mercredi 26 novembre 2025
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Trophée Jules Verne. Une trajectoire rêvée +739 mn

Le Maxi Edmond de Rothschild évolue dans une trajectoire parfaite en avant de la dépression formée au large de l’Argentine et qui le propulse vers le cap de Bonne Espérance à haute vitesse.

En permanence au-dessus de 30 nœuds et le plus souvent proche des 35-40 nœuds, les six marins du bord voient les milles défiler à vitesse grand V. Une trajectoire parfaite dessinée par le 7e homme, le routeur Marcel van Triest. Le même qui a routé Francis Joyon sur ce record. Depuis son QG Méditerranéen, il a visé juste malgré le ralentissement dans le pot! En partant de Ouessant sur la fin d’un créneau météo il y a plus d’une semaine, le néerlandais avait en effet parfaitement en tête la connexion qu’est parvenu à prendre le Maxi Edmond de Rothschild dans la journée hier. Un formidable travail d’équipe car encore fallait-il tenir les polaires du géant de 32 mètres et s’aligner sur la météo comme la théorie l’imaginait. « Il ne fallait pas arriver trop tôt dans le Sud sous peine de devoir patienter en gare pour attendre le train des dépressions. Là je dirais que nous sommes parvenus à être dans un très bon timing au niveau de cette transition. Nous avions ce schéma en tête, c’est bien quand ça se passe comme prévu ! » confiait Marcel van Triest non sans humour.

Vent fort pour l’entrée dans les 40e
Le vent va bien adonner en tournant à l’Est et nous allons finir aux allures portantes en fin de journée », nous confiait hier Franck Cammas. « Puis le vent va bien forcir jusqu’à l’Afrique du Sud. La visibilité va changer à l’avant du front même si l’état de la mer restera correct assez longtemps, ce qui va nous permettre de faire de très belles moyennes en exploitant le bateau à son plein potentiel. Nous sommes à 100 % et c’est important de l’être en abordant ce tronçon. Les prochains jours sont une question de dosage. Il ne faut pas être trop rapides mais pas trop lents non plus pour bien rester devant le front. Nous devrons rester dans un secteur de force et de direction de vent correct. Pour cela il faut ajuster sans cesse la vitesse et le cap du Maxi en fonction de la vitesse et de la direction du front qui nous propulse vers les mers du sud. »

Cette partie du parcours du Trophée Jules Verne est connue pour offrir l’opportunité d’un autre record, celui des 24 heures ! Et bien que tous les ingrédients semblent réunis actuellement dans l’Atlantique Sud, entre Rio de Janeiro et Cape Town, les skippers du Maxi Edmond de Rothschild restent clairs sur leur stratégie, comme le rappelait Franck Cammas : « C’est tentant de se laisser griser par la vitesse et les performances que peut largement aller chercher le bateau mais nous ne sommes qu’au début de notre tour du monde et nous devons penser à une gestion à long terme du Maxi Edmond de Rothschild. Le record des 24 heures n’est pas notre objectif premier, c’est le Trophée Jules Verne que nous visons. »

Le record de la distance en 24 heures en équipage est détenu depuis le 1er août 2009 par Pascal Bidégorry et les hommes de Banque Populaire V. C’était à l’occasion d’un record de la traversée de l’Atlantique Nord et ils avaient parcouru 908,2 milles à la vitesse moyenne de 37,84 nœuds ; ce chrono fabuleux tient toujours même s’il a été plusieurs fois menacé.

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JO Paris 2024. Nicolas Hénard lance un nouvel appel pour la course au large

JO course au large

A moins de 5 mois de la décision du Comité international olympique sur la présence ou non de la course au large aux Jeux olympiques de Paris 2024, le président de la Fédération française de voile (FFV), Nicolas Hénard, vient de lancer un nouvel appel notamment aux fédérations, pour peser sur l’instance olympique et ses membres afin de valider la présence d’une épreuve « parfaitement en ligne avec la mission et la vision du CIO ».

Si la présence à Marseille en 2024 de 9 des 10 séries proposées par World Sailing a bien été confirmée en décembre par la CIO, l’instance basée à Lausanne a en revanche repoussé à la fin mai sa décision concernant la course au large, épreuve mixte en double, disputée sur un quillard et sur 3 jours.

Décidée par les instances internationales de la voile en 2018, l’introduction de cette épreuve, une grande première dans le monde de la voile olympique, se heurte cependant à des résist  ances d’une frange conservatrice, opposée à l’ancien président de World Sailing, le Danois Kim Andersen et qui souhaite conserver les séries traditionnelles.

