vendredi 21 novembre 2025
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Transat Jacques Vabre. Entre le pot au noir et les îles

Photo du bord envoyée par Class 40 Credit Mutuel, skippers Ian Lipinski and Julien Pulve, pendant la Transat Jacques Vabre 2021, le 11 Novembre 2021. - Credit Mutuel

On ne s’ennuie pas sur cette édition avec des classements qui évolue régulièrement dans toutes les classes. 3300 milles séparent ce soir les premiers Ultimes des derniers Class40. Si les premiers équipages de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre cogitent sur le meilleur point d’entrée dans le Pot-au-noir qu’ils devraient atteindre demain, les derniers se retrouvent à nouveau bloqués dans cette cellule anticyclonique qui les fait souffrir depuis les premiers jours. Après six jours de course, les premiers signes d’usure apparaissent à bord des bateaux et la fatigue met les marins à rude épreuve.

Imoca : chaud devant
Ça bombarde vers le sud et c’est le nouveau plan Verdier 11th Hour Racing Team – Mālama, mis à l’eau en août dernier, qui fut le plus rapide de la flotte ces dernières 24 heures avec près de 427 milles parcourus. L’écart se réduit en tête de flotte et des matchs se dessinent à tous les étages. Ils sont désormais six à se battre aux avant-postes (LinkedOut, Charal, Apivia, Initiatives-Coeur, Arkea-Paprec, 11th Hour Racing Team – Mālama) à l’approche des Canaries, dont le passage s’annonce déterminant. Joint à la vacation ce matin, Charlie Dalin (Apivia) nous explique. “Nous allons décider où nous allons passer en fonction des dernières prévisions météo. Ce n’est pas forcément simple car il y a les dévents à gérer, des zones de vent faibles, des accélérations, des bandes dans lesquelles nous n’avons pas le droit de naviguer, du trafic, il faudra prendre en compte tout cela dans nos choix.” Un programme bien chargé donc pour les marins qui travaillent d’arrache pied sur leurs machines pour ne pas laisser s’échapper l’opportunité de s’échapper par devant pour les uns, de rattraper les premiers pour les autres.

Ocean Fifty : le jeu des îles
Les passages des îles sont une partie cruciale de cette descente vers l’équateur. L’option prise par Koesio à Madère avait permis au 50 pieds violet de s’échapper et prendre une avance de plus de 50 milles sur ses concurrents. A ce jeu, c’est Primonial qui fut vainqueur aux Canaries avec le choix de faire un long bord de tribord dans l’ouest avant d’empanner direction le sud, évitant ainsi le dévent des îles espagnoles qui s’étend actuellement sur plus de 100 milles. “Nous sommes contents du décalage latéral. Erwan (Le Roux – Koesio) a pris un risque entre les îles que nous comptons bien exploiter avec Primonial ! Ils ont eu de la réussite quand nous nous en avons eu moins avant Madère, les écarts étaient impressionnants et flippants ! Mais le jeu des îles se réouvre !” explique Thibault Vauchel-Camus dans un mot du bord envoyé cette nuit.” Le décalage est ou ouest pourrait être décisif pour aller chercher le point d’entrée du Pot-au-noir.” ajoute-t-il.

Ultime : cap sur le Pot-au-noir
Le tandem Charles Caudrelier / Franck Cammas file bon train toujours bâbord amures cap au sud vers la zone de convergence intertropicale dans laquelle ils devraient rentrer au fur et à mesure à partir de demain. Aussi, le programme du jour pour les quatre duos de tête sera de trouver le meilleur point d’entrée dans cette zone synonyme d’instabilité. Derrière, Thomas Coville et Thomas Rouxel ont repris leur course hier et accusent un retard de 480 milles sur les leaders. Les deux marins, évidemment marqués et frustrés par cet incident, racontaient. “Nous avons eu envie de continuer, donc nous sommes repartis et quelques heures après nous étions à 30 nœuds dans les alizés. Nous sommes évidemment frustrés, mais super contents. Frustrés car nous sommes des compétiteurs, mais nous nous sommes vite dit que nous avions beaucoup de chance de faire cette transat, nous devions aussi continuer pour toute l’équipe qui a œuvré pour cela et pour tous ceux qui nous soutiennent. Nous sommes poussés par quelque chose qui nous dépasse, au-delà du métier ou de la compétition.” Une course pour l’instant entre parenthèses pour Sodebo Ultim 3, mais la route jusqu’à Fort-de-France est encore longue.

Class40 : Retour du vent
Les premiers 40 pieds glissent enfin vers le sud dans les alizés portugais. La flotte des 40 pieds n’osait même plus l’espérer tant les conditions jouaient avec leurs nerfs depuis le départ. Dans un message reçu depuis Banque du Léman, le duo nous explique la situation. “Certains bateaux sont revenus ou reviennent très fort de derrière aussi ! Le vent devrait gentiment commencer à se calmer bientôt, ça fera aussi du bien de retrouver des bateaux un peu plus vivables, je sens qu’il va y avoir des grosses siestes à bord ces prochains jours car nous sommes beaucoup à avoir entamé un peu les réserves !” Les conditions qu’ils ont dues affronter ces six derniers jours étaient épuisantes et le retour du vent signe le début d’un rythme plus stable à bord. Plus au nord, alors qu’ils étaient nombreux à s’être décalés dans l’ouest de la dorsale, ils ne sont plus que deux. Serenis Consulting et E. Leclerc Ville-la-Grand n’ont pas pu prêter de la porte de passage dans la dorsale pour rejoindre les vents portants et se trouvent donc à nouveau englués et pourraient ne pas rejoindre le peloton de suite.

