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Un nouveau jour se lève. Bonne année !

Lever de soleil
Lever de soleil

Les deux flottes du Vendée Globe.

Il y a bien aujourd’hui deux flottes dans le Vendée Globe. Celle, rapide, concernée par la dépression centrée par 60 degrés de latitude sud et vigoureusement étirée sur la partie orientale du Pacifique Sud, et l’autre, laborieuse, que les hautes pressions de Nouvelle-Zélande martyrisent depuis hier. Avec la dite dépression, ils sont six, de Jean Le Cam (Bonduelle) à Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec) 1990 milles derrière, à naviguer dans un flux d’Ouest Nord Ouest bien établi, véritable tapis roulant vers l’Amérique du Sud. Au sein de ce groupe et ancré en 5ème position, Dominique Wavre (Téménos) fait des étincelles à plus de 15 noeuds sur la route. En tête, Jean Le Cam poursuit son sans faute Pacifique, trajectoire parfaite, vitesse élevée et ce matelas d’avance jalousement entretenu et bonifié : 262 milles au dépend de Vincent Riou (PRB) et 325 devant Mike Golding (Ecover), soit des écarts légèrement supérieurs à ceux d’hier à la même heure.

Dans l’Est et le Sud de la Nouvelle-Zélande, l’heure est aux vitesses faibles et aux trajectoires erratiques. Nick Moloney (Skandia) n’en finit pas de chercher une porte vers les latitudes sud. La journée d’hier lui a coûté 160 milles de retard supplémentaires sur Jean Pierre Dick. L’Australien entraîne dans son sillage de misère Joé Seeten (Arcelor Dunkerque), 101 milles parcourus en 24 heures ! et Bruce Schwab (Ocean Planet), tous deux « interdits » de sud par des vents contraires. Un sud où le Britannique Conrad Humphreys (Hellomoto) refuse lui de s’aventurer, malgré les promesses de vents forts et portants. Il interrompt (momentanément) sa belle marche en avant devant la menace effective des glaces dans ce secteur et cherche une navigation plus paisible, moins stressante, dans le Nord des îles Campbell. Benoît Parnaudeau (Max Havelaar-Best Western) l’imitera t-il sur cette route de la raison, ou cherchera t’il à profiter un peu plus longtemps de la pression rencontrée dans le sud pour rester au plus près du tableau arrière du Britannique ?

Tout en réparant son pilote automatique défaillant, Anne Liardet (Roxy) est entrée en mer de Tasmanie. Sa trajectoire converge dorénavant vers celle du revenant Patrice Carpentier (VM Matériaux) dont la réparation « à la Parlier » de sa bôme brisée force l’admiration.

(Source : Vendée Globe 2004)

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Ils regardent déjà vers le cap Horn…

Albatros au dessus de Temenos
Albatros au dessus de Temenos

Vitesse élevée, cap au Nord Est ; Sébastien Josse (VMI) et Dominique Wavre (Temenos) sont bien rejoints par le fort vent d’ouest de la dépression. Les deux hommes cherchent dans le nord une pression plus faible et l’assurance de s’éloigner des zones d’icebergs. Très rapide cette nuit, le Suisse a finalement peu repris au jeune Français plus proche de la route directe. Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec) est aux prises avec le même système; il calque sa route sur celle de Wavre. Une démarche que l’Australien Nick Moloney aimerait imiter. Mais la dépression se déplace vite et menace de le laisser sur place, englué dans les calmes. Nick est à la bagarre et aimerait rester dans ce bon wagon à destination du Horn. Journée cruciale pour l’Australien qui croisera prochainement la route de la flotte des concurrents du Global Challenge, course autour du monde en équipage et avec escale d’Est en Ouest.

