Neutrogena et GAES attendus au cap Horn ce samedi

GAES Anna Corbella et Gerard Marin
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A l’avant de la course, Bernard Stamm et Jean Le Cam continuent de tracer leur chemin. Cheminées Poujoulat, balloté par une mer croisée, en proie à des grains particulièrement violents progresse malgré tout à bonne vitesse vers les latitudes nord. Portés par une dépression qui les accompagnent depuis le cap Horn, les deux leaders espèrent ainsi échapper à la punition d’un Atlantique Sud à remonter aux allures de près. Mais il reste encore quelques pièges à déjouer avant d’accrocher les alizés.

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Attendu au cap Horn entre 3h et 6h TU, Neutrogena devrait donc franchir de nuit cette frontière montagneuse entre Pacifique et Atlantique. Si la visibilité le permet et si les conditions météo restent maniables, les deux navigateurs pourront peut-être apercevoir les éclats du feu de l’île Horn. Anna Corbella et Gerard Marin devraient, quant à eux, avoir la chance de franchir le cap de jour. L’occasion pour l’équipage de GAES Centros Auditivos de tenter de passer près du fameux caillou, compte tenu des conditions de mer qui semblent relativement maniables.

Il faudra ensuite attendre plusieurs jours avant de voir de nouveaux impétrants au baptême du cap Horn. Pour Bruno et Willy Garcia, ce ne sera pas avant le milieu de la semaine prochaine qu’ils auront enfin le droit de cracher au vent. Pour l’heure, la première préoccupation de l’équipage de We Are Water sera de contenir les velléités de Didac Costa et Aleix Gelabert à bord de One Planet One Ocean & Pharmaton. Les deux équipages veillant aussi à maintenir à distance Renault Captur, meilleur moyen de se prémunir, lors de la remontée de l’Atlantique, des attaques stratégiques souvent audacieuses de Jörg Riechers et Sébastien Audigane.

Plus à l’arrière, l’équipage de Spirit of Hungary, avec un bateau ayant subi un sérieux lifting s’attaque maintenant à la traversée du Pacifique Sud. Pour Nandor Fa et Conrad Colman, la Barcelona World Race va maintenant servir de test : voir ce que le bateau a dans le ventre, engranger de l’expérience en vue d’un autre tour du monde, en solitaire cette fois, montrer que les incidents techniques n’auront pas d’incidences sur la vo lonté des deux marins à boucler cette course en bonne intelligence.

Ils ont dit :

Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) : « C’est toujours un peu machine à laver, on est dans la traîne de la dépression. On va garder du vent fort encore un moment. Cette nuit, on a eu le vent le plus fort depuis le début de la course. On croit qu’on passe le cap Horn et qu’il fait chaud, mais ce n’est pas tout à fait ça. Les bateaux ont les deux tiers de la course dans les gencives. Le matériel commence à fatiguer. On croit que c’est fini, mais pas du tout. Là, on a du mal à faire de la vitesse, car la mer est vraiment grosse. Juste après le front, on avait une mer croisée, c’était impossible de faire de la vitesse là-dedans. Mais on avance tant bien que mal, ça nous accompagne longtemps, donc c’est plutôt pas mal. »

Guillermo Altadill  (Neutrogena): «  Le cap Horn, ça correspond à des moments de l’histoire de la course au large. Mon premier tour du monde, c’était en 1989, c’était complètement différent. On était juste une bande de copains, pratiquement aucun de nous n’était professionnel. Pour nous c’était énorme de passer le cap Horn. Ça signifie que vous quittez les mers du Sud, vous quittez les jours et les nuits de vagues, de vents forts, de stress, de soucis. Doubler le cap Horn signifie que c’est le début de la route vers la maison, que l’on se rapproche de  la ligne d’arrivée, que l’on va vers des températures plus agréables, vers de meilleures conditions de navigation. c’est toujours un bon moment.»

José Muñoz (Neutrogena) : « Pour moi, c’est très émouvant et j’espère que je pourrai rendre hommage à mon ami Felipe Cubillos quand on sera près du Horn. Il fait partie de ces gens qui m’ont poussé à réaliser mes rêves en engageant un bateau chilien dans des courses internationales. J’espère que je pourrai partager cet hommage avec mon peuple. »

Classement à 15h
Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 6066,1 milles de l’arrivée
Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 1024,6 milles
GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 1143,4 milles
We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 3451,4 milles
One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 3606,2 milles
Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 4184,9 milles
Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 5376,8 milles