Seulement 38 milles séparent les deux premiers concurrents et malgré toute l’énergie qu’il déploie, Bernard Stamm ne parvient pas à creuser l’écart avec Kojiro Shiraishi. «Je n’ai pas eu beaucoup de repos, ces dernières 24 heures, le vent est très changeant. Je pense qu’à part être dans de l’air instable, le vent subit des modifications dues au courant du Gulf Stream. Ces changements de forces et de directions sont d’autant plus importants si le vent synoptique est faible. Du coup tout mon temps est consacré aux réglages incessants, aux manoeuvres et à la barre. Pour l’instant je m’en sors plutôt bien, je ne me suis jamais arrêté. Normalement, aujourd’hui, le vent va tourner et s’installer au Sud Ouest, prémices de la dépression qui va nous aider à rentrer à la maison».
A plus de 2000 milles de Bilbao, Cheminées Poujoulat se situe le plus au nord de la flotte, les dernières 24 heures, le 60 pieds Open aura parcouru 250 milles. L’arrivée de la dépression va permettre d’allonger la foulée et surtout de retrouver des allures portantes, propices à la glisse et bien plus confortables, après six jours dans un shaker…
On relevait ce matin 300 milles couverts en 24h pour les 4 concurrents de tête. Conséquence de ces vitesses débridées, les cirés sont de sortie sur les ponts de ces puissants et pourtant petits monocoques de 12m, où l’effet « lance à incendie » se fait sentir à chaque accélération. Au pointage de 5h ce matin, Matongo Congo était presque revenu à la hauteur de Région Guadeloupe. Pour le Jumbo 40 de Lepesqueux/Fiston/Maslard, impérial depuis le début de la course, les choses semblaient alors être parties pour se compliquer d’autant que les Pogos 40 sont plus véloces au portant, dans la brise.
Passé, comme Monnet, entre la côte marocaine et l’île de Fuertaventura, sur des trajectoires un peu différentes, Marc Lepesqueux, Philippe Fiston et Stan Maslard ont senti toute la journée le souffle de l’équipage de Matondo Congo sur leur échine. Ce soir, Monnet confirmait son OPA en tête du Classement Général en doublant à 14.4 nœuds un Région Guadeloupe navigant à 10.6 noeuds. Ce premier assaut d’autant plus dangereux que désormais Monnet et ses trois hommes d’équipages ont enfin le bateau bien en main et que leur choix de partir à quatre équipiers, dont deux excellents barreurs, Philippe Naudin (ancien ministe) et Eric D’Hooge (Prépa olympique en fortyniner pendant 5 ans) va sans doute faire la différence sur ce marathon de 4 500 milles, où la forme physique va faire la différence.
Sur l’autre ouest, Lepesqueux/Fiston/Maslard ne savent pas encore si une autre surprise ne va pas venir de Sidaction CMA CGM et de MvouMvou qui ont choisi l’option de passer au-dessus, entre Fuertaventura et Grand Canaries. Ces derniers seront certes un peu déventés pendant quelques heures par l’île de Fuertaventura, mais cette option leur permettrait à la sortie de l’archipel, d’empanner et de plonger, en route directe sur les îles du Cap Vert et Dakar. Mais la démonstration de Région Guadeloupe depuis le début de la course montre que son équipage est prêt à vendre très chèrement sa peau et est déterminé à faire de la résistance sur les 3 000 milles qu’il reste encore à couvrir avant d’arriver à Pointe Noire, au Congo Brazzaville. Après plus d’une semaine de course, cette Route de l’équateur 2007 remplit pour l’instant toutes ses promesses avec une magnifique bataille sportive. Plus à l’arrière, les équipages d’Anne Liardet et de Frédérique Brulé ont du mal à garder la cadence puisqu’elles n’ont plus l’usage de leur spi lourd, tous les deux hors service depuis 48h. Sur Deep Blue, les choses semblent rentrer peu à peu dans l’ordre après 24 h de galères, où tout semble avoir été de travers sur le pont, avec des drisses enroulées entre elles qui empêchent d’envoyer ou d’affaler un spi correctement, un empannage chaotique, un spi qui chalute. Bref, c’est la loi de Murphy à bord de Deep Blue. Heureusement tout est rentré dans l’ordre et Florence Arthaud, Luc Poupon et Alexia Barrier sont repartis à 14 nœuds, à l’attaque du quarté de tête.