Joé Seeten est lucide. Il voit les calmes qui menacent Moloney. Il doit lui aussi descendre de son perchoir Néo Zélandais pour les éviter (Joé croise à 50 milles seulement de l’île Stewart !) Mais le vent est au Sud Ouest et piège encore le Dunkerquois. Situation encore plus délicate pour son poursuivant immédiat, l’américain Bruce Schwab (Ocean Planet), pris dans les calmes de la Mer de Tasmanie et qui lutte furieusement à grand coup d’empannages pour se dégager. Sait-il le jovial américain qu’il figure désormais en tête de liste des victimes désignées du « glouton », l’insatiable Britannique Conrad Humphreys (Hellomoto) qui fonce à toute vitesse sous la Tasmanie vers les forts vents d’Ouest. Revenu du diable vauvert après son arrêt contraint et prolongé en Afrique du Sud, Conrad n’est plus qu’à 240 milles du voilier à la bannière étoilée et continue d’aligner des journées à 350 milles sur la route. Avec l’arrêt décidé en Nouvelle Zélande de Marc Thiercelin (Pro Form), c’est bien en 9ème place que le skipper d’Hellomoto pourrait terminer l’année, soit un gain de… 7 places en 3 semaines !

A près de 5 000 milles de la tête de la course, Karen Leibovici (Benefic) arrive à la longitude du cap Leeuwin, marque de parcours symbolique atteinte 16 jours après Vincent Riou (PRB).

Classement de 04h00 TU (05h00 heure française) :
1. Jean Le Cam (Bonduelle) à 8 416,5 milles de l’arrivée
2. Vincent Riou (PRB) à 184,3 milles du leader
3. Mike Golding (Ecover) à 244,6 milles

(Source : Vendée Globe 2004)

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Par ici… les Minis !

Circuit Mini - Départ Transat 6.50 2003
Circuit Mini - Départ Transat 6.50 2003

La classe Mini a récemment publié sur son site internet la liste très attendue des pré-inscriptions à la grande Mini-Transat, alors que les prétendants à la grande transocéanique en solo à la barre d’un petit bateau se bousculent déjà. Premier constat : la liste officielle est déjà pleine à craquer et le clan de ceux relégués en liste d’attente ne cesse d’augmenter. Rappelons en effet que les places sont chères (ou plutôt très convoitées parce que limitées à 72) et que les candidats ne doivent pas lésiner sur la motivation et la ténacité dont il leur faut faire preuve pour décrocher leur ticket d’entrée. Et à jeter un petit coup d’œil sur cette liste déjà trop remplie, on remarque aussi que tous – ou presque – sont déjà qualifiés et remplissent toutes les conditions nécessaires pour s’engager dans la grande aventure. Sur les 63 pré-inscrits (9 places sont en effet réservées), seule une petite dizaine d’entre eux doivent en effet encore s’acquitter du nombre de milles réglementaires et/ou disputer une course qualificative pour valider leur candidature en bonne et due forme.

Le Blevec, Sayer et Douguet de retour…
Difficile aussi de ne pas souligner que des ministes, déjà devenus grands, font leur grand retour sur le circuit pour cette 15ème. Ainsi Yves Le Blevec – le fidèle équipier de Bruno Peyron à bord d’Orange II, qui avait essuyé les plâtres de sa première Mini en 2001 – va-t-il rattraper la barre de son ancien bateau. Un certain Dephemerid’eux (le 151), ce plan Finot-Conq de 1995, vainqueur en titre sur l’épreuve qu’il a remportée en 2003 avec Armel Tripon. Dans cette longue liste, on tombe aussi sur Chris Sayer, le Néo-Zéd, inconditionnel de l’épreuve. En 1999, Chris s’était illustré en décrochant une superbe 3è place à bord de son mini « fait maison » sur une édition qui avait pourtant malmené la flotte entre Lanzarote et la Guadeloupe. Conquis, le Kiwi n’avait pas tardé à retourner dans son chantier en Tasmanie pour donner corps et forme à un plan Backewell-White. Les aléas du calendrier et les règles de qualification l’avaient écarté de la grille de départ en 2003. Ce qui n’avait pas empêché le solitaire des antipodes à prendre le départ « en pirate »…pour terminer 3è hors classement. Cette année et pour sa 3è, Chris is back… dans la liste officielle cette fois Parmi les pré-inscrits qui font dores et déjà figure de favoris, à noter aussi la présence de Corentin Douguet – ce ministe, figariste, régatier affûté – qui avait déjà disputé l’édition 2001. La revoilà bien armé d’un proto dernier cri, un plan Manuard 2003.Un sérieux concurrent, assurément…

LF

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Orange II prêt pour le tour du monde

Orange II
Orange II

Parti mercredi pour une sortie d´entraînement, “Orange II”” est rentré à sa base lorientaise, hier. Après un chantier de huit semaines et quelques essais en mer, le maxi-multicoque est fin prêt à larguer les amarres. Tout le gréement dormant a été changé, ainsi que les deux safrans qui avaient causé bien des soucis à l´équipage lors de la dernière tentative.

