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Repos et réparations aux Açores

Départ Les Sables - Les Açores
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La brise est toujours au rendez-vous sur l’archipel des Açores, et bien que la chaleur estivale soit présente, le temps est couvert de gros nuages sombres mais sans précipitations. Une brise de Nord-Est à Est d’une quinzaine de nœuds qui permet de terminer le parcours sous spinnaker entre les reliefs volcaniques sublimes de Sao Jorge, Pico et Faïal. La terre après huit jours de mer, voir neuf pour tous ceux qui sont arrivés ce mardi après-midi. De la fatigue, de la joie, des interrogations, des problèmes, des réparations à résoudre… Chacun vaque à ses occupations en fonction des galères ou des résultats obtenus sur cette première étape entre Les Sables d’Olonne et les Açores. Car pour l’instant, le retour est lointain (départ le 15 août), relégué dans le domaine du futur : la vie coule au rythme açorien, sans précipitation, sans stress, sans inquiétude. Mieux vaut prendre son temps, discuter, se régénérer.
Certains ont du travail à Horta à l’image de Andrew Wood (domosofa.com) qui a semble-t-il percuter une baleine, ce qui a provoqué une torsion de sa quille, ou de Sébastien Picault (Groupe Royer) qui a touché une tortue et plié une dérive, de ceux qui ont explosé un spinnaker comme Jean-François Quélen (Galanz), connut des problèmes de safran tel Peter Laureyssens (Ecover), subit des avaries de gréement comme Karen Leibovici (Tam Tam) qui a arraché une cadène de bas hauban, navigué avec des pilotes récalcitrants comme Fabien Sellier (Surfrider Foundation), des soucis d’alimentation comme Hervé Piveteau (Jules), d’électricité Antoine Debled (ADD modules), d’énergie tel Adrien Monsempes (SAS), … Il y a de quoi s’occuper pendant cette semaine d’escale !
 
Classement de la première étape à Horta (prototypes) :
1-Adrien Hardy (Brossard) en 7 jours 21 heures 41 minutes 40 secondes, à 6,69 nœuds de moyenne
2-Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) en 7j 23h 05’ 15’’, à 01h 23’ 35’’ du vainqueur
3-Fabien Despres (Soitec) en 7j 23h 42’ 35’’, à 02h 00’ 55’’ du vainqueur
4-David Sineau (Bretagne Lapins) en 8j 00h 17’ 42’’, à 2h 36’ 02’’ du vainqueur
5-Isabelle Joschke (Degrémont) en 8j 01h 04’ 45’’, à 3h 23’ 05’’ du vainqueur
6-François Salabert (Aréas Assurances) en 8j 01h 31’ 16’’, à 3h 49’ 36’’ du vainqueur
7-Kristian Hajnsek (Adria Mobil) en 8j 02h 39’ 25’’, soit à 4h 57’ 45’’ du vainqueur
8-Nicholas Brennan (Rafiki) en 8j 03h 22’ 02’’, à 5h 40’ 22’’ du vainqueur
9-Andrew Wood (Domosofa.com) en 8j 04h 45’ 30’’, à 7h 03’ 50’’ du vainqueur
10-Olivier Cusin (NégaWatt) en 8j 05h 00’ 07’’, à 07h 18’ 27’’ du vainqueur
11-Jean Marie Vidal (Jason) en 8j 05h 38’ 13’’, à 07h 56’ 33’’ du vainqueur
12-Jérôme Koch (Meteor) en 8j 08h 50’15’’, à 11h 08’ 35’’ du vainqueur
13-Peter Laureyssens (Ecover) en 8j 12h 07’ 10’’, à 14h 25’ 30’’ du vainqueur
14-Ronan Deshayes (PCO Technologies) en 8j 12h 54’ 25’’, à 15h 12’ 45’’ du vainqueur
15-Yannick Allain (Night Fever) en 8j 13h 15’ 00’’, à 15h 33’ 20’’ du vainqueur
16-Yoann Vadeleau (Owl) en 8j 14h 45’ 45’’, à 17h 04’ 05’’ du vainqueur
17-Mark Bloom (Mini 352) en 8j 15h 39’ 50’’, à 17h 58’ 10’’ du vainqueur
18-Thomas Ryant (Faber France) en 8j 18h 51’ 48’’, à 21h 10’ 08’’ du vainqueur
19-Xavier Haize (Carven Composites) en 8j 18h 58’ 38’’, à 21h 16’ 58’’ du vainqueur
20-Karen Leibovici (Tam Tam) en 8j 21h 53’ 45’’, à 1j 00h 12’ 05’’ du vainqueur
21-Jaro Kaczorowski (Allianz.pl) en 8j 22h 26’ 54’’, à 1j 00h 45’ 14’’vainqueur
22-Sébastien Picault (Groupe Royer) en 8j 22h 31’ 43’’, à 1j 00h 50’ 03’’ du vainqueur
23-Fabrice Lucat (Hakuna Matata) en 9j 01h 27’ 15’’, à 1j 03h 45’ 35’’ du vainqueur
 