CLASSEMENT 13 NOVEMBRE – 08h

CLASS40

  1. La Manche #EvidenceNautique – Distance arrivée 3424,5
    2.Redman – Distance arrivée 3428,26
  2. Edenred – Distance arrivée 3432,12

OCEAN FIFTY

  1. Primonial – Distance arrivée 3882,16
  2. Koesio – Distance arrivée 3888,86
  3. Leyton – Distance arrivée 3954,36

IMOCA

  1. LinkedOut – Distance arrivée 4242,04
  2. Charal – Distance arrivée 4266,96
  3. Apivia – Distance arrivée 4267,72

ULTIMES

  1. Maxi Edmond de Rothschild – Distance arrivée 5634,8
  2. SVR – Lazartigue – Distance arrivée 5735,35
  3. Actual Ultim 3 – Distance arrivée 5785,37

VIRTUAL REGATTA
CLASS40 – 1. Solaris31_FullSave
OCEAN FIFTY – 1. Mijn Vlakke Land
IMOCA – 1. Freizh Volante TPN
ULTIME – 1. PassTaga

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Départ de Blue Observer, l’ancien Hadrien de VDH part en mission

Eric Defert part sur l’ancien bateu de VDH pour une mission de 3 mois sous la coordination d’OceanOPS* (centre international de l’Organisation Météorologique Mondiale et de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO). Le voilier français Blue Observer va déployer une centaine de flotteurs profilants Argo pour le compte des États-Unis, du Canada et de l’Europe (France, Allemagne, Pays-Bas sur cette mission).

Ces déploiements contribueront à maintenir la distribution optimale des flotteurs existants dans l’Atlantique. Cette mission inédite est financée par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) et son partenaire Woods Hole Oceanographic Institution, par le programme Argo du Canada et par l’infrastructure européenne de recherche Euro-Argo. Cette dernière coordonne depuis l’Ifremer à Brest, la contribution européenne au programme Argo (composée de 12 pays européens) dont l’objectif est de maintenir 25% du réseau de flotteurs Argo. L’appareillage est prévu à Brest le dimanche 14 novembre prochain. La durée de la mission est estimée à 3 mois, soit environ 99 jours de mer. L’équipage débutera par une transatlantique, en direction de Woods Hole (Massachusetts-États-Unis), où il chargera 80 flotteurs de plus, puis poursuivra sa route en Atlantique sud en direction de l’île de Sainte-Hélène, au large de la Namibie, et le tout à la voile ! Il est également prévu sur cette expédition des prélèvements d’aérosols en haute mer pour le compte de l’Université de Laval (Canada) et l’Institut de Chimie de Clermont-Ferrand.

En mars 2021, Blue Observer a racheté un voilier mythique, l’ex Adrien. Basé à la Rochelle et en vente depuis plusieurs années, ce bateau de légende est un plan Vaton dessiné pour VDH et construit au chantier Gamelin en 2002. Il fut ensuite rebaptisé L’Oréal puis Tahia avec la navigatrice Maud Fontenoy et sa fondation.

En avril dernier, le voilier a été convoyé jusqu’à Brest, son nouveau port d’attache, au programme, 6 mois de travaux pour la rénovation complète du voilier en aluminium : révision du gréement, sortie d’eau, hydrogommage, peintures, création d’un laboratoire dédié aux scientifiques embarqués, travaux d’aménagement intérieur nécessaires pour accueillir un équipage de 6/7 personnes, composé de marins, ingénieurs, scientifiques et mediaman. Les travaux ont été réalisés avec les entreprises du territoire.

Blue Observer peut s’appuyer sur un bateau fiable pour mener à bien ses missions océanographiques
décarbonées. Les équipements, le matériel, les innovations technologiques, l’appareillage sur mesure mis
en place et validés par les scientifiques, en font à ce jour une plateforme unique et optimale sur le marché
international.

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Mini-Transat. Pierre Le Roy remporte la deuxième étape et la Mini-Transat

Pierre Le Roy remporte la deuxième étape en proto de la Mini-Transat et cette édition de la Mini-Transat. Il est arrivé ce vendredi à 14h02 avec une grosse dizaine d’heures d’avance sur son poursuivant le plus proche. Troisième à l’issue de premier acte à seulement 1h09 du leader Tanguy Bouroullec, le skipper de TeamWork a fait preuve de panache et de détermination lors de ce deuxième acte en optant pour une trajectoire extrême au sud. Un choix stratégique à la fois audacieux et engagé qui lui a permis aujourd’hui de décrocher une belle victoire d’étape mais aussi la première place au classement général (avant jury). Un succès qu’il dédie à son père. Ses déclarations à chaud.

La bagarre se poursuit à tous les étages au sein de la flotte de la 23e Mini Transat EuroChef. Chez les Proto, Fabio Muzzolini (945 – Tartine sans Beurre devrait boucler à son tour les 2 700 milles de la seconde étape entre Santa Cruz de La Palma et Saint-François dans la soirée (en milieu de nuit heure de Paris) avec, dans son sillage la triplette Tanguy Bouroullec (969 – Tollec MP/Pogo) – Sébastien Pebelier (787 – Décosail) – Irina Gracheva (800 – Path) dans un ordre qui pourrait encore évoluer. Chez les Série, le match n’en finit plus de s’intensifier même si Hugo Dhallenne (979 – YC Saint Lunaire), qui continue sa folle remontée et pointe désormais dans le trio de tête, est en train de frapper fort… et sans doute de s’assurer la victoire finale.