Echos du large :
Oups ! La montée de l’alizé marocain la nuit dernière a permis à l’équipage de Monnet de rectifier une méprise qui handicapait sa progression depuis le départ. En effet, à cause de la prise en main tardive du bateau, quelques jours avant de quitter Marseille, Monnet et ses trois équipiers utilisaient le spi léger en pensant utiliser le spi lourd, les sacs à voile n’étant pas étiquetés. Cette nuit, alors que le vent montait, l’équipage a voulu réduire la toile et envoyer le spi léger, et s’est aperçu à ce moment-là de leur méprise. L’effet positif de cette prise de conscience tardive est de corriger le tir pour les jours qui viennent, l’effet négatif, c’est la tentation de se taper la tête contre les murs et/ou de se mordre les doigts. Le consolant dans cette affaire, c’est de ne pas avoir payé le prix fort cette erreur de distraction et d’être cet après-midi en position d’inquiéter très sérieusement le leader Région Guadeloupe.
Casse vite réparée sur Centre d’accueil des mineurs de MvouMvou L’équipage de Patrice Carpentier, comme ses comparses en tête de flotte, a affiché des vitesses impressionnantes cette nuit. Plus de 300 milles ces dernières 24h. A ce rythme, l’avarie n’est jamais très loin. MvouMvou en a fait l’expérience avec une rupture du bout dehors, une pièce indispensable à l’établissement du spi. Avec des vents de plus de 30 nœuds, Carpentier, qui gère sa course comme un Vendée Globe avec toujours en tête la gestion à long terme du matériel et des hommes, en a profité pour lever un peu le pied et mettre tout le monde au repos (relatif) en naviguant sous grand voile et génois pendant une partie de la nuit. Après quelques heures de bricolage intensif, au lever du jour, le spi pouvait à nouveau être renvoyé et le bateau retrouver ses 14-15 nœuds de vitesse habituelle (depuis deux jours). Mais l’alerte a été chaude pour cet équipage qui joue la gagne et qui veut gérer le matériel sur le long terme. Comme dit Patrice : « nous n’en sommes qu’au premier quart de la course. »
Peur de l’excès de vitesse pour Sidaction CMA CGM L’équipage Aubry/Carpentier (neveu du skipper de MvouMvou)/Nicol a décidé de lever un peu le pied cette nuit en regardant les fichiers météo qui annonçaient des vents à plus de 40 – 45 nœuds. Afin de ménager le matériel, mais aussi les hommes, ils ont affalé le spi en début de nuit et gardé le solent et grand voile haute, ce qui a ralenti un peu leur progression mais qui a eut pour effet de moins fatiguer les hommes par rapport à la nuit de spi précédente. Dans sa vacation ce matin avec le PC terre, Antoine Carpentier ventait les qualités peu ordinaires de ces 40 pieds dans la brise au portant. Des bateaux très physiques qui exigent des relais de barre toutes les heures. Après une nuit moins stressante que la précédente, Sidaction CMA CGM repart, le couteau entre les dents en espérant que l’option entre les îles des Canaries soit payante à moyen terme.