Classement de la première étape à Horta (voiliers de série) :
1-Francisco Lobato (BPI) en 8j 03h 34’ 25’’, à 6,49 nœuds de moyenne
2-Jean François Quélen (Galanz) en 8j 03h 43’ 46’’, à 9’ 21’’ du vainqueur
3-Antoine Debled (ADD Modules) en 8j 03h 50’ 05’’, à 15’ 40’’ du vainqueur
4-Gerard Marin (Escar l’escala-CN Llanca) en 8j 04h 55’ 36’’, à 01h 21’ 11’’ du vainqueur
5-Thomas Bonnier (architecture élémentaire) en 8j 06h 23’ 32’’, à 02h 49’ 07’’ du vainqueur
6-Vincent Barnaud (STGS.fr) en 8j 06h 39’ 29’’, à 03h 05’ 04’’ du vainqueur
7-Fabien Sellier (Surfrider Foundation) en 8j 10h 26’ 06’’, à 06h 51’ 41’’ du vainqueur
8-Hervé Piveteau (Jules) en 8j 10h 41’ 28’’, à 07h 07’ 03’’ du vainqueur
9-Elodie Riou (KPMG) en 8j 10h 49’ 48’’, à 07h15’ 23’’ du vainqueur
10-Thibault Reinhart (Les blouses roses-Colas) en 8j 13h 38’ 34’’, à 10h 04’ 09’’ du vainqueur
11-Isabelle Magois (Voilerie Quantum) en 8j 15h 29’ 50’’, à 11h 55’ 25’’ du vainqueur
12-Lucas Schröder (Netherlands One) en 8j 16h 36’ 37’’, à 13h 02’ 12’’ du vainqueur
13-Bertrand Castelnérac (Alan France) en 8j 17h 42’ 24’’, à 14h 07’ 59’’ du vainqueur
14-David Krizek (Atlantik FT) en 8j 20h 57’ 31’’, à 17h 23’ 06’’ du vainqueur
15-Alexis Hupin (Manu Poki) en 8j 21h 11’ 12’’, à 17h 23’ 06’’ du vainqueur
16-Dominique Barthel (Yamm) en 8j 22h 54’ 14’’, à 19h 19’ 49’’ du vainqueur
17-Mathieu Girolet (Le roi du matelas) en 9j 02h 15’ 52’’, à 22h 41’ 27’’ du vainqueur
18-Sébastien Marsset (Raisonances) en 9j 04h 10’ 11’, à 1j 00h 35’ 46’’ du vainqueur
19-Adrien Monsempes (SAS) en 9j 04h 54’ 27’’, à 1j 01h 20’ 02’’ du vainqueur

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Gérald Véniard en tête de la Solitaire

Gérald Véniard (Scotum) en tête de la Solitaire Afflelou Le Figaro
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Même si ce n’est que pour un petit kilomètre de distance au but, l’outsider Rochelais Gérald Véniard est ce matin pour la première fois en tête de La Solitaire Afflelou Le Figaro, à 110 milles de l’arrivée à Santander. Et ce n’est pas rien quand on relève les noms des quatre poursuivants immédiats de Scutum, deux anciens vainqueurs et deux qui la méritent depuis longtemps : Gildas Morvan sur Cercle Vert est à 0,6 mille, Charles Caudrelier (Bostik) à 0,8 mille, Yann Eliès (Groupe Generali Assurances) à 0,9 mille, alors qu’Armel Le Cléac’h (Brit Air) est toujours 5e et très légèrement décalé dans l’ouest, à 3,1 milles. Que des cadors, tous cités dans la liste des grands favoris de cette Solitaire. Ces quatre-là comptent de sept à onze participations à l’épreuve, alors que Gérald n’est qu’à sa troisième.
On retiendra aussi que le deuxième outsider par ordre d’apparition au classement n’est autre que Jeanne Grégoire, 6e sur Banque Populaire à 6,7 milles. Et ça doit bien la faire marrer, Jeanne, ce leadership de son copain Gérald qu’elle avait embarqué sur le Figaro en 2003 pour Saint-Nazaire-Dakar et avec qui elle a terminé 3e de la Transat AG2R voilà quelques semaines à Saint-Barth’. C’est toujours agréable de savoir qu’un ami est aux manettes.
Côté conditions, c’est toujours le paradis. « La nuit a été sublime », témoigne Christian Gout, le directeur de course, « mer plate, lune incroyable, Marc Emig (A.ST Groupe) a joliment dit que sur la Solitaire cette année il y avait le soleil même la nuit ». Dans un flux de nord-nord est de 10 à 15 nœuds, les spis n’ont pas quitté les têtes de mâts et tangon dans l’étai, la flotte glisse toujours relativement vite vers Santander, à la latitude de Bordeaux.
Les quatre premiers dans un mouchoir de poche, le chacal Le Cléac’h toujours en embuscade, les cinq bateaux de tête ont pris un avantage relativement net et sont d’ailleurs les seuls ce matin à dépasser les 8 nœuds de moyenne. Reste un bémol : « l’ensemble de la flotte est ravie des conditions idéales, mais tous se demandent maintenant à quelle sauce ils vont être mangés cet après-midi au moment de l’approche des côtes espagnoles, avec des orages qui pourraient bien créer une zone tampon et redistribuer toutes les cartes pour une ultime partie de poker», explique Christian Gout.
Rien n’est encore joué, donc, et il y a déjà une grosse bagarre chez les poursuivants avec cinq milles d’écart au but seulement entre la 6e place de Jeanne Grégoire et la 20e de Nicolas Troussel (Financo). Dans cette zone du classement, on retrouve l’étonnant Etienne Svilarich (Sogeti, 10e), on note le retour de Thierry Chabagny (Littoral, 12e) et les maintiens des deux bizuths Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier, 13e) et Corentin Douguet (E.Leclerc-Bouygues Telecom, 16e). Les grands favoris Kito de Pavant (Groupe Bel) et Pietro D’Ali (Nanni Diesel) sont là aussi, à une dizaine de milles des leaders.