Menés par le Singapourien Ser Miang, ancien vice-président de la Fédération internationale de voile et membre influent du CIO, dont il est vice-président, les frondeurs ont réussi à installer le doute dans l’esprit des responsables du CIO, alors que le course au large apporterait assurément un souffle nouveau dans le programme olympique.

« L’épreuve mixte de course au large est parfaitement en ligne avec la mission et la vision du CIO », insiste Nicolas Hénard, dans une lettre adressée récemment à l’ensemble des fédérations membres de World Sailing.

Cette course offrira de la « diversité » car outre les séries traditionnelles, « la communauté de la course au large, la plus large au monde, sera représentée pour la première fois aux Jeux olympiques ».

Elle apportera également de la « modernité et de l’attractivité » et de la « visibilité » grâce à une couverture média « sans précédent.

Pour couper court aux arguments des opposants, Nicolas Hénard assure également que la question de la protection des personnes et de la sécurité des équipages « ne se pose pas » car « la Marine française assure régulièrement la sécurité de grands événements en Mer Méditerranée ».

> Voir notre article La Course au Large aux JO en 2024 à Marseille en danger ? Mobilisons-nous !

De plus, la Préfecture maritime possède « une grande expérience dans la sécurisation des épreuves de voile », ajoute le président de la FFV, citant comme exemple un acte de la Coupe de l’America à Toulon en 2016.

Dans son courrier, M. Hénard se dit « inquiet concernant la décision du CIO si nous ne sommes pas capables de soutenir la décision de World Sailing et de parler d’une seule voix pour défendre les intérêts de la voile ».

Le président de la FFV assure avoir déjà reçu de nombreux retours « positifs » comme celui de son homologue Cory Sertl, présidente de la Fédération américaine de voile et vice-présidente de World Sailing, qui dit partager le même « enthousiasme pour la course au large et les inquiétudes ».

« Je vais écrire aux membres américains du CIO », indique-t-elle, ajoutant avoir rencontré « plusieurs fois » Anita Defrantz, membre américaine de l’instance et vice-présidente du CIO.

« Je l’ai emmenée sur l’eau à Long Beach assister à des entrainements olympiques », ajoute Cory Sertl, elle-même ancien athlète olympique.

Au-delà du monde olympique, Nicolas Hénard a aussi sensibilisé le monde politique et compte sur un soutien «  au plus haut niveau » pour convaincre le président du CIO, Thomas Bach.

De son côté, Interrogé pour savoir comment la processus d’évaluation et de décision allait se dérouler, le CIO a rappelé à Courseaularge que « la commission exécutive du CIO a demandé plus de détails concernant l’épreuve, en particulier concernant les coûts, la protection (des personnes) et la sécurité (des athlètes) . Le détail sur la façon dont cette évaluation va être menée est encore en cours de finalisation ».

« En étroite collaboration, les partenaires concernés et les autorités vont fournir une évaluation avant la décision finale qui sera prise d’ici au 31 mai prochain», a ajouté le CIO.

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Vendée Globe. Charlie Dalin : “Je n’avais jamais vécu un Pot au Noir comme ça !”

Photo envoyée depuis le bateau Apivia pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 16 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Charlie Dalin) Selfie

Charlie Dalin est leader au classement général grâce à son positionnement plus à l’Est auquel il croit à long terme face à son adversaire direct, Louis Burton, localisé plus à l’Ouest à 48 milles derrière. Le groupe de poursuivants n’a pas baissé les armes pour autant et la stratégie de contournement de l’anticyclone des Açores pourrait bien rebattre les cartes avant d’ajuster la trajectoire finale vers les Sables d’Olonne.


« C’était assez bizarre… Mais j’en suis finalement sorti en début de nuit dernière avec des vents alizés de Nord-Est enfin forts et stables », s’enthousiasmait Charlie au téléphone ce matin. « Je n’avais jamais vécu un Pot au Noir comme ça ! Tout était gris, bouché, sans un rayon de soleil de la journée et des trombes d’eau incessantes, bref, jamais je n’aurais imaginé cela. A titre d’exemple des phénomènes qu’on rencontre ici, j’ai eu hier une magnifique ligne de passage entre deux groupes de grains qui s’est refermée devant moi à la dernière minute après qu’une bulle pluvieuse se soit formée. Dommage ! », s’amuse le skipper avec le recul. Jean-Yves Bernot, le gourou météo, a d’ailleurs une jolie phrase pour qualifier cet endroit et ces phénomènes : « prévoir où les grains vont se former, c’est comme prévoir où les bulles de vapeur vont se former au fond de la casserole quand on fait bouillir de l’eau ». Un bon résumé du Pot au Noir.

