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Patrice de Colmont, à l’origine de la Nioulargue et des Voiles de St Tropez s’est éteint à 77 ans

C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Patrice de Colmont, l’homme du mythique Club 55, qui s’est éteint à 77 ans. Figure emblématique de Saint-Tropez et créateur de l’esprit du Club 55 — lieu où tout avait (presque) commencé pour Brigitte Bardot et les Voiles de St-Tropez avec la Nioulargue.

Véritable « vice-maire de Saint-Tropez », il a contribué à écrire certaines des plus belles pages de la légende de ce petit port devenu mondialement célèbre. Fondé en 1955, le Club 55 était une véritable affaire de famille. Les parents de Patrice avaient acquis ce petit coin de paradis en bord de mer — un trésor préservé des lois littorales. Tandis que les concessions voisines changeaient de mains, le 55 demeurait. Patrice, bourru mais affable, recevait les convives avec une convivialité naturelle ; son épouse gérait la boutique, et sa sœur Véronique la comptabilité. Ces dernières années, il avait transmis le flambeau à sa fille Camille, préférant se consacrer à son domaine agricole du château de La Môle.

Écologiste convaincu, il cultivait fleurs et légumes bio qu’il vendait lors de journées portes ouvertes où se pressaient les habitués de la presqu’île tropézienne. Avec le temps, sa silhouette était devenue aussi mythique que la plage elle-même.

Mais le Club 55 ne suffisait pas à sa légende. En 1981, Patrice de Colmont eut l’idée de créer La Nioulargue, une régate amicale entre deux skippers, jugée face au restaurant. Le perdant devait offrir un déjeuner au Club 55. Très vite, les plus grands noms de la voile – Ted Turner, Herbert von Karajan, Éric Tabarly – s’y affrontèrent. L’événement devint Les Voiles de Saint-Tropez dont la dernière édition s’est tenue la semaine dernière et dont la journée des Défis le jeudi perpétue encore la tradition.

Patrice de Colmont, créateur de la Nioulargue en 1981
« Quand on arrive aux Voiles, on retrouve immédiatement le plaisir de voir les marins, de renouer avec l’atmosphère. Cela fait déjà 40 ans, mais la vue des bateaux produit toujours cet effet. Je n’avais pas l’impression d’avoir initié un monument. Nous étions des bricoleurs, nous étions des farceurs, des passionnés de la farce. Le 1er  octobre sonnait la fin de la saison estivale, et c’était pour nous l’occasion de “reprendre le pouvoir” à Saint-Tropez. Nous étions, des dires mêmes du Maire de l’époque Jean Michel Couve, les mutins de la place Forbin, petite place sur les hauteurs de Saint-Tropez. C’était bon enfant, sans méchanceté. Des farces d’étudiants attardés. Mais l’esprit des Voiles est né ainsi, et Dick Jayson et Jean Laurain en étaient la personnalisation, chacun à leur manière. Ils ne se prenaient au sérieux que sur des lignes de départ! »

À 77 ans, cet esprit libre et visionnaire s’en est allé. Avec lui, Saint-Tropez et le monde de la voile perd l’un de ses meilleurs amis.

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Class40. Michel Desjoyeaux : “40 ans en 60 pieds – 60 ans en 40 pieds ! La boucle est bouclée !”

Trophée Lodigroup

Michel Desjoyeaux en duo avec Alexandre Le Gallais participera à sa 7e Transat Café l’Or sur le nouveau Class 40 TRIMCONTROL. Conçu à Port‑la‑Forêt dans les ateliers du chantier Mer Agitée, la bateau a été mis à l’eau en aout dernier, il a fini 4ème de la 40’ MALOUINE – LATRINQUETTE. Entre la découverte de son nouveau bateau et la compétition face à une flotte de 41 Class40, le double vainqueur du Vendée Globe devra se faire une place, mais laquelle ?

Il compte à son actif une victoire remarquable lors de l’édition 2007, à bord de Foncia, aux côtés d’Emmanuel Le Borgne, en classe IMOCA 60 pieds en se passant de l’assistance météo extérieure : « Je voulais la faire sans routage, alors que celui-ci était autorisé ». Cette victoire le rassure quant au potentiel de Foncia en vue du Vendée Globe qui débutera un an plus tard et qu’il gagnera pour la deuxième fois. Cette nouvelle participation témoigne de sa passion intacte pour la course au large et de son désir de relever de nouveaux défis dans une catégorie exigeante. Il est également monté sur le podium en 2003 et 2005 en multicoques, avec le trimaran ORMA Géant.

Entretiens et impressions avant le départ : “Je continue à prendre plaisir à naviguer. C’est bien l’essentiel ! Et me retrouver en course à 60 ans, me convient bien finalement. Il n’y a pas d’appréhension, de stress ou de choses à prouver. Seulement l’envie. 40 ans en 60 pieds – 60 ans en 40 pieds ! La boucle est bouclée ! Est-ce que l’expérience prime ? On verra, mais oui, je pense et la Class40 c’est une classe où pros et amateurs se côtoient. Petites équipes, petit bateau, petit (ou moyen) budget, donc c’est une classe ou le “mélange des genres – les jeunes jeunes aux dents longues, les vieux briscards – rend les choses simples car il y a de l’entraide et beaucoup de convivialité. Les objectifs sur cette TRANSAT CAFE L’OR Le Havre Normandie 2025 est avant tout me faire plaisir et donner le meilleur. On est OK avec Alexandre (Le Gallais) là-dessus. On aborde la course sereinement en sachant qu’on a un bateau qui “peut jouer”, à nous d’en être à la hauteur.”

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Globe40. Passage de l’Equateur pour les 2 premiers de la flotte

Copyright Jangada Racing - "Another sunset but no wind"

Au passage de l’équateur, seulement 33 minutes d’écart séparent BELGIUM OCEAN RACING – CURIUM, leader provisoire, et CRÉDIT MUTUEL. Depuis le départ de Mindelo, 16 changements de leader ont déjà eu lieu parmi quatre Class40. Il reste encore 5 859 milles nautiques à parcourir sur la route directe à 18h00 ce mercredi.

Le duel franco-belge entre CRÉDIT MUTUEL et BELGIUM OCEAN RACING ne faiblit pas : les deux équipages semblent décidés à ne pas se lâcher d’un bord. Mais attention : les jeunes Allemands de NEXT GENERATION BOATING AROUND THE WORLD, distancés de plus de 100 milles après un passage difficile du Pot-au-Noir, pourraient bien revenir dans la course.
La prochaine phase — un long bord bâbord d’une semaine à dix jours pour contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène — pourrait redistribuer les cartes. Le voilier allemand, très rapide à certaines allures, pourrait y trouver son terrain d’expression. Et avec à peine 15 % du parcours accompli (1 000 milles sur 7 000), rien n’est joué.

