Le soleil et la fête à Saint-Tropez

Voiles de Saint-Tropez 2009
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En cette ultime journée de régates, l’occasion de briller une dernière fois dans l’écrin du golfe était trop belle, et c’est avec appétit que chaque protagoniste des catégories Modernes, Classiques ou Wally s’est hâté ce matin vers les zones de départ. Et puisqu’une telle semaine ne pouvait se clore qu’en paroxysme, le vent, tortueux et capricieux à souhait, a balayé l’ensemble des ronds, favorisant l’envoi d’un ultime et long parcours côtier pour tous les voiliers, à l’exception des grands Wally décidément insatiables, qui enchaînaient deux « bananes » et un côtier.

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Avec 4 courses validées dans chacune des grandes catégories Classiques et Modernes, ces 11ème Voiles de Saint-Tropez consacrent sans conteste à l’issue d’une formidable semaine ses champions. Si, chez les grands voiliers d’Epoque, Tuiga abordait l’ultime régate avec la décontraction du vainqueur quasiment couronné, cette dernière journée recelait néanmoins nombre de comptes non soldés tant chez les petits auriques que chez les grands marconis. Ainsi Bruno Peyron, en tête sur son joli Lady Trix fraîchement rénové s’élançait-il avec la ferme intention de contrôler l’appétit d’un Chris Austin (Avel) et les ambitions d’un Francis van de Velde (Oriole), tous en quête d’un titre chez les « petits » auriques. Si Bertrand De Broc (Timia) pouvait se reposer sur une confortable avance au classement des petits sloops et cotres Bermudiens, ses dauphins en revanche, Eric Coll sur Giraglia et Gilles Michel sur Lady Mone avaient tout à espérer aujourd’hui. On l’a compris, les joutes du jour étaient tout, sauf innocentes et dépassionnées. Au terme d’un grand triangle dans l’est du golfe, la grande flotte des voiliers d’Epoque, forte de plus de 130 unités, déboulait vers le Portalet, dans une grande sarabande de voiles auriques ou Bermudiennes, et dans le sillage du 12 m JI Ikra, à l’origine voici 28 ans de la création d la Nioulargue.

Le « Mini Maxi » Jethou 60 disposait de nouveau aujourd’hui d’un parcours taillé pour laisser libre cours à ses formidables potentiels. Le proto Judel/Vrolijk de Sir Peter Ogden s’est montré à l’aise à toutes les allures, semblant accroître son avance sur ses poursuivants Velsheda, le grand J Class, et le GP 42 Near Miss à Noël Franck, à chaque virement, dans un vent tournoyant et dans le clapot désordonné du large. Alors que le vent forcissait au large, tous les voiliers naviguant sous la jauge IRC s’en sont donnés à cœur joie tout au long des 27 milles du parcours. Les Voiles de Saint-Tropez constituent souvent pour ces milliers de marins amateurs ou professionnels, le baisser de rideau de la saison de régates en Méditerranée, et chacun s’est appliqué à goûter et savourer chaque minute de ces incroyables régates sous le soleil, dans les embruns encore chauds d’un été sans fin.