Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse remportent la 16e édition de la Transat Jacques Vabre après une belle course passionnante à bord du Maxi Banque Populaire XI. Cette transatlantique à haute vitesse a permis de rejoindre la Martinique en 14 jours, 10 heures, 14 minutes et 50 secondes.
Ils remportent la 16e édition de la Transat Jacques Vabre disputée entre Le Havre et Fort-de-France (Martinique) après 14 jours 10 h 14’ 50’’, à la vitesse moyenne de 21,66 nœuds sur l’orthodromie : les vainqueurs ont parcouru 9263 milles au total. Une première grande victoire pour Banque Populaire XI et de bonne augure avant le premier grand tour du monde en solitaire qui partira le 7 janvier prochain. Une belle réussite collective. L’équipage était routé par Marcel Van Triest. Le trimaran SVR-Lazartigue devrait terminer 2e. Le suspens reste entier pour la 3e place entre Gitana 17 , Sodebo et Actual.
Pour cette première victoire au large du Maxi Banque Populaire XI, les deux hommes ont réalisé une course superbe et un beau duel avec SVR. Leur option audacieuse lors du contournement de Madère leur avait permis de prendre la tête de la course. Doublés au passage de l’Ile de l’Ascension, ils ont rapidement regagné la pole position en restant longuement à la barre, en mettant beaucoup d’intensité et en maintenant des vitesses moyennes impressionnantes au portant. Cela leur a permis de creuser l’écart avec leurs concurrents et de ne plus quitter la tête de flotte jusqu’à leur arrivée dans la magnifique baie de Fort de France en Martinique. Deux ans après la mise à l’eau du Maxi Banque Populaire XI, cette réussite collective récompense le travail de performance, d’optimisation et d’innovation mené sans relâche par le Team Banque Populaire. Une fierté pour une équipe qui signe ainsi sa deuxième victoire pour sa 13ème participation à la Route du Café, et sa troisième victoire de l’année 2023 après la Solitaire du Figaro et les 24h Ultim.
Si Sébastien Josse avait déjà remporté cette épreuve en 2013, c’est une première pour Armel Le Cléac’h. Il inscrit donc cette course mythique à son palmarès, après le Vendée Globe, The Transat, et trois Solitaire du Figaro… À moins de deux mois du départ de la première course autour du monde en Ultim en solitaire, cette victoire confirme qu’il faudra compter sur Armel Le Cléac’h et le Maxi Banque Populaire XI pour tenter de remporter ce nouveau défi qui s’annonce tout aussi passionnant.
Jean-Marie Liot / AleaJean-Marie Liot / AleaJean-Marie Liot / Alea
L’arrivée est proche pour Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse qui se relaient à la barre du Maxi Banque Populaire XI pour pouvoir couper la ligne aux alentours de 23h30. Une ETA qui change d’heure en heure. Dans leur sillage SVR-Lazartigue est à 164 mn.
En route directe vers la Martinique, Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse apercevront sur leur tribord la Barbade cet après-midi et devraient deviner au dessus des nuages les reliefs de la Montagne Pelée avant la tombée du jour. Ils sont attendus au Rocher du Diamant, dernière marque de parcours entre 17h15 et 18h00 locale pour avaler les derniers milles en 45 minutes. Voilà pour le menu théorique. Avec 150 milles d’avance devant SVR Lazartigue si près du but, il faudrait donc une énorme déveine pour que la victoire échappe à Maxi Banque Populaire XI, du genre de celle qui a frappé le troisième Edmond de Rothschild avant-hier quand un OFNI a cassé la liaison du système de barre de leur plan Verdier. Dans le dur depuis, Charles Caudrelier et Erwan Israël voient revenir dans leurs rétroviseurs Sodebo Ultim 3 qui n’est sans doute pas à 100% lui non plus mais aligne de bien meilleures moyennes. De 350 milles vendredi, l’écart qui les maintenait sur le podium a fondu comme neige au soleil des tropiques et les deux Thomas (Coville et Rouxel) ne sont plus qu’à une centaine de milles derrière. Attention quand même pour ces deux-là car Actual Ultim 3 n’a probablement pas dit son dernier mot et se montre de loin le plus rapide des trois ULTIM de queue alors qu’il reste encore 900 milles à courir. Sur les dernières 24 heures, Edmond de Rothschild a couvert 274 milles sur la route, Sodebo Ultim3, 424 et Actual Ultim 3, 474… Faites vos jeux
Banque Populaire XI semble assuré de sa victoire et devrait couper la ligne vers 00h-1h. En Imoca, les chevaux sont lâchés pour les partisans de l’option sud qui rejoignent en Class40. En Ocean Fifty, Solidaires en Peloton continue de gérer sa course.