13 ou 14 à bord

Reste maintenant à connaître les noms des équipiers qui seront retenus pour cette giration planétaire : “”On sera 13 ou 14 à bord : je n´ai pas encore décidé si j´allais être dedans ou hors quart””.
Pas superstitieux pour un sou -“”nous étions 13 à bord de “”Orange”” lors de la tentative victorieuse en 2002″”-, Bruno Peyron va, en revanche, avoir un choix difficile à faire d´ici à une semaine. En effet, sur les 15 équipiers qui étaient à bord hier, un équipier au moins (voire deux) restera à quai.
Et vu les CV nautiques des hommes présents sur le géant, la sélection ne sera pas aisée. Le “”noyau dur””, c´est-à-dire ceux qui étaient déjà à bord lors du Jules Verne 2002 (Yann Eliès, Yves Le Blévec, Ronan Le Goff, Philippe Péché, Laurent Chastel et Jean-Baptiste Epron) seront très certainement du voyage. Comme il est fort probable que le Suédois Roger Nilson, Jacques Caraës et Sébastien Audigane, tous trois présents en 2004, fassent aussi partie de l´équipage.

Stamm, Caudrelier, Lemonchois…

Quant aux nouveaux “”venus””, ils ont des atouts à faire valoir : Lionel Lemonchois, Bernard Stamm et Charles Caudrelier, excusez du peu. “”Bien sûr, j´espère être retenu, car ça me plaît beaucoup””, avoue le dernier vainqueur de la Solitaire du Figaro. Privé de Vendée Globe, le Suisse Stamm est lui aussi partant pour un tour du monde express : “”Je ne connaissais pas ce type de bateau. C´est très rapide””. Et forcément, ça lui plaît. Bruno Peyron n´a donc que l´embarras du choix.
Rassuré par les belles performances de son géant l´été dernier (1), le skipper a hâte d´en découdre : “”On sait pourquoi on a fait ce bateau-là. J´ai toujours dit que je voulais qu´il devienne l´engin le plus rapide de la planète : c´est la raison pour laquelle on s´attaque à des choses ambitieuses””.

60 jours de nourriture

Détenteur à deux reprises du Trophée Jules Verne, l´aîné des frères Peyron veut reprendre son bien à Kersauson : “”Oui, je veux récupérer ce Trophée qui me tient à cœur et aussi battre le temps absolu de Fossett. Ainsi, on réunifiera les deux titres, comme en boxe””.
Avant d´entrer sur le ring, Peyron et ses équipiers ont mené une impitoyable chasse au poids. Ainsi, les deux moteurs ont été enlevés et remplacés par un générateur : “”On a économisé entre 800 et 900 kg””.
Côté nourriture, l´équipage va embarquer de quoi s´alimenter pendant 60 jours. Sachant que le Trophée Jules Verne est à 63 jours 13 h 59´ 46´ et le record absolu du “”Cheyenne”” de Steve Fossett à 58 jours 9 h 32´ 45´´…

Philippe Eliès

(1) : record de la plus grande distance parcourue en 24 h (706,2 milles à la moyenne de 29,29 nœuds), record de la Méditerranée en 17 h 56´ 13´´ (à la moyenne de 25,53 noeuds) et très belle performance lors de la traversée de l´Atlantique en août où “”Orange 2″” a raté le record de 31 petites minutes.

