L´appel du large
” C´était début octobre 2001, j’étais dans ma voiture. J’ai pris la décision de faire le Vendée Globe suite à une déclaration de Michel Desjoyeaux. Il disait que c’était à la portée de tout le monde. Mais je n’ai compris qu’après l’implication que cela suppose….”” Pour découvrir le 60 pieds, il avait d´abord loué PRB avant de faire construire son voilier en Nouvelle Zélande sur un plan du célèbre architecte Bruce Farr. Une superbe machine bien finie par les kiwis pour donner vie à son rêve de Tour du monde. Le nom originel de ce voilier pour lequel Jean Pierre Dick s´est beaucoup endetté est d´ailleurs Absolute Dreamer ( Le Rêve absolu ).”
Jean Pierre Dick au bout de ses peines
Une Primo Cup, résolument internationale
Cette XXIème édition était incontestablement placée sous le thème de l’internationalisation avec la participation de 16 nations. Un record !
La raison : les conditions particulièrement clémentes qui séduisent les équipages nordiques. « La Primo Cup, c’est pour nous les coureurs, notre premier rayon de soleil après l’hiver, et une classique qui offre deux atouts majeurs, avec un plateau exceptionnel tant au niveau de la quantité que de la qualité, avec la présence de nombreux médaillés olympiques, champions d’Europe ou du monde.», a déclaré Vincent Portugal (EBSCO-Belvedere-EDC), associé à Kito de Pavant, vainqueur de la Solitaire du Figaro 2002.
A noter également que le lingot d’or mis en jeu par le Credit Suisse (Monaco), représenté par Alain Ucari, Directeur du Credit Suisse (Monaco), a été remporté par l’équipage croate de Dream Sailing, après tirage au sort.
Sixième place pour Jean-Pierre Dick
Une détermination à toute épreuve
A 39 ans, Jean-Pierre Dick vient de réaliser ce pourquoi il bataillait depuis plus de trois ans. Il vient de boucler ce tour du monde, lui ce régatier confirmé et redouté entre trois bouées. Vétérinaire de formation et diplômé d’un troisième cycle d’HEC, JP n’a eu de cesse de batailler pour réaliser ce projet avec une détermination et un pragmatisme à toute épreuve. Il lance la construction d’un 60 pieds Open nouvelle génération signé Farr qu’il fait construire aux Antipodes. Il gagne dans la foulée la Transat Jacques Vabre avec son compagnon Nicolas Abiven puis connaît de sérieuses avaries dans le Défi Atlantique avec un démâtage et un retournement dans The Transat au point de le freiner dans son élan sur la route de la qualification. Mais rien n’arrête le Niçois qui va acquérir ses lettres de noblesse de marin de course au large dans la dureté et l’adversité. Et cette détermination sera sa bonne étoile car ce Vendée Globe, il le tient aujourd’hui et il l’a bouclé de la plus belles des manières : dans la lutte et le combat face aux éléments et à lui-même. Rien ne lui a été épargné avec une série impressionnante d’avaries dans cette aventure qu’il boucle aujourd’hui en course et à la sixième place. Chapeau bas !
La moyenne hallucinante du géant Orange II…
L’équipage de Orange II est donc à nouveau à l’attaque depuis hier. Après un check total du bateau, qui permet à l’équipage d’avoir parfaitement confiance dans sa monture, c’est à nouveau la concentration maximale à bord et la tension de tous les instants. Bruno Peyron : “Il y a un temps pour chaque chose : un temps pour attaquer, un temps pour consolider, un temps pour gérer, un temps pour sécuriser et un autre temps pour attaquer. Derrière, les flirts avec les glaces, les zigzags entre calmes et icebergs, la fatigue extrême et dangereuse. Orange Express est reparti à l’attaque et commence une “”offensive”” qui doit nous emmener jusqu’en Tasmanie, voire même en Nouvelle-Zélande””.4 Jours d’avance sur le record du tour du mondeA l’issue de ce 20e jour de course, Orange II possède exactement 1900 milles d’avance sur le temps du record absolu du tour du monde, établi l’hiver dernier par l’Américain Steve Fossett et l’équipage du maxi-catamaran Cheyenne. Soit plus de 4 jours d’avance sur le chronomètre officiel du tour du monde. Une avance qui, vue la vitesse à laquelle marche Orange II en ce moment, devrait demeurer stable demain malgré la journée exceptionnelle qu’avait fait le géant Cheyenne lors de sa 25e journée.”
Dernière baston pour Jean-Pierre Dick
« J’ai encore du vent de sud-ouest à ouest et j’avance à 11 nœuds. J’attends la bascule au nord-ouest cette nuit. Il va bien falloir gérer cette dernière nuit et je crois que je serais certainement crevé demain.». Jean-Pierre Dick, régatier entre trois bouées, apprend depuis trois ans le métier de coureur d’océan. Sur son fier coursier Virbac-Paprec, bateau jugé par tous ses adversaires comme étant un des plus rapides et des mieux préparés, il aura vécu un Vendée Globe riche en émotions. Bôme cassée, vit de mulet explosé par deux fois, liaison safran-pilote automatique sur le bord de la rupture font partie de la longue liste des avaries. Mais le plus étonnant est sans conteste que Jean-Pierre ait réussi à tourner autour de la planète avec ses seuls panneaux solaires. Et cela dès l’entrée dans l’océan Indien. Bien d’autres auraient baissé les bras… Même si le skipper avoue volontiers avoir songé à l’abandon, il a tenu bon et a continué sa route au prix d’une économie drastique qui l’a privé de tout élément de confort – lumière, musique, téléphone, eau à volonté, etc…. Demain, Jean-Pierre sera accueilli par une foule qui lui donnera l’impression d’être le premier. Au large, Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) n’a pas manqué de relever son opiniâtreté. « Il a fait un sacré parcours. C’est un grand bonhomme ».
