Le leader va affronter une nouvelle tempête ce week-end

Cheminées Poujoulat BWR
DR

D’après les derniers fichiers météo, Cheminées Poujoulat pourrait rejoindre les eaux tumultueuses qui baignent le cap Horn par 55° Sud, mercredi 25 février, dans le milieu de la nuit chilienne. A moins que ses deux co-skippers choisissent de lever un peu le pied si les conditions le permettent, pour mettre un terme – de jour – à leur grand tour autour de l’Antarctique entamé un mois plus tôt, en tête et en duel avec le duo de Neutrogena.

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Mais avant de planter l’étrave vers le haut et de commencer à remonter les latitudes, Bernard Stamm et Jean Le Cam vont devoir de nouveau composer avec les conditions servies par le Pacifique Sud. Depuis hier déjà, ils ont renoué avec les hautes vitesses, à 17-18 nœuds moyens, sur une mer plus maniable. C’est reparti pour un tour à plein régime, à l’arrivée d’un front qui les oblige à allonger la foulée pour rester à l’avant de ce système. Dès samedi soir, le vent d’ouest devrait rentrer à 35 nœuds et fraîchir progressivement pour atteindre près 50 nœuds dans les rafales jusque dans la nuit de dimanche à lundi. Pas de répit pour les leaders de la flotte sommés de se mettre, ce week-end, au diapason de cet océan réputé pour ses virulentes tempêtes.

S’ils progressent dans des vents un peu moins soutenus, ses poursuivants immédiats ne sont pas forcément logés à meilleure enseigne. Avec 15 petits milles d’écart pour les séparer au milieu de nulle part, Neutrogena et GAES Cenros Auditivos continuent d’attiser le suspense. Rien ne semble vouloir départager ces deux équipages engagés dans un duel au meilleur niveau de compétition dans les conditions exigeantes sévissant dans les Cinquantièmes. Dans cette course poursuite en bordure de zone d’exclusion des glaces, le duo hispano-chilien semble privilégier le cap, quand Anna Corbella et Gerard Marin ont visiblement choisi de résister en misant sur la vitesse.

Pour la deuxième moitié de la flotte, la course est marquée aujourd’hui par la remontée fulgurante réalisée par One Planet, One Ocean & Pharmaton. OPOO met le turbo. Aleix Gelabert et Didac Costa, qui font honneur à Ellen Mac Arthur, premier skipper de l’ex-Kingfisher. Depuis hier, ils affolent les compteurs, et ont accroché ce matin le joli score de 420 milles parcourus sur les dernières 24 heures, à 17,5 nœuds de moyenne. Force est de constater que les bizuths du Grand Sud cravachent fort. Depuis quelques jours déjà, ils tiennent une cadence infernale qui leur permet de franchement réduire l’écart avec We are Water. 360 milles séparent désormais les deux bateaux, contre 900 il y a tout juste une semaine.

Quant à Renault Captur, il poursuit sa longue remontée, cap au nord-ouest en direction de Wellington. Si Jörg Riechers et Sébastien Audigane ont désormais traversé le centre anticyclonique qui leur barre la route, ils progressent désormais à petite allure, à 6-7 nœuds, dans les vents légers et contraires générés en bordure nord de ce système. A un peu plus de 200 milles de la capitale néo-zélandaise, ils sont attendus, à partir du début d’après-midi demain, à bon port pour réparer leur safran tribord endommagé. Et reprendre dès lundi, après 48 heures d’escale, les chemins de la course en direction du cap Horn…

Ils ont dit
Bernard Stamm : « On a été plutôt lent pendant un petit moment, le vent n’arrêtait pas de passer de 20 à 25 noeuds, la mer était hyper croisée, ce n’était pas facile. Là, ça s’est un peu arrangé, c’est plus stable. Le fait que les prochains concurrents soient loin derrière, ça change beaucoup de choses forcément. On prend plus de temps pour faire les manœuvres, on fait encore plus gaffe… On a l’opportunité de prendre beaucoup moins de risques. Mais, il y a quand même un concurrent qu’il ne faut pas oublier, c’est le Pacifique. C’est lui qui donne le rythme que l’on doit tenir. On surveille les conditions qui nous attendent ce week-end, cela s’annonce musclé. On surveille surtout pour bien se positionner par rapport à la mer qui peut être super mauvaise. Visiblement, le cap Horn n’a pas envie de faillir à sa réputation ! »

Bruno Garcia (We are Water) : « Nous sommes en train de passer au sud de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande. On est dans un front qui nous emmène un peu devant, nous avons eu deux jours dans des vents très légers et variables. On est content même si One Planet, One Ocean & Pharmaton) nous a repris du terrain. Ce sont des copains, des bons navigateurs et on va sans doute traverser le Pacifique ensemble. »

Classement à 15h
Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 8 463 milles de l’arrivée
Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 1 205 milles
GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 1 220 milles
Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 2 694 milles
We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 2 861 milles
One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 3 220 milles
Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 4 133 milles