Si on a eu quelques inquiétudes ce matin, Armel Le Cleac’h et Sébastien Josse foncent vers l’arrivée à plus de 36,9 nds de moyenne. Arrivée prévue vers 23h. Ils sont attendus au Rocher du Diamant, dernière marque de parcours entre 17h15 et 18h00 locale pour avaler les derniers milles en 45 minutes. Voilà pour le menu théorique. Avec 150 milles d’avance devant SVR Lazartigue si près du but, il faudrait donc une énorme déveine pour que la victoire échappe à Maxi Banque Populaire XI, du genre de celle qui a frappé le troisième Edmond de Rothschild avant-hier quand un OFNI a cassé la liaison du système de barre de leur plan Verdier. Dans le dur depuis, Charles Caudrelier et Erwan Israël voient revenir dans leurs rétroviseurs Sodebo Ultim 3 qui n’est sans doute pas à 100% lui non plus mais aligne de bien meilleures moyennes. De 350 milles vendredi, l’écart qui les maintenait sur le podium a fondu comme neige au soleil des tropiques et les deux Thomas (Coville et Rouxel) ne sont plus qu’à une centaine de milles derrière. Attention quand même pour ces deux-là car Actual Ultim 3 n’a probablement pas dit son dernier mot et se montre de loin le plus rapide des trois ULTIM de queue alors qu’il reste encore 900 milles à courir. Sur les dernières 24 heures, Edmond de Rothschild a couvert 274 milles sur la route, Sodebo Ultim3, 424 et Actual Ultim 3, 474… Pas chances pour eux, le pot au noir s’est étendus et ils doivent tenter d’avancer dans la molle.
En Imoca, Paprec-Arkea et Charal alignent des moyennes à 24 nds et descendent plein sud chercher les Alizés pour ensuite foncer tout droit vers la Martinique. Un sacré speed test à 2 voir 3 bateaux se prépare. Charal devrait logiquement être plus rapide d’1 ou 2 nds. Légèrement décalé, For People tente aussi de se caler au sud. Les 3 bateaux devraient se rejoindre. Au nord, Teamwork continue plein ouest avec Groupe Dubreuil qui même avec une voile déchirée tient bien la cadence. Celui-ci devrait tenter de réparer. freelance.com mène toujours dans ce groupe d’IMOCA à dérives dans lequel s’est hissé le foiler Medallia (Hare-Bubb) mais il aura du mal à résister au retour en fanfare de Monnoyeur – Duo for a job, qui avait du rentrer au Havre après la ligne de départ et a depuis effectué une très belle remontée. On sait que l’IMOCA de Benjamin Ferré et Pierre Le Roy est de loin le plus performant dans la catégorie « dérives » et le complexe menu météo à venir devrait ravir ces deux-là. Après le petit front de demain, une zone de molle attend les Nordistes, dans laquelle il faudra se montrer agile pour rallier un nouveau front mercredi, plus rugueux celui-là avec 40 noeuds et 4 mètres de mer attendus. Ce n’est qu’une fois acquitté ce nouveau péage que les IMOCA du nord pourraient descendre « passer à la caisse ». « S’ils effectuent leur trace au rythme des routages, ils pourraient avoir plus de 300 milles d’avance au moment de recroiser devant les leaders du sud » décrypte Christian Dumard, météorologue de l’organisation. L’heure des comptes sonnera donc mercredi soir pour avoir une idée plus claire du scénario final mis les sudistes devraient être mieux placés. A noter le retour de Malizia qui on le sait est à l’aise dans la brise. Il pourrait recoller devant et viser une 4e place.
En Class40, Amarris résiste mais jusqu’à quand ? Au sud, Groupe SNEF, Alle grande Pireli, IBSA et café Joyeux qui fait une très belle course sont désormais dans les alizés et peuvent accélérer. Ils sont à 15,2 nds de moyenne et ont désormais en profiter avec un alizé plus consistant. Les Class40 sont partis pour 10 jours de portant, pas moins. Sauvegarder le potentiel des bateaux et conserver les spis en un seul morceau sera au moins aussi important que la qualité de la trace écrite par les duos pour obtenir une place au soleil en Martinique.