Karine Fauconnier élargit son horizon
Skipper par accident
La saison terminée, elle a rentré son trimaran dans un chantier à Port-la-Forêt. Non sans amertume : “Je voyais les autres bosser sur leurs bateaux et moi, je ne pouvais plus rien faire sur le mien. Ça me semblait injuste, je ne méritais pas ça : mon équipe non plus. Elle aussi a été remerciée””.
Sentant qu´elle commençait à devenir aigrie, elle a préféré changer d´air. Après huit ans de solitaire (la moitié en Figaro, l´autre en multi), elle éprouvait le besoin de partager, d´échanger, d´aller plus loin en équipe, d´élargir son horizon. “”Je suis devenue skipper presque par accident. En fait, j´ai toujours voulu être équipière, mais personne ne voulait de moi : trop peu d´expérience, pas assez de force… Il y avait toujours un truc qui ne collait pas””.
Alors, la jeune femme a été obligée de faire ses preuves en solo. En Figaro tout d´abord, sur un trimaran de 60 pieds ensuite. “”Là, je suis devenue crédible””.”
Orange II dans les algues des Kerguelen…
Bruno Peyron : « Certains scientifiques les connaissent certainement mieux que nous, on les appelle “kelp”” ! Ce sont les algues géantes des Kerguelen et il y en a partout à la dérive autour de l´archipel. Il y en a aussi en Patagonie et c´est dans ces algues géantes que plongeaient nus les Indiens Alakaluf pour se nourrir. C´est moins dangereux qu´un iceberg, mais ça peut arrêter un voilier et l´emprisonner pendant des heures. Roger (Nilson) nous racontait avoir été stoppé pendant la dernière Whitbread*. Bloqué dans une masse d´algues. Sous spi lourd, par 35 noeuds de vent, bateau arrêté, voiles affalées, impossible de s´en dégager puisqu´elles étaient enroulées autour de la quille… Impossible de plonger avec l’état de la mer… Il leur aura fallu deux jours pour se libérer de ce piège naturel insensé! Devant cette menace réelle et puisque nous passions de nuit au nord de l´archipel, sans aucune visibilité, nous avons décidé de prendre un peu de marge en rallongeant un peu la route, mais en diminuant le risque de se coincer dans un pack de plusieurs tonnes de “”kelp””. Bien nous en a pris puisqu´au lever du jour, nous arrivons en bordure d´une zone entièrement prise par les algues et qui semble ne pas s´interrompre entre les Kerguelen et notre position. Le reste de la matinée se passe à zigzaguer à la barre entre ces paquets d´algues de plusieurs dizaines de m2, en priant pour ne pas se faire coincer par ces algues perverses. »
“
Se méfier des eaux turquoises…
Pas question pour les multicoques de s´arrêter faire un peu de tourisme dans l´archipel des Maldives ! Au pointage de 11 h, “Doha 2006″” affichait une vitesse de 21,62 nœuds. “”Geronimo”” était encore plus rapide (23,48 nœuds), mais il avait concédé du terrain au cours des dernières 24 h : “”J´ai choisi une option météo qui n´était pas la bonne. Ma stratégie était d´aller chercher des vents d´est qui ne sont pas venus””, déplorait Kersauson.
Du coup, Brian Thompson et ses équipiers en ont profité pour prendre la poudre d´escampette : pendant une vingtaine d´heures, le catamaran a avancé 3 – 4 nœuds plus vite que le trimaran : “”Et nous voilà 90 milles derrière. En plus, ils ont décollé de la pétole une dizaine d´heures avant nous : ça fait tout de suite des écarts importants””.”
ORANGE II CETTE NUIT AUX KERGUELEN
Présent à la vacation radio de ce jour, le skipper de Orange II qui venait de s’octroyer deux petites heures de sommeil dans un vrai duvet, s’est exprimé sur les conditions rencontrées dans le grand sud et sur sa stratégie pour les jours à venir. Bruno Peyron : « On commence à toucher les vents de Nord-Ouest que nous attendions et on devrait donc accélérer encore dans les heures qui viennent. En fait, on a été obligé de ralentir à cause de cette dorsale anticyclonique qui n’avançait pas assez vite et que nous rattrapions dès que l’on accélérait. Mais cela semble gagné maintenant car on commence à sentir les premiers effets du front de cette dépression qui je l’espère va nous accompagner jusqu’en Australie ».
Volvo Ocean Race : le parcours est bouclé
Toutes les villes et pays retenus ont un lien historique avec le domaine maritime, voire avec la course elle-même, dit-on dans le communiqué de presse officiel. C’est en effet le cas de Portsmouth, qui fut le lieu de naissance de la Whitbread en 1973, et l’accueillit par quatre fois entre cette date inaugurale et 1986. En 2006, le fameux Gunwharf Quay et les docks « historiques » accueilleront le village officiel et la flotte entre le 23 mai et le 3 juin. Une régate sera courue dans le Solent à l’occasion de cette escale, le 29 mai précisément… De Portsmouth, les VO70 s’élanceront pour 1500 milles nautiques, direction Rotterdam (capitale européenne du sport 2005), qu’ils devraient rallier le 9 juin. Les organisateurs de l’épreuve soulignent que c’est dans les eaux hollandaises que devrait avoir lieu la régate in-port la plus spectaculaire, le 11 juin, soit 4 jours avant le départ de l’ultime manche. Comme il se doit, nationalité du partenaire principal oblige, l’arrivée sera jugée à Göteborg en Suède, le 17 juin. Cette ville a déjà accueilli une escale en 2002, et le public s’était massé le long de la côte pour assister au départ.