“L´incident s´est produit hier soir vers 20 heures, à 50 milles dans le nord de Lanzarote, alors que l´Hydroptère naviguait sous GV haute et gennaker, à une vitesse oscillant entre 20 et 25 nœuds””, nous a-t-on précisé ce matin. “”Il y avait alors entre 10 et 15 nœuds de vent, et l´impact initial a eu lieu sur le foil bâbord, induisant une torsion sur le bras de liaison””. Plus de peur que de mal à bord, mais on imagine la déception de l´équipage (nous devrions obtenir la réaction du skipper sous peu).
Du côté de Sodebo, Thomas Coville filait ce matin (9h30 HF) à 20 nœuds dans un flux de 20 nœuds, et avait parcouru 893 milles depuis son départ, à la moyenne flatteuse de 19,3 nœuds. Les prévisions météo de Richard Silvani font état d´une situation prometteuse : “”Le trimaran Sodebo de Thomas Coville est désormais sur l´autoroute des alizés de nord-est qui souffle actuellement entre 15 et 20 nds. C´est donc parti pour un long bord en tribord amure où la vitesse devrait être la reine.””
Pierre-Lo, cette 7ème participation annonce-t-elle le Tour de France à la Voile de la raison ?Pierre-Loïc Berthet : « Non, je ne crois pas (rires)… C’est le 7ème et c’est comme ça. A bord de Bouygues Telecom, pas de superstition qui tienne ! Plus sérieusement, cela confirme simplement que le projet est bien calé maintenant pour tout le monde : pour l’équipe navigante comme pour l’équipe à terre. Il n’y a plus de perte de temps inutile et nous sommes tous beaucoup plus sereins… » Qu’est-ce qui te plaît, à toi et aux tiens, dans cette épreuve, au point que le Team Bouygues Telecom soit devenu un inconditionnel du Tour ?PLB : « Le Tour de France à la Voile, c’est une régate unique en son genre. C’est la seule qui nous offre cette opportunité de naviguer un mois en continu sur un support qu’on aime bien. Pendant 30 jours, à bord du Mumm 30 – ce petit bateau aux sensations fortes garanties – on alterne la course au large et les parcours banane, et ce sur les trois bassins : la Manche, l’Atlantique et la Méditerranée. Que demander de mieux ? Au-delà, le Tour de France à la Voile, c’est toute une ambiance, c’est tout un village et ses habitants qui se baladent ensemble pendant un mois. Cela commence tranquille jusqu’en fin de Manche, puis cela chauffe petit à petit sous le soleil… Croyez moi, la caravane du Tour, cela vaut le détour !» Quels vont être les moments forts de cette 28ème édition pour le Team Bouygues Telecom ?PLB : « Il y aura la grosse, grosse étape entre Honfleur et Saint-Malo, avec le passage des deux pointes du Cotentin et le passage des Anglo-Normandes. Si le vent fait défaut, cette étape peut se révéler très périlleuse. Puis forcément, le tour de la Bretagne reste un grand moment de l’épreuve le long de côtes toujours aussi superbes, quelle que soit la météo. J’espère par ailleurs que l’arrivée à Menton sera pour nous un autre moment très fort ! » Qui verra-t-on à bord de Bouygues Telecom ?PLB : « Les mêmes. Chez nous, on prend presque les mêmes personnes depuis le début et on recommence ! Nous nous connaissons tous bien et c’est sans doute une de nos recettes pour être performants. Nous serons par ailleurs ravis d’accueillir à bord un navigateur de choix et de choc – Loïck Peyron – entre Douarnenez et Vannes. Loïck avait déjà navigué avec nous en 2003 et s’il revient – on peut lui faire confiance – c’est pour être à fond ! » Double vainqueur du Tour (en 2002 et 2004) et champion du monde en titre (décroché en juin 2005 à la Trinité-sur-Mer), cela ne favorise pas un peu la pression à bord ?PLB : « Non, non, non… c’est aux autres que cela donne un peu plus de pression ! Bouygues Telecom fait figure de bateau à battre. De notre côté, nous avons pleinement confiance quant aux capacités de l’équipage et quant aux performances du bateau. Nous pourrons nous appuyer sur ce résultat les jours sans pour remonter la pente. Et les jours avec, pour enfoncer le clou ! » « Un jamais deux sans trois », c’est donc tout ce qu’on peut vous souhaiter de mieux ?PLB : « Voilà, c’est ça ! J’espère sincèrement que nous n’aurons aucun regret à Menton… » Equipage : Pierre-Loïc Berthet (skipper), Mathieu Richard (tactique), Greg Evrard (régleur grand-voile), Thierry Briend et Pierre-Alexis Ponsot (régleurs voiles d’avant), Pierre-Yves Collet (navigation) et Mathieu Renault (n°1).Source Bouygues Telecom
Le Krysalid sera proposé en deux versions, l´une axée résolument vers la course et les nombreuses épreuves proposées à cette gamme de voiliers (ainsi la Route du Rhum 2006 est elle est au programme du premier exemplaire), l´autre plus accessible, destinée à un programme de course croisière très rapide. Un bateaux réservé aux amateurs de sensations fortes: ses caractéristiques générales, son mode constructif faisant appel au sandwich mousse verre epoxy et carbone, ses ratios longueur largeur et voilure déplacement augurent d´un bateaux léger et puissant.