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Caudrelier et Morvan, filent devant !

Charles Caudrelier
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A moins de 200 milles de l’arrivée à Santander, la flotte de la 37e Solitaire Afflelou Le Figaro est toujours bénie d’Eole et Neptune réunis : beau temps belle mer au-dessus des canyons bleutés, où dauphins et navigateurs rivalisent de vitesse en se moquant des 3000 mètres de fond qu’ils survolent. Après le premier sprint vers l’Angleterre, puis cette descente complexe du Channel sous Albion, les 44 ont eu droit depuis Wolf Rock à un de ces runs de portant sous spi qui réconcilient avec tout. Même avec la fatigue, puisque le flux de nord-est qui est monté jusqu’à plus de 20 nœuds a déroulé le tapis rouge aux Figaristes. Le bateau est parfaitement stable sous pilote à cette allure et par cette mer. Sur la route directe, ils ont pu enfin se reposer… et prendre ce fameux plaisir sur l’eau qui justifie à lui seul une carrière dans la marine à voile.

« J’ai fait de jolis surfs ce matin et j’ai eu la visite des dauphins. On s’est bien amusé ensemble », confirme la Britannique Samantha Davies (Roxy), qui s’est fait mal au dos en tombant dans son bateau. « Rien de grave, juste un gros bleu », rassure-t-elle. « Je suis en terrasse en train de déjeuner, j’ai mis le short et le chapeau de soleil, j’ai bien réussi à prendre des périodes de sommeil », complète un Franck Legal (Lenze) qui prédit que cette étape « pourrait se jouer à pas grand chose » aux abords des côtes espagnoles.

Alors, en vacances les Solitaires ? Pas vraiment. Comme il n’est jamais interdit de joindre l’utile à l’agréable, tous ont cravaché sévère, engrangeant dans la nuit et encore ce matin des moyennes supérieures à 11 nœuds, ce qui indique des surfs à… bien davantage, sur la longue houle. C’est le cas de Charles Caudrelier (Bostik), qui au pointage de 16h s’invite sur un fauteuil de leader pour deux aux côtés de son ami Gildas Morvan (Cercle Vert). Mais les deux sentent sur leurs nuques les souffles envieux de Yann Elies (Groupe Generali Assurances 3e à 0,2 mille) et Gérald Véniard (Scutum, 4e à 0,3 mille), seul outsider parmi les grands favoris de ces quatre garçons dans le vent.

Les 15 premiers en 7 milles

Mais attention. La victoire finale ne se jouera pas forcément dans ce carré là. D’abord le vent mollit sur la zone. Cet après-midi il plafonne à 12 nœuds, faisant rechuter les moyennes des bateaux aux environs de 8 nœuds. Surtout, personne n’est réellement hors course, au moins jusqu’au 15e, Armel Tripon (Gedimat) dont l’écart aux leaders est encore inférieur à 7 milles. « On est aux deux tiers de la course et je suis plutôt content de moi. Je suis dans un petit groupe, celui des bons, ce qui n’était pas le cas les années passées », se félicite le skipper nantais.

Les quinze leaders en moins de sept milles, voilà qui promet pour cette probable dernière nuit de mer. Laquelle décidera peut-être du sort d’autres solitaires en confiance et qui ont parfaitement géré pour l’instant cette étape, à l’instar de Fred Duthil (Brossard, 6e à 3,1 milles) et ses suivants immédiats : Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs, à 3,2 milles), Laurent Pellecuer (Cliptol Sport) et Erwan Tabarly (Iceberg Finance) tous deux à 4 milles, Jeanne Grégoire (Banque Populaire, 11e à 5,8 milles). 

Sous la menace du chacal

Il en manque un. Pas le moindre. C’est « le chacal ». Armel Le Cléac’h. Peut-être le plus dangereux. Décalé à 5 milles dans l’ouest du quatuor de tête, il s’est comme souvent ménagé une position d’attaque, quand d’autres ne peuvent guère espérer mieux que suivre dans l’axe des leaders. Au pointage de 16h, le skipper de Brit Air avait repris trois places en l’espace de cinq heures pour pointer son museau en 5e position, à 2,8 milles des leaders. Il était aussi celui qui avait la meilleure vitesse de la flotte (8,7 nœuds).