Enfin tiré d’affaire de cette zone de convergence intertropicale (ZCIT), Charlie file à plus de 15 nœuds, poussé par un flux de Nord-Est qui devrait l’emmener jusqu’aux Açores. Son positionnement d’entré dans la ZCIT n’avait rien d’anodin. « Mon décalage dans l’Est est un cumul de réflexions qui a pris en compte la situation météo actuelle, les données qu’on a dans les roadbooks, les portes d’entrée théorique, la notion de prise de risques et un peu de feeling… On est maintenant parti pour une navigation dans des vents alizés bien établis de l’hémisphère Nord. On va faire une grande courbe ces prochains jours en suivant la rotation d’angle du vent pour essayer d’atterrir dans le bon endroit de l’anticyclone des Açores. Il faudra ajuster la trajectoire et trouver le bon rayon de courbure pour être en position idéale à la fin », explique le skipper d’APIVIA au 71e jour de course.

Le mantra du jour : « Ne pas se lamenter en tribord »
Les vents alizés orientés Nord-Est impliquent un long bord de tribord amure que l’on a déjà évoqué précédemment. Ce lundi, Charlie est revenu sur cet handicap dû à l’avarie de cale basse survenue au large de l’Australie avec beaucoup de sagesse et d’humilité : « J’ai intégré le fait que mon IMOCA n’est plus le même en tribord, je le sais, je fais avec et je ne me lamente plus de cette situation. C’est comme ça ! Je ne perds plus d’énergie là-dessus. J’ai essayé beaucoup de choses et j’arrive maintenant à sortir des vitesses correctes. Je n’y pense plus, je n’ai plus de foil en tribord et c’est ma normalité sur cette amure, je l’accepte et vis avec. »

Le secret du jour : « J’ai une petite idée des problèmes des uns et des autres »
Véritable stakhanoviste de la performance, Charlie ne laisse pas de place au hasard dans sa quête de victoire comme l’atteste cette liste imaginaire des faiblesses des concurrents qu’il note dans un coin de sa tête au fur et à mesure des analyses de leurs performances sur différents bords et des avaries. « J’ai une petite idée des problèmes des uns et des autres, ce sont des informations importantes au moment de déterminer une stratégie et cela peut peser au moment de valider une tactique particulière. Connaître et se souvenir des avaries des concurrents peut donc avoir un poids dans mes futures prises de décision. »

La phrase du jour : « J’ai 76 jours de nourriture »
Moins de 3000 milles marins restent à parcourir avant de connaître le grand vainqueur de cette neuvième édition du Vendée Globe. Alors qu’on pensait les skippers prêts à lancer un dernier assaut vers le port des Sables d’Olonne, Charlie nous certifie que le sien a eu lieu le jour du départ au large de la ville vendéenne. « On est à moins de 10 jours de l’arrivée et mon sprint final a commencé le 8 novembre dernier. J’entame aujourd’hui mon dernier sac de nourriture hebdomadaire. J’ai en tout de quoi manger pour 76 jours mais il me reste énormément de surplus donc le manque de nourriture n’est pas un sujet d’angoisse pour la fin de l’aventure. »

A l’orée des derniers bords de leur Tour du Monde, le bal des prétendants à la victoire n’a jamais été aussi fourni. Charlie a l’avantage d’avoir déjà porté, usé et validé son costume de leader qu’il rêve de garder.

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Trophée Jules Verne. Belle accélération +448 mn

Yann Riou / PolaRYSE / Gitana S.A.

L’équipage du Maxi Edmond de Rothschild a commencé à mettre de l’est dans sa route et compte une belle avance de 448 mn. Le rendez-vous avec la dépression qui s’est formée en Argentine devrait mettre l’équipe sur de bonnes bases au cap des Aiguilles. Le timing semble parfait.

Très rapides sur les quatre dernières heures avec plus de 35 nœuds de moyenne au pointage de 8h, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs quatre équipiers ont aussi profité de la nuit pour accroître encore leur avance sur l’actuel détenteur du record avec 442 milles de crédit ce lundi matin. À bord du maxi-trimaran volant, nous l’avons compris la cadence va s’accélérer dans les prochaines heures tandis que la température va baisser au fur et à mesure que les six marins plongent vers les latitudes sud.

Depuis leur sortie du Pot-au-Noir vendredi dernier, les six marins du Maxi Edmond de Rothschild ont bénéficié de conditions de navigation clémentes tout au long du week-end. Ils ont su se montrer rapides sur un long bord bâbord amure au large des côtes brésiliennes, sans pour autant forcer que ce soit sur la machine ou encore sur les hommes. Des performances que nous commentait Franck Cammas : « nous avons tenu des moyennes élevées à des allures qui normalement ne permettent pas d’aller si vite. Nous savions que le Maxi Edmond de Rothschild était capable de cela mais c’est toujours mieux d’en avoir la confirmation sur l’eau. L’une des forces de ce bateau volant c’est d’être véloce à des allures serrées, comme celles que nous venons de connaître durant trois jours. » Malgré la vitesse constante, les hommes du Gitana Team ont profité d’une mer ordonnée et de températures chaudes mais très agréables pour se reposer mais aussi faire le tour du bateau et vérifier la plateforme et les systèmes avant leur plongée vers le Grand Sud.