Je découvre la voile à la télévision française et c’est tout à fait passionnant : il y a des bateaux qui s’affrontent à Valencia, mais je n’ai pas encore tout compris. Les quatre premiers jours, c’était facile puisqu’ils tournaient en rond. Mais vendredi, ce n’était pas pareil… Sur les images, ils étaient assez nombreux (dix, je crois), mais en fait ils se battaient deux par deux. Alors on passait d’un duel à l’autre : heureusement, ils ne sont pas peints pareils… Il y a aussi des commentaires que je ne comprends pas tout à fait. Par exemple, ils remontent auprès (de qui ? Je ne sais pas : auprès de ma blonde ?) et descendent en portant (quoi ? Je ne sais pas non plus : un lourd fardeau semble-t-il, puisqu’il paraît qu’ils transportent vingt tonnes de plomb ! Ben dis donc, je ne savais pas qu’il y avait autant de pêcheurs à la ligne en Espagne pour qu’ils aient besoin de 200 tonnes…). Et puis on m’avait dit que la mer était ronde mais j’ignorais qu’il y avait des montagnes qu’il fallait grimper puis descendre…
Ah ! Un autre truc, c’est le « Round Robin » : round, ça c’est sûr puisqu’ils tournent pendant quatre jours au bout d’une remorque, mais Robin, c’est qui ? Louis Vuitton, tout le monde le connaît, il fabrique des valises et le 9 mai prochain, j’ai su qu’il en offrait à sept équipes pour qu’elles rentrent chez elles. C’est sympa, parce que les deux derniers qui restent, ils gagnent seulement une coupe. Alors, j’ai regardé sur le site officiel – Il y a plein de choses dedans, mais ce n’est pas toujours facile à trouver… Eh bien ce n’est pas Robin des bois, mais Ruban des mers ! En fait, les marins avaient tellement peur de se faire gronder quand ils demandaient un coup de tafia en plus, qu’ils écrivaient leur pétition en rond ! C’est donc pour ça que toutes les bases sont autour d’un port circulaire… Y a personne qui veut se dénoncer pour clamer qu’il veut du vent.
Mais bon, c’était super vendredi parce que les bateaux au lieu de faire un Round, ils devaient faire des allers-retours entre deux bouées. En fait, ils ne vont pas tout droit alors que j’avais appris à l’école que par deux points, il ne passe qu’une seule droite. Et puis c’est le plus court chemin, non ? Ben là, ils sont dans un carré (le cadre comme ils disent) mais ils font des figures bizarres qu’on voit sur les images virtuelles, des petits losanges pour aller jusqu’à la « marque » (ça doit être le berlingot qui flotte avec une marque de publicité dessus).
Après, ils envoient un « psy »… Bon, d’accord, ils sont dix-sept à bord et ça ne doit pas être facile à vivre vu qu’ils sont tous serrés les uns contre les autres. Mais je n’ai pas vu qu’ils se tapaient dessus : ils se mettent juste en position fœtale au fond du bateau en tournant un moulin à café. Au moins, ils ont des boissons chaudes à bord ! Mais il y en a un qui ne fait rien à l’arrière : peut-être que c’est lui qu’il envoie là-haut pour le punir comme dans la marine d’antan où les mutins étaient pendus à la plus haute vergue ? Mais ils doivent avoir des problèmes freudiens alors, s’il faut qu’ils suppriment leur psy quand ils s’emportent au portant…
Enfin, j’avais une question : avant le départ, un bateau tire des coups de canon et ça, c’est normal dans une bataille navale. Mais les autres, ils se foncent dessus et hop ! Ils se placent juste à côté l’un de l’autre. Ils appellent ça le « dial-up » : ça veut dire qu’ils se téléphonent ? Ils ne peuvent pas se parler alors qu’ils sont collés les uns aux autres ! Ils doivent avoir un abonnement illimité… Bon, autrement ils font un « circling » : normal pour un Round et après, ils vont à gauche ou à droite ou au centre. Comme pour les élections : on ne sait jamais qui va gagner.
Tout ça pour ramener une Coupe de l’America. Alors là, je trouve qu’ils exagèrent ! D’abord, ce n’est même pas une coupe parce que tu ne peux pas boire le champagne dedans : il te dégouline sur les pieds… C’est un pichet sans fond, assez ignoble. D’ailleurs, au départ, c’était un trophée qui était dans l’étagère du Royal Yacht Squadron, même que les Anglais en avaient commandé deux pareils et qu’ils ne savaient pas quoi en faire. Alors ils l’ont refilé aux Américains qui passaient par là en 1851. Les cow-boys l’ont ramené chez eux, tout contents car ils avaient revendu leur goélette à un British trois fois plus cher que ce qu’ils avaient payé chez eux. Après, les Yankees l’ont mis dans une vitrine à New York et la Coupe des Cent Guinées est devenue la Queen’s Cup mais finalement, ils l’ont appelée l’America’s Cup. C’était un peu gonflé je trouve, parce que le jour où un kangourou l’a kidnappé, il ne lui a pas changé son nom en Australia’s Cup ! Ni les néo-Zélandais quand ils ont pressurisé les Confédérés à San Diego : la Kiwi’s Cup… Et maintenant alors, c’est la Helvetia’s Cup ou la Valencia’s Cup ?
