mercredi 26 novembre 2025
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Vendée Globe. Belle frayeur au Horn pour Maxime Sorel

Photo envoyée depuis le bateau VandB - Mayenne pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 28 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Maxime Sorel

Maxime Sorel, le skipper de V&B Mayenne s’est fait une belle frayeur juste avant de passer le Cap Horn. Son bateau s’est couché brutalement sous la force du vent. Il a failli perdre ses voiles à l’eau qui lui servaient pour matosser.

Maxime Sorel a passé le cap Horn à la 8e place à 00h16 UTC après 57j 10h 56min, 2j 10h 34min derrière le leader et 03h 58min après Yes We Cam! Il réalise une très belle course. Longtemps seul dans l’océan Indien, il est revenu au contact du groupe de tête dans le Pacifique.

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Vendée Globe. Louis Burton un homme heureux

Louis Burton réalise un Vendée Globe exceptionnel. Il vient de passer le cap Horn à la 6e place mais peut viser plus haut.

Que d’avaries, que de tourments sur la longue route vers Les Sables d’Olonne… Joint ce soir, pile poil après son passage du Horn à 18h14 (heure française), Louis Burton s’est lâché au sens propre du terme : « J’ai réussi, alors que mille fois j’aurais pu abandonner. Je suis là et bien là. En chasse pour la cinquième place ! ». Le skipper de Bureau Vallée 2 va sans aucun doute rester dans les annales de ce 9ème Vendée Globe par sa détermination à toute épreuve… Confidences au large du Horn.

Dans des conditions musclées, par un froid de canard, Louis Burton garde sa verve, son humour. Il sait pourquoi il est là, ne se plaint jamais et force notre admiration. « Je me suis interdit de penser que le Horn, c’était la délivrance. Mon expérience d’il y a quatre ans, me fait dire que c’est loin d’être terminé. Et pourtant, je suis un homme heureux. La terre n’est plus loin, je ne me sens plus seul, c’est agréable de se dire que nous allons vers des latitudes plus agréables » confie Louis, diablement prolixe ce soir. On ne l’arrête plus d’ailleurs ! Il revient sur Macquarie, se disant que sa dernière heure de course était venue un certain 20 décembre : « C’est fou, j’étais deuxième de la course le 3 décembre, et ensuite les ennuis se sont enchaînés. Ce capteur qui me met en rideau, je casse ma grand-voile, les voiles d’avant. J’y passe des heures. Et puis mon équipe insiste. Une petite lumière. Un moment insensé qui me plaisait bien finalement : réparer au milieu de nulle part alors que je déteste monter au mât » raconte Louis ce soir, bonnet sur la tête, dans un boucan d’enfer au large du Horn. Oui, Louis Burton a bien fait et s’est surpassé pour aller crocheter en haut du mât et remplacer ce fichu rail qui l’empêchait de revenir dans la course. Oh il aurait pu « finir » sa course, mais non « Je m’étais fixé cet objectif de finir dans le top 5. J’ai pensé à mes enfants, ma femme Servane et mon équipe technique . J’ai continué pour ça. »

7 000 milles jusqu’aux Sables d’Olonne

Il ne faut pas se leurrer. Les skippers et les bateaux ont enduré près de 20 000 milles depuis le départ le 8 novembre dernier. Bonshommes et leur monture fatiguent. Louis a d’ailleurs trop dormi hier : « J’étais cramé. J’avais mis le réveil pour deux heures de repos, et je n’ai rien entendu, j’ai dormi 4 heures. Résultat : j’ai mordu la ZEA (ndlr : Zone d’Exclusion Antarctique imposée par la direction de course pour la sécurité des marins). Bon, ça aurait pu être pire, mais on voit nos limites. » confie le skipper de Bureau Vallée 2 qui a perdu 25 minutes le temps de faire demi-tour par le point où il était passé. Voilà donc Louis Burton 6ème au cap Horn, 24 milles derrière Benjamin Dutreux ! Tout est encore possible sur cette remontée de l’Atlantique Sud qui s’annonce très compliquée. Louis Burton le sait et va prendre les jours les uns après les autres : « Je sais qu’il y aura des coups à jouer. Je suis plus que jamais d’attaque pour me battre jusqu’à l’arrivée aux Sables d’Olonne» . Bravo Louis!