Vous réalisez le doublé étape – épreuve. Il y a-t-il des moments où vous avez douté ?

« J’ai stressé pendant quatre jours. J’étais convaincu de mon option au sud. J’étais convaincu, et à juste titre, que mes adversaires étaient au nord. J’imaginais que j’allais les aligner tous au fur et à mesure derrière moi mais tant qu’ils ne se recalaient pas, je ne pouvais pas savoir dans quelle mesure ils restaient dangereux. Jusqu’au bout j’ai craint de voir le spi rouge de Fabio (Muzzolini) apparaître au dernier moment, comme lors de la première étape. Je ne voulais pas que ça se reproduise. Je me suis donné comme un fou jusqu’au bout. Même la dernière nuit, j’ai tartiné tout ce que je pouvais. Il n’y avait pas de doute ! Je voulais gagner ! »

En quittant les Canaries, vous étiez trois quasiment à égalité. On savait que cette deuxième étape serait déterminante…

« On avait beaucoup parlé du match en Proto. Il était très attendu. Je suis content parce que ça ne s’est pas joué sur des questions de vitesse. Ça s’est joué sur des choix météo. J’avais mon plan bien en tête. Je me suis basé là-dessus. Je me suis fait confiance. Au départ de La Palma, je m’étais dit que soit je gagnais la course avec panache, soit je cherchais à faire « safe » en m’alignant derrière les trois autres, ce qui n’aurait servi à rien. »

Descendre jusqu’à 12° Nord a considérablement rallongé votre route. C’était un choix hardi mais aussi très engageant. Ça n’a pas dû être si simple à assumer ?

« Je me suis dit que je ne pouvais pas naviguer en jouant la carte de la sécurité. Je ne voulais pas arriver en Guadeloupe en me disant qu’en fait je savais ce qu’il fallait faire et que ne l’avais pas fait. Je ne savais pas où étaient les autres mais j’ai poussé fort au sud. J’ai vraiment attaqué. Ça n’a effectivement pas été si facile, physiquement et psychologiquement. En étant très bas en latitude, j’ai pris plus de sargasses que les autres. J’ai passé 48 heures à me battre contre ces algues. Je n’ai pas dormi pour les enlever, un coup des safrans, un coup de la quille. Je n’ai fait que ça. Je me suis mis dans un état… En bateau, je ne m’étais jamais fait mal comme ça. Je me suis fait mal comme jamais. »

Au départ des Sables d’Olonne vous aviez indiqué espérer devenir un meilleur marin en faisait cette Mini Transat. Est-ce le cas ?

« Je ne sais pas mais je suis satisfait de ce que j’ai fait. Je vais parler d’un truc personnel. Je ne le fais jamais d’habitude mais là ça me tient à cœur. Il y deux ans, lors de ma première participation à la course (il avait terminé 5e en Série, ndlr), il y avait mon père à l’arrivée. L’année dernière, je lui ai dit que lorsqu’il serait remis de sa maladie, on irait ensemble faire un tour sur le bateau. Il est parti la semaine où j’ai eu la coque. J’ai pensé à lui tout le long, comme jamais avant. Cette victoire, elle est pour lui. Les ressources que j’ai eues sont venues de là. Tout ce que j’ai donné c’était pour lui rendre hommage. »

On imagine que c’est d’autant plus de fierté pour vous…

« C’est en tous les cas comme ça que je voulais que ça se passe. En étant solide sur l’aspect météo et en ne lâchant jamais rien. Je me suis fait mal mais c’est comme ça que je voulais gagner. Je suis content de la manière dont j’ai navigué. Être en mer, j’adore ça. Je ne fais que ça depuis deux ans et j’adore ça. J’espère vraiment continuer à naviguer par la suite. Je suis dingue de la course au large. »

Justement, quelles sont vos envies à présent ?

« J’aimerais bien faire du bateau plus gros avec des ordinateurs à bord pour pouvoir affiner les routages. Ce que l’on fait sur les Mini est un peu artisanal, même si c’est très bien pour apprendre. J’ai plein d’envies. La Route du Rhum, ce serait incroyable, le Vendée Globe plus encore même si c’est une grande marche à franchir. Ce sont des sujets dont je vais discuter avec mes partenaires. J’en profite pour les remercier de m’avoir suivi, d’avoir cru en moi. Je vais essayer de goupiller ça l’année prochaine pour essayer de continuer à naviguer. Je suis tellement bien en mer ! »

Un mot sur votre bateau ?