En tous cas, samedi ils ont recommencé à faire des ronds dans l’eau et là, j’ai tout compris ! Ils font quatre jours de remorque et hop ! Deux allers-retours… A moins que ce ne soit que le vendredi, jour du poisson… Je vais demander !
Partant d’un concept inédit, Sponsorshop est un site Internet dédié au sponsoring sportif et aux marques qui soutiennent le sport. L’objectif du site est d’inciter les internautes à préférer leurs produits et à les acheter ; et pour faciliter cet acte d’achat, de nombreuses offres commerciales sont référencées sur le site.
Mais Sponsorshop est aussi un relai de l’actualité des marques en matière de sponsoring sportif, partenariats et évènementiel : des articles sur le sponsoring tous sports (mais avec beaucoup de voile) sont disponibles en une.
Enfin, des dossiers pédagogiques sur le sponsoring sportif sont proposés et une rubrique « Petites annonces », où les sportifs, amateurs et professionnels, peuvent laisser une présentation de leur projet à destination d’éventuels partenaires, est active.
Comme l’équipe de Sponsorshop ne fait pas les choses à moitié et adore la voile, ils soutiennent Régis Garcia, 34 ans, qui va naviguer sous les couleurs du site internet Sponsorshop.fr pour la saison mini 2007. Et pour donner une dimension pédagogique à l’aventure, Régis entamera, à partir de septembre 2007, une série d’interventions dans des classes d’écoles, où il expliquera son projet, qui devra servir de base pédagogique aux jeunes élèves.
Philippe Thomas, fondateur de Sponsorshop : « Nous avons choisi de soutenir Régis, car il mène un projet de long terme, ses objectifs sont fractionnés, et il gère son projet de manière très professionnelle. C’est cette logique d’entreprise, qui nous a séduit. Notre métier est de promouvoir les entreprises qui s’engagent dans le sport. Et d’inciter, en retour, les amateurs de sport à acheter leurs produits. Nous cherchons à communiquer auprès des ces deux cibles. et la voile est un excellent moyen d’atteindre nos objectifs. »
Les vitesses de progression du peloton de tête semblent leur donner raison puisqu’on relève cet après-midi pour les quatre premiers du classement des vitesses entre 12.4 et 16 nœuds.
En tête de flotte, l’étau se ressert sur Région Guadeloupe. Les deux Pogo 40 de Monnet/Naudin/Vasseur/D’Hooghe et de Carpentier/Monsempès/Leglet, sont au coude à coude à 15 milles du Jumbo de Fiston/Lepesqueux/Maslard, avec l’équipage Aubry/Carpentier/Nicol légèrement décalé dans l’ouest, en embuscade.
Les 4 équipages semblent particulièrement à l’aise dans ces conditions météo enfin ventées, même si tous regrettent que la pluie soit au rendez-vous en lieu et place du soleil supposé. Si le vif du sujet a commencé dès le départ de Marseille, dimanche dernier, et que personne n’a rien lâché pendant les 6 premiers jours de course, les 22 marins embarqués sur cette deuxième édition de la Matondo-Congo retrouvent avec la vitesse l’impression de mieux contrôler leur tactique et donc leur course.
Cette nuit, le vent a causé deux dommages majeurs aux équipages d’Anne Liardet et de Frédérique Brulé qui ont explosé leur spi lourd dans une mer chaotique et sous une pluie battante. Un véritable handicap pour Le Petit Nice Passedat et Association Espace Enfance qui doivent intégrer ce nouveau paramètre dans leurs prochaines options stratégiques et qui ralentit leur progression.