Changement d’ambiance annoncé
« Il fait nuit noire et nous avançons très vite à bord du Maxi Edmond de Rothschild. Le bateau est sous pilote, calé à 35 nœuds, offrant régulièrement des pointes à 39, 38 nœuds à l’équipier de quart qui a les mains sur le chariot de grand-voile, prêt à choquer si besoin était », débute ainsi son message de la nuit Yann Riou, notre équipier média, avant de poursuivre sa carte postale en compagnie d’un des skippers du bord, Franck Cammas : « Nous sommes par 30° sud, il va nous falloir encore gagner en longitude mais nous approchons doucement du début de notre tour de l’Antarctique et des Mers du Sud. Cette nuit, j’ai remis ma polaire que j’avais quitté au sud des Canaries, c’est un premier signe du changement d’ambiance que nous sommes en train de vivre. Les températures ont chuté rapidement car hier au large de Rio nous avions encore très chaud sur le pont. Le vent va sortir et devenir plus portant d’ici une dizaine d’heures ! »

Après plus de 5 500 milles parcourus sur le fond depuis le départ de Ouessant, à la vitesse moyenne de 28 nœuds, l’équipage mené par Franck Cammas et Charles Caudrelier est en passe d’atteindre l’un des premiers objectifs qu’il s’était fixé. En effet, la coordination avec le train des dépressions australes est un point capital de ce début de record, un vrai passage à niveau pour aborder l’océan Indien dans des temps compétitifs. Les six marins ont su parfaitement respecter le timing de ce premier grand rendez-vous.

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Vendée Globe. Sortie de pot, Charlie Dalin et Louis Burton devant

Louis Burton s'entrainant sur l'imoca Bureau Vallée 2 pour le Vendée Globe 2020 (Photo Stephane MAILLARD)

Le pot au noir est plus actif que prévu et les skippers ont du mal à s’en extraire. Louis Burton sur son Bureau Vallée 2 a été le premier à s’en extraire suivi par Apivia. Le sprint final est lancé mais avec encore quelques obstacles sur la route.

Le skipper de Bureau Vallée 2 a retrouvé de la vitesse ce matin comme Charlie Dalin. Boris Herrmann devrait suivre ainsi que Thomas Ruyant mais déjà l’écart se creuse comme le décalage à l’ouest effectué par Louis Burton.

Boris Herrmann (SeaExplorer-Yacht Club de Monaco) et Thomas Ruyant (LinkedOut) frisent les dix nœuds quand Yannick Bestaven (Maître CoQ IV), Damien Seguin (Groupe APICIL) ou Giancarlo Pedote (Prysmian Group) tamponnent entre 2 et 7 nœuds avec des caps qui n’ont rien à voir avec une sortie de pot !  

La raison en sera peut-être donnée par les deux suivants qui ont choisi chacun une voie différente : Jean Le Cam (Yes We Cam!) peine certes sur le 34° Ouest mais il suit la voie du premier à en être sorti quand Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family) a opté pour le 32° Ouest dans le sillage d’un trio peu véloce… Mais la situation pourrait totalement changer avec le lever du soleil d’ici quelques heures : déjà, il sera plus aisé d’observer le ciel, même si celui-ci semble fort couvert. Ensuite, les quelques risées qui frisotent furtivement le plan d’eau seront plus visibles. Enfin, les rideaux de pluie qui marquent les nuages nauséabonds pourront barrer l’horizon plus aisément…

Cet arrêt-buffet impromptu dans un pot au noir que tout le monde s’accordait à décrire comme anecdotique, transforme la face du Globe ! Car si sept solitaires sur neuf sont collés double face juste au-dessus de l’équateur, ceux qui sont en dessous ont plutôt tendance à mettre du charbon. C’est le cas de Maxime Sorel (V and B-Mayenne) qui déboule à plus de seize nœuds au large de Natal après avoir débordé le « coin » du Brésil : il a une bonne journée de vitesse pure au programme, sur une mer apaisée et dans des alizés de Sud-Est bien établis, ce qui devrait le porter à une centaine de milles seulement du tableau arrière du neuvième !