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Bonduelle en tête, à 4 jours du Horn…

Vendée Globe 2004
Vendée Globe 2004

Jean Le Cam (Bonduelle) poursuit sa marche en avant et gonfle imperceptiblement (mais sûrement) son capital d’avance. Serein et appliqué, il aligne avec une étonnante régularité des journées à 380 milles. Son décalage dans le sud au plus près de la route directe continue de payer.
Vincent Riou (PRB), qui passe la dernière « porte » du Pacifique ce matin, sait Golding la menace (Ecover) plus que jamais en embuscade une cinquantaine de milles dans son sud. Les trois hommes avalent le Pacifique avec un appétit glouton, se gavant de milles bien calés en bordure d’une dépression décidée à les déposer sans coup férir aux portes du bonheur, le fameux Cap Horn à 1 735 milles de l’étrave de Bonduelle.

– 381 milles au compteur d’hier. 384 aujourd’hui. Jean Le Cam s’est ouvert un joli boulevard en plein cœur de l’Océan Pacifique. Sa cavalcade dans le froid et l’humidité parfaitement maîtrisée pourrait lui offrir le Horn dès dimanche. Derrière, loin derrière puisque Sébastien Josse et son VMI blessé accusent plus de 950 milles de retard, le mouvement général s’oriente au nord, sous la double pression de l’arrivée prochaine d’un centre dépressionnaire et de la lancinante menace des icebergs. Pour Dominique Wavre (Temenos), Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec), Nick Moloney (Skandia) et aussi Joé Seeten remonté au ras de la Nouvelle Zélande, les « portes » du Pacifique seront parés sur une route bien au Nord.

– A 77 milles des côtes de l’île du sud de la Nouvelle Zélande, Marc Thiercelin (Pro Form) cherche un abri, pour réparer ou jeter l’éponge ? Réponse aujourd’hui, mais les propos désabusés de Marc n’invitent guère à l’optimisme : « J´en ai gros sur le coeur. Quand je commence un travail, je le finis toujours. C´est la décision la plus difficile que je vais devoir prendre. Je n´ai jamais abandonné une course de toute ma carrière. Cette fois, j´ai peur que le matériel ait été plus fort que moi. »

– A l’arrêt depuis hier matin en Tasmanie, Patrice Carpentier (VM Matériaux) a entamé ses travaux d’hercule, au premier rang desquels la réparation de sa bôme brisée. Point d’idée d’abandon chez le doyen de la course qui prendra le temps de redonner à son monocoque les moyens de rallier les Sables d’Olonne. Son immobilisation forcée fait les affaires de l’américain Bruce Schwab qui hisse son Ocean Planet sur la 10ème marche du podium.

– 5 nœuds plus rapide sur 24 heures, soit un gain de plus de 100 milles par jour… Conrad Humphreys (Hellomoto) est sans pitié pour Benoît Parnaudeau (Max Havelaar/Best Western). Le Britannique poursuit sa belle remontée et devrait « chiper » au Rochelais sa 12ème place dans la journée. Entré bon dernier dans l’Océan Indien le 8 décembre dernier, Conrad aura ainsi rattrapé 4 concurrents.

Classement de 04h00 TU (05h00 heure française)

1. Jean Le Cam (Bonduelle) à 8761,6 milles de l’arrivée
2. Vincent Riou (PRB) à 185,7 milles du leader
3. Mike Golding (Ecover) à 237,9 milles

(Source : Vendée Globe 2004)

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Oryx Quest 2005 : Cheyenne, 4ème géant sur les rangs

Cheyenne à l´arrivée du record autour du monde
Cheyenne à l´arrivée du record autour du monde

Depuis 1993, David Scully est à l’origine de toutes les campagnes de records à la voile en multicoque de Steve Fossett. Ensemble, ils ont battu douze records officiels, dont notamment celui de la traversée de l’Atlantique et du tour du monde. Conçu par les célèbres architectes navals Gino Morrelli et Pete Melvin, Cheyenne a été construit en 1998 par le chantier Cookson en Nouvelle-Zélande et a été le premier d’une nouvelle génération de multicoques géants, conçus pour s’attaquer aux records majeurs de la course au large. Mené par Fossett, Cheyenne a établi toute une série de records, dont le temps de référence pour la traversée de l’Atlantique en 2001 en 4 jours et 17 heures ainsi que le nouveau record pour le tour du monde en 58 jours et 9 heures en 2004.