La dernière fois qu’Armel Le Cléac’h s’est décalé au large comme ça, c’était avant la marque de Porto Santo, pendant la dernière Transat AG2R. Et il avait raflé la prime au passage dans un de ces déboulés au nez et à la barbe de tout le monde, dont il est un des rares à maîtriser la recette…

On en est là. Le vent mollit et devrait passer au nord, déclenchant peut-être une bataille d’empannages qui pour l’instant n’a pas lieu. Demain soir, demain dans la nuit, peut-être avant ça « tamponnerait » sous de capricieux orages – les météorologues y croient – et tout pourrait alors être remis en cause pour récompenser pourquoi pas un Etienne Svilarich (Sogeti, 16e à 7 milles) qui mène parfaitement sa barque depuis le départ. Voire un Eric Peron (Cigo, 21e à 8,8 milles) qui a visiblement oublié son opération au genou de lundi dernier. A l’extrême, cela pourrait même remettre en jeu un favori comme Eric Drouglazet (Pixmania.com, 29e à 12 milles), mal parti mais qui ne lâche rien depuis en espérant un coup d’accordéon.

Tous ont encore quelque chose à espérer. A l’arrière, le Capverdien Antonio Pedro Da Cruz ferme la marche, à 58 milles des leaders. Pour ses 40 ans fêtés hier en mer, le skipper de Baïko aux tatouages de baleines sur les bras avait demandé : « un peu de vent et un cargo de pensées positives ». On s’est exécuté et cela n’a pas suffi. Mais on sait bien aussi qu’Antonio prend sûrement du plaisir, en dépit du classement. Car ce gars-là, dernier de La Solitaire en ce moment, connaît la mer comme personne. Ce gars-là a traversé l’Atlantique à 33 reprises. On a bien lu. Trente-trois fois en quarante ans d’existence. Alors premier ou dernier, respect pour Tonio m’sieurs dames. Merci

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Yvan Bourgnon s´empare du Record des 24h en solitaire

Brossard Bourgnon Yvan
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« C’est un truc de fou, je réalise à peine ! Je partais tranquillement pour ma qualification avec tous le matos d’assistance, les vieilles voiles de convoyage… quand un créneau météo extra s’est offert à moi. Je n’ai pas hésité longtemps ! Je sentais que c’était le moment, j’avais une pêche d’enfer. Sur les 12 premières heures, j’ai attaqué comme un fou toujours à plus de 30 nœuds avec une pointe à 36. J’avoue que je n’avais encore jamais fait ça en solitaire, cela demande un effort permanent : choquer, border, barrer… ça n’arrête pas. C’est extrêmement dur physiquement car on est sur le même bord pendant 24h »

Avec un flux de Nord/Nord-Ouest entre 17 et 25 nœuds, Yvan a opté pour une route dans un premier temps plus au Sud des Açores avant de remonté au Nord « je suis sûr que le Record est améliorable car je pense avoir été un peu trop au portant. Mais l’essentiel est là, je n’ai jamais été aussi heureux de manier un tel engin à une telle vitesse. Sur certains bords ça te prend au cœur tellement c’est fort, j’ai eu des poussées d’adrénaline comme jamais ! »
C’était la première fois qu’Yvan naviguait seul sur ce Trimaran après l’avoir récupéré en 2005 et avoir fait toutes les navigations en duo (avec Charles Caudrelier pour la Transat Jacques Vabre) ou en équipage (pour les Record SNSM et Brittany Ferries).
Des sensations et une prise en main très rassurantes pour le skipper et son Trimaran qui dans moins de 3 mois prendront le départ de la Route du Rhum. « J’ai poussé le bateau à fond… On ne pouvait pas rêver de meilleurs entraînements pour le Rhum, 3 records en 9 jours, c’est totalement incroyable ! »
Actuellement au large du Portugal, Yvan Bourgnon termine sa qualif’ et devrait rejoindre Lisbonne mercredi matin avant de repartir en convoyage vers Lorient.

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Le Gascogne au portant

Gildas Morvan - Cercle Vert
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Le portant reste l’allure de prédilection des marins et dans ces conditions maniables, ils n’y trouvent que du plaisir. Pour certains, c’est l’occasion de mettre le pilote automatique en route et d’aller se reposer, malgré la présence menaçante des cargos du côté du rail d’Ouessant. Pietro D’Ali (Nanni Diesel) en a fait la douloureuse expérience, comme le raconte ce matin Corentin Douguet (E. Leclerc – Bouygues Telecom). « Pietro a du se faire peur cette nuit. Un cargo est passé juste entre nous deux alors que nous étions séparés d’une centaine de mètres. J’ai lofé pour passer derrière, mais lui a du passer 5 longueurs devant le bulbe de l’étrave du cargo. Je n’aurais pas aimé être à sa place. »
S’ils se régalent de ces conditions de navigation exceptionnelles, les marins restent focalisés sur cette régate au contact. Le skipper d’E. Leclerc – Bouygues Telecom a ainsi repris 5 places dans la nuit : « J’ai rectifié le tir après une première nuit désastreuse le long des côtes anglaises. Kito (de Pavant NDLR) et Pietro sont derrière moi et je suis à la poursuite des quelques feux que j’aperçois devant, en espérant que ce sont bien des Figaro Bénéteau et pas des pêcheurs ! »
Même ‘niaque’ à bord de Groupe Generali assurances : « Je suis au taquet depuis Wolf Rock. Je ne lâche rien et ça va être comme ça jusqu’au bout. Je n’ai pas envie de me laisser bouffer comme l’autre soir, je suis à l’attaque ! » explique Yann Eliès 4e, qui a lui aussi progressé de quatre places au pointage du matin. Juste devant lui, en troisième position, on imagine Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) dans le même état d’esprit…
 
