Le Pot au Noir déjà dans le sillage de la flotte

Camper aux îles Salomon
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Pour passer ce pot au Noir, il fallait négocier les îles Salomon, en plein Pacifique sud. 36 heures cruciales tactiquement : Groupama à l’extrême est de la flotte « pour être le moins gêné possible par les convections et les changements de vent à la côte » selon le chef de quart Damian Foxall ; Puma et Abu Dhabi Ocean Racing derrière lui ; Telefónica, Camper et Sanya à plus de 230 milles dans leur ouest, au milieu de l’archipel. Sanya a même négocié un passage de 100 mètres de large entre deux îles.

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À 14h, la flotte est sortie du Pot au Noir et de l’archipel. La prise de risque du groupe de l’ouest a payé – sans bouleverser le classement pour autant. « C’était une bonne option, surtout pour Telefónica qui était très ouest, » commente Foxall. « Ils sont revenus dans le match mais sont toujours quelques milles derrière, décalés au nord-ouest par rapport à Auckland. »

Les Espagnols ont limité les dégâts en coupant entre les îles, mais les leaders conservent leur avance.  « Ce n’était pas un Pot au Noir qui a duré des jours, » dit Foxall, soulagé. « Il n’y a pas eu du tout de pétole, mais beaucoup de grains, de lignes de nuage et de convergence qui influencent le vent. Il fallait éviter les molles et optimiser les risées. On a eu une bonne molle pendant la nuit mais je pense que le bilan global est bon. On est toujours le bateau le plus au sud, au vent, avec la flotte sous le vent et derrière nous. C’est une position de contrôle. » Ce que confirme Cape : « Maintenant, les bateaux au vent vont pouvoir abattre et nous prendre des milles. C’est ce qu’ils vont faire dans la prochaine phase de l’étape. Puis il faudra négocier la Nouvelle-Calédonie. »  L’opportunité de passer dans l’Est de l’île française semble désormais obsolète, car la brise a des velléités à souffler pile dans l’axe de la route du côté de l’île Lifou.

Groupama a déjà touché les alizés de sud-est qui l’emmène vers cette île française, à 500 milles de distance. À 1500 milles de la Nouvelle-Zélande, il faudra ensuite négocier la mer de Tasman et éviter les pièges de cette zone instable. Avec un anticyclone au sud et une dépression qui se dirige vers les Vanuatu, les 15 nœuds de vent dans lesquels la flotte évolue vont forcir.

Lundi soir sera certainement le moment de faire le point sur les écarts réels par rapport à l’arrivée, puisque les routes vont converger. Le triumvirat oriental va faire une « ballestra » par un bond en avant en termes de milles en fendant la mer de Corail. Les bateaux à l’ouest vont tenter de se rapprocher de la route directe et bénéficier du supplément de pression aux abords de la Nouvelle-Calédonie. Cette convergence canaque est aussi liée au fait que les 1 000 derniers milles ne sont pas évidents à cerner. Une micro-dépression s’incruste entre les deux grandes îles française et néo-zélandaise dès mardi, laissant ensuite la place à un marais barométrique consistant jeudi. Il semble donc préférable de contrôler ses adversaires en se plaçant devant leurs étraves. Surtout qu’un régime de vent de Nord faiblard au grand large d’Auckland pourrait relancer le duel à couteaux tirés.

Classement de 14h

1. Groupama 4 à 1597 milles de l’arrivée
2. Puma à 89,4 milles du premier
3. Telefonica à 142,1 milles du premier
4. Abu Dhabi à 170,8 milles du premier
5. Camper à 190,4 milles du premier
6. Team Sanya – à 269,4 milles du premier