Pour la flotte des Class40, depuis quatre ou cinq jours, la zone a tenu toutes ses promesses : instable, étendue, capricieuse.
Un lieu hors du temps, presque philosophique, où avancer à un nœud devient une victoire, sous 35°C dans l’air et 30°C dans l’eau. Rafales soudaines, grains imprévisibles, éclairs et nuages d’encre… la nature y reprend ses droits, rappelant aux marins leur fragilité face à cet « au-delà » maritime. Les images envoyées depuis la zone sont sublimes, et dans la compétition officieuse du plus beau post Instagram, l’équipage austro-anglais de WILSON AROUND THE WORLD mérite sans doute une mention spéciale pour ses clichés spectaculaires.

Ce mercredi soir, la flotte s’extrait lentement du Pot-au-Noir.
Depuis la matinée, un vent léger s’est levé, offrant enfin des vitesses redevenues « normales » après des journées d’immobilité.
Étonnamment, le groupe des cinq bateaux se retrouve presque aligné d’est en ouest, avec des écarts infimes : BARCO BRASIL et FREE DOM naviguent à seulement 0,4 mille d’écart à 18h00, tandis que WILSON suit à une dizaine de milles.
JANGADA RACING et WHISKEY JACK, après un nouvel écart puis un rapprochement spectaculaire, reprennent eux aussi leur duel familier.

Cap désormais vers le grand sud, un long bord entre les côtes brésiliennes à l’ouest et l’anticyclone de Sainte-Hélène à l’est, avant le grand saut vers les quarantièmes rugissants et la pointe sud-africaine.

Pour beaucoup, cette traversée du Pot-au-Noir, souvent une première, restera un souvenir marquant, à la fois rude et magique — une véritable initiation au large.

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Vendée Globe. Charlie Dalin révèle son cancer et ne participera pas au prochain Vendée Globe

Charlie Dalin révèle dans son livre à paraître prochainement qu’il est atteint d’un cancer. Une maladie qui le touche depuis deux ans et avec laquelle il a dû composer lors du Vendée Globe qu’il a remporté.

Dans son livre La Force du destin, il raconte avoir disputé la course sous traitement pour une tumeur stromale gastro-intestinale, dont il a été opéré au printemps de cette année. Il découvre la maladie cinq jours avant le départ de la Transat Jacques Vabre 2023, à un an du Vendée Globe. C’est un scanner, passé en urgence à la suite de douleurs abdominales persistantes, qui révèle la tumeur. Il prendra tout de même le départ de la Transat pour se qualifier, avant de faire demi-tour afin de passer des examens approfondis.

Les médecins lui prescrivent alors un traitement et l’autorisent à participer au Vendée Globe, qu’il courra sous médication, avec quelques effets secondaires et une fatigue accrue. Durant sa course exceptionnelle, il parviendra à ne plus penser à la maladie, retrouvant sa vie d’avant. Seuls ses proches étaient au courant, préférant garder le silence.

Le jour de la remise des prix du Vendée Globe, il sera absent, souffrant à nouveau de douleurs après sa tournée médiatique. Après son opération au printemps, la maladie est revenue sous une forme un peu différente. Elle est aujourd’hui stabilisée, mais loin d’être terminée.

Il ne pourra pas participer au prochain Vendée Globe, trop éprouvant et trop risqué.

« Je vois mon bateau passer dans la baie et c’est très dur, même si je vais au bureau pour continuer à réfléchir à la performance et au développement. J’espère pouvoir revenir sur les transats, mais pour l’heure, tout est en stand-by », confiait-il.

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Figaro. 23 équipages engagés sur le National Figaro

© Simeli Prod

Le National Figaro 3 en équipage se tiendra à Lorient La Base à partir de ce vendredi 10 octobre jusqu’au dimanche 12. Organisé par la Classe Figaro Beneteau, en partenariat avec le Centre Nautique de Lorient, le National Figaro, course de l’Académie Figaro, proposera trois jours de régate dans les Coureaux de Groix et un tour de l’île de Groix. L’occasion pour les 23 équipages, composés de 4 ou 5 équipiers, de partager un moment convivial avec leurs partenaires ou de faire découvrir le Figaro Beneteau 3 à des aspirant-Figaristes.

LES INSCRITS

DMG MORI ACADEMY : Laure Galley, Pierre-Antoine Tesson, Paul-Felix Bresson, Matthis Johnson, Irvin Payet, Alexandre Wenderlich
SKIPPER MACIF 2025 : Hugo Dhallenne, Fred Duthil, Pascal Bidégorry, Endelvy Varrin, Chloé Le Bars, Franck Cammas
SELENCIA-CERFRANCE : Maël Garnier, équipage à venir
ELITYS : Victor Mathieu, François Jambou, Valérie Reber, Nicolas Depaep, Vincent Cadene, Théo Cadene, Aurélien Cadene
FRANCE ALZHEIMER : Gaby Bucau, Hugo Feydit, Adrien Simon, Jean-Baptiste de Sansonetti, Romain Van Enis, Gabriel Couronne
KÉRÉIS SNCF VOYAGEURS : Marie Gendron, Yaël Poupon, Aglaé Ribon, Erica Lush, Alexis Crespin
CER-Ville de Genève : Nils Palmieri, Constantin Broggini, Johanne Girard, Nicolas Goumaz
RÉGION BRETAGNE-CMB ESPOIR : Victor Le Pape, Paul Morvan, Tom Goron, Malo Abguilerm, Léo Le Coz, Alexis Carer
AURAY QUIBERON BY ORLABAY : Yvon Larnicol, Thomas Dinas, Lilou Saudrais, Tugdual Guillemot, Titouan Marilley
KILOUTOU : Arthur Meurisse, Pierre Guyader, Malo Bellec, Arpad Baio, Olivier Colleau, Mayeul de Joux
SKIPPER MACIF 2023 : Charlotte Yven, Marius Carniaux, Alexis Loison, Nicolas Troussel
TBC : Marcus Hutchinson, Rebecca Colls, Balasz Gyapjas
RICHARDSON FOR PURE OCEAN : Calixte Benoît, Joseph Cloarec, Thomas André, Nell Castilla, Emile Probert
MIEUX : Hugo Le Clech, Alice Amouroux, Brieux Megret, Arnaud Barral, Ewen Le Clech, Vincent Bouvier, Frédéric Doumenc, Yannick Le Clech
LGC SAILING-BRETAGNE PLAISANCE : Marie-Adélaïde Le Gué, Alexandre Carlo, Noah Guichoux, Tristan Le Jeune, Quentin Sevennec
RÉGION BRETAGNE-CMB OCÉANE : Lola Billy, Théa Khelif, Louise Acker, Aurélien Barthélémy, Mathilde Fontan
FONDATION JÉRÔME LEJEUNE : Marin Carnot, Alexandre Boîte, Philippe Boîte, Pierre-Jean Gallo
DEMAIN SANS HPV : Eliaz Morineau, Florien Docquier, Meven Flao, Emma Meilhat, Laure Roulle
P’TIT DUC : Jules Delpech, Christophe François, Julien Hereu, Benoît Mariette
HELLOWORK : Davy Beaudart, Thomas De Dinechin, Julie Simon, Hugo Cardon
ARTICLE 1 : Arno Biston, Axel Tréhin, Vittoria Ripa di Meana, Laurent Pruvost
WOMEN ENGINEERING : Elie Driver, Olivier Hill, David Paul, Finn Morris
RÉGION BRUXELLES-CAPITALE – BRUSSELS HOOFDSTEDELIJK-GEWEST : Timothée Deplasse, Manon Gérard, Emiel Joye, Winnie Berteloot