Les conditions de navigation pour les trois prochains jours sont idéales, et propices à la vitesse sous spi, charge à chaque équipage d’en tirer le meilleur parti. Les premiers concurrents vont aborder le passage des Canaries, demain. Il est peu probable que certains d’entre eux se risquent à laisser ces îles espagnoles à main gauche avant de pointer leurs étraves sur les îles du Cap Vert, qu’ils devraient passer mercredi prochain. Mais qui sait ?
Après la confirmation ce matin de la modification du programme sportif de la Louis Vuitton Cup (pour les deux premiers Round Robins seulement), une seule idée taraudait les équipages et les organisateurs : régater ! Leurs voeux ont été exaucés, le temps d’un flight au moins. Le vent de
nord-est a atteint la limite inférieure autorisée (7 nouds) et s’est stabilisé en direction, permettant aux comités de course des ronds nord et sud de lancer les manches du flight 3.
Quelques surprises étaient au rendez-vous. A côté des victoires faciles d’Emirates Team New Zealand, Luna Rossa et des Suédois de Victory Challenge (quoi que malmenés pendant tout le premier louvoyage par un China Team bien inspiré), deux matches ont offert de l’action.
L’étincelle Shosholoza
On pensait ce duel couru d’avance ; ce fut loin d’être le cas. Car les excellents Sud-africains ont réussi à tenir tête à BMW ORACLE Racing pendant la moitié de la manche. Grâce à un bon départ et surtout un choix stratégique payant sur la droite du plan d’eau, Paolo Cian, Mark Sadler et l’équipage de RSA 83 font sensation sur le rond nord : premier croisement en tête, 27 secondes d’avance à la marque au vent et toujours leaders après le bord de portant, malgré un affalage de spi raté.les
voila bien partis pour créer l’exploit. Pour Dickson, Brady et leur stratégiste Eric Doyle, il est temps de réagir. Les Américains partent sur un bord opposé dans le deuxième louvoyage et réussissent à renverser la vapeur. A la dernière bouée de près, ils disposent de 33 secondes d’avance qu’ils feront fructifier jusqu’à l’arrivée.
Victoire précieuse pour les Français L’autre surprise du jour est venue d’Areva Challenge, auteur d’un superbe match face au Desafío Español 2007, favori sur le papier. Malgré un premier croisement en faveur du bateau vert ESP 97, Sébastien Col et son équipe réussissent à rester au contact. FRA 93 ne se fera jamais
distancer et talonne les Espagnols de 7 secondes à la marque au vent. Les Français vont pendre l’avantage au portant en déclenchant les premiers un empannage et en suivant une route un peu plus lofée – donc plus rapide. Dès lors, les hommes d’Areva, aidés par la casse du tangon espagnol, n’ont plus qu’à gérer leur avance qui se transformera en 2:06 sur la ligne d’arrivée. C’est une victoire très précieuse pour Areva Challenge qui fait une belle entrée dans ce premier Round Robin.
« Ce sont deux point bons à prendre ! On s’en est bien sorti dans le pré-départ. Puis, l’équipage a su être patient. Dans le dernier tiers du louvoyage, ils avaient 140 mètres de retard mais ils ont réussi à revenir au contact à la fin du bord grâce à une bonne tactique. Ensuite, attaquer sous spi avec moins d’une longueur et demie de retard, c’est toujours très bien ! » commentait Thierry Peponnet, chargé d’analyser les courses pour son équipe.
Cette journée dominicale s’est achevée sur cette unique série de matches, faute de vent pour lancer le flight 4.
Actuellement BMW ORACLE Racing et Luna Rossa Challenge tiennent le haut du classement de la Louis Vuitton Cup. Les Français qui ont gagné deux de leurs trois matches sont en sixième position, ex-aequo avec le Desafío Español 2007. Mais pour les 11 challengers, la route vers les demi-finales est encore longue.