Sébastien Simon et Iker Martinez à bord de Groupe Dubreuil ont annoncé avoir déchiré leur GV. Ils souhaitent continuer leur progression et passer Santa Maria par le Sud. Le fait que le vent mollisse permettra d’envisager une réparation.
Ce dimanche matin, Sébastien Simon et Iker Martinez ont annoncé avoir déchiré leur grand-voile au niveau du 3e ris. Les deux hommes réalisaient pour l’instant un très bon début de course. La veille, ils avaient opté pour l’audacieuse route Ouest, plus incertaine mais plus courte et à même de bouleverser les équilibres de la course. Le duo, actuellement 2e de la course à 8 milles du leader Teamwork.net (Justine Mettraux – Julien Villion), fait preuve de sang-froid et de combativité malgré cette avarie. Sébastien et Iker souhaitent avant tout continuer leur progression et passer Santa Maria par le Sud. Ensuite, le fait que le vent mollisse permettra d’envisager une réparation.
Dommage, Sébastien Simon qui faisait sa première course à bord de son IMOCA faisait une très belle course depuis le départ. Il avait opté pour une option nord.
Les Canaries sont désormais dans le sillage des 3 IMOCA du group sud qui vont commencer à accélérer sérieusement. Paprec-Arkea, le plus au sud est bien placé et a pris un petit avantage sur Charal. Les 2 bateaux vont devoir négocier le dévent de Grand Canarie avant de réellement faire parler la poudre au portant vmg dans les alizés. Thomas Ruyant et Morgan Lagravière qui ont choisi une autre voie en passant à l’ouest de Grand Canaria sont bien placés également mais contraint de rester quelques heurs de plus dans un couloir por évoter le dévent de l’île. D’ici ce soir on verra si cette option sud est payant.
Yoann décrypte la situation : « l’option Sud offre des garanties quasiment jusqu’au bout avec des vents portants que l’on connaît. En revanche, c’est une route plus longue donc il faudra compenser la distance avec de la vitesse. L’option Ouest est en revanche plus courte mais elle est beaucoup plus incertaine ». Il faudra attendre l’arrivée pour savoir quel était le chemin le plus pertinent. « Les dés sont jetés, pendant un moment, les bateaux de l’Ouest seront mieux classés que nous mais on verra ce que ça donne d’ici une semaine », sourit Yann le co-skipper si expérimenté. Pendant ce temps à bord, la routine est bien en place. Les deux hommes se sont succédé à la barre, Yoann a dû « bricoler un peu dans le bateau pendant l’après-midi et les petits plaisirs du bord sont nombreux. Il nous reste encore des fruits frais et puis il nous arrive d’échanger des tranches de saucisson et du fromage entre deux quarts », apprécie Yann. De quoi se requinquer et être d’attaque pour la suite. Ce dimanche, les Canaries se rapprochent et il convient de bien se positionner afin « d’attraper les alizés et là ça va débouler vite ! » prévient Yann Eliès, le co-skipper.
🎥 Onboard #3
Jérémie et Franck dans les alizés, ça y est ça glisse !! Notre duo profite de ces superbes conditions pour préparer le bateau à la traversée, cap vers la Martinique ! 💥
— Jérémie Beyou – Charal Sailing Team (@JeremieBeyou) November 12, 2023
À bord de For People, Morgan Lagravière, plante le décor dans une note vocale envoyée en fin de nuit. « On a des bouchons d’oreilles pour nous protéger des sifflements des foils dans les aigus. Avec Toto, on arrive à peine à se parler. Mais sinon le bateau est au top. Il nous régale dans des conditions de vent portants, il a comportement hyper marin, hyper sain On fait des super moyennes de vitesse. C’est un bonheur permanent », raconte le vainqueur en titre avec Thomas Ruyant, aux côtés duquel il récidive sur cette Route du café. Ce matin, il se félicite de cette route sud qui lui garantit de régater avec les plus récentes unités de sa catégorie.