Mais le Mayennais doit aussi regarder dans son rétroviseur car Armel Tripon (L’Occitane en Provence) a mis le turbo : à près de vingt nœuds, le plan Manuard revient très fort mais probablement pas suffisamment pour remonter encore d’une place, à moins que le pot au noir soit particulièrement défavorable à son prédécesseur… Quant à Clarisse Crémer (Banque Populaire X), les alizés de l’anticyclone de Sainte-Hélène lui permettent désormais d’allonger la foulée sans se préoccuper des terres du Brésil et du trafic maritime, tout comme Romain Attanasio (Pure-Best Western).

Du brassage sous les Trentièmes…

Enfin, Jérémie Beyou (Charal) semble connaître des problèmes électriques alors qu’il navigue contre un flux puissant de secteur Nord, tout comme Arnaud Boissières et Alan Roura, mais le trio est déjà du bon côté du front froid permanent qui a créé tant de soucis à Yannick Bestaven il y a une semaine ! Logiquement, ils vont pouvoir se recaler vers l’Est et après quelques bords contre le vent, accrocher les alizés d’Est qui leur permettront d’atteindre le tropique du Capricorne, puis l’équateur plus facilement.

Mais cela semble plus difficile pour Pip Hare (Medallia) qui est encore du « mauvais côté » de cette barrière météorologique et qui pourrait avoir du mal à la traverser car des bulles anticycloniques se forment, ce qui n’est pas non plus pour réjouir le trio Le Diraison-Costa-Shiraishi. Enfin Manu Cousin (Groupe Sétin) commençait à redécoller des Malouines après y être resté un certain temps au point de découvrir ces terres basses, les premières depuis le cap Finisterre espagnol… Quant à Sébastien Destremau (merci), il est arrivé à 4h40 (heure française) dans le port de Christchurch où il s’est amarré et où il a été testé avant de pouvoir procéder aux opérations de la douane néo-zélandaise.

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Vendée Globe. Sébastien Destremau arrivé à Christchurch

Photo envoyée depuis le bateau Merci pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 18 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Sebastien Destremau) Arrivée à Christchurch, Nouvelle Zélande

Sébastien Destremau est arrivé à 4h40 (heure française) dans le port de Christchurch où il a amarré son bateau Merci et où il a été testé avant de pouvoir procéder aux opérations de la douane néo-zélandaise. Il explique à sa façon la raison pour laquelle il s’est “retiré” du Vendée Globe.

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Prada Cup. Drame pour l’AC75 American Magic qui a failli couler, plan d’urgence en place

Chavirage AC75 American Magic Prada Cup

Le bateau American Magic a failli couler lors de la course du jour. Après s’être cabré brutalement, une voie d’eau a menacé le bateau de couler. Il a pu être remorqué au port mais c’est un vrai coup de tonner sur la coupe.

Lors de la deuxième course du jour dans des conditions de vent de 15-20 nds, le Challenger américain de l’America’s Cup a chaviré dans une forte rafale de vent alors qu’il menait sa course devant Luna Rossa. Tous les membres de l’équipe à bord ont été rapidement récupérés par le personnel de sécurité sur l’eau.

Mais le bateau américain PATRIOT, a été endommagé lors de l’incident et a commencé à prendre l’eau. American Magic a reçu une assistance rapide des trois autres équipes de l’America’s Cup, ainsi que de l’America’s Cup Event Ltd, de l’équipe de gestion de la course, du Coastguard New Zealand, du Auckland Harbormaster et du personnel local des pompiers et de la police.

Des efforts pour stabiliser PATRIOT ont permis de ramener le bateau à quai remorqué lentement.

Chavirage American Magic
Chavirage American Magic
Chavirage AC75 American Magic Prada Cup
Chavirage AC75 American Magic Prada Cup
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Trophée Jules Verne. Gitana engrange les milles +331 milles

Yann Riou / PolaRYSE / Gitana S.A.

Les six marins glissent sur un long bâbord amure au large des côtes brésiliennes et devraient doubler la latitude du Cabo Frio et de Rio de Janeiro en fin de journée. Car malgré le faiblissement du flux de sud-est, aux alentours des 12 nœuds, depuis le milieu de nuit, ils progressent vers le Sud à plus ou moins 20 nœuds de vitesse moyenne. La journée d’hier fut également très intéressante sur le plan purement comptable car elle a permis aux marins du Gitana Team d’engranger plus de 280 milles d’avance sur le tableau de marche de son adversaire virtuel.