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Vendée Globe. Benjamin Dutreux :”5e au cap Horn c’est dingue ! “

#EN# Photo sent from aboard the boat OMIA - Water Family during the Vendee Globe sailing race on January 4, 2021. (Photo by skipper Benjamin Dutreux) Cape Horn with Flaggy #FR# Photo envoyée depuis le bateau OMIA - Water Family pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 4 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Benjamin Dutreux) Cap Horn avec Flaggy

Benjamin Dutreux a réussi a passé le cap Horn ce lundi à la 5e place juste devant Louis Burton. Le vendéen confirme son début de course qui avait été exceptionnel. Avec l’un des plus petits budgets de la course, une équipe réduite de 5 personnes mais talentueuse, le vendéen âgé de 30 ans est la belle révélation de ce Vendée Globe.

Le passage du Horn et l’euphorie de le passer à la 5e place lui a retiré toute la fatigue et le stress d’un coup. Benjamin Dutreux peut savourer ce moment à distance avec son équipe, sa famille et son frère Marcel qui travaille également au sein du chantier Eole Performance avec Thomas Cardrin, le boat Captain. Joint par What’s App il nous répond.

C’est assez dingue d’être 5e au Cap Horn. Un truc de ouf ! Actuellement c’est un peu chaud en ce moment, les conditions sont assez hard. Je suis à sec de toile. Je viens de tout rouler. J’ai des grains à 45 nds. J’ai calmé le jeu. L’objectif est de rentrer aux Sables.

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Vendée Globe. Avarie de quille sur Macsf

Photo envoyée depuis le bateau MACSF pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 30 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Isabelle Joschke)

La quille du bateau MACSF ne peut plus basculer après la perte du vérin hydraulique. Isabelle Joschke continue mais avec un bateau moins puissant alors que se profile dans les prochaines heures le passage du cap Horn.

Le Pacifique porte décidément bien mal son nom. Depuis le 1er janvier, Isabelle Joschke a enchaîné les coups durs à bord de MACSF. Le dernier en date et le plus important est survenu dimanche. Alors qu’elle progressait en direction de la pointe de l’Amérique du Sud, elle a entendu vers 14h, heure française, le grincement de la quille qui lâchait progressivement…

« J’ai perdu mon aérien il y a 48 heures. Le pilote automatique ne pouvait plus naviguer en mode vent. C’était déjà une difficulté supplémentaire pour moi au niveau de la performance. Puis dans la nuit de samedi à dimanche, j’ai déchiré mon gennaker. Depuis j’étais sous toilée. Avec toutes ces péripéties, je n’avais pas dormi et j’étais épuisée. Je suis donc allée me reposer et au bout d’une demi-heure j’ai entendu le grincement de la quille qui lâchait progressivement. J’ai compris qu’il se passait quelque chose. J’ai appelé mon équipe pour trouver des solutions. On s’est mis à l’affût des fuites hydrauliques, j’ai sorti la caisse à outils. Au moment où on a voulu faire un test et où j’ai actionné le moteur du vérin, j’ai entendu un bruit métallique assez sourd. J’ai constaté à ce moment-là que la tige du vérin s’était désolidarisée de la tête de quille. Dans mon malheur, j’ai quand même un peu de chance car je dispose d’un système de blocage de la quille au milieu. Maintenant on peut dire que le bateau est complètement hors de danger », raconte Isabelle Joschke.

« On a vu des photos et on a vite compris que ce n’était pas réparable. Il fallait éviter absolument que la quille se balade. Sur MACSF, on dispose d’un faux vérin qui permet de bloquer la quille à la verticale dans l’axe du bateau. Ce qui signifie qu’Isabelle ne pourra plus la bouger jusqu’à la fin du tour du monde », détaille Alain Gautier, le team manager du projet voile MACSF.

Un bateau qui n’est plus à 100% de son potentiel

Pièce de sécurité importante sur un IMOCA, la quille basculante en montant au vent apporte surtout un surcroît de puissance au bateau. Sa perte va lourdement pénaliser la skipper MACSF qui était solidement installée dans le groupe des poursuivants depuis plus de trois semaines.