Mais gare aux partisans du nord, qui bénéficient toujours de la faveur des routages, et qui ont aussi le privilège de progresser dans le bon tempo. « On est à 150 milles dans l’est des Açores, on a un ciel un peu couvert, la mer est bien rangée, avec un clapot qui fait que ça tape. On a 20-22 nœuds de vent. On a le scénario prévu et maintenant faut faire avancer le bateau », rassure Julien Villion, premier de cordée sur cette route escarpée. À bord de Teamwork.net, le co-skipper de Justine Mettraux progresse très proche du duo de Groupe Dubreuil qui met aussi du charbon dans la machine sur cette route exigeante. Seule une poignée de milles sépare ces deux bateaux, qui se préparent à traverser un premier front, pas très actif lundi matin.
Maxi Banque Populaire XI - skipper : Armel Le Cleac’h
Arkea Ultim Challenge
Lorient le 29 juin 2023
Banque Populaire XI et SVR-Lazartigue devraient passer la ligne d’arrivée ce dimanche en fin de soirée vers 23 heures. Le dénouement est proche et tout peut encore arriver. Banque Populaire XI pourrait remporter sa première grande course mais rien n’est joué à 470 mn de l’arrivée à Fort de France.
Il y a deux ans, SVR-Lartigue avait réussi à passer Banque Populaire XI dans les derniers moments de la course pour lui souffler la 2e place. Armel Le Cléac’h s’en souvient parfaitement et il fait tout pour creuser un écart conséquent avec SVR-Lazartigue, son plus solide adversaire sur cette transat. Le Maxi Edmond de Rotshild étant en proie à un problème de pilote et désormais loin derrière à 810mn.
Ce matin à 7h l’écart entre BPXI et SVR était de 184mn mais il a considérablement diminué pour tomber à 130 mn. A l’approche de la Martinique, les conditions météos sont compliquées avec des cellules orageuses et des alizés qui peuvent se montrer tout à coup compliquées à gérer. Vers 6h du matin la vitesse moyenne de BP est passée de 32nds à 10 nds. Elle est remontée à 20nds à 10h. Cela peut-être un orage, un changement de voile, le vent devant forcir sur la route mais la trajectoire pas très rectiligne du bateau interroge. Cela pourrait être aussi des sargasses. Coincées dans les appendices, c’est un vrai fléau. Le pire étant la casse d’un appendice suite au choc avec un ofni. On continuera à surveiller de près la vitesse de BPXI. Un retour à 30 nds signifiera que tout va bien. MAJ : A 11h, BPXI avançait à plus de 36 nds, donc tout va bien à bord ! Derrière SVR-Lazartigue continue d’avancer à 30 nds. A ce rythme les deux bateaux pourraient finir ensemble ou SVR repasser devant dès cet après midi s’il continue d’aller 10ns plus vite. A suivre ici. L’ETA donnée est à 23h ce dimanche 12 novembre.
Teamwork et Groupe Dubreuil peuvent désormais avancer au près plein ouest. Ils continuent à creuser un écart important avec les tenants de l’option sud porté ce matin à 243 mn sur For People. Au sud, Paprec-Arkea devance Charal au passage des Canaries. Le reste de la flotte tente toujours de s’extirper de l’Anticyclone.
Il y a du jeu en Imoca et on connaîtra le résultat des options prises dans 24 ou 48h par les tenants d’une route nord et celle du sud. Au nord, cela avance correctement. Julien Villion sur Teamwork à la vacation ce matin
Les favoris, avec leur bateaux de nouvelle génération, For People, Paprec-Arkea et Charal ont pris la même option au sud et tactiquent au passage des Canaries. Paprec-Arkea et Charal naviguent de concert pour passer les Canaries en choisissant de passer au large de Fuerteventura. Les Class40 devant eux visibles à l’AIS peuvent être utiles pour éviter les pièges et. dévents. For People a choisi une route plus à l’ouest dès hier soir en choisissant de passer à l’ouest de Gran Canaria. Il aura sans doute plus de manœuvres à faire.
Derrière eux, Sam Davies et Jack Boutell tiennent bien le rythme sur Initiatives Coeur ainsi que V&B Monbana, For Planet, L’Occitane qui a bien joué pour passer l’anticyclone et Malizia qui revient aux avants-postes. Ce dernier devrait revenir devant dans les alizés. En fin de journée après le passage des îles et calés dans les Alizés, on aura une meilleure idée des écarts et des vitesses entre le nord et le sud.