« Il est incroyable. David Raison a créé un truc remarquable. Le bateau plane en permanence. Dans 15-16 nœuds de vent, il ne fait que voler. Je veux vraiment rendre hommage à son architecte mais aussi à tous les gens qui ont participé à son assemblage. Je pense à ces artisans qui ont des savoir-faire incroyables mais aussi à Cédric Faron qui m’a aidé à tout fusionner. TeamWork n’a été mis à l’eau qu’en février dernier et je m’y suis hyper attaché. C’est une belle histoire écrite ensemble »

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Mini-Transat. Le dénouement approche pour Pierre Le Roy

Le dénouement de la 23e Mini Transat EuroChef est proche, en tous les cas pour les prototypes qui sont attendus à partir de ce vendredi 12 novembre, à Saint-François. Pierre Le Roy (1019 – TeamWork), bien installé aux commandes de la flotte depuis six jours déjà, continue de consolider son leadership et semble filer tout droit vers le doublé étape-épreuve. Derrière, sauf pépin technique, Fabio Muzzolini (945 – Tartine sans Beurre) ne devrait pas laisser échapper sa deuxième place actuelle. Les choses pourraient en revanche être un peu plus délicates pour Tanguy Bouroullec (969 – Tollec MP /Pogo). En effet, si le vainqueur de la première étape est assuré de signer un podium au classement général, il n’est cependant pas complètement à l’abri de se faire souffler sur le fil celui de cette seconde manche par Sébastien Pebelier (787 – Décosail) ou Irina Gracheva (800 – Path). Le suspense reste entier !

Ce jeudi, il reste moins de 250 milles à parcourir pour Pierre Le Roy pour atteindre Saint-François et ainsi boucler les 2 700 milles de la deuxième étape de cette 23e édition de la Mini Transat EuroChef. Si le Lillois file tout droit vers la victoire, il n’est cependant pas question pour lui de relâcher la pression, même avec un matelas de plus de 80 milles d’avance sur son poursuivant le plus proche. Hier, on a rappelé qu’en course au large de nombreux exemples avaient déjà montré qu’il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, en citant notamment la mésaventure du Britannique Alex Thomson dans la Route du Rhum 2018. Dans l’histoire de la Mini Transat, les récits concernant les skippers ayant vu leurs rêves se fracasser d’une manière ou d’une autre à quelques encablures de l’arrivée restent, certes, marginaux, mais réels. Souvenez-vous de l’édition 2003. Cette année-là, à la fois chez les Proto et chez les Série, la course a connu d’incroyables rebondissements. Alors qu’il était en tête, Samuel Manuard a démâté à 80 milles de Salvador de Bahia à la suite de la rupture d’un bas-hauban. De son côté, Michel Mirabel, ivre de fatigue après une lutte sans merci avec Erwan Tymen pour la première place, a talonné sur une barre rocheuse à cinq milles de l’entrée de la baie de Tous les Saints, se retrouvant alors coincé par la marée.

Pebelier et Gracheva à surveiller

Pas de raison, toutefois, d’être pessimiste. Il y a même fort à parier que même s’il reste vigilant, le météorologue lillois commence à avoir franchement le sourire à bord de son plan Raison aux couleurs de TeamWork car il faut bien l’avouer, aujourd’hui, sauf avarie ou gros coup du sort, rien ne devrait l’empêcher de remporter la mise, à la fois sur l’étape et au général. Selon les derniers routages, il est attendu sur la ligne entre 7h et 9h, heure locale (entre 12h et 14h, heure de Paris), avec près de 10 heures d’avance sur Fabio Muzzolini, et près du double sur le troisième. Un troisième qui devrait normalement être Tanguy Bouroullec, actuel leader au classement provisoire. On sait toutefois que ce dernier a récemment été handicapé par des soucis techniques. Des problèmes qu’il aurait a priori solutionnés hier mais dont on ignore la nature et qui pourraient potentiellement laisser la porte ouverte à deux sérieux concurrents, Sébastien Pebelier et Irina Gracheva. Le premier est positionné pile-poil dans son axe, à une vingtaine de milles de son tableau arrière. La seconde est décalée d’une quarantaine de milles plus au sud. Pour tous, le dernier empannage va donc être important pour ajuster au mieux la trajectoire finale.

Les écarts se resserrent encore en Série

Du côté des bateaux de Série, il va falloir patienter encore un peu avant de voir les premiers embouquer le chenal de la marina de Saint-François mais les ETA (estimations d’heures d’arrivées) se précisent. Aux dernières nouvelles, les leaders sont attendus dimanche à partir de 9h, heure locale, soit 13h, heure de Paris. Alberto Riva (993 – EdiliziAcrobatica) et Giammarco Sardi (992 – Antistene) pourraient bien débarquer les premiers et ainsi mettre l’Italie à l’honneur, comme cela avait déjà été le cas lors de la dernière édition, en 2019, avec l’éclatante victoire d’Ambrogio Beccaria. Les jeux sont toutefois loin d’être faits surtout que depuis hier, les écarts aux avant-postes, déjà dérisoires, ont tendance à se réduire encore. Pour preuve, ce jeudi, les cinq premiers ne se tiennent plus qu’en 20 milles, Jean Cruse (910 – Ini Mini Myni Mo) et Hugo Dhallenne (979 – YC Saint Lunaire) notamment, ayant grappillé du terrain sur Loïc Blin (872 – Technique Voile – Les Entrepreneurs du Golfe) et les deux Transalpins. Pour eux, les derniers 600 milles s’annoncent donc sous haute-tension, pour le plus grand plaisir des observateurs !

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Transat Jacques Vabre. Toujours plein sud !

Alors que Sodebo est reparti, le Maxi Edmond de Rothschild continue de mener la flotte toujours plus sud. Il approche des Canaries ce vendredi matin et reste plus rapide que SVR-Lazartigue situé 100 milles derrière. Banque Populaire est bien revenu dans le match.
En Ocean Fifty, Erwan Le Roux et Xavier Macaire dominent les débats sur Koesio devant Primonial à 50 milles qui garde le contact.
En Imoca, Apivia a cédé son leadership à LinkedOut alors que Charal, 3 menace de revenir sur les 2 plans Verdier. Pas loin, Initiatives Coeur réalise une très belle course et garde le rythme et navigue avec le nouveau 11h Eleven Hour. A 100 milles, Arke Paprec reste un peu distancé mais en mesure de revenir dans le match.