« La quille qui pendule est à la fois un des moteurs de stabilité et de vitesse du bateau. C’est bien pire que de perdre une voile ou même que de casser les deux foils. En termes de perte de potentiel, c’est colossal », déplore Isabelle Joschke.

« Le bateau va perdre en performance, c’est une évidence. Isabelle ne pourra plus anguler la quille au vent pour gagner en vitesse. Elle ne sera donc plus en mesure de se mêler à la lutte avec le groupe des poursuivants avec lequel elle bataillait. Le plus frustrant, c’est que les conditions dans l’Atlantique Sud après le passage du cap Horn s’annonçaient favorables pour son bateau. On pouvait imaginer qu’elle allait faire une belle remontée. Aujourd’hui c’est plus que compromis. Avec la quille fixe, elle va pouvoir continuer à naviguer mais différemment. Le bateau n’est plus tout à fait le même.», analyse Alain Gautier.

Un contrecoup énorme qu’Isabelle Joschke va devoir digérer

Pour la navigatrice franco-allemande, la déception est immense. Moralement affectée par ce coup du sort, elle a fait une croix sur ses ambitions sportives…

« Je suis inconsolable, je traverse une véritable épreuve. Jusqu’à présent toutes les tuiles que j’ai connues me pourrissaient un peu la vie mais elles ne remettaient pas la course en question en tant que telle. Là j’ai basculé dans une autre dimension. Dans l’instant, je suis dans la déception. J’ai besoin de faire le deuil de ma course », avoue Isabelle Joschke.

« La déception pour toute l’équipe est énorme, nous sommes tellement déçus mais aussi vraiment fiers de ce que Isabelle a réalisé jusque-là. Nous sommes confiants dans sa capacité à surmonter cette épreuve supplémentaire et je suis sûr qu’elle va trouver l’énergie pour atteindre l’objectif n°1 que nous nous étions fixés au départ, terminer ce Vendée Globe. » positive Alain Gautier.

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Vendée Globe. Suspens en Atlantique, qui va gagner ?

#EN# Photo sent from aboard the boat Apivia during the Vendee Globe sailing race on January 3, 2021. (Photo by skipper Charlie Dalin) Cape Horn #FR# Photo envoyée depuis le bateau Apivia pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 3 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Charlie Dalin) Cap Horn

La côte de Yannick Bestaven est clairement remontée depuis une semaine. Charlie Dalin et Thomas Ruyant vont devoir batailler pour revenir au contact. Rarement un Vendée Globe aura été aussi serré avec autant de bateaux capables de gagner et ce n’est pas 3 mais 10 bateaux qui peuvent gagner.

Sur la papier Charlie Dalin et Thomas Ruyant reste encore favoris pour l’emporter aux Sables mais si leurs bateaux de dernière génération sont très rapides, ils sont chacun handicapés par des problèmes de foils qui les empêchent d’être à 100%. Pour Thomas Ruyant, c’est le foil bâbord qui n’a pas tenu le choc. Il a du le couper. Cela lui fait perdre 20% de potentiel du bateau sur le bord tribord amures (quand le vent vient de la droite), pour Charlie Dalin, c’est la cale basse du foil bâbord qu’il a du réparer et sur lequel il ne peut pas appuyer son bateau à 100%.

Yannick Bestaven a passé le cap Horn avec 14h56′ d’avance. Il a doublé l’écart en distance avec Apivia cette nuit passant de 68 mn à 182 mn. Il bénéficie de plus d’un bonification de 10H15 pour avoir aidé au sauvetage de Jean Le Cam. Il a pour l’instant toutes les cartes en main pour créer une formidable surprise à l’arrivée. Statistiquement le premier au Cap Horn est le premier aux Sables. Mais tout dépendra de la météo qui s’annonce compliquée.

Un bel anti-cyclone sur la route devrait favoriser un nouveau regroupement. Charlie Dalin pourrait recoller tout comme Thomas Ruyant, Damien Séguin mais aussi 7 autres bateaux où l’on compte Jean Le Cam mais aussi Louis Burton et Boris Hermann qui ont des bateaux assez rapides. L’Atlantique sud va sans doute offrir de belles options aux concurrents. Il ne s’annonce pas très rapide, mais de quoi niveler le niveau. Il y a potentiellement 10 bateaux qui peuvent gagner.