LE PROGRAMME

Jeudi 9 octobre
14h00 à 16h45 : Validation des inscriptions au bureau de la Classe Figaro Beneteau et contrôles de jauge entre skippers ; dépôt des déclarations de voile et du respect de la monotypie, et des fiches de contrôle jauge et sécurité
17h00 : Briefing au bureau de la Classe Figaro Beneteau

Vendredi 10 octobre
Parcours construits et/ou côtiers
11h00 : Premier signal d’avertissement
16h00 : Heure limite pour lancer une course

Samedi 11 octobre
Parcours construits et/ou côtiers
11h00 : Premier signal d’avertissement
16h00 : Heure limite pour lancer une course

Dimanche 12 octobre
Parcours construits et/ou côtiers
9h00 : Premier signal d’avertissement
12h00 : Heure limite pour lancer une course
15h00 : Proclamation des résultats et collation de retour de mer au bureau de la Classe Figaro Beneteau

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Rolex Middle Sea race. Tom Slingsby : “Il faut une équipe pour surmonter les défis! “

THE ROLEX MIDDLE SEA RACE BEGINS WITH A DRAMATIC START FROM VALLETTAÕS GRAND HARBOUR, MARKED BY CANNON FIRE FROM THE SALUTING BATTERY

La 46e édition de la Rolex Middle Sea Race organisée par le Royal Malta Yacht Club (RMYC), depuis 2002, débutera le samedi 18 octobre. Au cours de cette période, l’événement a considérablement gagné en importance et figure désormais aux côtés de la Rolex Fastnet Race, de la Rolex Sydney Hobart Yacht Race et de la Rolex China Sea Race dans le portefeuille des courses offshore classiques de l’horloger suisse.

Pour la plupart des gens, l’idée d’une semaine en Méditerranée évoque des côtes ensoleillées, une eau bleue scintillante, un rythme de vie détendu et une cuisine délicieuse. Pour ceux qui participent à la Rolex Middle Sea Race, une course annuelle, l’image est très différente. Participer à cette course de 606 milles nautiques, qui commence et se termine à Malte, peut signifier être confronté à de longues périodes de froid et d’humidité. Les repas et le sommeil sont pris à la hâte, sans pouvoir être savourés. Changer de vêtements est un luxe et souvent impossible. La diversité des défis rend cette course aussi éprouvante pour le moral que pour les compétences. Ses récompenses ne se mesurent pas uniquement aux résultats : ce que l’on apprend sur soi-même dans les moments de chaos et de stress, la capacité à surmonter la fatigue et la peur, et les accomplissements obtenus grâce au travail d’équipe, voilà les véritables réussites.

Tom Slingsby, trois fois Rolex World Sailor of the Year, a participé à l’édition 2021, remportant un triplé rare, à savoir la victoire en monocoque, la victoire au classement général et un nouveau record du parcours. Ce faisant, il a découvert ce que signifiait l’emporter dans cette compétition exigeante :

« La Rolex Middle Sea Race est peut-être l’une des plus belles courses, mais c’est aussi l’une des plus complexes. Elle a tout pour plaire : des détroits étroits soumis aux marées, des étapes en pleine mer, des vents légers, des brises fortes, de hautes montagnes et des îles. La diversité est incessante. J’aurai toujours fière d’avoir accompli autant de choses lors de ma première course, mais la véritable réussite réside dans le fait d’avoir trouvé le courage d’affronter les éléments et d’avoir découvert comment une équipe peut se rassembler pour surmonter les défis. »

L’événement présente toutes les caractéristiques d’une grande course au large. Son point de départ est inspirant, la capitale maltaise La Valette offrant un cadre grandiose. Elle possède un symbole emblématique, l’île volcanique de Stromboli, l’un des points tournants clés du parcours circulaire autour de la Sicile. Elle est étroitement liée à la nature, avec des paysages envoûtants et des rencontres avec la faune sauvage. La géographie est exceptionnelle, avec l’Etna, le deuxième volcan actif, la beauté sauvage des îles Éoliennes et Égades, et les avant-postes isolés de Pantelleria et Lampedusa, tous deux plus proches de l’Afrique que de l’Europe.

Organisée pour la première fois en 1968, chaque édition a contribué à renforcer la réputation de la course comme l’une des épreuves offshore les plus exigeantes sur le plan technique et les plus riches sur le plan tactique au monde. Les changements fréquents de cap, dus au caractère circulaire de la course, peuvent entraîner de nombreuses variations dans les conditions rencontrées, de la force et de l’angle du vent à la taille et à la forme des vagues. La course peut passer de calme à violente en un clin d’œil. Robert Scheidt, autre ancien Marin de l’année Rolex et Témoignage Rolex, a lui-même fait l’expérience de ces défis :

« Si vous voulez découvrir le meilleur de la course au large, la Rolex Middle Sea Race est une course incontournable. Elle peut être difficile, voire brutale. Le simple fait de terminer une course comme la Rolex Middle Sea Race est déjà un exploit. Beaucoup de choses doivent s’aligner. Lorsque vous franchissez la ligne d’arrivée, quel que soit le résultat, vous savez que vous avez accompli quelque chose de spécial. »