En Class40, Nicolas Jossier et Alexis Loison réalisent une très belle course en tête alors que Projet Rescue Ocean fait route vers Cascais pour une escale technique. Depuis jeudi matin, 8 h 45, le bateau est en effet touché par une casse au niveau de la rotule et de la ferrure haute du safran tribord. Après avoir un temps envisagé une escale technique sur un port portugais plus Nord , Axel Tréhin et Frédéric Denis ont réussi à réaliser une réparation de fortune leur permettant de bénéficier du vent fort plus longuement. Ils prévoient une réparation express à Cascais et un retour en course au plus vite.

Ultime : Le Cap vert dans le viseur
Les quatre maxi trimarans encore en course poursuivent leur jeu d’empannages dans les alizés. Tous tiennent des vitesses élevées, entre 25 et 30 nœuds, et avalent les milles toujours plus vite de jour en jour. “Nous avons fait Madère – Les Canaries en moins de 24 heures et avons parcouru autant de distance en 12 heures que sur les deux premiers jours de course.” Déclare Yves Le Blevec (Actual Ultim 3) ce matin à la vacation. En effet, la flotte, toujours menée par le Maxi Edmond de Rothschild, a dépassé l’archipel espagnol cette nuit et fait maintenant route vers le Cap Vert. Chacun réfléchit déjà au prochain obstacle, le Pot-au-noir. La zone de convergence intertropicale laisse encore apparaître de nombreuses options ouvertes et radicales et les équipages devront choisir la manière dont ils l’aborderont aujourd’hui. Le skipper d’ Actual Ultim 3 explique.“Nous nous dirigeons vers un point, que nous atteindrons dans quelques heures, où il faudra faire un choix. Nous savons quand nous devrons prendre une décision, mais nous ne savons pas encore laquelle prendre. Nous attendons le dernier moment pour avoir les informations météo les plus fraîches possibles.” Le parcours de 7500 milles que les Ultimes doivent parcourir est encore long et semé d’embûches. “Il y aura de grosses options à prendre sur la route vers Trindade (point de parcours Ultime à contourner), ça ne sera pas forcément direct.”

Ocean Fifty : jeu de vitesse dans les îles
250 milles derrière, les Ocean Fifty évoluent dans les latitudes de Madère qu’ils passent de différentes manières. En effet, certains ont décidé d’opter pour une route est, tandis que (pour l’instant) quatre autres ont choisi de se faufiler entre les îles afin d’aller chercher les effets de site (accélération du vent entre deux îles). Un obstacle supplémentaire s’est cependant glissé sur leur chemin : des filets de pêche dérivants. Xavier Macaire explique. “Nous avons été obligés de nous recaler avec un empannage pour éviter ces lignes de pêche. Cela nous a fait perdre un peu de temps mais ce n’est pas grave, l’essentiel c’est que nous n’ayons pas été dedans. C’était arrivé à Erwan sur le Pro Sailing Tour, et cela met plusieurs heures à s’en dégager.” Koesio, qui conserve la tête du peloton depuis le golfe de Gascogne, devrait atteindre les Canaries d’ici la fin de journée et se donne encore une ou deux heures pour décider s’ils prendront, comme à Madère, une option intérieure ou un passage à l’ouest.

Imoca : Apivia cède sa place
Pour la première fois depuis le top départ, le Normand laisse sa place de leader au Dunkerquois. LinkedOut mène désormais la flotte Imoca. Les premiers poursuivent leur parcours en direction de Madère dans un vent toujours instable du fait de la cellule anticyclonique. Les 60 pieds se livrent à un véritable jeu d’empannages et de placements en bordure de dorsale. Plus ils se rapprochent du centre de l’anticyclone, plus la rotation et l’angle du vent sont favorables, mais la force est moindre. Aussi, les équipages choisissent de faire de l’ouest tant qu’ils estiment le vent suffisamment fort, et empanne vers le sud-sud-est pour retrouver de la pression dès que le vent devient trop faible. Sam Davies, joint à la vacation ce matin, expliquait la difficulté. “Nous essayons de filer directement et le plus vite possible dans la bonne direction, mais ce n’est pas évident car le vent varie entre 10 et 25 nœuds. Il faut être vigilant sur les choix de voile et les réglages !”