Le chemin aura été long, compliqué et éprouvant mais ils y sont. Le groupe de 3 Class40, Alle Grande Pirelli, IBSA et Groupe Snef en ont fini des Canaries qu’ils ont passé cette nuit. La route des Alizés est désormais devant eux le temps de bien se caler un peu plus sud. Amarris reste encore leader mais son chemin plus au nord de Ténérife parait moins simple.
Une course de vitesse s’engage désormais où le Musa40 Alle Grande Pirreli a un petit avantage. Ambrogio Beccaria a eu le temps de nettoyer la carène du bateau. Nicolas Andrieu est confiant à la vacation ce matin :
Luca Rosetti sur 998 – Race = Care a frappé un grand coup en arrivant premier en bateau de Série et 5e au scratch – de la deuxième étape de La Boulangère Mini Transat ce dimanche 12 novembre à 1h26 (heure de Paris). Le navigateur italien a réalisé une trajectoire quasi parfaite, légèrement au nord de la route directe.
Une stratégie qui lui a permis de terminer la course avec une avance de plus de 60 milles sur son dauphin, et plus du double sur le trio gagnant du premier round. Tant et si bien qu’il est plus que probable qu’il comble ses 15h05 de retard encaissées aux Canaries et qu’il se hisse, du même coup, sur le podium au classement général. Le suspense va néanmoins rester à son comble au moins jusqu’à l’arrivée de Michaël Gendebien (971 – Barillec Marine – Actemium) prévue ce dimanche après-midi, mais les émotions sont déjà fortes, tout comme le sentiment du travail bien fait.
Vous remportez cette étape 2 – Air Caraïbes avec panache. Que ressentez-vous ? « C’est vraiment difficile pour moi de décrire ce moment. Il y a quatre ans, lors de ma première participation à la course, je suis arrivé tout près d’ici, en Martinique, avec immédiatement l’envie de refaire la course. De redémarrer un projet, mais cette fois axé sur la performance. Rapidement, j’ai récupéré un Maxi 6.50 puis je me suis installé en France pour mieux me préparer et m’entraîner. J’ai affiché mes ambitions de victoire dès le départ de cette 24e édition. La première étape entre Les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma ne s’est pas déroulée comme je l’espérais mais celle qui s’achève a vraiment été incroyable. Bien sûr, il y a eu des moments compliqués, dans la pétole au début surtout, mais aussi hier. Je pensais être trop nord et j’imaginais, de ce fait, que la fin de course serait un peu complexe pour moi. Il se trouve cependant que lorsque j’ai entendu le classement à la BLU, je me suis rendu-compte que j’avais 60 milles d’avance sur le deuxième. Je n’ai pas vraiment compris la situation mais je suis évidemment content de l’épilogue ! »
D’une manière plus générale, comment avez-vous géré cette étape ?
« Ça a été délicat dans la mesure où il a fallu faire un choix important dès le début. En m’engageant sur une route nord, je savais que je n’aurais plus d’autres choix que d’aller au bout, que je ne pourrais pas me recaler dans le sud ensuite. Les jeux ont ainsi été faits très tôt. Globalement, j’étais plutôt assez sûr de mon option mais j’avoue que j’ai quand même eu quelques doutes, en particulier après le passage de El Hierro car je me suis retrouvé dans la pétole et en retard sur les routages. Ensuite, lorsque les alizés se sont établis, j’ai rapidement compris que mes concurrents plus au sud étaient vraiment très rapides car ils avaient plus de pression que moi. Mon avance a fondu mais j’ai ensuite fait du bon boulot dans la bascule et je me suis replacé en tête plus ou moins à la mi-course. J’ai commis quelques erreurs mais visiblement moins que les autres ! »
A quel moment vous avez compris que vous alliez remporter cette deuxième étape ?