La flotte a empanné en début de nuit. Elle profite désormais d’un vent de nord-est pour descendre à fond sur un seul bord au grand largue. Les décalages latéraux (plus ou moins à l’ouest) des uns et des autres vont redistribuer les cartes entre les pointages mais pour l’heure, c’est une grande course de vitesse qui attend nos 44 marins aux abords du golfe de Gascogne. La gageure pour eux sera de gérer leur état de fatigue : où placer le curseur entre les heures de barre pour faire avancer le bateau et les temps de repos nécessaires.
Il reste encore 320 milles avant l’arrivée…

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Morvan a pris la tête de la Solitaire

Gildas Morvan - Cercle Vert
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Le grand plongeon au sud est imminent. La première nuit de course sous les côtes anglaises a été plus compliquée que prévue, des bascules de vent autorisant des petits coups à droite ou à gauche. Résultat : cela ne cesse de chambouler des pointages pour l’instant donc relativement peu pertinents tant la flotte est groupée : les 15 premiers des 44 solitaires tiennent en mois de 4 milles d’écart au but et beaucoup naviguent à vue, freinés régulièrement par des algues qu’il faut aller décrocher des safrans ou de la quille. Mais c’est bien le seul désagrément constaté d’une course pour l’instant idéale. « Il fait plutôt doux, la mer se forme et la flotte reçoit maintenant un vent de nord de 15 à 18 nœuds », témoigne le directeur de course, Christian Gout, « comme prévu par nos météorologues de Météo France, le vent qui a été très irrégulier ces dernières heures a pris de la droite. Nous sommes à côté de Gildas Morvan. Il a pris la tête et devrait passer Wolf Rock vers 17 ou 18h. La mer est verte avec de petits moutons, ça brille et c’est beau.»
Au pointage de 16h, à 420 milles du but, l’étonnant navigateur de Cercle Vert possède 0,8 milles d’avance sur Charles Caudrelier et 1,6 milles sur Gérald Véniard (Scutum). Les routes des Figaro Bénéteau II se resserrent logiquement pour aller virer Wolf Rock.
 
Gildas Morvan nouveau leader
 
« Cercle Vert a fait du bon boulot là haut tout seul », prédisait très justement à la vacation de ce midi Laurent Pellecuer (Cliptol Sport, 4e). Le principal intéressé Gildas Morvan – qui a repris la bagatelle de 40 places en 24 heures – expliquait son joli coup, bien avant d’en connaître exactement les dividendes : « la nuit n’était pas facile, avec peu de vent, très instable en force et en direction, et beaucoup d’algues et de sacs à dégager des safrans. Le vent était un peu joueur, alors j’ai décidé de l’exploiter. J’ai fait pas mal de manœuvres. Je suis reparti vers la terre, en me disant qu’on verrait réellement où tout le monde en est à Wolf Rock. J’étais mal parti hier et il fallait revenir dans le match. Maintenant, le vent a pris de la droite, la pression est rentrée par dessus, donc ça ne doit pas être si mal.»
Pas si mal en effet, puisque Cercle Vert, qui navigue à plus de 8 nœuds, semble être le mieux placé pour virer en tête le phare anglais. Encore qu’avec ces marins qui s’invitent aux premières loges 24 heures après avoir ramassé les bouées en queue de flotte, il ne faut jamais jurer de rien. Tant mieux pour le suspense, que contribuent très bien à entretenir aussi Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs, 5e) et Fred Duthil (Brossard, 7e).
Parmi les 10 premiers – qui tiennent en à peine plus de 3 milles – on note encore le retour en force des favoris Kito de Pavant, (Groupe Bel, 10e) et Erwan Tabarly (Iceberg Finance, 6e) et le maintien d’Armel Le Cléac’h (8e) et de Yann Eliès (9e). Ce n’est qu’une petite indication supplémentaire, puisqu’à 420 milles du but, personne n’est encore éliminé.
 
Rien n’est joué et chacun garde ses chances au moment de mettre le clignotant à gauche et de s’attaquer à la traversée de la Manche dans le sens inverse, puis le golfe de Gascogne. Lequel s’annonce toujours clément : vent portant de secteur nord 10 à 15 nœuds, ce qui permettra aux solitaires d’envoyer les spis et d’allonger la foulée. Encore faudra-t-il déclencher les empannages aux bons moments pour conserver le meilleur compromis cap-vitesse vers Ouessant, la bouée du Racon à laisser à bâbord, puis vers Santander. Il restera alors environ 400 milles de mer… soit bien davantage par exemple que la totalité de la deuxième étape vers Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

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Hardy premier aux Açores !