Class40 : second obstacle sur la flotte
Le déplacement de la dorsale sur le cap Finisterre a forcé une partie de la flotte à prendre une option différente. En effet, afin de ne pas rester bloqués dans cette zone sans vent une deuxième fois, ils sont dix à avoir rejoint la stratégie adoptée par Polka Dot. D’autres n’ont pas réussi à s’échapper vers le sud et sont contraints d’avancer, bâbord amure, vers l’ouest pour ressortir doucement de la dorsale. Ce fort ralentissement au nord de la flotte annonce d’importants écarts à venir. Les premiers 40 pieds s’échappent le long du Portugal à vive allure tandis que la queue de flotte reste engluer au cap Finisterre. En 8 heures, il pourrait y avoir 100 milles d’écart supplémentaires. Dans un mot reçu du bord au petit matin, Jean-Jacques Le Borgne (Les Recycleurs Bretons – Navaleo) explique “la nuit fut encore éprouvante, nous avons eu du vent pendant deux heures, puis à nouveau rien. Nous avons dû changer de voile une dizaine de fois et virer de bord au gré des humeurs du peu de vent que nous avions. Vivement les alizés !” Certains les touchent déjà et filent au sud dans une bande de vent le long du Portugal. “C’était un peu chaud tout à l’heure car le vent est bien monté” racontait Emmanuel Le Roch à la vacation ce matin. L’objectif est désormais à la vitesse et à la préservation du bateau pour ne pas laisser leurs concurrents réduire l’écart puisqu’un nouveau retour par derrière est encore possible d’ici deux jours. “Nous allons empanner demain matin. Nous avons préservé le bateau cette nuit et hisser le spi de brise car nous ne voulions pas risquer de déchirer notre spi pour la suite.” Explique le skipper de Edenred. “Nous voyons que ceux derrière ont l’envie de revenir fort. Il y a des zones de transition à venir et tout n’est pas encore clair, d’ici deux jours tout peut revenir par derrière. Tant que nous pouvons engranger nous n’allons pas nous gêner !”

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Transat Jacques Vabre. Sodebo est reparti en course

Thomas Coville et Thomas Rouxel sont repartis de Madère ce vendredi après une intervention express de 2 heures de l’équipe technique du team. Le foil tribord reste cassé et inutilisable mais Sodebo reste en course. Thomas Rouxel a été blessé dans le choc comme un boxer. Il raconte :

Après son avarie de foil survenue dans la nuit de mercredi à jeudi, Sodebo Ultim 3 s’est dirigé vers Funchal à Madère, point de rendez-vous avec son équipe technique, arrivée sur place à 0h30 dans la nuit de jeudi à vendredi. En quelques heures, les cinq membres du Team Sodebo sont parvenus à effectuer une réparation express qui a permis à Thomas Coville et Thomas Rouxel de reprendre la mer à 6h ce vendredi matin. Même s’ils ne repartent pas à 100% de la capacité de Sodebo Ultim 3, dont le foil tribord reste endommagé, les deux skippers sont de retour en course, avec une forte motivation et en se disant que tout est possible alors qu’il reste 6 500 milles à parcourir jusqu’à Fort-de-France.  

Les explications de Thomas Rouxel au moment de reprendre la mer : « Dans la nuit de mercredi et jeudi, on était en train de naviguer dans un vent très instable en bâbord amure, Thomas était à la bannette, moi en train de retourner à la barre, on a alors heurté violemment un OFNI, c’était tellement violent que je me suis retrouvé projeté vers l’avant du bateau, j’ai tapé un peu partout, une manivelle de winch, l’écran de l’ordi… Je pensais qu’on avait tapé un bateau et qu’on allait sortir de là l’étrave cassée, on a fait le tour de Sodebo Ultim 3, on a vu que le foil tribord était endommagé. On s’est alors lancés dans une mission pour essayer de continuer à naviguer, on ne savait pas alors si c’était juste pour rejoindre un port et réparer ou pour continuer la course. On a bricolé une douzaine d’heures, on n’a pas réussi à faire ce qu’on voulait, du coup, on s’est retrouvés à Madère avec l’équipe technique qui atterrissait à 0h30. Ils sont montés à bord dès qu’ils sont arrivés, et en deux heures, ils ont réussi à nous remettre le bateau en état. On est en train de quitter la baie de Funchal pour repasser par le way-point où nous avons mis en stand-by la course et repartir à l’assaut de la Martinique. Je me sens un peu comme un boxeur le lendemain d’un combat, j’ai quelques hématomes, mais ce n’est pas très grave, ça va se diluer avec le temps et ça ne m’empêche pas de naviguer de nouveau, je suis très content de repartir. Même si l’enjeu compétitif sera moindre, on va prendre beaucoup de plaisir en mer et on va continuer à progresser sur le bateau. Et on ne sait jamais ce qu’il peut se passer sur la course, donc tout le temps à fond pour rejoindre la Martinique ! »    
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Transat Jacques Vabre. Sodebo Ultim 3 a heurté violemment un ofni, foil tribord endommagé

SODEBO ULTIM 3 - THOMAS COVILLE / THOMAS ROUXEL Voile - Course - Race - Duo - Sailing - Ultim - multihull - aerial © Vincent Curutchet / Sodebo

Sodebo Ultim 3 a heurté violemment un OFNI aux alentours de 1h cette nuit à 100 milles au nord de Madère. Thomas Coville et Thomas Rouxel vont bien et sont en sécurité dans le bateau. Le foil tribord est endommagé. Un diagnostic est en cours pour évaluer la situation.

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Transat Jacques Vabre. Edmond de Rothschild, Koesio, Apivia les favoris sont là

KOESIO - ERWAN LE ROUX / XAVIER MACAIRE Voile - Course - Race - Duo - Sailing - onboard © Jeremie Lecaudey

Les Ultime, emmenés par Maxi Edmond de Rothschild, et les Ocean Fifty, menés par Koesio, ont poursuivi leur descente à belle allure, avant un nouveau ralentissement bientôt. Pendant que les Class40 prennent, toujours, leur mal en patience.