La course est très appréciée pour le caractère des équipages qui s’y rassemblent chaque année en octobre. Organisée délibérément à la fin de la saison de voile en Méditerranée, la course attire ceux qui sont déterminés à affronter l’inconnu, à mettre de côté leurs appréhensions personnelles et à faire partie d’une équipe. La flotte de cette année ne fait pas exception, avec l’équipage du Red Bandit, vainqueur du classement général en 2024, qui défend son titre, le Black Jack 100, vainqueur de la Rolex Fastnet Race en 2025, qui participe pour la deuxième année consécutive, et le retour du Stormvogel, qui avait pris part à la course inaugurale. Le commodore du RMYC, Mark Napier, est convaincu que cette édition sera à nouveau impressionnante :« On nous dit souvent que le simple fait de terminer cette course est un exploit qui mérite d’être salué, et chaque année, c’est un privilège pour le Royal Malta Yacht Club d’accueillir tous les équipages, qu’ils soient novices ou chevronnés. Depuis plus de 20 ans, depuis le début de notre partenariat avec Rolex, la Middle Sea Race attire régulièrement une flotte exceptionnelle venue du monde entier, avec des équipages allant des talents de la voile d’élite aux intrépides et habiles Corinthians. C’est une grande source de fierté. »

Il ne fait aucun doute que le travail d’équipe est au cœur de la Rolex Middle Sea Race. Pendant deux à cinq jours, parfois plus, les marins doivent affronter les conditions météorologiques imprévisibles de la Méditerranée, où le calme est aussi épuisant mentalement et physiquement que la tempête. La capacité à puiser sa force dans ses compagnons, à leur faire implicitement confiance, est essentielle pour terminer la course. Il n’y a aucune autre aide à disposition, aucun soutien dans les stands, aucune ligne d’assistance.

Le prix convoité de la course est le trophée Rolex Middle Sea Race, décerné au vainqueur au classement général en temps compensé. La diversité des derniers vainqueurs donne un aperçu du caractère ouvert de la compétition. Parmi les équipages triomphants, on trouve : Elusive 2, mené par des marins locaux experts ayant une grande expérience du parcours ; Red Bandit, composé principalement de jeunes athlètes allemands ; Courrier Recommandé, une équipe française au pedigree impressionnant ; et le maxi italien à la pointe de la technologie, Bullitt.

Si la performance humaine exceptionnelle de l’équipe gagnante est également récompensée par une montre Rolex spécialement gravée, les trophées et les titres ne sont qu’une partie de l’histoire.

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Yacht Racing Forum 2025. Cap sur une Édition Exceptionnelle au Metstrade

L’équipe de 1080 Media TV à bord en direct lors de la finale de la Congressional Cup Regatta 2025 Photo by WMRT-Ian Roman

Le prochain Yacht Racing Forum à Amsterdam réunira sous un même toit les principaux représentants de l’industrie de la voile de compétition issus du monde entier. Avec des intervenants de renommée mondiale et des thématiques actuelles et stimulantes, cet événement s’impose comme le rendez-vous incontournable pour tous les acteurs du secteur.

Véritable plateforme de référence du secteur, l’édition 2025 offrira un terrain fertile pour générer de nouvelles opportunités d’affaires et développer des partenariats stratégiques. De grands acteurs tels que SailGP, AMAALA Yacht Club, The Ocean Race, la Classe IMOCA ou encore l’Admirals’ Cup seront présents, aux côtés de fournisseurs techniques comme Spinlock, FT Technologies, MUSTO, Nuncas Marine, Bénéteau, Gurit, et bien d’autres.

L’événement fera le lien entre business et technologie, favorisant la collaboration intersectorielle et l’innovation. Les participants auront l’opportunité d’échanger directement avec les principaux décideurs — des organisateurs d’événements aux fournisseurs, en passant par les clubs nautiques et les investisseurs — tandis que la co-localisation avec Metstrade offrira un accès privilégié à l’ensemble de l’industrie nautique.

Inscriptions ici

Bruno Dubois, speaker d’ouverture de la conférence

À la suite de l’annonce de Russell Coutts comme conférencier principal du vendredi 21 novembre, nous avons aujourd’hui le plaisir de présenter Bruno Dubois, qui ouvrira la conférence le jeudi matin.
Bruno est l’un des leaders les plus respectés du monde de la voile, ayant dirigé avec succès des équipes engagées dans l’America’s Cup, la Volvo Ocean Race et SailGP. Sa carrière allie management sportif de haut niveau, stratégie commerciale et leadership. Tout au long de son parcours, il a démontré une capacité à fédérer des partenaires commerciaux, à identifier les meilleurs navigateurs et à comprendre les technologies déterminantes pour la performance et la victoire.
Fort de plus de trente ans d’expérience, entamée avec sa participation à la Mini Transat, Bruno Dubois est aujourd’hui particulièrement bien placé pour offrir une analyse critique et indépendante de l’évolution de notre sport.
« Je pense que le Yacht Racing Forum est l’endroit idéal pour que les acteurs de notre industrie partagent leur vision de ce que le monde de la voile est — et devrait être », explique-t-il. « C’est souvent au YRF que naissent les grandes initiatives, qu’il s’agisse de parcours de formation ou d’équité. La partie technique du Forum est l’endroit incontournable pour découvrir les dernières innovations et rencontrer ceux qui en sont à l’origine. En vieux marin passionné, je participe au Yacht Racing Forum chaque fois que je le peux, pour m’inspirer et comprendre ce que sera le monde de demain. »

PROGRAMME ET ORATEURS

AMAALA Yacht Club – La régate comme objectif stratégique

AMAALA Yacht Club, le partenaire titre du Yacht Racing Forum 2025, accueillera également la dernière étape de The Ocean Race 2027. Situé sur la côte de la mer Rouge en Arabie Saoudite, le club développe un calendrier annuel ambitieux comprenant des régates, des programmes d’entraînement et des événements prestigieux sur invitation. Il s’impose ainsi non seulement comme une marina de luxe de classe mondiale, mais aussi comme une nouvelle force dynamique dans l’organisation de compétitions nautiques.
Récemment dévoilée au Monaco Yacht Show, la marina d’AMAALA offrira 116 places d’amarrage pour des yachts allant jusqu’à 140 mètres, et proposera des infrastructures, services et prestations de tout premier ordre.
Les représentants d’AMAALA Yacht Club, notamment Rosanna Chopra (Directrice exécutive, Red Sea Global) et Adrian Peet (Directeur général, AMAALA Yacht Club), seront présents au Yacht Racing Forum pour présenter leur projet et explorer de nouvelles opportunités avec les délégués et partenaires de l’événement.
Bénéficiant d’un ensoleillement toute l’année, AMAALA est entouré d’un patrimoine naturel exceptionnel — un littoral préservé, des récifs coralliens et une faune d’une grande richesse. Afin de préserver cet environnement unique, le nombre de visiteurs est strictement limité et la destination sera entièrement alimentée par des énergies renouvelables.
Au cœur de cette vision se trouve le Corallium Marine Life Institute, situé à proximité immédiate de l’AMAALA Yacht Club. Véritable centre mondial de recherche, d’éducation et de conservation, il a pour mission de protéger la mangrove, les herbiers marins, les récifs coralliens et les habitats terrestres, avec l’ambition d’accroître la biodiversité de la mer Rouge de 30 % d’ici 2040.