Parti de Ouessant le 10 janvier dernier à 2h33, l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild a enregistré sa première semaine de tentative de record sur le Trophée Jules Verne la nuit dernière au large du Brésil. Sept jours durant lesquels le dernier-né des Gitana a parcouru 4 700 milles sur le fond, c’est-à-dire réellement sur l’eau, à la vitesse moyenne de 28 nœuds. Quand on sait que ce dernier chiffre englobe les 24 heures de quasi arrêt dans le Pot-au-Noir, on mesure que la vie défile sur Gitana 17. Ce long bord bâbord amure, cap au Sud, démarré depuis la sortie de la Zone de Convergence Intertropicale, marque clairement une transition entre deux temps forts de la descente de l’Atlantique. Des heures plus « paisibles », mais tout aussi rapides, que l’équipage apprécient à leur juste valeur : « Tout va bien à bord ! C’est assez calme ici. Les conditions nous permettent non seulement de nous reposer, car les températures ne sont ni trop chaudes ni trop fraîches, et que la combinaison d’une mer ordonnée et d’un vent médium nous permet de faire du gain sur la route. On a dû faire un plus de 700 milles en une journée hier, avec un vent d’une quinzaine de nœuds c’est quand même hyper satisfaisant » confiait Yann Riou au lever du jour.

Rendez-vous confirmé
En s’élançant sur le record du tour du monde à la voile en équipage il y a une semaine, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leur routeur météo Marcel van Triest visaient un timing précis au Sud du Brésil. L’idée étant de se présenter au large de l’Amérique Latine tandis qu’un front en partance pour le Grand Sud et les mers australes se détacherait du continent. La connexion avec ce train dépressionnaire est bien engagée et devrait se faire en début de semaine. Dès lors, et en quelques heures, la vie du bord changera radicalement tant la progression vers les latitudes sud va être rapide. Les polaires, gants et bonnets feront leur grand retour sur le pont du maxi-trimaran volant bleu tandis que le sifflement permanent des appendices fera grimper les décibels. C’est pourquoi les journées de transition que vivent actuellement les six membres d’équipage sont précieuses pour se reposer et recharger les batteries.

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Vendée Globe. Boris Herrmann leader en temps compensé à l’Equateur devant Yannick Bestaven

Yannick Bestaven s'entrainant à bord de Maitre Coq, pour le Vendee Globe. (Photo Jean-Marie LIOT / Maître Coq)

6 bateaux ont déjà franchi l’Equateur cette nuit et ce dimanche matin. Boris Hermann l’a passé 1h37 après Louis Burton. Mais avec son temps de compensation de 6 heures, SeaExplorer est le leader en temps compensé

Le pot au noir n’aura pas été trop difficile pour la tête de flotte même si celui-ci s’est un peu décalé à l’ouest. Charlie Dalin qui a repris la tête de la flotte ce matin à Louis Burton avec son décalage à l’est a choisi une route plus courte et la possibilité d’accélérer avec un meilleur angle plus tard quand Louis Burton et Boris Herrmann mettent le turbo plus à l’ouest.

La lutte finale pourrait donc se jouer au large de l’archipel du Cap-Vert ! Et l’ouvreur est devenu le chassé, celui qui montre où il ne faut pas aller, celui qu’on évite, qu’on contourne, qu’on oblitère. Car en général, c’est par devant que le vent joue les filles de l’air. En pleine nuit atlantique, malheureusement, car les ténèbres sont devenues aussi noires que le tunnel dans lequel s’est engouffré le pack de tête. Il n’y a qu’un tout petit gramme de lune. Le satellite terrestre offrait en effet sa face cachée il y a quatre jours… Et on ne peut pas dire que le miroir astral darde ses rayons nocturnes : il faudra attendre l’arrivée aux Sables d’Olonne pour que le ciel s’illumine d’une pleine Lune, le 28 janvier prochain !

Alors qu’y a-t-il donc au large de Mindelo de si terrible pour que les navigateurs s’enquièrent de moult fichiers météo et de nombre d’images satellite ? Un trou, une bulle, une cellule, un marasme, un gouffre de néant ? Non : seulement un pot au noir… Dont les isobares (1 010 hPa) virevoltent entre les côtes africaines et le continent sud-américain quand celui-ci exhale ses bouffées de chaleurs équatoriales, tels des « pschitt » qui dégazent pluies tenaces et zéphyrs éphémères. Il peut donc y avoir quelques brises évanescentes ou quelques souffles iconoclastes, mais il y a surtout de quoi perdre sa « bravitude » !  

Où trouver une sortie de secours ?

Déjà que la remontée du cap Horn au Brésil fut plus que laborieuse, voire pénible, déjà que la pression des chasseurs s’était délitée au passage de l’île des États pour revenir comme un boomerang au Cabo Frio, déjà que les fumées de la Terre de Feu s’étaient dissipées dans les effluves malines des Malouines, déjà que la trace vers les frimas vendéens se dessinait derrière un horizon rendu plus radieux, déjà que les polaires et autres bonnets de laine faisaient place à un T-shirt et un bob pour parer aux chaleurs tropicales, déjà que la barbe conservée pour se protéger des froidures antarctiques avait rejoint les abysses atlantiques, voilà que le scénario longuement construit au fil de trois océans s’écroulait comme un château de cartes… La compression des trajectoires entraînait la dépression mentale quand la pression éolienne fit défaut.