Fossett confiant, Edwards contente

“Je suis heureux que Cheyenne soit au départ de cette nouvelle et fabuleuse course”, a déclaré Fossett. “Je regrette de ne pouvoir moi-même y participer, mais je suis déjà engagé sur la réalisation du premier tour du monde sans escale en avion à bord du Virgin Atlantic GlobalFlyer. Avec David Scully à la barre, je suis certain que Cheyenne et son équipage relèveront le défi face à une telle concurrence et je crois qu’ils ont de bonnes chances de remporter la course.”
“Nous sommes absolument ravis que Steve ait décidé d’aligner Cheyenne sur l’Oryx Quest 2005. C’est un des multicoques les plus célèbres et sa participation contribuera à rendre cette épreuve encore plus compétitive. Il s’agira du premier affrontement de ces bateaux sur la même course. Nous avons toujours été confiants sur le fait d’avoir au moins quatre bateaux au départ le 5 février, mais c’est particulièrement merveilleux de pouvoir accueillir Cheyenne à nos côtés. Cela souligne encore une fois l’énormité et l’importance de cette épreuve pour l’avenir des multicoques géants au Qatar” a déclaré Tracy Edwards, l’organisatrice de la course.

Actuellement dans le bassin du port de Plymouth en Angleterre, Cheyenne est d’ores et déjà en configuration de course et sera chargé sur cargo avant la fin du mois de décembre pour rejoindre Doha au Qatar.

Source Oryx Quest

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La bonne école de la “vallée des fous”””

Vendée Globe 2004
Vendée Globe 2004

“Ce n’est pas un hasard si nous sommes dans le groupe de tête, commentait Vincent Riou, alors leader du Vendée Globe, après avoir passé l’équateur. Nous sommes tous issus de la même école, celle du Figaro. Nous sommes plutôt du genre à penser que travailler à plusieurs rend plus intelligent””. La domination des marins du coin n’étonne personne chez eux, sur la côte sud-finistérienne. Il n’est pourtant pas question de sentiment de supériorité, mais plutôt d’une préparation méticuleuse aux courses à la voile en solitaire.

Une ville champignon ?

Petit retour en arrière. En 1962, le conseil municipal de La Forêt-Fouesnant décide de construire un port de plaisance. A l’époque, on ne voit guère de voiliers au fond de la ria, si ce ne sont ceux qui hivernent au chantier de Kerleven, tenu par un certain Henri Desjoyeaux.
Le port est inauguré en 1972, mais le gigantesque projet immobilier qui l’accompagne irrite plusieurs autochtones. Il faut dire que les architectes proposent de créer en bas des coteaux une ville de béton qui pourrait accueillir 12.500 personnes. Un peu comme le Cap d’Agde sur la côte méditerranéenne. En 1974, les travaux sont interrompus. L’essor de Port-La-Forêt serait-il déjà compromis ?
C’était sans compter sur le dynamisme des « voileux » du cru, encouragés par la Société Nautique de Concarneau (SNC). “”On faisait les régates d’hiver de la SNC, se rappellent avec le même plaisir Loïc Ponceau et Christian Le Pape, les animateurs actuels du centre d’entraînement. C’était tous les 15 jours : il y avait de bons amateurs, beaucoup de brassage et c’était très convivial””. Voilà pour l’ambiance.
A bord des croiseurs, on trouvait des Roland Jourdain, Jean Le Cam, Michel et Hubert Desjoyeaux, Jean-Luc Nélias, Patrick Morvan : “”Il y avait du niveau, mais personne ne s’en rendait vraiment compte””.
Dans la bande, Patrick Morvan s’est déjà fait un nom, avec plusieurs participations à la Solitaire du Figaro. “”C’était notre star, s’émerveillent encore les entraîneurs de Port-Laf’. Quand tu pouvais embarquer avec lui, c’était une reconnaissance””. Quand il bat le record de traversée de l’Atlantique, en 1984 sur “”Jet Service II””, il y a, à bord, Jean Le Cam, Marc Guillemot et Serge Madec.