Même si le plan de voilure, avec sa grand-voile à corne capable de capter le moindre souffle tout en optimisant son rendement, se verra assagi en version croisière tout en conservant une réserve de puissance, et sera gérable par un équipage averti grâce à un plan de pont et un accastillage à l´ergonomie étudiée pour le solitaire. La carène et la répartition des volumes, conçus dans une optique de performances, privilégient néanmoins la sécurité, limitant les risques d´enfournements dans la mer formée et assurant le volume de flottabilité nécessaire en cas de voie d´eau. Les appendices profonds, l´association de la dérive pivotante avec deux dérives sabres sur les flotteurs et de safrans relevables sur tableaux (trois en versions course, un unique en croisière), assureront l´angle de remontée au vent nécessaire tout en conservant une facilité de manutention et de beachage.
Les aménagements sont également pensés différemment suivant les deux axes du programme: la première proposition intègre une cellule centrale, bénéficiant de la vue et de la luminosité du large vitrage, qui permettra une utilisation rationnelle du bord, la seconde, l’équipage, qu´il soit réduit ou nombreux suivant les épreuves, pourra profiter des différents postes suivant les quarts sans gènes. En version croisière, le Krysalid pourra accueillir jusqu´a 6 personnes tout en offrant au mouillage comme en navigation le confort du salon de pont et d´un espace ouvert optimisant le volume d´une coque naturellement étroite . D´autres versions seront également proposées, laissant libre cours aux désirs des propriétaires, en conservant ce souci de légèreté et de non cloisonnement de l´espace.
Le système de pliage verticale résout le problème des places de port des multicoques (passant de 10 à 4.20m en moins de 2 minutes en conservant sa longueur initiale), sans négliger la facilité de circulation sur le pont et l´accès a bord et sans nuire à l´esthétisme de l´ensemble. Le système, (brevet en cours) sera actionné par vérins ou palans suivant le programme, l´encastrement des poutres en navigation assurant une transmission optimale des efforts et la raideur structurelle nécessaire à l´ensemble.
Parti de Cadix (Espagne) hier (mardi matin à 10H00 heure française), le Trimaran SODEBO approche déjà des Iles Canaries qu’il atteindra dans la soirée. Thomas qui a choisi de longer les côtes africaines descend rapidement vers le sud poussé par un vent de Nord-Est d’environ 20 nœuds. En 24 heures, il a parcouru 482 milles (867,6 kms) à une vitesse moyenne de 20,1 nœuds (36,18 km/h). Sur la même route, Francis Joyon avait un avantage d’une quinzaine de milles sur Thomas Coville à l’issue de cette première journée. Monopolisé par la gestion du bateau qui avale les milles à grande vitesse, le skipper de SODEBO n’a pas réussi à dormir depuis le départ et prépare déjà son « atterrissage » sur les îles espagnoles. Il doit laisser Gran Canaria à tribord, dernière marque de parcours avant les Bahamas. Le vent actuel ne permettant pas d’y arriver d’un seul bord, il devra empanner dans l’après-midi, soit une manœuvre d’équilibriste à bord d’un trimaran de 18 mètres lancé sous gennaker à plus de 20 nœuds.