Or on sait les solitaires droits dans leurs bottes, spirituellement résistants, intellectuellement constants, mentalement inébranlables, mais lorsque les milles s’envolent comme les plumes d’un édredon percé, le doute s’insinue tel un ténia dans les intestins, grignotant les ressources, avalant les certitudes, grattant les solutions pour n’en extraire qu’un problème : que faire ? Surtout que ce « haricot dépressionnaire » n’est qu’un premier piège ! Les cellules ont l’art de la scissiparité… La bulle peut imploser en de multiples morceaux comme les pièces d’un puzzle en cours d’élaboration : les basses pressions équatoriales aspirent à happer ce résidu africain avant le grand brassage atlantique.

Dans le ventre mou d’un pot aux contours flous

Tout irait bien dans le meilleur des mondes si les solitaires savaient dans quelle sauce ils vont manger leur lyophilisé ! Car non seulement se nourrir devient un cauchemar, mais en sus, la voie est loin d’être tracée pour sortir de ce pot-pourri ! D’ailleurs, y en a-t-il un ? Au regard des vitesses actuelles, difficile de se faire une idée précise de la situation du côté de l’équateur : certains comme Damien Seguin (Groupe APICIL), peinaient sous un nuage avant même la ligne de démarcation quand d’autres comme Louis Burton (Bureau Vallée 2) ou Thomas Ruyant (LinkedOut) filaient respectivement à 17,5 nœuds et à plus de 20 nœuds à 5h00 ce dimanche !

Et s’il a dû concéder la première place au passage de l’équateur, Charlie Dalin (Apivia) restait encore installé dans le fauteuil du leader : 50 milles plus à l’Est, le Havrais gardait encore la main, mais pour combien de temps ? Car la voie empruntée par Louis Burton, suivi de Boris Herrmann (SeaExplorer-Yacht Club de Monaco) et Thomas Ruyant, sur le 33°50, semble plus dégagée : un degré de longitude de différence pourrait créer le différentiel ! Alors qu’en sera-t-il pour les poursuivants puisque Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) a opté pour une voie intermédiaire quand Damien Seguin tamponne déjà dans les prémices d’un pot incertain.

Et derrière aussi, ça va vite ! Tout le monde semble en effet avoir changé son fusil d’épaule quand la grosse masse nuageuse observée ces derniers jours, a tout à coup gonflé en se décalant vers l’Ouest. Giancarlo Pedote (Prysmian Group), Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family) et Jean Le Cam (Yes We Cam!) ont enclenché la surmultipliée car ils déboulent à plus de seize nœuds vers le 33° Ouest en observant attentivement ce qu’il se passe devant… Et si le ralentissement est sensible ces prochaines heures, ils ont encore de quoi lofer ou abattre de quelques degrés pour modifier le point d’impact. Surtout que le jour va se lever d’ici quelques heures (avec le décalage horaire, vers 9h00 heure française) : il sera bien plus aisé d’anticiper le mouvement d’un nuage à l’horizon…

Le changement, c’est maintenant !

Pour Maxime Sorel (V and B-Mayenne) qui débordait ce dimanche matin le « coin » brésilien, le moment est favorable à la préparation du sprint final car le solitaire doit regarder devant comment se présente le pot au noir, mais aussi derrière où Armel Tripon (L’Occitane en Provence) ne semble pas encore en situation de le déstabiliser : le Nantais a certes créé l’écart face à Clarisse Crémer (Banque Populaire X), reléguée à 200 milles, mais les alizés d’une quinzaine de nœuds de Sud-Est dont il profite, ne semblent pas le faire « décoller ». Quant à Romain Attanasio (Pure-Best Western), il semble enfin s’extirper des griffes anticycloniques qui enserrent encore Isabelle Joschke (MACSF) quelques dizaines de milles plus au Sud-Est.   

Les alizés, ce sera dans quelques jours seulement pour le reste des solitaires en Atlantique Sud puisque si Jérémie Beyou (Charal) a fait le break face à Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle) et Alan Roura (La Fabrique), il y a encore bien des milles à parcourir en bordure d’un anticyclone, face à des vents de secteur Nord, avant d’atteindre le tropique du Capricorne. Mais c’est du côté des côtes argentines que Stéphane Le Diraison (Time for Oceans) et Didac Costa (One planet One ocean) font une bonne opération avec du vent portant de Sud-Ouest qui propulse aussi le Japonais Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global One) : le trio pourrait ainsi recoller au tableau arrière de Pip Hare, engluée au cœur d’une dépression australe qui a volonté à s’échapper vers le Sud… Il y a donc du changement en vue ces prochaines heures !

