfin son aventure prendre une nouvelle tournure. Kevin, PRB et l’ensemble du Team remercient la Marine Nationale pour sa réactivité et pour avoir mené cette opération de transfert avec beaucoup d’expertise. Merci aussi à la direction de course du Vendée Globe qui a œuvré sans relâche depuis l’instant où le skipper de PRB avait déclenché sa balise de détresse, ce lundi 30 novembre à 14h46.

Jean Le Cam qui a passé 5 jours avec Kevin à bord, va enfin pouvoir reprendre son tour du monde. Le solitaire aux quatre Vendée Globe a, jusqu’au sauvetage de Kevin, réalisé une course impériale à la barre de son bateau à dérives Yes We Cam. Animateur exceptionnel de ce premier tiers du parcours, il repart à la lutte avec les bateaux de nouvelle génération. Kevin et toute l’équipe PRB n’auront jamais assez de mots pour le remercier de ce qu’il a réalisé en retrouvant le skipper, sur son radeau de survie en pleine nuit dans l’océan Indien. Nous lui souhaitons le meilleur à venir pour ce Vendée Globe dont il a quoi qu’il arrive marqué définitivement l’histoire.

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Vendée Globe. Sébastien Simon est arrivé au Cap

LE CAP, AFRIQUE DU SUD - 5 DECEMBRE: Skipper Sebastien Simon, Arkea Paprec, est photographié en train de discuter avec Sam Davies, Initiatives Coeur, à son arrivée au ponton avant d’abandonner après avoir subi des avaries majeures lors du tour du monde à la voile du Vendee Globe, au Cap, Afrique du Sud, le 5 décembre 2020. (Photo by Nikki Behrens/4DGS photo/Alea)

Sébastien Simon a rallié Le cap avec son bateau Arkea Paprec. Sam Davie était là contrainte elle aussi à l’abandon sur le tour du monde. Les deux marins, qui vivent la même déception, ont échangé quelques mots dès l’arrivée de Sébastien au ponton.

Alors que sa propre équipe est en transit pour rejoindre l’Afrique du Sud, Sébastien a pu profiter de la solidarité légendaire entre les gens de mer. Les teams Hugo Boss et Initiatives-Cœur étaient, en effet, présents pour amarrer ARKEA PAPREC au ponton du port sud-africain.

Dès demain, Sébastien sera rejoint par une partie de son équipe technique afin d’établir un premier état des lieux des dégâts causés lors de l’avarie. Pour rappel, un choc avec un OFNI a fortement endommagé le foil tribord et son puits. Une cloison ainsi que le soufflet de palonnier de safran sont également dégradés. En fonction des préconisations des experts qui font également le déplacement en Afrique du Sud, le team ARKEA PAPREC pourra évaluer le niveau des travaux à effectuer sur place puis prendra la décision de ramener l’Imoca en France, par la mer ou en cargo.

Sébastien Simon, à son arrivée à Cape Town
« Me voilà à Cape Town ! Je suis forcément un peu déçu d’abandonner ce Vendée Globe, c’est très frustrant. Je voulais aller au bout de cette course mais ça fait clairement partie du jeu. J’ai eu le temps pendant les trois jours pour venir ici de relativiser un peu, de prendre du recul. J’ai vu tout le soutien qui m’était accordé de la part de mes partenaires, de mes proches et tous mes supporters. Et c’est quelque chose qui me touche énormément. Je suis finalement assez satisfait. Même si c’est un coup du sort, j’ai envie de revenir, de refaire un Vendée Globe en 2024. J’ai envie d’arriver encore mieux préparé, encore plus déterminé, encore plus fort. Ça me servira d’expérience. C’est une aventure extraordinaire. J’ai eu la chance d’y participer. Je n’aurais pas rêvé mieux. Ce qui m’intéressait, c’était le projet sportif plutôt que l’aventure. Pour autant, je me suis fait carrément bouffer par l’aventure. On est pris dedans, c’est passionnant.

La veille de mon avarie, j’ai été dérouté pour aller sauver Kevin. C’est Jean Le Cam qui l’a trouvé. Ça a été une expérience inédite, incroyable. Honnêtement, j’ai eu très peur, j’ai eu peur de perdre Kevin. Les conditions étaient dantesques. Heureusement, on l’a retrouvé. J’ai pu reprendre ma course. J’étais 4e. J’essayais de maîtriser mon bateau pour l’emmener au bout de ce Vendée Globe et pouvoir accélérer après. Mon bateau a un super potentiel et je suis persuadé que j’aurais pu faire une super place. Ça fait partie du jeu. A moi de reconstruire le projet, de remobiliser tout le monde. Je remercie tout le monde. C’est incroyable comme course, c’est incroyable comme projet. Et j’ai hâte de revenir.

Je remercie les concurrents, j’ai reçu plein de messages. Plein de soutien. Je leur souhaite de prendre bien soin d’eux, d’aller au bout du Vendée Globe et de se faire plaisir. Il y a des moments qui sont durs mais il y a des petits moments où on se sent bien sur le bateau. Et ceux-là, il ne faut pas les oublier. Ce sont ceux-là les plus magiques. »

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