L’empannage est cette manœuvre délicate qui consiste à faire passer un bateau d’un bord sur l’autre avec le vent dans le dos. Si la manœuvre paraît facile sur un dériveur, imaginez lorsque la grand voile mesure 195 m² et que l´on est seul à bord pour manœuvrer. « La difficulté de l’empannage consiste à faire passer la grand voile sans casser les lattes. Sinon, c’est 8 heures de travail sur le pont. Comme en planche à voile, il faut empanner avec de la vitesse. Le bateau doit être au maximum de son potentiel, on choisit sa vague et on envoie. A ce moment, il faut être parfaitement synchro entre la barre et l’écoute de grand voile », un moment que tout skipper de multicoque en solitaire appréhende et que Thomas se répète régulièrement en utilisant l’imagerie mentale.
« J’ai quelques petits problèmes à régler aujourd’hui » raconte avec placidité Francis Joyon. « Le départ est imminent. Je me donne 90% de chance d’être demain matin jeudi sur la ligne de départ. » Pour respecter ce timing, Francis attend les dernières recommandations de Jean Yves Bernot. Le célèbre « routeur » Rochelais » peaufine les prévisions sur la zone européenne, « là où se gagnent ou se perdent tous les records ». Mais Joyon devra aussi effectuer le lent et périlleux convoyage cette nuit du géant IDEC le long de l’Hudson, au nez de la statue de la Liberté, sous le pont du Verezziano, le long du Jersey Coast Line, avant de rallier le phare d’Ambrose, près de 13 milles au large de New York City. Les chronométreurs du World Speed Record Council seront à poste pour enregistrer à la seconde près le démarrage d’une tentative que Francis lui-même qualifie d’Herculéenne ; « C’est le record le plus inaccessible en solitaire ! pensez ! près de 18 nœuds de moyenne… ». Mais la « fenêtre » météo si longtemps attendue (IDEC est à New York depuis le 10 avril dernier) est en voie d’établissement. L’anticyclone des Açores paresse au beau milieu de l’Atlantique, rejetant un fort couloir de vent de Sud Ouest le long des côtes orientales des Etats-Unis. « J’attends dès le départ 20 à 25 nœuds » confirme Joyon, « des conditions idéales qui pourraient aller forcissant vendredi jusqu’à 35 nœuds. » Pas ému outre mesure le Morbihanais, soucieux de s’éloigner le plus rapidement possible de cette côte américaine que perturbe trop souvent de petits systèmes météos indécelables. Viendra très vite le temps des grands déboulés sous gennaker, sous terre-neuve et dans le fort clapot du Gulf Stream, le marin en veille permanente aux nombreux bateaux de pêche, alternant navigation à la table à carte, réglages sur le pont et longues heures de barre. Point de rêveries sous les étoiles en perspective pour Francis bien décidé à frapper une fois de plus un grand coup ; « Je suis en forme. J’ai passé hier 4 heures dans l’eau à caréner le bateau… la plongée, ça réveille. »
Depuis quelques mois, l’équipe d’Océane souhaitait remettre au goût du jour la recette alléchante de runs de vitesse dans ce magnifique terrain de jeu qu’est la baie de Quiberon. Fort du soutien des nombreux et talentueux navigateurs installés du coté de Saint-Philibert, le club décide donc cette année de donner la possibilité à tous les supports de venir se mesurer sur un parcours aller retour de 10 milles .
Des balises pour le spectacle et la sécurité
Si l’envie était présente du côté d’Océane, la volonté était également de développer une véritable lisibilité des différentes tentatives sur le Run de la Vielle, et d’en garantir une totale sécurité. La magie de la réalisation est venu de la société D3E qui, séduite par le format de l’épreuve, a décidé d’y apporter son expertise et ses innovations. C’est ainsi qu’à l’occasion de chacun des runs, une balise sera installée à bord des bateaux, offrant ainsi un positionnement à distance et une transmission en temps réel des progressions. En mer, les concurrents auront une garantie d’intervention en cas de problème, et à terre chacun pourra suivre l’évolution des tentatives via internet et les animations mises en place sur le site d’Océane. Inutile de préciser que ce procédé inédit sur un tel type de manifestation permettra aux plus fins stratèges en lice pour le record d’étudier en détail les fenêtres à prendre pour un départ gagnant !