Naissance d’un chantier

Les jeunes loups de mer ont faim. Alors quand, en 1985, le Figaro propose une nouvelle aventure avec des catamarans de 40 pieds (13,20 m), les Formule 40, les régatiers de Port-La-Forêt se lancent dans l’aventure. Non seulement ils sont d’habiles régatiers, mais ils savent construire des bateaux en carbone depuis qu’ils ont travaillé au chantier Multiplast.
“”Avec la bande de fous, on a construit “”Crédit Agricole 2″” pour Philippe Jeantot, raconte Hubert Desjoyeaux. Il y avait Gaétan Gouerou, Jean Le Cam, Marc Guillemot, Bertrand de Broc, Bilou (alias Roland Jourdain). Mais nous, on voulait construire des bateaux différemment””. Qu’à cela ne tienne, l’activité du chantier d’hivernage du père Desjoyeaux diminue, les jeunes lui loueront une partie du hangar. Hubert Desjoyeaux, Jean Le Cam et Gaétan Gouerou s’associent et font travailler leurs potes au chantier CDK.
En 1987, Port-La Forêt rassemble donc autour du port, des marins de talents et un chantier de haute-technologie. Mais à la fin de l’année, l’ouragan balaie les pontons et ses 700 bateaux. Ne subsistent que les bâtiments préfabriqués. Voilà l’occasion de redonner un souffle au port de plaisance. Deux ans plus tard, le nouveau Port-La-Forêt est inauguré : de solides pontons sur pieux et des locaux en dur pour accueillir services et commerces.
Alors que le circuit des Formule 40 s’essouffle, le Figaro repart de plus belle avec l’arrivée de la monotypie. Désormais, la course sera disputée à armes égales sur des bateaux strictement identiques, construits chez Bénéteau en Vendée. “”On retombait dans la loi du sport, explique Loïc Ponceau. On avait la capacité de faire quelque chose sans que ce soit la loi de l’argent qui domine. Il fallait s’entraîner, donc se mettre ensemble””. C’est ce que comprennent les Jourdain, de Broc, Guillemot, Nélias, Desjoyeaux, Le Cam. Tous des anciens des régates d’hiver de la SNC des années 1970. Tous passés par l’école Formule 40. Une double tradition dont ils ont retenu la confiance et l’engagement des uns et des autres.

Neuf vainqueurs du Figaro

Les entraînements de Port-La-Forêt démarrent en 1991 : séances en mer, à terre pour bûcher la météo ou la préparation physique. Les marins de Port-Laf’ trustent les podiums de la Solitaire et y gagnent une reconnaissance non seulement sportive, mais aussi sociale et financière. Celle des champions.
“”La clé, c’est un mélange de formalisme et de non-formalisme, explique Christian Le Pape, entraîneur de Figaro depuis bientôt 15 ans. On n’a jamais fait un briefing au bistrot, mais c’est un lieu où on va après. Ici, il n’y a pas d’ego démesuré, ce n’est pas artificiel. C’est ça qui fait l’efficacité. Mais attention, ce système est basé sur un état d’esprit. Et la performance est fragile !””
Peu à peu, le centre d’entraînement se met en place. En 1995, la structure devient un centre de haut niveau sportif. Depuis l’an passé, Samantha Davies, une Anglaise de 29 ans, s’y entraîne. “”J’ai compris que si je voulais devenir aussi forte que tous les Français, il fallait que j’y aille, explique-t-elle. Ce sont les meilleurs car ils travaillent en équipe. C’est le même niveau que ce que j’ai connu en Grande-Bretagne pendant ma préparation olympique en Yngling, mais l’attitude est différente””.
Les résultats sportifs parlent d´eux-mêmes : depuis 1991, neuf vainqueurs de la Solitairedu Figaro sont des poulains de Port-La-Forêt. Et il ne faut pas s’étonner quand ces virtuoses de la course en solitaire s’élancent dans le Vendée Globe.
Lors de la dernière édition, gagnée par Michel Desjoyeaux, seule la « petite Anglaise » Ellen MacArthur a pu se glisser entre Mich’ Desj’ et Roland Jourdain, 3e. Cette fois, les marins de Port Laf´ seront-ils sur le podium ? Réponse au début du mois de février. En attendant, au bistrot de La Hune, sur le port, on n’a pas fini de rêver à une nouvelle course à la voile aux règles simples : Port-La-Forêt contre le reste du monde.

