Force est de constater que Saint-Barthélemy réunissait cette semaine tous les ingrédients souvent rêvés mais rarement rassemblés du succès d’une régate : grand et généreux soleil, mer turquoise agitée d’une puissante houle, et vents d’alizé musclés, réguliers, stables en force et en direction à 20 noeuds et plus tout au long des régates. La direction de course a fait le reste, proposant avec astuce et imagination quatre superbes parcours chaque jour différent qui associaient beauté des paysages et grande diversité technique. Ce choix de parcours côtiers longs de 20 à 30 milles a ainsi permis la validation de quatre manches très disputées dans chacun des 4 groupes en lice. Le mélange de tous les types de voile, des grands Maxis bourrés de technologie, aux Yachts classique a fonctionné à plein, présentant sur le plan d’eau paradisiaque une sarabande de gréements, voiles auriques mêlant leur reflets orangés au carbone des futuristes voiles lattées.
Des duels d’anthologie
De grands et beaux vainqueurs ont été sacrés sans contestation. Ils laissent dans leur sillage les souvenirs désormais impérissables de superbes empoignades. On pense bien entendu aux mano a mano du formidable "Rambler" à George David face au ketch géant "Sojana" à l’écossais Mark Fitzgerald et son équipage de stars parmi lesquels les français Loïck Peyron, Lionel Péan et Jacques Vincent, ravis de partager la vie du bord avec la légende vivante Peter Holmberg. Haut en couleur et fort en émotion, le duel le plus serré de la semaine et qui mettait en scène l’équipage entièrement féminin du Classic W 76 "White Wings" skippé par la jeune américaine Faraday Rosenberg. Pour 4 secondes, les valeureuses navigatrices s’inclinent face au sistership de leur plan Joel White, "Wild Horses" de l’américain Donald Tofias. On parlerait aussi à l’infini des longs bords à vue, croisements et virements "au couteau" entre le Swan 45 "Puffy" à Patrick Demarchelier et le remarquable J 122 "Lost Horizons"