Enfin ce sera jour de fête pour Miranda Merron (Campagne de France) et Clément Giraud (Compagnie du Lit-Jiliti) qui devraient en finir avec le Pacifique ce dimanche en début d’après-midi : les conditions de navigation sont plutôt favorables du côté du cap Horn avec une vingtaine de nœuds d’Ouest, de quoi raser le « caillou » en plein jour ! Ne reste donc dans les mers du Sud qu’Alexia Barrier (TSE-4mayplanet) et Ari Huusela (STARK) à près de 2 000 milles de la Patagonie alors que Sam Davies (Initiatives Cœur) est aussi sur le dos d’une dépression australe qui doit pousser ce trio pendant plusieurs jours. Et depuis que Sébastien Destremau (merci) a décidé de jeter l’éponge, le Toulonnais fait route contre le vent le long de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, en direction de Christchurch.


Samedi 16 janvier 2021 

1-Bureau Vallée (Louis Burton) à 19h11′ TU en 69 jours 5 heures 51 minutes
2-Apivia (Charlie Dalin) à 20h11′ TU en 69j 06h 51′, soit 59′ après le leader
3-Seaexplorer – Yacht Club de Monaco (Boris Herrmann) à 20h49′ TU en 69j 07h 29′, soit 1h 37′ après le leader et 37′ après Apivia
4-LinkedOut (Thomas Ruyant) à 23h06′ TU en 69j 09h 46′, soit 3h 54′ après le leader, soit 2h 16′ après Seaexplorer-Yacht Club de Monaco

Dimanche 17 janvier 2021

5-Maître Coq IV (Yannick Bestaven) à 02h36′ TU en 69j 13h 16′, soit 7h 24′ après le leader, soit 03h 30′ après LinkedOut
6- Groupe APICIL 
(Damien Seguin) à05h47 TU en 69j 16h 27′, soit 10h 35′ après le leader, soit 03h 10′ après Maître Coq IV
7- Prysmian Group (Giancarlo Pedote) à 09h13 TU en 69j 19h 53′, soit 14h 01′ après le leader, soit 03h 25′ après Groupe APICIL
8- Yes we Cam ! (Jean Le Cam) à 14h14 TU en 70j 00h 54′, soit 19h 02′ après le leader, soit 05h 00′ après Prysmian Group
9 – OMIA – Water Family
 (Benjamin Dutreux) à 14h20 TU en 70j 01h 00′, soit 19h 08′ après le leader, soit 06′ après Yes we Cam!

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Trophée Jules Verne. Bonne glisse au large du Brésil + 281 mn

Yann Riou à la barre
Yann Riou à la barre / PolaRYSE / Gitana S.A.

Le Maxi Edmond de Rothschild a retrouvé un bon rythme propulsés par un alizé de sud-est modéré, qui souffle aux alentours des 15 nœuds. Il glisse au large des côtes nord-brésiliennes après avoir doublé ce matin la latitude de Recife.

La nuit dernière, les routes de la tête de flotte du Vendée Globe, qui entre dans la dernière ligne droite de son tour du monde en solitaire après 68 jours de mer, et du Maxi Edmond de Rothschild se sont croisées au large du Brésil. Mais ce chassé-croisé, trop lointain, n’a malheureusement pas donné lieu à des contacts visuels et d’éventuelles images pourtant très attendues. Les Imocas remontent logiquement plus à la côte tandis que le géant de 32 mètres glisse actuellement plus au large, à environ 200 milles des rivages. Mais il n’est pas dit que dans les prochaines heures d’autres occasions ne se présentent. Dans ce cas, faisons confiance à Yann Riou, notre équipier média du bord, pour ne pas manquer ce moment inédit.

Le long du Brésil
Comme prévu, depuis leur passage de l’équateur hier après-midi, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs quatre équipiers ont retrouvé des conditions de navigation plus clémentes mais surtout propices au vol et à la vitesse. Les six marins ont bien laissé dans le sillage du maxi-trimaran bleu les aléas du Pot-au-Noir et le coup d’arrêt brutal qu’il a provoqué durant 24 heures dans la chasse au record des hommes du Gitana Team. À la faveur d’un alizé de sud-est modéré, qu’il exploite parfaitement, l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild glisse désormais le long des côtes brésiliennes. Le vent adonnant, le géant de 32 mètres a pu légèrement incurver sa route et plonge plein Sud en direction du Cabo Frio, à quelques encablures de Rio de Janeiro, qu’il devrait atteindre demain en fin de journée.

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