Stéphanie Stoll

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MacArthur creuse son avance sur Joyon

Tour du monde en solitaire
Tour du monde en solitaire

830 milles dans le sud-ouest de la Tasmanie

La difficulté sera de trouver un passage entre la zone d´icebergs au sud et les vents faibles au nord. Avant le réveillon du Nouvel An, une dorsale anticyclonique va en effet s´étirer du sud-est de l´Australie jusque 50 degrés S / 160-163 degrés Est et générer des vents faibles qui pourraient ralentir Ellen sous la Nouvelle Zélande. Les routeurs de Commanders Weather lui conseillent pour l´instant de passer entre les îles Auckland et l´île Campbell, comme Francis Joyon l´avait fait lors de son tour du monde.

Des rafales jusqu´à 50 noeuds.

La tempête qui a touché Castorama la nuit dernière (la journée pour Ellen) commence maintenant à se calmer, mais ces dernières heures ont été particulièrement éprouvantes pour Ellen, qui s´est battue pour limiter les dégâts et continuer de faire avancer son trimaran : “j´ai eu des rafales à plus de 45 nœuds et la mer était vraiment mauvaise. Les vagues déferlaient de partout””.

Castorama garde l´avantage

Ellen creuse son avance à 43 heures ce matin… Elle a été contrainte de suivre un cap un peu plus sud que souhaité (elle est maintenant pointée par 50S) pour éviter la forte houle de nord qui aurait pu s´avérer dangereuse en venant frapper les coques par le côté. Depuis, le vent a tourné nord-ouest et Ellen a pu reprendre sa route vers l´est. L´objectif est de se tenir à l´écart des risques de glaces plus au sud et notamment dans le sud-est de la Nouvelle Zélande. La température de l´eau est déjà passée de 10 degrés hier (par 47S) à 7,9 ce matin.

(Source : Team Ellen)”

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Geronimo en route pour Doha

Geronimo
Geronimo

Vous pensez mettre combien de temps pour rejoindre Doha ?
Olivier De Kersauson : ” Sans présager de la météo qu’on rencontrera car on a encore le moteur du bord à poste et notre trimaran Ocean Alchemist qui nous escorte avec une partie de l’assistance technique de l’armement Capgemini et Schneider Electric. Ce dernier pourra éventuellement nous remorquer à 16 nœuds sur mer plate, nous estimons que nous mettrons environ une vingtaine de jours pour parcourir en convoyage les 6 200 milles qui nous séparent du Qatar, via le Canal de Suez “”

Un entraînement bienvenu ?
ODK : “” Oui, c’est sympa car chaque journée à la mer, n’est jamais une journée de perdue pour un équipage. Cet entraînement devrait être très bénéfique avant de prendre le départ de l’Oryx Quest. Ce convoyage est le schéma rêvé dans le cadre de la préparation d’un tour du monde “”

Surtout qu’il y a de “” sacrés “” clients qui vous attendent sur la ligne de départ !
ODK : “” Vous pouvez le dire car on va retrouver trois multicoques géants parmi les quatre engagés qui possèdent le plus beau palmarès mondial. A commencer par Cheyenne de l’Américain Steve Fossett qui est aujourd’hui le bateau le plus rapide autour du monde (58j 9h 32’45’’) dont la barre est confiée à David Scully (Fosset ne sera pas présent à bord) sans oublier deux autres légendaires maxi-catamarans : Qatar 2006 (ex-Club Med, vainqueur de The Race 2000 en 61 jours avec Grant Dalton) à bord duquel on retrouvera le Britannique Brian Thompson et enfin Deadalus (l’ex Enza de Peter Balke) de Tony Bullimore. Et nous-mêmes qui sommes détenteurs du Trophée Jules Verne (63j 13h 59’46’’). Avec un plateau d’un tel niveau, ça nous promet de belles empoignades “”