Le « Mini » et son cortège de rêves transatlantiques et de course au large, à fond les manettes, me titillait depuis longtemps (voire toujours ?).
C’est en quelque sorte la synthèse de la vision de la mer que j’avais enfant, (les chansons de marin, les déguisements de pirate qui nourrissent l’imaginaire et les premiers dessalages qui donnent le goût de l´iode), et de ma pratique adolescente – les premières régates qui font mal aux mains, la découverte des poissons volants sur le pont le matin, et la boulimie de récits de mer pour s’imaginer vainqueur à Newport.
Laissez mijoter plusieurs années, et faites passer un Mini sous le nez… Si l’envoûtement a fonctionné, vous courez vous racheter un ciré !
En ce qui me concerne, j’ai alors ressenti cela comme une évidence. C’était exactement la même envie de large, le même désir de voir si j’en étais capable que dix ans auparavant.
A la nuance près qu’aujourd’hui, adulte salarié, j’ai à peu près les moyens financiers pour passer du rêve à la réalité.
Ma décision était prise.
Après, les choses vont finalement assez vite : choix, essai et achat du bateau, premières sorties, premières courses … (nous y reviendrons).
C’est parti, je prépare la Mini 2007 !
Je ne sais pas aujourd’hui si je pourrai être au départ de la Transat, encore moins si je la finirai ou si je saurai y faire bonne figure. Je sais juste que je tiens FORT à ce projet, comme à quelque chose d’essentiel, et que j’y consacre une grande partie de mes forces.
Ce que je vous propose dans ce rendez-vous périodique est de vous faire vivre de l’intérieur la réalité d’un projet Mini Transat. De vous en montrer la « face cachée », tout ce que j’aurais aimé savoir, et de partager avec vous les doutes, joies, difficultés et j’espère succès de cette entreprise.
Je vous dis à bientôt !
Matthieu Girolet
NDLR : Matthieu, qui menait le classement Série lors de l´Odyssée d´Ulysse en compagnie de Patrick Malet, a subi un démâtage et a été hélitreuillé (bien que les deux navigateurs n´aient requis qu´un simple remorquage…). Il relate cet épisode dans le numéro 14 du magazine Course Au Large, actuellement en kiosque.
Un même esprit… Depuis sa création en 1977, la Transat 6,50 Charente-Maritime/Bahia (ex-Mini Transat) a vu se succéder tous les plus grands noms de la course au large. Si Daniel Gilard sur son Petit Dauphin a été le premier vainqueur de l’épreuve, Yves Parlier, Gilles Chiorri, Thierry Dubois ou encore Yvan Bourgnon l’ont succédé. Mais parmi les marins qui peuvent accrocher une participation -voir plusieurs !- à cette course mythique, il faut citer Loïck et Bruno Peyron, Laurent Bourgnon, Jean-Luc Van Den Heede, Thomas Coville, Isabelle Autissier, Ellen MacArthur, Catherine Chabaud, Bernard Stamm, Michel Desjoyeaux, Lionel Lemonchois, Halvard Mabire, Marc Guillemot, Lionel Péan, Dominic Vittet, Anne Liardet, Lalou Roucayrol, Benoit Parnaudeau, Karen Leibovici, Marc Thiercelin… Mais ce qui prédomine avant tout c’est l’état d’esprit de cette Transatlantique. Laurent Bourgnon, 2e en 1987 déclarait : « c’est la vraie voile, celle que j’aime. Elle est accessible à tous. Avec un petit budget et une grosse volonté tu peux la disputer. Et puis surtout, l’ambiance est exceptionnelle. Entre les concurrents il existe une réelle amitié. On se parle, on se donne des conseils. Après, la voile perd cette fraîcheur …. ». Pour la plupart marins amateurs, la Transat 6,50 Charente-Maritime/Bahia est aussi cette fameuse porte d’entrée dans le monde professionnel de la course au large. Un premier barreau de l’échelle mais qui reste gravé dans toutes les mémoires. « C’est elle qui m’a donné le goût du large. Je n’oublierai jamais » se remémore Ellen MacArthur, 15e en 1997.