1080 Media TV, boîte de prod officielle du Yacht Racing Forum

1080 Media TV est une boîte de prod TV reconnue pour ses solutions innovantes et créatives dans la production audiovisuelle à l’échelle mondiale.
Cliff Webb, fondateur et PDG de la société, déclare : « Ayant participé au Yacht Racing Forum depuis de nombreuses années — et même depuis sa toute première édition — je suis heureux d’en observer la croissance et l’intérêt croissant pour ce rendez-vous passionnant de l’industrie de la voile et de la régate. Toujours en phase avec l’actualité, attirant un large éventail de dirigeants, de médias et de marins, le Forum suscite débats et échanges sur des sujets souvent complexes. Véritable creuset d’idées et d’opinions, il s’est imposé comme un lieu incontournable, et nous sommes ravis de devenir partenaire média officiel du Forum et de collaborer avec Bernard et son équipe. J’ai hâte de vous y retrouver. »

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Globe40. Passage du Pot au noir, duel entre BELGIUM OCEAN RACING et CREDIT MUTUEL

Les concurrents de la Globe40 sont en plein Pot-au-noir après être partis le 2 octobre dernier de Mindelo, au Cap-Vert. Le début de course, plutôt calme, convenait aux équipages comme mise en jambes de cette 2ᵉ étape marathon de l’épreuve, avec près de 7 000 milles à parcourir. Les jeunes Allemands de NEXT GENERATION BOATING AROUND THE WORLD prenaient la tête à la sortie des îles du Cap-Vert, alors que leurs concurrents belges et français étaient bloqués sous le dévent d’une île de l’archipel. BELGIUM OCEAN RACING a dû faire face à une avarie sérieuse : une partie de la barre avait été brisée lors de la phase de départ, après s’être prise dans un cordage sous tension. Finalement, l’équipe belge décidait de poursuivre et de réparer en mer.

Mais pour tous, le rendez-vous avec la fameuse et redoutée zone intertropicale de convergence, dite Pot-au-noir, approchait — point de rencontre entre les alizés de nord-est de l’hémisphère nord et ceux de sud-est de l’hémisphère sud. Le Pot-au-noir est, depuis la marine à voile des siècles derniers, un mythe effrayant : la nature s’y déchaîne dans un espace où se succèdent des calmes pouvant durer des jours, des orages brutaux et des éclairs en tous genres.
Les skippers de la GLOBE40 affrontent depuis 24 heures les affres de cette première grande difficulté du parcours, d’autant que la zone est, à ce moment précis, particulièrement étendue et active entre les latitudes 10° Nord et 2° Nord, avec le creusement d’un petit axe dépressionnaire bien marqué.
Les concurrents ont bien négocié la première zone convective avec une route très à l’est, et aujourd’hui, le groupe de tête s’apprête à entrer dans une zone plus molle qui se décale progressivement vers l’ouest. La belle image jointe, avec éclairs au programme, témoigne du chaos météorologique de la zone.

La course n’en perd pas moins ses droits, avec déjà trois leaders successifs depuis le départ. Les trois Class40 scow (“nez ronds”) se tiennent en 6 milles. BELGIUM OCEAN RACING, le plus au sud actuellement, a pris la tête au classement de 02h00, avant de la céder à nouveau pour 1,4 mille à CREDIT MUTUEL au classement de 06h00.
Et chez les “nez pointus”, qui suivent le groupe de tête à 100 milles, la tension n’en est pas moindre : WILSON AROUND THE WORLD réalise toujours un très beau parcours, actuellement en tête des pointus. Les duels des étapes précédentes ont repris entre BARCO BRASIL et FREE DOM, tandis que JANGADA RACING et WHISKEY JACK poursuivent leur lutte, après une option solitaire un peu audacieuse de ce dernier vers l’ouest.

Environ 600 milles ont été parcourus depuis le départ de Mindelo. Les skippers souffrent de la chaleur, avec cette descente progressive vers l’équateur, une eau à 30 °C et l’atmosphère orageuse de l’entrée dans le Pot-au-noir.
L’épreuve devrait encore durer au moins 24 à 48 heures pour les premiers avant le passage de l’équateur, situé à 440 milles au sud, et avant d’attraper le flux des alizés de sud-est pour un long bord bâbord autour de l’anticyclone de Sainte-Hélène.


Verbatim – Julia Virat, à bord de WHISKEY JACK

« On est en train de vivre la légende, ha ha, le mythique Pot-au-noir nous gâte !
Depuis hier soir, on enchaîne les zones sous des nuages d’orage et les zones de pétole sans vent.
En fait, même pas ! Sans vent, ce serait presque plus facile que ce que nous avons en réalité : un vent faible qui tourne parfois de 180 degrés, rendant toute tentative de choix ou de réglage de voile vaine… Éclairs partout, trombes d’eau, vent fort et rafales dans n’importe quelle direction, du moment que ce soit imprévisible…
Bon, la bonne nouvelle quand même, c’est que c’est très beau.
Cette nuit, on aurait dit une scène en noir et blanc : le noir du ciel qui s’épaississait gravement sous les nuages les plus prometteurs, le blanc de la lune qui continuait à diffuser sa lumière derrière les voiles nuageux les plus fins, dessinant les contours argentés des nuages autour.
Et sous ça, le bateau chahuté, avec ses voiles elles aussi noires et blanches.
Ce matin, c’est un vrai festival ! Toutes les couleurs sont au rendez-vous. Je vois un tout petit bout de ciel bleu au milieu des énormes nuages dont le contour est doré par le soleil qui se lève. Il y a du rose, du jaune, de l’orange, du violet… c’est magnifique !
Émerveillement soulagé qu’il fasse enfin jour. »

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Figaro. Récit d’une Solitaire du Figaro à la saveur bien particulière pour Thomas Dinechin

Photo © Vincent Olivaud

Thomas Dinechin nous livre le récit complet de sa 2e participation à la Solitaire du Figaro marqué par son démâtage. Le skipper d’Almond For Pure Ocean aura marqué les esprits, par sa régularité sportive et ses très belles places lors des 1re et 2e étapes, avant d’être brusquement stoppé dans son élan par le démâtage de son bateau survenu au 3e jour de la 3e et dernière manche. Un coup dur pour le skipper qui était en bonne passe d’atteindre le Top 10 au classement général. Le regard déjà tourné vers l’avenir, Thomas envisage avec envie la prochaine saison : « J’ai prouvé que je pouvais faire de belles choses. Je n’en ai pas fini avec cette course. Je vais revenir ! »

Première étape : dans le match, serein et un top 10 à la clé !