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Vendée Globe. Défilé au cap Horn, Ruyant 3e et Séguin 4e

Photo envoyée depuis le bateau LinkedOut pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 4 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Thomas Ruyant)

Thomas Ruyant et Damien Seguin ont passé le cap Horn et devraient être suivi par Benjamin Dutreux qui emmène 6 bateaux dans son sillage. Le suspens reste entier dans l’Atlantique à remonter.

« J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, c’est tellement d’effort pour en arriver là » confiait Damien dans une vidéo envoyée du bord. Nous y voilà les amis ! Premier cap Horn, 4e du Vendée Globe… un truc de fou, je n’en reviens pas », poursuit Damien Seguin qui célèbre son passage de nuit, dans le cockpit de son bateau.

Le duo LinkedOut/ Groupe APICIL prend le même chemin que celui emprunté la veille par Charlie Dalin : il longe les îles de la Terre de Feu et pourrait emprunter aujourd’hui le détroit de Lemaire, entre le continent sud-américain et l’île des Etats. Emmenée par Benjamin Dutreux, le reste de la cohorte progresse à 15/18 nœuds de moyenne dans un bon flux de Nord-Ouest. Ces sept poursuivants comptent les heures avant d’en finir avec le Pacifique. A partir de ce soir, ils vont se succéder dans le sud du dernier grand cap de ce tour du monde.

En tête, après un épisode presque à l’arrêt en travers de la route, Yannick Bestaven a retrouvé cette nuit une trajectoire rectiligne et navigue au portant entre un petit front et les dévents du continent, cap au Nord-Est. Après s’être faufilé dans le détroit de Lemaire, son poursuivant Charlie Dalin a empanné. Si bien que les deux hommes vont laisser les îles Falkland (ex Malouines) à bâbord, seule stratégie plausible pour aborder ensuite un anticyclone qui déroule ses vents mous au large de l’Argentine. Le leader avait 14h56’ d’avance au passage du cap Horn sur son poursuivant direct, et bénéficie aussi d’une bonification de 10h15

Dans le dur

« Attends, attends… je viens de faire un saut de vague là, je bateau part en travers. Allez pépère, reviens, reviens, remets-toi droit… voilà, c’est bon ». Sans se départir de sa bonne humeur, le skipper de PURE-Best Western commentait en direct une de ces embardées qui rythme son quotidien depuis plusieurs heures, l’obligeant à « calmer le jeu ». Joint à la vacation de 5h00, Romain Attanasio, 14e, venait d’enrouler son J3 (petite voile d’avant) et naviguait sous grand-voile arisée au maximum, dans 45 nœuds de Nord-Ouest.

Le souffle puissant du Pacifique s’est réveillé et balaye presque toute la flotte. Clarisse Cremer (12e) et Armel Tripon (13e) expérimentaient ce matin les mêmes conditions que Romain.

Quant à Alan Roura (16e), il décrivait des conditions très musclées : « j’ai eu des rafales à 60 nœuds. La mer est horrible, courte et croisée, ça déferle. Je suis sous 3 ris et J3, à 70% des perfs du bateau » déplorait-il. Tout son groupe, composé de Pip Hare, Arnaud Boissières, Jérémie Beyou, Stéphane Le Diraison, Didac Costa et plus loin Kojiro Shiraïshi navigue à l’arrière de la dépression qui concerne Attanasio et consorts.

Cette 57 journée de mer s’annonce très tonique dans le Pacifique.

Les temps de passage et les écarts au cap Horn

1- Maître Coq IV le 02/01/2021 à 13h42 UTC après 55j 00h 22min de course

2- APIVIA le 03/01/2021 à 04h39 UTC après 55j 15h 19min

14h 56min derrière le leader

3- LinkedOut le 04/01/2021 à 00h40 UTC après 56j 11h 20min

1j 10h 57min derrière le leader ; 20h 00min derrière Apivia

4- Groupe APICIL le 04/01/2021 à 02h40 UTC après 56j 13h 20min

1j 12h 58min derrière le leader ; 02h 00min derrière LinkedOut

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Vendée Globe. Charlie Dalin : “Changer de mode après le Horn”

Charlie Dalin s’entraine à bord d’ Apivia, le 2 Septembre 2020, sur l’Atlantique. (Photo Vincent Curutchet/Alea/Disobey)

Charlie Dalin est cap hornier, deuxième du Vendée Globe. La météo s’annonce compliquée pour la remontée de l’Atlantique.