Sébastien Josse et ses onze équipiers n´oublieront pas de sitôt l´accueil qui leur a été réservé sur la plage du Cercle Nautique de Pointe Noire. Une foule en liesse de plus 10 000 personnes était présente pour fêter douze marins qui n’en croyaient pas leurs yeux. " C’est incroyable ! Certes, je m’attendais à un accueil chaleureux comme savent le faire les Congolais mais pas à un tel engouement, autant de personnes et le Chef de l’Etat qui vient en personne. C’était vraiment impressionnant de vivre un tel bain de foule. C’est la première fois que ça m’arrive et puis surtout ce sourire sur le visage des gens présents. Cette haie d’honneur aux sons des tambours, des différentes ethnies c´est magique…"
La différence au Pot au Noir
A peine remis de ces émotions, Sébastien Josse a livré un premier bilan d’une course qu’il a mené de bout en bout depuis le départ de Marseille le 5 juin. "La victoire s’est jouée sur quelques passages météo qu’il ne fallait pas rater. Tout d’abord dans la traversée de la Méditerranée quand nous étions au niveau des Baléares où nous avons plongé vers la Tunisie et puis à la sortie du détroit de Gibraltar où il ne fallait pas tourner trop vite à gauche le long des côtes marocaines. La grosse incertitude a été bien sûr le passage dans le Pot au noir. On sait quand on y rentre mais rarement quand on y sort. On a réussi à s’en sortir plus tôt que les autres concurrents. C’est là qu’on a fait la différence en creusant les écarts. Heureusement car dans le fond du golfe de Guinée, il n’y avait plus de vent et des courants contraires qui nous ont éloigné parfois du but ! Les quatre derniers jours, nous n’avons parcouru que six cents kilomètres, ce qui n’est vraiment pas grand-chose pour un monocoque aussi puissant que le nôtre. Une véritable vitesse d’escargot ».
De Broc attendu mercredi
Un rythme lent qui a permis à Bertrand de Broc (Tokio) de gommer une grande partie du retard accumulée dans la première partie de la descente de l’Atlantique. Phénomène classique d’accordéon climatique qui permet aujourd’hui au skipper quimpérois d’espérer rejoindre la terre ferme africaine dans la matinée ce mercredi. Philippe Monnet distancé après son arrêt à Gibraltar semblait voué à une cinquième et dernière place au Congo, c’était bien mal connaître le compétiteur qui sommeille toujours en lui. Mille après mille, Monnet grappille du terrain aux deux duettistes Jean-François Durand (Le défi Vendéen) et Rodolphe Jacq (Brest Nautic). A tel point que le cannois qui porte les couleurs du Congo espère bien brûler la politesse à l’un des 50 pieds IMOCA, voire les deux, d’ici Pointe Noire.
Le Swan 441, Menenes, a su garder la tête froide et a réalisé une belle performance dans cette dernière journée de course qui lui permet de décrocher la victoire finale.
La régularité de Menenes, lors des deux dernières manches de cette Rolex Swan European Regatta, avec deux places de troisième, a été suffisante pour que l´équipage de David Rance s´impose au classement général. Avec 25 points, Richard Balding sur Philippides II ne devance que d´un petit point Flying Neleb, troisième.
Copropriétaire de Menenes, David Rance était transporté de joie d´avoir remporté son premier championnat de Swan : « Nous avons acheté ce bateau il y a seulement 18 mois et quel superbe bateau ! Mais les plus grands remerciements que j´ai à adresser vont à l´équipage et plus particulièrement au barreur Andy Cassell et au skipper Pete Newlands ». Lorsque Rance recevra la montre Rolex, prix du meilleur propriétaire, il la remettra à Newlands pour son inspiration et son sens du commandement.
Newlands dont le rôle de skipper tient énormément à cœur, vit à Cowes sur l´île de Wight, un atout lorsque l´on connaît les nombreux caprices du Solent. Pour Rance, l´alchimie a fonctionné à merveille entre les équipiers, le skipper et le barreur : « Je n´ai jamais entendu un mot plus haut que l´autre à bord. C´est vraiment un grand plaisir de l´emporter avec une si grande équipe et nous aurions de toutes les façons passé de bons moments ici, victoire ou pas ».