Arrivée Brossard Les Açores
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Adrien Hardy (Brossard) a franchi la ligne devant la digue d’entrée de la marina de Horta (Faïal-Açores) en vainqueur : il aura effectué une moyenne de 6,76 nœuds sur les 1 270 milles de cette première étape. Après Adrien Hardy, Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) a terminé à 10h 15’ 15’’ TU soit avec une heure 21 minutes de retard. Le Slovène avait animé la première étape de la course Mini Les Sables-Les Açores-Les Sables depuis le passage du cap Finisterre et n’a cédé du terrain sur Adrien Hardy (Brossard), vainqueur à Horta, que lors des deux derniers jours, lorsque la brise de Nord Est s’est un peu calmée et que la mer est devenue plus maniable. C’est la première fois qu’un Slovène monte sur le podium d’une épreuve océanique en solitaire. Andraz Mihelin s’est investi dans le circuit Mini depuis la saison passée en participant à la Transat 6.50 qu’il avait terminée à la treizième place.
Le troisième dans le port açorien est le jeune Fabien Despres (Soitec), formé à la voile sur le langoustier Notre-Dame des Flots, et qui réalise une très belle course en finissant très fort sur cette première étape des Sables-Les Açores-Les Sables : il a mis sept jours 21 heures 50 minutes 35 secondes, en arrivant à Horta à 10h 52’35’’ lundi, à deux heures du vainqueur. Les concurrents vont se suivre toute la journée de lundi, le premier voilier de série, mené par Jean-François Quélen (Galanz) étant attendu en milieu d’après-midi.
Communiqué de presse à suivre ce lundi soir.
 
Premières impressions d’Adrien Hardy (Brossard) :
« J’ai failli rentrer dans la digue ! Le vent est rentré en arrivant sur Faïal et sur la ligne d’arrivée, sous spinnaker, il a fallu faire un dernier empannage… Je suis parti en vrac ! Je suis assez fatigué : on n’a pas arrêté depuis le cap Finisterre et le rythme était hyper soutenu. Tout le temps au-dessus de dix nœuds… Douze et quatorze souvent : on a dû battre des records sur 24 heures ! C’était vraiment pas mal, surtout que je n’avais pas de radio BLU depuis l’Espagne et je n’ai appris ma position qu’en arrivant sur les Açores par Andraz Mihelin. Je suis super content, évidemment : j’étais neuvième au passage du Finisterre et là, finir devant !
 
J’apprends qu’Yvan Bourgnon vient ici demain mardi avec son trimaran puisqu’il tente de battre le record des 24 heures : c’est génial ! J’ai pensé à lui pendant ces derniers jours avec les conditions météo que nous avons eues. Cela m’a aussi motivé pour pousser le bateau et tenter moi aussi de faire des scores… Je faisais de chronos toutes les heures, je comptais le nombre de milles, pour avoir un objectif à court terme, pour gagner mille par mille. Cela a bien fonctionné de faire des temps tout seul. Parce que je n’avais aucune information sur la course, sur les autres concurrents, sur leurs positions… Il fallait que je me batte avec moi-même. C’est fou ce qu’on peut cogiter dans ces conditions là ! Tout le temps en train de réfléchir, de penser au classement, d’imaginer si on a gagné des places ou perdu.
 
J’ai eu de petits soucis techniques, comme tout le monde parce qu’il y a eu du vent fort mais rien de grave, juste lorsque ma ferrure de safran a commencé à se déboulonner alors que je marchais à 14-15 nœuds : j’ai vu que le boulon était sectionné. J’ai arrêté le bateau, j’ai pris une des quatre vis qui tient mon vérin de pilote et j’ai changé le boulon. Et je suis reparti…
 
Le rythme était vraiment dur : je pense que je suis plus fatigué que lors des courses que j’ai faites avant. Je n’ai pas dormi la nuit dernière et en moyenne depuis l’Espagne, j’ai pris trois heures de sommeil par nuit. Je dormais plutôt en fin de nuit pour privilégier la barre de jour quand je pouvais attaquer en voyant les vagues. Au départ des Sables d’Olonne, on savait à quoi s’attendre dans le golfe de Gascogne : du près avec pas mal de vent. Mais après, on pensait avoir du portant mou et on a fait du largue serré musclé… ça a été sport ! C’est impressionnant, ces bateaux : la vitesse qu’on peut atteindre ! Je ne pensais pas qu’on pouvait aller aussi vite aussi longtemps, à 13-14 nœuds en permanence… ce sont des sensations de glisse super, le bonheur d’avaler les milles. Parfois en limite de contrôle du bateau. Il faut trouver la ligne médiane entre vitesse et maniement. Génial ! »