Les Ultime bientôt de retour dans du petit temps ?
La belle bagarre se poursuit parmi les géants, après un peu plus de trois jours de mer. “Nous étions bord-à-bord au milieu de la nuit avec Sodebo, au passage du cap Finisterre, à environ 40 nœuds, raconte Franck Cammas, à bord du Maxi Edmond de Rothschild, c’est serré, il y a du très bon niveau de vitesse et de tactique, ce qui offre un beau spectacle.” Le bateau du duo Cammas-Caudrelier conserve toujours la tête. Mais, après avoir effectué une belle descente des côtes ibériques (plus de 550 milles en 24 heures, de quoi se réjouir d’un golfe de Gascogne “qui n’a jamais été aussi lent”), voilà qu’un nouveau coup d’arrêt pourrait se présenter aux trimarans, poursuit Cammas : “le vent a déjà commencé à faiblir, nous allons devoir régler le bateau en mode petit temps comme à la fin du golfe”.

La flotte Imoca perd un deuxième candidat
Après Bureau Vallée dans la nuit de dimanche à lundi, un deuxième 60 pieds a démâté ce mercredi après-midi. Le 11th Hour Racing Team Alaka’i de Justine Mettraux et Simon Fisher est ainsi contraint à l’abandon. Les deux skippers sont sains et saufs et sécurisent pour le moment la situation.

Etant donné qu’Alaka’i faisait la jonction entre le groupe de tête et les poursuivants, ils sont désormais 6 à se détacher sérieusement à l’avant : Apivia, encore et toujours leader, suivi de LinkedOut 34 milles derrière, puis de Initiatives-Coeur, Charal, 11th Hour Racing Team Mālama et Arkea Paprec. Et si les multicoques, hier soir et cette nuit, ont choisi de passer entre le DST (zone interdite aux bateaux de la course) et les terres espagnoles, les Imoca ont préféré contourner le dispositif de séparation de trafic par l’ouest. Trace initiée par Charlie Dalin et Paul Meilhat, et suivie par tous les autres. A noter que les écarts au sein de la flotte Imoca devraient se creuser, puisque les bateaux de tête profitent d’une bonne quinzaine de noeuds de vent, alors que les bateaux de l’arrière sont toujours scotchés par la dorsale anticyclonique.

Les 7 Ocean Fifty en moins de 100 milles
Pour vivre heureux, restons groupés. C’est la devise des 50 pieds sur ce début de course. Le dernier du paquet, Groupe GCA – 1001 Sourires, pointe à près de 100 milles de la tête. Koesio, le trimaran d’Erwan Le Roux et Xavier Macaire, est toujours leader. L’attendu Leyton figure en 5ème position, en embuscade. Sam Goodchild racontait cet après-midi :”Nous avons perdu un peu de milles donc nous allons essayer de rattraper les autres devant. Nous avons trouvé des alizés sur les côtes portugaises de 15/20 nœuds, avec un enchaînement d’empannages pour rester dans le bon sens du vent jusqu’aux Canaries. Certains bateaux ont pris de l’avance, nos petites erreurs de début de course nous ont coûté cher. Mais nous allons saisir les opportunités dès que nous en aurons.”

Statu quo en Class40
Si, ces dernières 24 heures, les bateaux les plus au sud (multicoques et premiers monocoques) ont enfin pu lancer leur course en touchant de l’air, ça n’est toujours pas le cas des Class40. Certains bateaux n’ont progressé que d’une cinquantaine de milles depuis hier soir (soit une vitesse de… 4 km/h !), victimes d’un golfe de Gascogne décidément capricieux. Cette flotte ralentie est toujours menée par La Manche #EvidenceNautique. “Journée relativement tranquille, on profite de notre classement et on a décidé de prendre l’apéro à bord ce soir pour fêter ça”, s’amuse Nicolas Jossier, partenaire d’Alexis Loison. En se languissant malgré tout de la suite : “On a hâte de passer la pointe espagnole, et d’attaquer les glissades vers des températures meilleures”. A noter que l’équipage de Polka Dot poursuit, esseulé, dans son option ouest. Verdict dans quelques jours.

Classements de 18h (HF) :

Ultime

  1. Maxi Edmond de Rothschild (Franck Cammas – Charles Caudrelier)
  2. Sodebo Ultim 3 (Thomas Coville – Thomas Rouxel)
  3. SVR – Lazartigue (François Gabart – Tom Laperche)

Ocean Fifty

  1. Koesio (Erwan Le Roux – Xavier Macaire)
  2. Solitaires en Peloton – ARSEP (Thibaut Vauchel-Camus – Frédéric Duthil)
  3. Primonial (Sébastien Rogues – Matthieu Souben)

Imoca

  1. Apivia (Charlie Dalin – Paul Meilhat)
  2. LinkedOut (Thomas Ruyant – Morgan Lagravière)
  3. Initiatives-Coeur (Samantha Davies – Nicolas Lunven)

Class40

  1. La Manche #EvidenceNautique (Nicolas Jossier – Alexis Loison)
  2. Volvo (Jonas Gerckens – Benoit Hantzperg)
  3. Lamotte Module Création ( Luke Berry – Achille Nebout)
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Mini-Transat. Beau sprint vers l’arrivée prévue vendredi

Alors que les premiers sont désormais à moins de 500 milles de l’arrivée et sont attendus dans la journée de vendredi à Saint-François, la bagarre s’intensifie au sein de la flotte de la 23e Mini Transat EuroChef. Chez les Proto, les trois premiers de la première étape, Tanguy Bouroullec (969 – Tollec MP/Pogo), Fabio Muzzolini (945 – Tartine sans Beurre) et Pierre Le Roy (1019 – TeamWork) semblent bien partis pour chacun conserver leur place sur le podium. Reste à déterminer dans quel ordre, même si Les choses commencent à se préciser doucement. La situation demeure en revanche bien plus incertaine chez les bateaux de Série où les trois premiers se tiennent en moins de 8 milles et les dix premiers en moins de 50. Incertaine à la fois pour l’étape et pour le général !