« Je suis arrivé sur la Solitaire du Figaro avec beaucoup d’envie et moins d’appréhension que l’année dernière. Sur le village de départ à Rouen, où nous avons passé un peu plus d’une semaine, j’ai réussi à bien canaliser mon énergie. J’avais organisé la logistique en mutualisant avec un de mes concurrents, Paul Morvan, et ça s’est très bien passé, c’était fluide. Ce sera le début d’un enchaînement de plusieurs points d’amélioration et de réussite sur la course !

Dès le départ de la première étape, je ressors du parcours côtier en 5 ou 6e position sur 34 bateaux. Nette amélioration par rapport à 2024, où je prenais souvent des mauvais départs. J’avais bien travaillé dessus cette saison, techniquement et mentalement. Je commence donc l’étape soulagé, détendu à bord, je ne me pose pas mille questions, je déroule ! Ça s’enchaîne bien : on traverse la baie de Seine, on arrive à Barfleur, je suis en 3e position derrière Charlotte (Yven – Skipper Macif). On avait fait un bon break avec le reste de la flotte. Toujours avec une bonne vitesse, j’attaque la première traversée de la Manche (il y en a eu 4 sur cette première étape !). Assez vite, au bout de deux jours de course, je réalise que je suis vraiment dans le match. Il y a beaucoup de positif et de bien-être qui se met en place et dont je profiterai pour la suite.

Après la 2e traversée depuis l’Angleterre et à l’approche du champ éolien de Fécamp, Charlotte et moi nous retrouvons empétolés. On perd notre avance et même la tête de flotte, tout s’effondre un peu à ce moment-là mais finalement, et heureusement pour nous, toutes les cartes sont rebattues à la bouée de Daffodils quelques milles plus loin. La flotte se regroupe et tous les concurrents repartent alors à armes égales. On se redirige vers Barfleur avec un long bord de portant qui se passe très bien. Je fais des bons coups. Une nouvelle fois, on traverse la Manche, avec beaucoup de vent, je me sens hyper à l’aise, je regagne des places au classement. Je suis satisfait de voir que j’ai progressé dans les manoeuvres, la manipulation du bateau. On longe ensuite la côte anglaise dans des conditions assez musclées.

Vient alors le passage du banc de Shambles à Portland Bill, qui a été assez marquant. C’est un endroit dangereux avec des hauts fonds et des vagues qui déferlent. Il y avait 11 noeuds de courant, vent contre courant, avec 100 de coefficient de marée. En deux minutes, on s’est pris 12 déferlantes de 2,50 mètres qui sont venus se casser sur le pont. Je n’avais jamais fait ça. Je suis sorti les jambes tétanisées, en me disant que ça faisait longtemps que je ne m’étais pas fait aussi peur en bateau.

Enfin, je passe une super 4e nuit, le vent est fort, il fait froid, il faut vraiment être dessus. C’était dur mais j’avais, jusqu’ici, bien géré mon sommeil et mon rythme de vie à bord. J’arrive à tout donner sur la fin d’étape que je termine 8e, à 40 minutes d’Alexis Loison et à 20 minutes du podium en signant une vraiment super première manche ! J’atteins mon objectif de Top 10, en restant dans le match sur une étape très technique en Manche, avec beaucoup de manoeuvres et de vent. En somme, une première partie très corsée et très positive. »

Deuxième étape : bien en mer et toujours aux avant-postes !

« L’escale à Roscoff a été longue, mais je pense l’avoir bien gérée, avec beaucoup de repos. Il en fallait, car l’étape 2 s’annonçait musclée : beaucoup de vent, et un départ finalement décalé au lundi. J’arrive à ne pas trop stresser malgré les conditions annoncées : je reste dans la maîtrise. On a eu un début assez dantesque à l’Ile de Batz, avec 3,5 mètres de houle. Je ne prends pas un très bon départ, mais ce n’était pas ma priorité vu les conditions. Mon objectif principal était de sortir de cette zone sans encombre : j’avais opté pour la sécurité. Très vite, je me sens à nouveau bien, à l’aise dans les réglages, le bateau qui carbure. À la pointe Bretagne, je pointe à la 6 ou 7e position, je suis dans le match.

Puis vient la grande traversée du golfe de Gascogne où je perds pas mal de places suite à une option non payante. Je réussis à me raccrocher au wagon le lendemain, en deuxième rideau mais pas largué non plus ! Il y a ensuite un passage de dorsale assez aléatoire, avec peu de vent, ça passait à droite, à gauche… et là, je me sens à nouveau à l’aise dans le petit temps. J’arrive vraiment à me faufiler, à regagner beaucoup de places et à repartir avec le bon groupe ! Nous descendons le long des côtes espagnoles dans très peu de vent. Il y a une incertitude météo à l’approche de la Corogne et la direction de course décide de mettre une porte avec un pointage officiel en cas de neutralisation, que je passe en 6e position, avec un certain temps d’avance sur le reste de la flotte. L’organisation décide finalement de maintenir la course jusqu’à l’arrivée à Vigo. C’est un coup dur car les conditions sont vraiment très légères. On sait aussi que l’escale à Vigo sera très courte : il va falloir s’accrocher. La flotte se disperse sur plusieurs options le long de l’Espagne mais tout le monde finit par arriver de manière assez groupée. Je conserve ma 6e place au classement final — deux de mieux que sur la 1re étape — et vraiment pas loin de la tête de flotte. J’ai beaucoup de satisfaction à Vigo, d’autant que l’accueil est hyper sympa et festive, même au milieu de la nuit.

Cette deuxième étape a été mentalement très exigeante, car on est arrivé très fatigué, avec un nouveau départ qui se profilait seulement deux jours après ! Nous n’avons pas eu le temps de nous reposer vraiment ni de voir la couleur de la ville… C’est aussi cela, la magie de la Solitaire et d’une course en escales, de partager ce qu’on fait avec le public, de découvrir de nouveaux endroits, c’est dans l’ADN de la course. C’était assez frustrant car ces temps d’escales me plaisent beaucoup en général !