“ Le passage du cap Horn s’est bien déroulé. J’étais à 6 milles, il faisait encore nuit, mais la nuit n’est pas complète ici donc j’ai pu apercevoir l’ombre du rocher dans la pénombre. Je voyais les lumières du phare. C’est un moment assez fort de franchir ce premier cap Horn, il y avait pas mal de mer, un ciel clair parsemé de grains, une belle lune. J’ai appelé le gardien de phare donc on a pu échanger quelques mots même si je ne comprenais pas toujours ce qu’il disait, c’était sympa.

C’est un moment assez fort de franchir ce cap. J’ai fêté ça en renvoyant un peu de toile (rires). Je suis passé près des îles Diego Ramirez, des îles qui ont l’air assez hostiles, c’est des cailloux acérés, c’est la première terre que je voyais depuis les îles Trindade, j’avais presque oublié que ça existait. A ce moment-là, le plateau continental était parallèle à la houle donc je n’ai pas noté de différence sur l’état de la mer. Par contre il a fallu que je dévie un tout petit peu ma route pour être sûr de passer suffisamment loin des côtes.

Jean-Yves Bernot (météorologue) nous dit toujours qu’il faut changer de mode une fois le cap Horn passé, je vais pouvoir enfin comprendre ce qu’il entend par cette formule. Je suis content d‘en avoir terminé avec le Pacifique. C’est une nouvelle phase de course qui s’ouvre à moi maintenant. Je travaille déjà depuis quelques jours sur la stratégie de la remontée, il y a beaucoup de phénomènes météo à parer et de nombreuses choses à faire. Je ne vais pas m’ennuyer. 

Avant l’empannage, j’irai faire un petit check du bateau. A priori ça va, j’ai fait attention à la préservation du bateau dans ce dernier coup de vent. C’était une priorité absolue pour moi de sortir de là avec un bateau en bon état donc pour moi il n’y a pas de soucis, je ne suis pas inquiet sur les conditions du bateau.

C’est en train de mollir tranquillement, le soleil est en train de se lever, j’ai encore entre 25-30 nœuds, la mer s’est assagie depuis que je suis protégé par les îles. La différence c’est vraiment de ne plus avoir cette grosse mer qui nous accompagnait depuis quelques jours, j’ai eu jusqu’à 7 mètres de vagues.

Je suis vraiment heureux d’avoir passé le cap, d’y parvenir, je peux dire que je suis cap-hornier maintenant. C’était le troisième cap, j’ai passé les deux premiers en tête, mais là le destin en aura voulu autrement pour celui-ci. Le chemin est encore long, il reste 7 000 milles de course, il reste plein de coups à jouer. C’était un moment de bonheur. “

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Vendée Globe. Avarie de vérin de quille à bord de La Fabrique, course mise de côté pour Alan Roura

Photo envoyée depuis le bateau La Fabrique pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 9 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Alan Roura)

« J’ai des soucis de quille encore, ça n’arrête pas ce système hydraulique, j’ai la quille quasiment dans l’axe. C’est dur pour le moral car la course doit être quasiment mise de côté pour moi. L’objectif maintenant est de naviguer en bon marin jusqu’à l’arrivée, en espérant que le système de maintien de la quille tienne jusqu’au bout. Je serai plus lent que prévu, il faut savoir accepter les difficultés.