« Le vent dépasse rarement les 13-15 nœuds mais on a eu une rafale à 20 nœuds dans notre premier grain hier. Il y a de grosses oscillations, avec des bascules jusqu’à 50° », a rapporté le skipper de Petit Prince, l’un des sept bateaux accompagnateurs de l’épreuve à la Direction due course, ce mercredi. A l’approche de l’arc Antillais, il y a logiquement de plus en plus d’instabilité dans l’air. Les marins doivent donc anticiper autant que possible les brusques variations du vent. Adapter la voilure en fonction pour éviter de se faire surprendre et potentiellement casser du matériel, mais aussi pour rester le plus efficace possible car à ce stade de la course et surtout compte tenu du contexte, chaque mille grappillé risque de se révéler déterminant. Tout reste à faire et il ne faut surtout pas arriver avec des regrets alors il faut tout donner. Lâcher les chevaux comme on dit, même si après douze jours de course dans cette deuxième étape et presque autant lors de la première le mois dernier pour une large majorité des concurrents, la fatigue se fait sentir, à la fois sur les organismes et sur les machines.

Un problème technique résolu pour Tanguy Bouroullec
Chez les Proto, Pierre Le Roy mène toujours la dance avec un matelas de 62 milles sur Fabio Muzzolini qui ne lâche rien, et 91 milles sur Tanguy Bouroullec qui a indiqué par message à la Direction de course avoir réussi à solutionner un problème technique ce matin. Une information, bien qu’imprécise, qui permet peut-être d’expliquer pourquoi l’actuel leader au classement général a connu quelques phases nettement moins rapides que ses adversaires ces derniers jours, mais qui laisse aussi envisager que le Finistérien finisse sa course sur les chapeaux de roues en ayant retrouvé une grosse partie du potentiel de son Pogo Foiler. De là à savoir si cela sera suffisant pour venir bousculer ses deux rivaux, rien n’est moins sûr même si, comme le dit l’adage : tant que la ligne n’est pas franchie…. En ce sens, les exemples sont nombreux. A titre d’exemple, on peut rappeler notamment l’incroyable mésaventure du Britannique Alex Thomson qui a fracassé son rêve de victoire dans la Route du Rhum 2018 sur un rocher à 60 milles de la ligne d’arrivée alors qu’il avait course gagnée. En étant plus optimiste, on peut malgré tout affirmer qu’à moins de 48 heures de l’arrivée en Guadeloupe, le skipper de TeamWork a pris une bonne option, à la fois pour la victoire d’étape et pour la victoire de l’épreuve. Sauf avarie ou gros retournement de situation, il est attendu sur la ligne vendredi entre 10 heures et 16 heures locales (soit entre 15 heures et 21 heures, heure de Paris) avec une avance qui pourrait être de 6 ou 7 heures sur son dauphin.

Un jeu particulièrement ouvert en Série
Chez les bateaux de Série, le dénouement reste beaucoup plus obscur. Rarement dans l’histoire de la course, on a vu pareil scénario. Si l’on se remémore les deux dernières éditions, en 2019 Ambrogio Beccaria avait dominé de la tête et des épaules, tandis qu’en 2017 Erwan Le Draoulec avait largement consolidé sa première place plusieurs jours avant l’arrivée en Martinique. Cette fois, impossible ou presque de faire des pronostics solides. A quatre jours de l’arrivée (les ETA, dans cette catégorie, fluctuent entre le 14 et le 15 novembre selon les derniers routages), les trois leaders, Giammarco Sardi (992 – Antistene), Alberto Riva (993 – EdiliziAcrobatica) et Loïc Blin (872 – Technique Voile – Les Entrepreneurs du Golfe) se tiennent en seulement 7,5 milles et derrière, ça se bouscule au portillon malgré des écarts en latéral assez conséquent. Pour preuve, au sein du Top 10, pas moins de 160 milles séparent Quentin Riché (947 – Race for Pure Ocean), le plus au nord, de Hugo Dhallenne (979 – YC Saint Lunaire), le plus au sud. Tenir la cadence, slalomer au mieux entre les grains seront très certainement des points clés de cette fin de course, mais il va y avoir aussi des histoires d’angles. De fait, aux abords des Caraïbes, le vent à tendance à basculer un peu à l’Est sous l’effet de l’anticyclone des Açores. Cela signifie que les concurrents les plus au nord bénéficient d’un angle de progression légèrement plus favorable que leurs copains à l’opposé du plan d’eau. En résumé, on l’aura compris, les dés sont encore loin d’être jetés !

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Transat Jacques Vabre. L’IMOCA 11th Hour Racing Team a démâté

L’IMOCA 11th Hour Racing Team a démâté à 14h02 (UTC) ce mercredi après-midi. Les deux skippers sont sains et sauf et s’efforcent de stabiliser la situation à bord. Skippés par Simon Fisher et Justine Mettraux l’Imoca 11th Hour Racing Team Alaka’i est l’un des bateaux les plus fiabilisés de la flotte. Il été vendu à Benjamin Dutreux actuellement en course avec Damien Séguin sur Groupe Apicil et qui devait revenir dessus.

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