Au quarante-troisième jour de mer depuis leur départ au large du Finistère, et à désormais 1 600 milles du but, l’équipage du Maxi Banque Populaire V sont des marins heureux, qui ont mis le cap vers la maison et un épilogue proche. En attendant, les milles supplémentaires occasionnés par le tour de l’anticyclone ces derniers jours offrent enfin la possibilité d’en tirer d’appréciables dividendes et de dérouler la dernière ligne droite avec une mer très maniable et un vent de Sud qui permet de retrouver les 30 nœuds de vitesse auxquels le Maxi Banque Populaire V avait habitué son monde depuis le coup d’envoi de ce Trophée Jules Verne. Navigant à la limite de la dépression et de l’influence du fameux anticyclone, le trimaran géant devrait rester tribord amures jusqu’à la fin, faisant la transition au fur et à mesure pour passer sur la bordure Nord Ouest de ce même phénomène. Ce régime favorable devrait perdurer jusqu’au franchissement de ligne, avec un léger affaiblissement à prévoir dans la journée de demain avant un retour à 30 nœuds de moyenne.
Particulièrement disert aujourd’hui, le chef de bord évoquait l’ambiance en ce dernier mercredi de course : " La mer est plate, il y a juste une petite dépression dans notre dos, sur notre hanche même, et on dose l’effort entre pas beaucoup de vent d’un côté et beaucoup de l’autre. On risque de passer très Nord et de repasser dans notre coin fétiche du Fastnet et des Scilly. On sent qu’il nous reste encore deux jours et demi de joli travail à faire, ça n’empêche pas qu’on reste concentré. « Fast but not furious », voilà notre devise à bord. Toute la difficulté quand on a une machine comme ça sous les pieds, c’est qu’il faut savoir ralentir. Doser le freinage est tout un art et particulièrement sur des grands parcours comme ça ".
Un travail fructueux
Toujours attendu dans la nuit de vendredi à samedi sur la ligne entre Ouessant et le cap Lizard, le Maxi Banque Populaire V est bien parti pour écrire l’une des rares pages victorieuses qui manquait encore à son incroyable tableau de chasseur de records. Loïck Peyron s’est toujours montré particulièrement admiratif du multi et l’est encore plus après un tour du monde à bord. Saluant la présence au pc course ce midi de Marc Van Peteghem (fondateur du cabinet d’architecture VPLP, associé avec Vincent Lauriot Prevost) le skipper du Pouliguen en profitait pour rendre un premier hommage au travail réalisé par les architectes de cette grande machine et par Pascal Bidégorry, son prédécesseur : " Il y a eu beaucoup de travail ces trois dernières années, en termes de navigation notamment et j’ai juste eu la chance d’arriver après cette mise au point et pour ce tour du monde. Ce qui est impressionnant, c’est que même sous les bras de liaison, une partie des multicoques qui révèle souvent des fissures, il n’y a aucune trace de faiblesse structurelle. C’est un bateau abouti par des gens qui connaissent leur travail et à bord, certains des membres du team ont participé à la conception. On sait très bien que le potentiel du bateau est supérieur à ce qu’on vient de faire, parce qu’on s’est rallongé la route pour préserver le matériel. A un moment ou un autre, le seul moyen d’aller plus vite est de réduire des distances ".
Avance à 16h00 : 1112,5 milles par rapport au temps de référence


