J’ai des soucis de vérin et de pompe, j’ai travaillé plus de 24 heures en cumulé dessus, ça fait beaucoup d’heures pour ne pas avoir encore réellement trouvé la panne. On travaille dur avec mon équipe à terre, qui fait un super boulot mais sans avoir le système sous les yeux, c’est compliqué pour eux. On ne sait pas si un ou les deux vérins ou les pistons sont HS ou pas, si c’est la pompe qui est morte. J’arrive à quiller un tout petit peu à la main ou en laissant la quille descendre sous le vent mais je ne peux plus quiller au max. C’est dur, je ne peux quiller que dans des petits angles donc je perds énormément en puissance mais voilà, ça fait partie des avaries du Vendée Globe, il faut accepter que maintenait il faut ramener le bateau en navigant proprement, en essayant de le faire marcher au mieux tout en sachant que niveau classement et performance, ça va être compliqué.
Je suis toujours en course, le moral un peu dur mais je suis en course, le bateau va bien même s’il n’est plus à 100% de son potentiel. C’est le Vendée Globe, c’est la roulette russe, malheureusement depuis quelques temps la chance n’est pas trop de mon côté mais je persiste à croire que ça va tourner à un moment donné et que je vais réussir à faire une belle course et prouver qu’on n’a pas fait tout ça pour rien ! »

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Trophée Jules Verne. Gitana de nouveau en code orange

Franck Cammas
Photo Yann Riou / polaRYSE

Le team Gitana a basculé en code orange avec une fenêtre qui se profile dans les 48 à 72 heures. Les six marins du Maxi Edmond de Rothschild se tiennent prêts et ne cachent plus leur envie d’aller enfin s’attaquer au temps établi en 2017 par Francis Joyon et ses hommes.

« Nous visons un départ en milieu de semaine prochaine ! Ça semble prometteur à l’heure actuelle. Il faut maintenant laisser faire le temps pour savoir si la situation va évoluer dans le bon sens où se dégrader comme ce que nous avons connu durant les fêtes de fin d’année » , expliquait Cyril Dardashti, le directeur du team, qui a appris à user du conditionnel tant que la ligne n’est pas franchie.
En effet, la tendance est aujourd’hui positive et les critères élaborés par les skippers du Maxi Edmond de Rothschild sont en grande partie réunis. La cellule météo, avec leur routeur Marcel van Triest en chef de file, est sur le pied de guerre pour affiner et confirmer la stratégie de départ à chaque mise à jour de fichiers météos.

Après avoir connu plusieurs retours en stand-by ces dernières semaines, les membres du Gitana Team sont parfaitement rompus à la loi dictée par la météo. Mais si cette fenêtre était la bonne et que l’année 2021 démarrait de la plus belle des manières, l’équipe aux cinq flèches serait prête à enclencher le chrono et relever le défi.

Mémo Trophée Jules Verne
Équipage Maxi Edmond de Rothschild :

Franck Cammas et Charles Caudrelier, skippers
David Boileau, régleur N°1
Erwan Israël, barreur régleur
Morgan Lagravière, barreur régleur
Yann Riou, régleur médiaman

Marcel van Triest, routeur météo
Yann Eliès, équipier remplaçant
Record à battre :
40 jours, 23 heures et 30 minutes > Record détenu par Francis Joyon et son équipage (Idec Sport) depuis le 26 janvier 2017.

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Vendée Globe. Charlie Dalin, deuxième au cap Horn

Photo envoyée depuis le bateau Apivia pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 3 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Charlie Dalin) Cap Horn

Charlie Dalin a franchi le mythique cap Horn ce dimanche à 5h39 (HF) en deuxième position derrière Yannick Bestaven qui lui est passé samedi à 14h42 (HF). L’écart se resserre entre les deux alors que Thomas Ruyant et Damien Séguin se battent pour la troisième place.

Yannick Bestaven a mis 55 jours et 22 minutes pour rallier le cap Horn. Un temps de course qui s’inscrit entre ceux de 2004-2005 (Jean Le Cam en 56j 17h 13’) et de 2008-2009 (Michel Desjoyeaux en 56j 15h 08’) et ceux de 2012-13 (François Gabart en 52j 06h 10’) et de 2016-2017 (Armel Le Cléac’h en 47j 00h 32’). Et si tout le monde (ou presque) pensait aux Sables d’Olonne que les temps de course allaient être pulvérisés pour cause de foils à rallonge, force est de constater que les appendices de la précédente édition se sont avérés (pour l’instant) suffisants et que les conditions météorologiques dans l’Atlantique Sud, dans l’Indien et dans le Pacifique, n’ont pas été tout à fait ce que les statistiques prévoyaient… Bref, la performance de Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) n’en est pas moins sublime puisqu’il relègue son ‘dauphin’, Charlie Dalin à 14h56’ derrière son tableau arrière, Apivia ayant passé la longitude du cap mythique ce dimanche après 55j 15h 19’ de mer.