Avec un résultat de second puis de premier lors des deux dernières manches de la compétition, Flying Neleb, le Swan 39 espagnol, est revenu très fort sur Philippides II qui, grâce à sa seconde place dans l´ultime manche, sauve sa seconde place au classement général. Si la victoire de Menenes est une première pour son skipper, la première place en classe A du Swan 48 de Stephen James n´est pas une surprise. Cette victoire dans le championnat européen est la troisième successive pour Jacobite. Mais le dénouement restait incertain tant l´écart entre les deux premiers était ténu, deux points séparant Akarana, premier et Jacobite. Graham et Libby Deegan, à bord de leur Swan 46 Mk II, Akarana, ont été en tête durant toute la semaine, réalisant de très belles manches. Malheureusement, Jacobit en embuscade depuis quelques jours n´a pas manqué l´opportunité de revenir pour s´imposer.
Pour marquer dès le début sa supériorité, Brinkers a appliqué quelques notions de match-racing lors de la phase de départ : “Nous avons enfermé Akarana en dehors de la ligne de départ et l´avons forcé à empanner encore et encore. Une fois que nous avons été sûr que nous étions bien à son vent, nous avons pu commencer à envisager le meilleur ».
Stephen James a souvent exprimé son envie de se retirer de la compétition mais cette victoire lui a redonné le goût du challenge : « J´ai seulement 74 ans et je ne vais pas arrêter de sitôt ! Cette semaine a été vraiment très sympathique, la compétition a été âprement disputée et très bien organisée par le Royal Yacht Squadron”.
Les courants ont joué un rôle prépondérant lors de la compétition, à l´image de cette erreur d´appréciation du Swan 56 Zingala, au pied du Royal Yacht Squadron. Elle a coûté plus d´une dizaine de minutes de navigation au Swan pour revenir dans la course. Une mésaventure qui laisse quelques traces, surtout lorsque l´on court après un résultat. Stay Calm, le plus grand des Swan engagés dans la course, avoue son bonheur d´avoir pu batailler contre l´armada des nouveaux Swan 601. Une catégorie dans laquelle Island Flying de Paul Winkelmann, n´a pas réussi à contrer Cuor di Leone de Ferragamo, pour la tête du classement général final. Cuor di Leone s´impose donc avec un total de 46 points, à 10 points du second et 15 points du troisième Spirit of Jethou.
Dans la catégorie des Swan 45, la plus représentée lors de ce championnat, WISC, en tête depuis le début de la compétition, n´a pas réussi à garder son avance face à Fever en embuscade depuis quelques manches. Sa place de second lors de la dernière manche n´aura pas été suffisante pour combler le retard accumulé par sa onzième place acquise lors de la première régate du jour. Beaucoup plus régulier, Fever, grâce à la règle qui permet le retrait de la plus mauvaise manche, peut soustraire sa neuvième place obtenu lors de l´ultime régate. Avec un total de 28 points, soit 6 d´avance sur WISC de Glynn Williams, Grant Gordon et Klaus Diederichs s´imposent d´une très belle façon. Nemo of Cowes de Bernard Lambilliotee monte, quant à lui, sur la troisième marche du podium avec 40 points. « J´ai déjà effectué quelques régates auparavant mais jamais à ce niveau. Je suis enchanté de ce résultat », confiait Lambilliotee dont la collaboration avec Andy Green semble avoir été efficace.
Loin derrière, les protagonistes français de cette épreuve : l´équipage breton d´Axelle S, semblent avoir pris ses marques au cours des quatre dernières manches. Leurs quelques places de neuvième, de huitième puis de septième, démontrent une certaine évolution des Français, malheureusement insuffisante pour décoller de la dernière place du classement général.
Samedi soir, l´ensemble des acteurs de ce championnat se retrouvent au Royal Yacht Squadron pour la remise des prix de clôture, organisée par Rolex. Les vainqueurs de chaque classe, A, B et C, sont récompensés par une Rolex Submariner en acier. Un prix est également attribué au grand vainqueur de la classe des Swan 601 tout comme le vainqueur de la « Line Honour » en classe A, par les partenaires de l´épreuve, Lewmar et Spinlock.
La Rolex Swan European Regatta s´est tenu à Cowes, sur l´île de Wight, du dimanche 19 au samedi 25 juin. Organisée par le Royal Yacht Squadron, cette compétition rassemble 27 différents types de Swan, du 36 pieds au 70 pieds, en passant par les Swan 45 et le nouveau Swan 601.