À 15h, Camper est deuxième à 5,5 milles seulement et Telefónica est à peine plus loin : 8,3 milles. Abu Dhabi est quatrième à 22,2 milles et Groupama, cinquième à 103,7 milles. Mais les conditions vont changer après Recife puisqu’ils vont tous mettre le cap sur Miami pour une course-poursuite de 3000 milles à travers la mer des Caraïbes. Sous spi dans des alizés de sud-est, la perspective est tentante ! « On va tourner autour du coin, envoyer notre spi, faire un peu de portant et voir comment les bateaux se comparent, » explique Rob Greenhalgh, chef de quart sur Abu Dhabi. « Ce sera un angle de vent très différent et on espère qu’il se maintiendra jusqu’à l’arrivée. Ce sera super d’être sous spi et de faire de belles vitesses. Je pense que le jeu est encore ouvert à tous. D’ici, vous ne pouvez pas faire de pronostic. »
100 milles derrière les leaders, les Français de Groupama reconnaissent que l’étape « est mal barrée » mais savent que la Volvo Ocean Race réserve souvent de gros retournements de situation. Alors Yann Riou décrit avec sa verve habituelle un équipage qui ne lâche rien. « Il semble qu’on ne soit pas les seuls à évoluer dans du tout petit temps, il n’empêche. Le mal est fait. Quelques mauvais choix le jour du départ, quelques problèmes de vitesses, et deux ou trois milles de perdus. Deux ou trois milles qui se sont transformés en 10, puis 50, et maintenant 100 ! Pour le coup, on n’a pas souvent été derrière, mais cette fois-ci, ce n’était pas le bon moment ! Ça fait un peu mal. Malgré tout, la réaction de l’équipage est plutôt bonne. Tout le monde continue à faire marcher le bateau au mieux. L’atmosphère est quelque fois pesante, mais quelques traits d’humour fusent régulièrement et détendent un peu tout le monde. Et puis nous ne sommes pas résignés. On a vu notamment sur d’autres étapes que les retournements de situation les plus improbables peuvent arriver. On n’a plus vraiment notre destin entre nos mains sur cette leg, mais on fera tout pour saisir la première occasion venue si elle se présente. »
Franck Cammas et ses hommes pourraient alors choisir de continuer à piquer plein Nord pour quitter au plus vite l’hémisphère Sud, au lieu de pointer leur étrave vers Miami. Leur décalage actuel au large est favorable pour cette option qui à l’avantage de réduire la phase « Pot au Noir » au minimum, même si en contre partie, ils abandonneraient plus tôt le courant océanique équatorial qui poussera à près de deux noeuds les partisans d’une route directe. C’est donc à la sortie de cette dépression que le bilan pourra être tiré car la suite du parcours s’annonce très fermée en termes d’options. Les alizés de l’hémisphère Nord sont bien installés et ne marquent pas franchement de ralentissement d’intensité jusqu’en milieu de semaine, c’est à dire à l’approche des Caraïbes.
Le sixième bateau de cette édition 2011-12, Team Sanya, est arrivé par cargo à Savannah, aux Etats-Unis. Les travaux ont commencé sur ce Volvo Open 70 de la précédente génération, qui avait souffert d’un safran endommagé au début de l’étape 5. Doit aussi être réparée une fissure d’1,5 m dans la coque, découverte lors du grutage du bateau hors du porte-conteneurs.
Sanya réparera à Savannah avant de reprendre la mer pour rejoindre Miami à la voile et participer à la course In-Port de Miami du 19 mai et au départ de l’étape 7 le lendemain.
Positions à 15h
1 – Puma à 3355 milles
2 – Camper à 5,5 milles
3 – Telefonica à 8,3 milles
4 – Abu Dhabi à 22,2 milles
5 – Groupama à 103,7 milles



















