Triomphateur sur tapis bleu de la Transat Bénodet Martinique 2011, déchu sur tapis vert, Nicolas Lunven suit les traces de ses aînés. Homme paisible à terre, ce pas encore trentenaire n’envisage pas de changer d’erre, malgré l’avanie kafkaïenne qu’il vient de subir. ATAVISME. Le papa a gagné deux étapes de la paléo mythique Course de l’Aurore. Deuxième sur le podium en 1974 derrière un certain Eugène Riguidel, troisième en 1975, Bruno était une des figures de proue de l’épreuve des seigneurs. Le tonton, Dominique, avait lui aussi glané ses lauriers en 1973 en montant sur la deuxième marche du Parthénon des solitaires. Des statures, donc, ne laissant personne de marbre. Né en 1982, le petit Nicolas n’a pas ainsi vécu la gloire de ses aînés. Dans le ventre de sa mère, il voguait déjà dans le golfe du Morbihan, la petite mer en Breton bien trempé où l’habit fait le moine. Très tôt, il y prend plaisir à naviguer en habitable alors que ses petits camarades pratiquent l’Optimist de manière stakhanoviste. Les posters de Loïck Peyron et Laurent Bourgnon tapissent ses rêves, au-dessus de son lit. (…)
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