Pourquoi l’Oryx Quest ?
ODK : “” Ces deux dernières années nous avons bouclé deux tours du monde dans le cadre du Trophée Jules Verne avec des conditions météo hasardeuses. Nous avions envie de faire une pause dans ce défi “” solitaire “”. Et puis là, nous serons en course et les souffrances ne seront plus les mêmes car elle seront partagées ! On ne se battra plus contre un chronomètre et nous serons météorologiquement parlant à armes égales. N’oublions pas non plus que tous les équipages s’élanceront dans une double inconnue qui sera la descente et la remontée de l’Océan Indien Nord où nos multicoques n’ont encore jamais navigué en course. L’Oryx Quest est un beau challenge… “”

Source Rivacom”

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Karen Leibovici à l’énergie

Karen Leibovici - Benefic
Karen Leibovici - Benefic

Ça se passe comment en ce moment à bord de votre “Benefic”” ? Karen Leibovici : “”Là, c’est chaud : il y a 40-45 nœuds de vent. Ici, c’est pas comme à Brest où il fait beau en ce moment (rires) “”. Après une descente de l’Atlantique plutôt agréable, en bavez-vous dans l’océan Indien ?K.L. : “”Ah ça oui ! J’en bave vraiment, mais, ici, tout le monde en bave. Alors, je ne vais pas passer mon temps à me plaindre : ce n’est pas dans mon tempérament. Et puis, mes problèmes découlent de ma préparation tardive. Un mois avant le départ, j’étais à droite, à gauche, pas assez sur le bateau et donc complètement à la bourre. C’est le résultat de tout ça””. Votre dos (1) vous fait-il toujours autant souffrir ?K.L. : “”J’ai une douleur depuis le départ et cette douleur s’est amplifiée il y a quelques jours. Sur les conseils du docteur Chauve, j’ai donc pris des calmants pendant trois jours, mais cela ne semble pas faire beaucoup d’effet. Je mets ma ceinture dorsale tous les jours pour me soulager. Je me sens diminuée de plus de 40 % de mes capacités. De plus, j’ai mal à une côte, car, lors d’une ascension en tête de mât, j’ai été projetée violemment contre une barre de flèche. En redescendant, je me suis heurtée au winch du mât au niveau de la cage thoracique. C’était très douloureux. Je me demande si je n’ai pas une côte ou le sternum cassé !””. Avec un bateau balloté dans tous les sens par une mer formée, on imagine que ça ne doit pas arranger les choses…K.L. : “”L’idéal serait que je me fasse opérer de nouveau, qu’on m’enlève ce que j’ai dans le dos et que je me repose pendant deux mois… et, actuellement, ce n’est pas vraiment possible !”” Vous avez perdu beaucoup de gasoil suite à la défection de la pompe-moteur : en aurez-vous assez jusqu’à l’arrivée ?K.L. : “”Côté énergie, je suis passée en régime survie, c’est-à-dire que j’économise, d’abord parce que j’ai perdu pas mal de gasoil, ensuite parce que j’ai de petits panneaux solaires qui ne me permettent pas de charger suffisamment. Mes réserves de gasoil me permettront d’aller jusqu’au cap Horn, peut-être pas jusqu’aux Sables d’Olonne””. Qui dit plus de gasoil, dit plus de moteur. Et sans moteur, plus d’énergie pour les appareils du bord, notamment le pilote automatique. Comment comptez-vous faire ?K.L. : “”Comme d’habitude, je vais me débrouiller. Si je m’arrête après le Horn pour récupérer du gasoil, cela signifie que je suis disqualifiée. Et ça, il n’en est pas question. Je veux finir, même dernière, mais classée””. Philippe Eliès (1) : en août dernier, elle a été victime d’un accident de voiture, occasionnant une fracture d’une vertèbre et du sternum. Après être passée sur la table d’opération, la Rochelaise (33 ans) a pris le départ du Vendée Globe avec “”deux plaques de féraille et huit boulons à l’intérieur””.”

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