Je me suis efforcé de bien rester concentré sur ma course car je sentais que je tenais une bonne Solitaire du Figaro et qu’il fallait vraiment rester concentré sur l’étape 3. Je suis hyper satisfait de là où j’en suis et je fais une bonne opération au général avec un Top 10 très consolidé, du temps d’avance, un podium pas si loin que ça en temps… Tout reste à faire, d’autant plus que la fatigue se fait sentir, on se demande si tout le monde va tenir jusqu’à la fin. De mon côté, je me sens toujours très bien en mer, à ma place, motivé et heureux d’être là ! »

Troisième étape : le démâtage et la désillusion

« Après à peine 48 heures de repos, nous repartons de Vigo pour un superbe départ dans la baie. J’ai le couteau entre les dents et je suis accroché au paquet comme pas possible. La première nuit est assez dingue, on passe dans les cailloux, dans des zones très mal cartographiées le long de l’Espagne et il y a plusieurs talonnages, c’était un peu chaud ! Il y a une belle entraide à ce moment là, on a des appels à la VHF de concurrents qui préviennent que ça ne passe pas là où ils sont passés.

On passe la Corogne grâce à un long bord dans l’Est pour aller chercher un front. C’est encore une navigation avec beaucoup d’air et toujours pas mal de houle. Une deuxième journée hyper engagée, lors de laquelle j’arrive encore une fois à tenir de bonnes vitesses. Je fais le choix d’aller chercher le front le plus dans l’Est avant de repartir dans le Nord.

Je me sens hyper bien, on passe le plus dur et on attaque une deuxième nuit lors de laquelle on arrive enfin à se reposer un peu. Le vent se stabilise, la mer se calme, le temps devient beau. Je me lève, j’attaque une troisième journée et je commence à comprendre que mon option dans l’Est fonctionne. Je suis à coté de Tom Goron qui terminera 2e de l’étape, tous les voyants sont au vert. J’ai rechargé les batteries pour le finish des deux derniers jours et je commence à imaginer une très belle fin de Solitaire du Figaro. On a passé les trente noeuds de vent et les 3 mètres de houle, le bateau ne va pas se casser maintenant !

Et puis, en quelques secondes, tout s’arrête. Je démâte. Le choc, la rage, la désillusion, le sentiment d’injustice… Les émotions sont fortes et multiples. Tout ce que j’étais en train d’accomplir s’effondre. La suite on la connaît. Très vite, j’appelle à la VHF, le bateau suiveur me rejoint. Nous sécurisons le mât et le bateau. Il me prend en remorque pour me rapprocher des côtes et que je puisse rentrer au port de Lorient au moteur où un comité d’accueil génial m’attend. Dès le lendemain matin, nous sortions le bateau de l’eau avec mon préparateur Malo.

Je décide finalement d’aller à Saint-Vaast-La-Hougue accueillir mes concurrents. C’était important pour moi de clôturer l’histoire avec eux. »

« Je suis incroyablement touché par tous les messages de soutien que j’ai reçus de mes proches, des partenaires, des concurrents et de nombreuses personnes du milieu de la course au large qui ont remarqué que j’avais réalisé une belle course. Beaucoup ont eu des mots bienveillants. Ça fait vraiment chaud au coeur.

Le sponsoring est avant tout une histoire humaine, faite d’émotions. Dans ces moments durs, la seule manière pour moi de rebondir et de m’en sortir c’est d’aller de l’avant. Je ferai tout pour revenir car j’ai bien sûr un goût d’inachevé. Il aura fallu 19 participations à Alexis Loison pour finalement gagner la Solitaire cette année. Ça a été, pour tous, une belle preuve de persévérance et d’abnégation. Je n’en suis qu’à ma deuxième ! J’ai pris énormément de plaisir à naviguer malgré les conditions parfois très difficiles et j’ai très envie d’y retourner. Il faut travailler autour de cette épisode pour que cela devienne une force et revenir avec de l’envie. Il y a encore une belle histoire à écrire.

La suite ? D’abord nous allons mettre le bateau en chantier pour en prendre bien soin cet hiver. Je vais évidemment tout faire pour consolider le projet au mieux pour l’année prochaine, pour pouvoir revenir dans de bonnes conditions. Dans quelques semaines, je vais ramener un Class40 de la Martinique après la Transat Café l’Or, en double avec un bon copain. Ça sera parfait pour remettre le pied à l’étrier, ça va me remettre en confiance. Je repartirai ensuite en début d’année pour un bon tronçon d’entraînements en vue de la nouvelle saison Figaro et de la Solitaire 2026 ! »

« Un immense merci à mes partenaires Almond, Pure Ocean, Opagan Consulting, Autonomis, Transports Silou, Groupe Duclos, Atelier de L’épine et Bollé, pour leur engagement, aux organisateurs et la Direction de course de la Solitaire du Figaro Paprec pour leur professionnalisme, à la Classe Figaro et à Malo qui a su et qui continue à être aux petits soins pour le bateau.

À très bientôt !
Thomas »

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SailGP. Les Anglais s’imposent à Cadix, les Français 6e voient la Super Finale s’éloigner

Le Sail Grand Prix d’Espagne à Cadix a offert des conditions compliquées pour les équipes tout au long du week-end. L’équipe britannique s’est imposée pour la 2e fois de suite tandis que les Français terminent à la 6ᵉ place après un samedi raté et un dimanche où ils se sont rattrapés. Le bilan des 3 derniers Grands Prix n’est pas bon et les Français voient leurs chances d’accéder à la Super Finale s’éloigner alors qu’il ne reste plus qu’un seul Grand Prix.

Le samedi était à oublié pour les Français avec 4 départs ratés. Ils se sont repris le dimanche avec une victoire et deuxième de la septième leur permettant de finir à 6e place au général. Un résultat décevant mais qui peut arriver aussi à toutes les équipes comme les Australiens qui n’ont pas particulièrement brillé.
Quentin Delapierre, pilote de l’équipe de France SailGP : “ On a rectifié le tir dimanche en prenant de bons départs et on a enchaîné 3 bonnes courses. Ça fait la plus grosse remontée de l’équipe. Malgré tout on peut pas dire que ce soit un Grand Prix satisfaisant, hier on est passé à côté, et moi le premier. Mais on a montré de bonnes choses et il faut vite se tourner vers Abu Dhabi pour aller chercher la gagne.
Philippe Mourniac, le coach de l’équipe de France ajoute : « L’équipe de coachs n’a pas beaucoup dormi cette nuit pour trouver des solutions. Comme on a accès à toutes les datas des équipes, de plus en plus d’équipages sont sur le même mode opératoire, notamment les Danois hier qui ont fait exactement ce que l’on voulait faire. Le gros problème d’hier c’est que nous avons eu une mauvaise appréciation de ce que l’on appelle le “time to kill”, les secondes qu’il faut griller avant de lancer la machine à fond et globalement on a toujours été en retard. Donc ce qu’il faut c’est retrouver de l’agressivité. En tout cas génial d’avoir su rebondir comme ça aujourd’hui . Ça revigore tout le monde après une journée très difficile. Le niveau de la flotte progresse énormément, mais on reste convaincu de notre potentiel, y compris dans le petit temps. À Abu Dhabi, on voudra confirmer notre capacité à jouer aux avant-postes ».