Classement de la première étape à Horta (prototypes) :
1-Adrien Hardy (Brossard) en 7 jours 21 heures 41 minutes 40 secondes, à 6,69 nœuds de moyenne
2-Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) en 7j 23h 05’ 15’’, soit à 01h 23’ 35’’ du vainqueur
3-Fabien Despres (Soitec) en 7j 23h 42’ 35’’, soit à 02h 00’ 55’’ du vainqueur
4-David Sineau (Bretagne Lapins) en 8j 00h 17’ 42’’, soit à 2h 36’ 02’’ du vainqueur
5-Isabelle Joschke (Degrémont) en 8j 01h 04’ 45’’, soit à 3h 23’ 05’’ du vainqueur
6-François Salabert (Aréas Assurances) en 8j 01h 31’ 16’’, soit à 3h 49’ 36’’ du vainqueur
7-Kristian Hajnsek (Adria Mobil) en 8j 02h 39’ 25’’, soit à 4h 57’ 45’’ du vainqueur
8-Nicholas Brennan (Rafiki) en 8j 03h 22’ 02’’, soit à 5h 40’ 22’’ du vainqueur
 
Classement de la première étape à Horta (voiliers de série) :
1-Francisco Lobato (BPI) en 8j 03h 34’ 25’’, premier voilier de série à 6,49 nœuds de moyenne
2-Jean François Quélen (Galanz) en 8j 03h 43’ 46’’, à 9’ 21’’ du vainqueur
3-Antoine Debled (ADD Modules) en 8j 03h 50’ 05’’, à 15’ 40’’ du vainqueur

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Oracle remporte le premier Grand Prix d’Allemagne

Oracle BMW Racing remporte le Grand Prix d'Allemagne
DR

Pour cette ultime journée du Grand Prix, trois duels et deux régates en flotte étaient annoncés au programme. Après un bon début de course, BMW ORACLE Racing (Etats Unis) a remporté la première régate en flotte. Mais c’était le premier duel de la journée qui allait déterminer le résultat final de la série. United Internet Team Germany aurait pu regagner la première place au classement, qu’elle avait prise vendredi soir si elle avait remporté ce dernier duel contre BMW ORACLE (le nombre de points comptant double pour cette dernière journée).
Après un début de course bien équilibré, Jesper Bank semblait être en pleine forme, mais lors d’un changement d’amure l’étai s’est cassé et leur derniers espoirs de victoire ont été anéantis. Le bateau n’a pas démâté, mais le foc était sérieusement endommagé et l’équipe allemande a dû se retirer des autres épreuves.

Lors du deuxième duel de la journée, Shosholoza n’a pas réussi à empêcher BMW ORACLE de s’affirmer de nouveau. Malgré un bon début de course au vent du bateau américain, Shosholoza n’a pas réussi à garder sa place. Peu à peu, BMW ORACLE s’est glissé devant et a empoché une nouvelle victoire.

Le public a pu revoir le même scénario lors du deuxième régate en flotte (sans la participation de United Internet Team Germany) : Un excellent début pour Shosholoza, mais une nouvelle victoire pour BMW ORACLE Racing. La vitesse de BMW ORACLE Racing était déterminante et si on rajoute à cela les bonnes tactiques de l’équipe américaine, la victoire lui est tout naturellement revenue dans ce premier Grand Prix d’Allemagne.

Résultats final après 15 régates :

1. BMW ORACLE Racing (Etats-Unis), 65 points
2. United Internet Team Germany (Allemagne), 28 points
3. Team Shosholoza (Afrique du Sud), 25 points

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Sébastien Col remporte les Internationaux de Match Racing 2006

Sébastien Col
DR

Des finales de très haute voltige
Les deux duels d’aujourd’hui opposaient en petite finale en deux points gagnants le français Damien Iehl (33ème mondial) contre le suédois Bjorn Hansen (8ème mondial). La finale, jouée en même temps voyait se rencontrer l’anglais Ian Williams (5ème mondial) contre le français Sébastien Col (3ème mondial).
 
Petite finale : Iehl vs Hansen
Le français Damien Iehl confirme ses résultats d’avant-saison en prenant la troisième place au général. Très content d’avoir atteint le podium, il nous confie ses impressions : « Nous avions à cœur de battre Hansen car il nous avait déjà battu cette année en Italie. Notre objectif de rentrer dans le Top 10 est désormais possible à atteindre dès l’année prochaine. Notre prochain Match-Racing aura lieu en Sicile lors de la Cento Cup (grade 1) fin septembre. » Bjorn Hansen n’a pas eu l’occasion de s’imposer face au français lors de cette petite finale. Lors du premier match, le suédois menait la course mais l’enchaînement de fausses manœuvres a permis au français de passer devant. Sur le second match, Iehl a pris la tête au passage de la première bouée au vent et a filé droit vers la victoire.
 
Finale : Col vs Williams
Les deux teams se sont bagarrés âprement durant ces finales… Les spectateurs, venus nombreux se masser dans les tribunes ont assisté a la victoire incontestable du français Sébastien Col. Avec un très bon départ dans le premier match, il parvient à neutraliser sans mal l’anglais jusqu’au bout du parcours. Il perd son deuxième match en passant derrière l’anglais avec une pénalité. Le troisième match est fatal à l’anglais, qui se classe deuxième au général. Sébastien Col a su reprendre le dessus en réalisant un excellent départ et en distançant l’anglais lors des remontées sous spi.
 