Dix-huitième jour de leadership

C’est en effet depuis le 16 décembre 2020 dans l’après-midi que l’Arcachonnais prenait le commandement, au bord de la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA), juste avant d’entrer dans le Pacifique : Yannick Bestaven s’adjugeait d’ailleurs le leadership à la sortie de l’océan Indien en 38j 11h 12’… Mais c’est réellement la veille de Noël, en allant chercher une dépression dans le Nord, que le skipper de Maître CoQ IV a fait le break vis-à-vis de son plus acharné poursuivant, Charlie Dalin. Et c’est encore dans une perturbation musclée qu’il a augmenté sensiblement son avance en restant plus longtemps devant un front tonique qui le portait vers le détroit de Drake.

Avec près de 150 milles de marge après l’île des États (auxquels il faut ajouter les 10h15 de bonification accordée par le Jury International pour la participation au sauvetage de Kevin Escoffier !), Yannick Bestaven frappe un grand coup psychologique sur ses concurrents relégués (à l’exception du ‘dauphin’) à près de 500 milles ! Soit au minimum deux jours de marge… Alors qu’il lui reste 6 800 milles orthodromiques à parcourir, l’écart permet de gérer différemment la fin de partie… Toutefois, les conditions météorologiques annoncées pour la semaine à venir ne sont pas très simples à analyser !

Des bulles et des trous le long de l’Argentine

Car si tout semble clair jusqu’à déborder l’archipel des Malouines par le Sud ce week-end, cela devient plus flou pour la suite avec un anticyclone argentin qui se décale lentement vers les hautes pressions de Sainte-Hélène pour finalement fusionner en fin de semaine en laissant place à un nouvel anticyclone le long des côtes argentines le week-end prochain ! Bref, il faudrait partir à l’Est pour revenir à l’Ouest, pour repartir à l’Est pour revenir à l’Ouest, pour repartir à l’Est… Ça sent l’incertain. Et surtout vu le nombre de bulles qui se gonflent et se rétractent au large de l’Uruguay, il y a de quoi s’enferrer dans un trou de vent à rallonge.

Bien sûr, les conditions de navigation vont être nettement moins stressantes que dans le Pacifique et surtout que lors de l’approche du cap Horn, mais c’est aussi dans ce tronçon jusqu’à l’équateur que va se jouer la partition finale du Vendée Globe ! Or, si les poursuivants reviennent au contact dans cette phase d’incertitudes météorologiques, à l’occasion par exemple, d’une dépression australe qui viendrait escalader la cordillère des Andes pour se glisser au large de la péninsule de Valdès (refuge de baleines franches, d’orques et de dauphins), le retour de la flotte pourrait être gagnant ! Car il y aura forcément du près, des bords tactiques à choisir, des calmes à éviter et des traces brisées par les vents contraires, avant d’atteindre les alizés de Salvador de Bahia… En 3 000 milles, il peut s’en passer des choses !

Un pack compact pour le Horn

Or derrière les deux leaders et leurs deux poursuivants (Ruyant et Seguin, déjà relégués à 500 milles), un peloton compact va se faire secouer à l’approche du détroit de Drake dès lundi soir ! Une nouvelle dépression annonce encore plus de trente nœuds de vent de Nord-Ouest sur une mer grosse (plus de six mètres) qui va pousser ce groupe comme un suppositoire vers les Falkland tandis que le trio qui le suit (Crémer-Tripon-Attanasio) pourrait se retrouver au cœur d’une belle tempête australe à quelques encablures de la Terre de feu…

Quant aux poursuivants qui suivent les ondulations de la ZEA au milieu du Pacifique, ils vont aussi avoir une semaine animée pour rallier le cap Horn : les dépressions australes se succèdent le long de ce « mur des glaces » et il y aura forcément des passages musclés lorsqu’il faudra descendre jusqu’au 58° Sud ! Et si la ‘lanterne rouge’ actuelle confirme qu’elle jette l’éponge, il n’y aura plus la semaine à venir, de solitaire encore dans l’océan Indien : Ari Huusela (STARK) devrait franchir la longitude du Sud de la Tasmanie ce dimanche soir…

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