Emirates GBR mène le classement général de la Rolex SailGP après une victoire convaincante dans la baie de Cadix. Dans une finale riche en rebondissements, une manœuvre audacieuse des Britanniques a contraint la Nouvelle-Zélande à sortir des foils à l’approche de la dernière marque. Les Black Foils ont perdu leur avance, mais ont réussi à conserver de justesse la deuxième place devant l’équipe allemande SailGP Team presented by Deutsche Bank, qui a terminé troisième.

Le pilote Dylan Fletcher, qui a désormais pratiquement assuré la place de son équipe dans la grande finale du mois prochain, où le vainqueur remportera tout, a déclaré : « Ce fut un week-end incroyable pour l’équipe. Nous avons dû nous battre pour y arriver. Nous avons lutté toute la journée pour remonter le peloton, alors nous avons continué à pousser. Ce fut une belle bataille avec les Black Foils, qui ont également brillamment navigué, mais nous avons réussi à nous imposer. »

Le pilote des Black Foils, Peter Burling, a déclaré : « Dans le dernier virage avant l’arrivée, nous pensions pouvoir atteindre la zone à gauche, mais nous nous sommes retrouvés dans un angle bien pire que prévu à l’approche de la dernière marque. Nous avons essayé d’entrer dans la zone à l’intérieur, mais les Britanniques ont réussi à nous dépasser à l’extérieur. À ce moment-là, nous avons simplement essayé de faire quelque chose. Nous sommes tout de même heureux d’avoir décroché la deuxième place et d’avoir creusé l’écart avec l’Espagne et l’Australie au classement général. »

Emirates GBR a été l’équipe la plus en forme du week-end, obtenant une série de résultats solides au cours des deux jours de course en flotte. Les Britanniques sont désormais en tête du classement général de la saison avec 85 points, soit 9 points d’avance sur l’Espagne, quatrième, et sont la seule équipe à avoir remporté trois épreuves cette saison. Les BONDS Flying Roos passent de la première à la troisième place du classement général de la saison.

La stratège Hannah Mills a déclaré : « C’est vraiment le bon moment pour remporter la victoire avant Abu Dhabi. Le classement est un peu différent de ce qu’il était avant le week-end, ce qui est excellent pour nous à l’approche de la grande finale. Nous sommes très heureux. Ces deux derniers jours ont été très difficiles, avec des courses très physiques et des conditions délicates pour maintenir le bateau en équilibre. »

Les 12 équipes internationales ont pris le départ à Cadix, équipées d’une voile polyvalente de 24 mètres, de T-Foils pour vent faible et de gouvernails, adaptés à des vents de 11 à 20 km/h. L’équipe Spain SailGP Team a ébloui le public venu en nombre en remportant la première place de la cinquième course en flotte, un moment fort pour les champions en titre de la SailGP, qui ont terminé cinquièmes au classement général du week-end.

Le pilote Diego Botín a déclaré : « Naviguer ici devant cette foule est tout simplement incroyable. Voir cette mer de rouge et entendre les fans nous encourager toute la journée, c’est un sentiment unique. Nous sommes très reconnaissants de leur soutien et nous voulons vraiment faire de notre mieux pour eux. »

« Nous nous tournons maintenant vers Abu Dhabi », a poursuivi Botín. « Et nous savons ce que nous avons à faire : nous devons probablement remporter la course en flotte pour avoir une chance d’accéder à la grande finale, et nous sommes prêts à tout donner. »

La sixième course en flotte a été remportée par l’équipe française SailGP, tandis que Mubadala Brazil a célébré sa deuxième victoire en course lors de la septième manche. Le dimanche du championnat a été « très décevant » pour ROCKWOOL Racing, a déclaré le pilote Nicolai Sehested, qui a manqué de peu la finale malgré une pole position et une avance considérable au début de la journée. Sehested a déclaré : « Ce week-end, pour la première fois depuis longtemps, nous avons eu l’impression d’être revenus à notre niveau de l’année dernière, toujours en lice pour la finale.

Nous avons été proches plusieurs fois, mais aujourd’hui, nous avons simplement fait le mauvais choix stratégique. Nous nous sommes retrouvés dans trop de combats, en essayant constamment de prendre moins de risques, ce qui nous a empêchés de nous démarquer du peloton. Avec le recul, nous aurions probablement dû pousser plus fort, comme nous l’avons fait hier », a déclaré Sehested.

Les courses les plus passionnantes sur l’eau reviennent le mois prochain pour l’épreuve ultime : la grande finale de la saison 2025 du Mubadala Abu Dhabi Sail Grand Prix, présentée par l’Abu Dhabi Sports Council, qui se déroulera sur deux jours, les 29 et 30 novembre 2025. Pour en savoir plus, rendez-vous su

DP WORLD SPAIN SAIL GRAND PRIX ANDALOUCÍA – CÁDIZ I CLASSEMENT

1-Emirates Great Britain / Dylan Fletcher
2-New Zealand / Peter Burling
3-Germany Deutsche Bank / Erik Heil
4-Rockwool Denmark / Nicolai Sehested
5-Spain / Diego Botin
6-France / Quentin Delapierre
7-Australia / Tom Slingsby
8-United States / Taylor Canfield
9-Mudabala Brazil / Martine Grael
10-Canada / Giles Scott
11- Switzerland / Sébastien Schneiter
12- Red Bull Italy / Ruggero Tita

ROLEX SAILGP CHAMPIONSHIP I CLASSEMENT SAISON 2025

1-Emirates Great Britain / Dylan Fletcher – 85 points
2- New Zealand / Peter Burling – 82 points
3-Bonds Flying Roos Australia / Tom Slingsby – 80 points

4-Spain / Diego Botin – 76 points
5-France / Quentin Delapierre – 61 points
6-Canada / Giles Scott – 48 points
7- Rockwool Denmark / Nicolai Sehested – 38 points
8- Switzerland / Sébastien Schneiter – 38 points
9- Germany Deutsche Bank / Erik Heil – 31 points
10- Red Bull Italy / Ruggero Tita – 22 points
11- Mudabala Brazil / Martine Grael – 16 points
12- United States / Taylor Canfield – (-)4 points

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