Résultats des matchs validés par le jury :
1 Sébastien COL
2 Ian WILLIAMS
3 Damien IEHL
4 Bjorn HANSEN
5 Mathieu RICHARD
6 Paolo CIAN
7 Evgeny NEUGODNIKOV
8 Pierre Antoine MORVAN
9 Philippe PRESTI
10 Martin ANGSELL
11Takumi NAKAMURA
12 Seve JARVIN

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Adrien Hardy en tête des Mini

Brossard Adrien Hardy
DR

A moins de 120 milles de l’arrivée dimanche après-midi, Adrien Hardy (Brossard) est très bien placé pour contrôler son concurrent le plus direct, le Slovène Andraz Mihelin (Adria Mobil Too), car il a empanné à la faveur d’une petite bascule pour conserver l’avantage d’être un peu plus Sud pour atterrir sur l’archipel. Il apparaît de plus en plus évident que les solitaires vont arriver sur Graciosa avant de piquer au Sud pour rallier Horta sur l’île de Faïal. Etre entre la flotte et l’arrivée est donc tactiquement une excellente idée surtout que le vent d’une quinzaine de nœuds, va rester orienté à l’Est-Nord Est en mollissant un peu (une dizaine de nœuds). Il faut souligner toutefois que la brise a tendance à tomber sérieusement la nuit dans l’archipel et que les reliefs créent de vastes zones de calmes entre les îles.
 
Il n’y a donc rien d’acquis si ce n’est que les deux premiers sont toujours attendus lundi en milieu de journée. Derrière ces deux leaders qui possèdent un petit matelas d’avance (15 à 25 milles), un pack de trois bateaux est encore en lice pour la troisième marche du podium. Isabelle Joschke (Degrémont) a effectué un retour spectaculaire aux avant-postes tout comme Fabien Despres (Soitec) : ils ont réussi à recoller au tableau arrière de David Sineau (Bretagne Lapins). Les trois Minis sont dans un mouchoir de poche et suivent la même route, ce qui laisse présager une arrivée tendue, surtout que ce trio risque d’arriver à la tombée du jour, donc au moment où la brise s’essouffle : ça s’annonce serré et incertain…
 
L’impolitesse de Galantz
 
Chez les voiliers de série, Hervé Piveteau (Jules) rétrograde depuis deux jours au classement parce qu’il n’a pas cherché à descendre, à se glisser doucement vers le Sud. Car la trajectoire idéale pour cette première étape de la course Les Sables-Les Açores-Les Sables ressemble fort à un exemple stratégique : suivre une sinusoïdale en parant l’Espagne au large, en profitant des vents portant pour prendre du Sud et en atterrissant par le Nord sur l’archipel. A contrario du retour qui en théorie, doit se rapprocher d’une courbe exponentielle en prenant du Nord à la sortie des Açores pour piquer sur la Vendée vers le 47° Nord…
Mais les Minis n’en sont pas encore là ! Pour l’instant, il faut grappiller des milles vers le Sud pour diminuer le nombre d’empannages dans un vent de Nord Est qui prend un peu d’Est sur les cent dernières milles. Et le retour gagnant, c’est le Brestois Jean-François Quélen (Galantz) qui l’effectue grâce à sa position déjà sur la latitude de Graciosa. Et légèrement plus dans son Nord, Antoine Debled (ADD Modules) est aussi en passe… de passer le Portugais Francisco Lobato (BPI), actuel leader ! Là encore le final s’annonce très ouvert avec cinq Minis en moins de quinze milles puisque l’Espagnol Gerard Marin (Escar l’escala-CN Llanca) est aussi en embuscade.
 
Il est quasiment acquis qu’un voilier de série sera classé dans les dix premiers au scratch… Ce qui démontre l’excellence de ces solitaires parce qu’au portant dans des vents medium, tenir le rythme d’un prototype est déjà un exploit ! Le seul inconvénient, c’est qu’ils vont arriver en pleine nuit au milieu des îles, et là, le temps peut paraître très long pour avaler les derniers milles dans des vents erratiques et évanescents. En général, la ligne d’arrivée traîne à apparaître devant l’étrave jusqu’au lever du jour…
 
La journée de lundi va donc être chaude à Horta qui croule sous une belle température estivale et un soleil de plomb. Mer plate, petite brise de secteur Nord Est moins de dix nœuds, Fête de la Mer avec concerts jusqu’à pas d’heure, voiliers en masse venus aussi régater dans l’archipel, Café Peter plein à craquer : l’accueil des Açoriens vaut le détour ! Surtout après 1 270 milles de navigation… Pour les soixante solitaires encore en course, les flonflons de la fanfare de Faïal s’approchent ! Du côté des abandons, Laurent Bourgues (Adrénaline) est arrivé dimanche matin à Nazaré (Portugal), Anthony Marchand (Hinano) à Peniche, Mathieu Viu (Godevin) à Bayona. Reste François Duguet (Crédit Agricole Skipper Challenge) qui est toujours en route à petite vitesse vers le Portugal.

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