A 5h – Paris, ce matin, seul Association Espace Enfance n’avait pas encore franchi le seuil de l’entrée en Atlantique. L’équipage de Frédérique Brulé pouvait cependant se consoler en constatant qu’il avait, en une journée, pratiquement comblé son retard sur le peloton et n’était plus qu’à 60 milles du leader Région Guadeloupe, obligé de faire un bref arrêt au stand cette nuit, dans le port de Gibraltar, pour remplacer un programme informatique défectueux et reconfigurer son ordinateur de bord.
C’est donc en rang serré que la flotte des concurrents de la deuxième édition de la Matondo Congo aborde la seconde partie de leur course vers le Congo Brazzaville, avec les promesses d’alizés soutenus pour leur descente le long des côtes marocaines, cap sur les Iles Canaries.
Toujours emmené par Région Guadeloupe, malgré son arrêt au stand, la bataille pour la place de leader fait rage puisque Nouvelle Espérance-Matondo Congo (Philippe Monnet) et Sidaction CMA CGM (Aubry/A. Carpentier) n’étaient plus ce matin qu’à 17 milles de Lepesqueux/Fiston/Maslard, avec dans leur sillage en embuscade, Centre d’accueil des enfants mineurs de MvouMvou (Patrice Carpentier) et Deep Blue (Arthaud/Poupon). 15 milles derrière eux, on retrouve l’équipage féminin sur Le Petit Nice Passedat (Liardet) qui a enfin retrouvé l’usage de son Internet.
Prévisions météo journée samedi 21avril et soirée – fournies par MétéoStrategy Prévisions pour la journée et la nuit : prochaine Vent d’Est 25/30 noeuds dans le détroit de Gibraltar, le flux s’établit progressivement au NE 15/20 noeuds avec des pointes à 25kt en cours de journée Toujours cette tendance orageuse avec de fortes précipitations et rafales qui s’évacue progressivement vers le Nord-Est Mer forte dans le détroit, elle reste agitée au large Visibilité réduite sous les précipitations Tendance pour demain dimanche : des alizés qui s’établissent autour de 20 noeuds avec des petites faiblesses l’après-midi
La cellule météo du maxi trimaran, composée du skipper mais aussi de Franck Proffit, Marcel Van Triest et Wouter Verbraak, planche actuellement pour affiner le jour et l’heure de départ de Groupama 3. Explications détaillées par Franck Proffit : «La zone de départ se joue actuellement en début de semaine prochaine, le 23 et le 24 avril. Pour l’heure, notre principale difficulté est de trouver un compromis entre ne pas partir trop tôt et ne pas partir trop tard … En effet, nous avons un joli flux pour quitter Cadix mais nous surveillons la formation d’une petite dépression en milieu d’Atlantique qui viendrait perturber le régime d’alizé. Ces prochains jours seront donc consacrés à suivre l’évolution de cette dépression qui conditionne en partie notre départ. Autre élément à prendre en compte : la formation d’une autre dépression mais cette fois sur la Floride, qui pourrait, elle, perturber le flux d’alizé à l’arrivée. D’où la problématique de ne pas tarder à larguer les amarres. »
Il n’y a pas qu’à Valence que le vent s’est fait désirer toute la semaine. En rade de Brest aussi, les 158 équipages engagés dans la 39e édition de la Course-Croisère de l’Edhec ont parfois dû s’armer de patience pour pouvoir régater. Reste que si le vent fut aux abonnés absents pendant quatre jours en Espagne, il a tout de même daigné souffler (un peu) dans la cité du Ponant.
Un Brestois à la barre Et, hier, lors de la grande finale qui rassemblait 14 Grand Suprise, Eole n’a véritablement allumé ses ventilateurs (5-7 nœuds) qu’après 15 h. Déjà victorieux en HN A où leur Half Tonner bleu a fait des miracles, les étudiants des Mines de Saint-Etienne ont explosé tout le monde en finale. "C’était ma troisième participation : j’avais terminé deux fois 2e avec le Half et là, j’avais vraiment envie de gagner", raconte le Brestois Benoît Hantzperg, licencié à La Rochelle où il travaille comme voilier chez Incidences.