« Aujourd’hui, après la vacation et la réception du pointage. La veille, j’avais concédé quelques milles à mes concurrents et cela m’avait fait beaucoup cogiter. Je pensais récupérer un flux d’est or le vent était plutôt orienté au secteur nord-est. Dans ce contexte, j’ai imaginé que la situation était plus favorable pour mes copains de jeu. J’avoue que je n’ai pas bien compris ce qui s’est véritablement passé mais je suis content de la manière dont ça s’est terminé pour moi ! »
Vous aviez bouclé la première étape avec 15h05 de retard sur le premier mais aujourd’hui le scénario de cette deuxième manche fait que vous êtes possiblement en passe de monter sur le podium au classement général, et même de l’emporter…
« Dans l’instant, je ne me projette pas sur le classement final. Les émotions sont trop fortes. Je suis avant tout heureux d’avoir mené mon projet à son terme et de la manière dont je l’ai fait. Mon premier objectif était d’arriver au bout. La première étape a été un peu compliqué car si j’ai longtemps été en tête, la fin de course n’a pas été favorable à mon option. On verra demain ce qui se passe. Ce qui est sûr c’est que j’ai fait de mon mieux et que je n’ai rien lâché. J’ai constamment cherché à aller le plus vite possible. »
Quid des heures à venir ? Allez-vous rester les yeux rivés sur le chronomètre en attendant les autres ?
« Je risque d’avoir du mal à faire autre chose. Je l’ai d’ailleurs bien vu hier lors que j’ai perdu quelques milles. Je n’avais ni envie de dormir, ni envie de manger. J’avais seulement envie de pousser le bateau à son maximum pour ne rien avoir à regretter. Je vais attendre. De toutes façons, je suis totalement impuissant car dépendant de ce que vont faire les autres. »
Dans l’instant, quel est le sentiment qui domine ?
« Tout est un peu mêlé. On verra ce qui se passe demain. D’ores et déjà, je considère avoir fait une super course. Je suis content parce que j’ai toujours fait mes choix et la majorité d’entre eux ont été gagnants. Je suis arrivé 8e de la première étape et je gagne la seconde avec pas mal d’avance. Une avance qui me permet de rêver de nouveau de podium et même de victoire et ça, c’est top ! »
Le Maxi Banque Populaire XI continue de mener la cadence en Ultim devant SVR-Lazartigue. Les premiers Class40 arrivent aux Canaries et devraient être rattrapés par les 3 Imoca qui ont pris la route sud.
Armel Le Cleac’h et Sébastien Josse sont à moins de 24h de l’arrivée à fort de France et sont toujours en tête avec une avance qui augmente doucement mais sûrement devant SVR-Lazartigue. D’après les dernières estimations, ils sont attendus demain vers 18h, à Fort-de-France, soit 23h, heure métropole, avec une avance d’environ 4 heures sur leurs poursuivants à bord de SVR Lazartigue. Une ETA qui ne cesse de raccourcir. Pressés de ne pas laisser se dérober sous leurs étraves fumantes la primeur de la ligne d’arrivée à Fort-de-France – qui sauf pépin majeur leur tend les bras -, Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse charbonnent dans un dernier bord au nord-ouest de vitesse pure rythmé par un alizé pourtant modéré.
En IMOCA la course est intéressante avec un groupe de 2 bateaux qui a pris une option nord – TeamWork et Groupe Dubreuil – et qui sont en tête et un groupe de 3 bateaux – Charal, Paprec-Arkea et For People qui a passé l’anticyclone et recommence à accélérer depuis la fin de soirée. Ils avancent désormais au sud à 24 nds et progressent en distance au but à la même vitesse qu’au nord. Ces 3 bateaux de nouvelles générations devraient pouvoir reprendre la tête de la course dans les prochains jours une fois bien câlé dans les alizés et au portant vmg. Quelques bateaux à dérives ont, eux aussi mis, cet après-midi, le clignotant à droite, cap à l’ouest toute n’ayant pas d’autre choix avec un anticyclone qui leur barre la route. 6 à 8 bateaux sont restés bloqués toute la journée. De l’autre côté du plan d’eau, la majorité des équipages qui ne veulent pas perdre le sud doivent encore ronger leur frein au passage du long péage de la zone de calmes freinant l’accès à l’autoroute du soleil.
En Class40, Amarris s’accroche toujours à la première place et défend chèrement sa place. Il descend vers les Canaries et bénéficie toujours de son positionnement ouest face à un groupe de 3 bateaux redoutables avec Alla Grande Pirreli, IBSA et Groupe Snef qui ont pris une route très sud et qui passent cette nuit au milieu des Canaries le long de Fuerteventura. Le passage des îles et la gestion de leur dévente va être clé.