"On est aux anges" En finale, Hantzperg et ses équipiers ont réussi deux manches parfaites sur trois : 1er, 2e et 5e. Les Pennec, Troiville et Pouligny ont dû se contenter des miettes. "On est aux anges car c’est notre première participation à l’Edhec : nous sommes tous des étudiants en première année et on a monté ce projet sans trop savoir où on allait. Chez nous à Saint-Etienne, il n’est guère facile de motiver les gens pour naviguer, même sur des lacs". Président du club de voile de l’école, Vincent Miquel a encore du mal à y croire, lui qui a emmené son équipage à Brest ,"trois jours avant le coup d’envoi de l’épreuve : histoire de s’entraîner un peu, de mettre au point des automatismes sur l’eau".
"On reviendra en 2008" Car, aussi étonnant que cela puisse paraître, les étudiants stéphanois n’avaient jamais régaté ensemble avec cette 39e édition. "On navigue tous mais principalement en été et chacun dans notre coin". Alors, gagner l’Edhec, cela relevait du rêve. De l’utopie ! "De plus, en finale, on s’est retrouvé sur le Grand Surprise, monotype qu’on ne connaissait pas du tout". Ils ne connaissaient peut-être pas le bateau mais leur skipper, Benoît Hantzperg, lui, a su faire la différence sur un plan d’eau qu’il connaît par cœur… "Maintenant, c’est sûr : on reviendra sur l’Edhec en 2008".
P.E
– Classement général de la finale (après 3 manches) : 1. Mines de Saint-Etienne (Benoit Hantzperg) 8 pts; 2. Emia – Société Générale (Stéphane Venel) 13 pts; 3. Géodis Escp-Eap (Pierre Pennec) 14 pts; 4. Audencia – Colas (Tanguy Troiville) 16 pts; 5. Ecole de Management de Normandie (François Blossier) 16 pts; 6. Altran Centrale Paris (Cédric Pouligny) 18 pt. 14 équipages.
Le monocoque Generali a été mis à l’eau à la marée haute aux alentours de 10 heures ce matin et a quitté le Golfe du Morbihan à vive allure, porté par les courants, pour rejoindre sa base technique à Lorient. « Une mise à l’eau est toujours un moment d’émotion, raconte Yann Eliès en souriant. C’est un peu l’accouchement d’un long travail en équipe avec quelques nuits blanches sur la fin ! Et les émotions vont continuer dans les semaines qui viennent ! » En effet, lundi le bateau effectuera son test de retournement à 180° imposé par la jauge Imoca. La coque sera retournée à l’aide d’une grue et le skipper devra la remettre à l’endroit en actionnant la quille.
Un 60 pieds puissant ! Le bateau est superbe, fruit d’un travail collectif de trois équipes professionnelles au rand desquelles les architectes du cabinet Finot-Conq dont la réputation n’est plus à faire avec quatre victoires sur cinq dans le Vendée Globe, le chantier Multiplast, spécialisé dans la construction carbone de haute technologie et l’équipe technique de Yann Eliès, dirigée par Pierre-Emmanuel Herissé. « C’est l’un des plus beaux bateaux que nous ayons construit ! » confie Gilles Ollier, directeur du chantier Multiplast. « Nous avons recherché la puissance, explique Yann Eliès, ce qui explique la largeur du bateau. Les améliorations par rapport aux anciennes générations sont surtout dans les détails et la fiabilité. ». « Toutes les difficultés de la construction ont tourné autour d’une seule pièce : la quille, explique Yann Penfornis, chef de projet chez Multiplast. Le principal souvenir que je garderai de cette construction est la bonne collaboration avec Pierre-Emmanuel Herissé qui a parfaitement su gérer, humainement et techniquement, son rôle de directeur technique. » Viendra prochainement la phase de mise au point en mer, avec Multiplast, très importante sur ce type de bateaux. Le 3 juin la course « Calais Round Britain Race » permettra à l’équipage de découvrir le bateau par rapport à ses concurrents autour des Iles Britanniques. Mais le prochain rendez-vous tant attendu est bien sur le baptême du bateau par Zinedine Zidane à La Trinité-sur-mer le 11 mai prochain